Projet Figaro avec la comédienne et metteure en scène
Sandrine Pires (compagnie du Gourbi Bleu)
C’est le quatrième projet que
nous menons avec Sandrine Pires (En première de spécialité 2014, Britannicus de Racine, 2015 la Dispute de Marivaux, en terminales
2016 Les Bacchantes), une metteure
en scène pour qui l’engagement physique, la dimension gestuelle du théâtre
sont fondamentaux pour faire naître une
justesse dans l’énonciation et une
qualité de présence rayonnante au plateau. S’attaquer aux textes de
répertoire constitue pour elle, qui travaille comme professionnelle davantage
sur des textes contemporains, un véritable défi. Avec les 11 élèves de la
promotion 2017 avec qui elle n’avait pas travaillé en première mais dont elle
avait vu le potentiel lors de leur présentation de travaux 2016 dans Ubu Roi, elle a choisi de prendre
l’intitulé de l’objet d’étude au pied de la lettre, Figaro en verve et en
musique, en privilégiant le Mariage de
Figaro, pour prendre un peu le contre pied du projet de l’année précédente
mené par la metteure en scène Chiara Villa, plus centré sur Figaro divorce.
Partisane d’un théâtre engagé et
dynamique, elle a fait réfléchir les élèves sur l’insolence des comportements
pratiqués par les personnages du Mariage,
l’insolence de Figaro mais aussi celle des femmes et de Chérubin. C’est selon le critère de
l’insolence qu’elle a opéré un découpage dans la pièce pour la distribution des
scènes. L’insolence, caractéristique de l’adolescence à l’égard des maîtres et
des parents, des tutelles qui déterminent la loi mais aussi de tout être qui
cherche à s’émanciper par des marques d’irrespect sans toute fois encourir
d’être brisé par le pouvoir, permet d’expérimenter les limites de la liberté et
d’en élargir l’espace. L’esprit frondeur, l’inventivité stratégique, la gaieté
dynamique sont liés à l’insolence. De plus, le mot doit son origine
étymologique au thème du bousculement des habitudes, de ce qui ne se fait pas, de ce qui est insolite et inaccoutumé, ce qui
ouvre encore les perspectives sur la pièce.
Pour donner du corps au sens
propre à la jeune troupe, Sandrine a mené des échauffements accompagnés de la
musique des opéras de Mozart et Rossini qui créent d’emblée un effet
énergisant. Sans aller jusqu’à faire chanter des airs précis, elle a engagé un
travail de vocalisation, par exemple sur les syllabes du nom Figaro, et incité
les élèves à fredonner en travaillant gestuellement.
Les actions des personnages,
déplacements et positionnements ont été
pensées comme des micro-chorégraphies ;
l’image de la comédie musicale, celle de chorus line par exemple a servi
souvent à nourrir la recherche. Nous avons
ainsi passé beaucoup de temps à mettre en scène le monologue de Figaro
dans une version chorale et chorégraphiée puisque les 11 élèves y deviennent
Figaro, cet « assemblage informes de parties inconnues ». (Acte V
scène 3). Le jury peut à loisir demander aux élèves de lui présenter ce moment
de notre « petite forme » qui est représentatif de la recherche que
nous avons menée et qui dure une dizaine de minutes. Elle a été présentée par
les élèves lors de la journée Portes Ouvertes du 4 mars. Dans l’esprit de la
comédie musicale, une recherche a également été menée sur l’habillage et
déshabillage de costumes empruntés à la Comédie de L’Est et évoquant le XVIIème
siècle dans des tonalités rappelant la mise en scène des Noces de Figaro de Strehler, afin de les sensibiliser à cet aspect
de la création d’un spectacle et à l’utilisation du costume comme un accessoire
du jeu lorsqu’il est revêtu à vue du public, mais nous n’avons pas finalisé
cette recherche puisque le projet Figaro ne sera pas montré lors de la
présentation de travaux.
Faute de temps, le travail sur
les scènes ou extraits choisis par les élèves a été moins approfondi même si
Sandrine a donné à chacun des conseils pour mener le travail de jeu plus loin
en autonomie.
Le projet Figaro ne sera pas
montré dans son intégralité lors de la présentation de travaux du 1er
et 2 juin du fait de l’indisponibilité de Sandrine aux dates choisies.