jeudi 17 mai 2018

Pour réfléchir au sujet de type 1 du Bac Blanc

 Pour vous aider à trouver des pistes dramaturgiques sur le traitement scénique du couple.

Le couple Figaro-Suzanne:


Suzanne : camériste de la Comtesse = femme de chambre. Confidente et la Comtesse la traite presque comme une amie, malgré l’inégalité de leur condition sociale. Complicité entre maître et valet assez traditionnelle dans la comédie. Elle est la plupart du temps avec sa maîtresse, plus qu’avec son futur époux !
Qualités et bon sens populaire. Comme Figaro spirituelle et gaie, « mais  non de cette gaieté presque effrontée de nos soubrettes corruptrices «  comme le dit Beaumarchais dans ses «  Caractères et habillements de la pièce ». Espiègle et jouant des tours à Figaro et aux Comte, elle a néanmoins de solides principes moraux : refuse de céder aux propositions malhonnêtes du Comte qui lui offre une belle dot en échange du « droit du seigneur ». de même le cynisme de Bazile qui sert le Comte dans ses projets de séduction amoureuse la révolte. Cf elle le traite d’  « agent de corruption » et lui reproche ses « affreux principes »( I,9)
Tempérament taquin et moqueur : nous ne rions pas d’elle, c’est elle qui nous fait rire des autres personnages en mettent en évidence leurs travers et ridicules cf les pointes d’ironie contre Marceline : «  duègne » : gouvernante souvent revêche et âgée, ridiculise les prétentions de Marceline à l’éclipser dans le cœur de Figaro. Se moque aussi de Chérubin qui l’attendrit cependant : imite son ton de voix, « le bon jeune homme ! avec ses longues paupières hypocrites » (II,4)
Se moque subtilement de la Comtesse elle-même, malgré le dévouement parfait qu’elle lui octroie. Elle est une fine psychologue : s’aperçoit du trouble de sa maîtresse en faveur de Chérubin voir II, 3
La Comtesse s’en aperçoit et du coup vouvoie Suzanne qu’elle tutoie d’habitude «  qu’est-ce que vius dites donc, Mademoiselle ? »
Etudier les différents noms dont on la nomme : Suzon, Suzette pour Figaro
Elle est vive, de tempérament entier. Que Figaro l’irrite et elle a tôt fait de lui appliquer une giffle cinglante cf V,8 où il «  pleut des soufflets » 

Attraction des sexes dans la pièce : moteur dramatique
Amour : sentiment profond entre deux personnages dont l’aboutissement logique est le mariage
Désir : attirance physique et sensuelle, qui cherche le plaisir passager sans engagement ; Le Comte en bon libertin dissocie clairement les deux cf acte V alors qu’il croit parler à Suzanne mais que c’est la Comtesse qui l’entend : »l’amour n’est que le roman du cœur : c’est le plaisir qui en est l’histoire ».  Comte : amour respectueux mais tiédi pour sa femme, obsédé par la recherche du plaisir qui l’entraine vers Suzanne mais aussi Fanchette.
Comtesse fidèle au Comte mais tendresse ambigüe pour Chérubin cf passion dans la Mère Coupable
Bazile veut épouser Marceline qui se refuse. Y renoncera dès qu’il sait qu’elle est la mère de son ennemi Figaro
L’amour de Marceline se change en amour maternel dès qu’elle se sait sa mère ( coup de théâtre de l’acte III) mais désir de mariage et de respectabilité sociale, la volonté aussi de prendre sa revanche qui la poussent à vouloir épouser son ancien amant Bartholo qui cède par « attendrissement ».

Suzanne et Figaro : l’amour populaire  : seul couple dont l’amour soit constant et heureux à travers la pièce malgré le moment de jalousie impulsive qui les dresse l’un contre l’autre sur la foi d’une apparence trompeuse  (III, 18 et V 1-7)
Conventions de la comédie : appartenant tous les deux à la classe des domestiques, ils expriment leurs sentiments sans affectation, d’une manière directe et populaire. Contacts physiques = éléments importants de la communication amoureuse : duo amoureux par ex début acte IV Figaro tient Suzanne «  à bras-le-corps » vole beaucoup de baisers à sa fiancée.
Badinage amoureux : dialogue amoureux entre mêlé de mots d’esprits à la fois mièvres et sensuels. Jeu de la galanterie lorsque Suzanne appelle Figaro son « serviteur » I, 1 (effet comique : serviteur du Comte mais serviteur galant de Suzanne) comparaison par Figaro de l’Amour a un aveugle « Pour cet aimable aveugle qu’on nomme Amour… »
Sentiment profond «  En fait d’amour, vois-tu, trop n’est pas même assez »Iv,1
La jalousie ne fait que confirmer la sincérité de leur amour mutuel. Cf acte V sous la grêle de giffles Figaro : Santa Barbara ! oui, c’est de l’amour O bonheur ! 5…) frappe, ma bien aimée, sans te lasser »V,8
Franchise d’un sentiment simple qui contraste avec la corruption du cœur que l’on trouve chez le Comte. Voix de la Nature, « vérité dans l’univers des apparences et des artifices".

