Représentation le vendredi 3 février à 20h30 à la CDE Durée 2H05
Textes des deux pièces:
- Texte intégral de La Dame au
petit chien :
http://sd-5b.archivehost.com/membres/up/f3efefbd535b01d03dc6dee2c6446916e21b62
8f/La_Dame_au_petit_chien.pdf
- Texte
intégral d’Un mouton à l’entresol : http://www.atatheatre.com/Saynetes/complet/Labiche/UN_MOUTO
N_A_LENTRESOL.pdf
Notes d'intention du metteur en scène: interview du metteur en scène
L’origine du projet
Dans une interview, Benno
Besson, figure du théâtre européen du XXème siècle, parlait du théâtre français
et du vaudeville comme étant la seule tradition vivante encore en France. À
l’époque, cela m’avait choqué. Aujourd’hui, cela m’intrigue et me donne envie
de le prendre au mot.
Choisir de monter ces deux
pièces, c’est d’abord mettre les pas dans ceux du grand moraliste du XIXème
siècle. Surveillé par la censure du Second Empire qui s’enivre de ses
divertissements agréables, Labiche y déploie habilement satire et métaphysique.
C’est aussi pour interroger à
travers la mise en jeu de ces textes de vaudeville, un art particulier de
l’acteur : « L’acteur comique à la française », à un moment de mon travail, où
je veux me concentrer sur l’art de l’acteur et en particulier son corps et sa
voix.
De quoi s’agira-t-il ici ?
Avant tout, de mettre en oeuvre un art du corps, différentes natures de
présence du corps. Corps marionnettique, siège de pulsions, agité, agissant et
agi, joué par des forces obscures internes (l’inconscient) et externes
(l’Histoire). Corps déchainé, bondissant, muet empêché, malade ; corps
impuissant ; corps étouffé, névrosé, contraint, encombrant, mécanisé ; corps
maladroit, qui casse, qui se casse ; corps désirant, exubérant, corps siège de
la contradiction entre le désir et la volonté : le corps symptôme...
Le vaudeville implique aussi
des acteurs qui sachent chanter. La voix est le premier lien entre le corps et
l’expression. Labiche va du parlé au chanté, en passant par toute une palette
de locutions qui fait de la voix l’expression de l’indicible : cris, sons,
respirations, mots qui buttent, qui redoublent, lapsus... tout un ensemble de «
matériaux » qui composent la partition vocale de ces pièces courtes. Nous avons
proposé à un compositeur d’en réécrire les chansons. J’ai pensé à Jonathan
Pontier, un compositeur d’aujourd’hui, qui travaille indifféremment musique
populaire et musiques savantes.
Pour ce travail vocal et
physique, je souhaitais mener une réflexion sur la voix et des physicalités
particulières. Une série des laboratoires de recherche (danse, marionnette,
masque, voix…), ont été mis en place avec différents intervenants (sous
réserve, Karine Pontiès, chorégraphe ; Renaud Herbin, marionnettiste ; Marianne
Pousseur, chanteuse…). Avec Laurence Villerot, scénographe, nous avons essayé
d’arracher Labiche au salon bourgeois du XIXème siècle. Nous avons construit un
décor unique, non figuratif, pour les 3 pièces, qui sera une « machine à jouer
» pour les acteurs, autour de la figure des portes, un espace contraignant,
avec en son centre une machine sonore.
Jean
Boillot, metteur en scène de la pièce.