Figaro et la jalousie : plutôt pacifique de tempérament, alors qu’il avait défini la jalousie comme « un sot enfant de l’orgueil ou (…) la maladie d’un fou » IV, 13, lorsqu’il la ressent : réaction brutale acte V pensant être trompé par Suzanne, il se laisse emporter et brutalise Gripe Soleil qui le traite en retour de « damné brutal » V,2 effet comique du contraste entre les paroles et les actes. Sa jalousie le domine entièrement et aucun raisonnement ne peut rien contre l’éruption de son coeur. Ayant vu ensemble le Comte et la Comtesse qu’il prend lui aussi pour Suzanne dans le parc aux marronniers, Figaro résume ainsi ses tourments : «  Vous autres, époux maladroits’,qui tenez des espions à gages et tournez des mois entiers autour d’un soupçon, sans l’asseoir, que ne m’imitez vous ? dès le premier jour, je suis ma femme, et je l’écoute ; en un tour de main on est au fait : c’est charmant ; plus de doutes, on sait à quoi s’en tenir. » V, 8 blessure d’amour et pas seulement d’amour propre comme chez le Comte.

Suzanne et la jalousie : Acte III, 18 lorsque Suzanne revenant avec la dot donnée par la Comtesse pour gagner le procès et qu’elle trouve Figaro dans les bras de Marceline, son sang ne fait qu’un tour et elle veut sortir immédiatement. Elle ne sait pas que Marceline est la mère de Figaro. Elle donne dans le mouvement de sa fuite un « soufflet » à Figaro qui veut la retenir, elle a la main leste.
Acte V alors qu’elle est déguisée en Comtesse, Figaro lui fait de grandes déclarations d’amour, elle dit en aparté : «  la main me brûle ! »
Rage contre la rivale : elle trouve Marceline «  affreuse » avant de savoir qu’elle est la mère de son fiancé. Figaro se moque d’elle alors : « Et vive la jalousie ! elle ne vous marchande pas » III, 18
Même attitude de Marceline en I, 5
Obstacles au mariage du couple : le désir du Comte qui convoite Suzanne mais surtout le manque d’argent pour satisfaire Marceline sans l’épouser, donc nécessité de trouver cet argent : intrigue. Comédie constituée des obstacles à surmonter pour parvenir au but ici Mariage .
Figaro a autrefois imprudemment emprunté de l’argent à Marceline, elle le poursuit en justice acte III procès burlesque : querelle à propos de la promesse e mariage avec marceline en cas d’impossibilité du remboursement. Cf  querelle sur ET/OU
Mais pas d’argent ce qui arrange le Comte qui pense pouvoir aimer Suzanne si Figaro épouse Marceline. Coup de théâtre puisque Marceline reconnaît en Figaro son fils et Suzanne apporte une dot donnée par la Comtesse. La question de la « dot » est fondamentale : le Comte d’ailleurs cherche à acheter les faveurs de Suzanne et use de son argent pour abuser des servantes.( cf III, 9) et V,7 « Elle est intéressée ; tant mieux ; », avec Fanchette aussi IV,5
Comte pense que l’argent est le principal mobile de ses subordonnés. Appât du gain.
Action de la pièce : Mariage de Figaro et Suzanne : point de départ de la pièce et unité d’action : toutes les intrigues secondaires sont en fait des obstacles à ce mariage : enchaînement des 5 actes = parcours du combattant hérissé d’embûches pour Figaro et Suzanne sur la voie de leur union finale
ActeI :le mariage de Figaro autorisé( par le Comte) puis ajourné
Acte II :le mariage empêché par les prétentions de marceline
Acte III :le mariage possible grâce au dénouement du procès
Acte IV : le mariage célébré puis compromis par le rendez-vous dans le parc aux marronniers
Acte V : le mariage certain grâce au dénouement final
Obstacles nombreux : argent pour rembourser Marceline, obtenir la permission des maîtres dans une société féodale
Le Comte : obstacle numéro 1 désir obsessionnel de posséder Suzanne
Marceline qui veut épouser Figaro, mais après le procès et la reconnaissance devient un adjuvant du couple
Bartholo : assiste Marceline dans ses vues sur Figaro, devient lui aussi adjuvant au dernier acte.
Antonio : oncle de Suzanne, tuteur légal refuse de donner la jeune fille à Figaro s’il n’a pas de père officiel, donc s’il n’est pas reconnu par Bartholo .