mercredi 18 octobre 2017

Compte rendu dela séance du vendredi 6 octobre (Louise)

Un compte rendu très complet, très intéressant.



Séance du vendredi 6 octobre 2017
La séance de vendredi a débuté par un tour d’impressions concernant la captation de la mise en scène d’Illusions Comiques vue et étudiée en théorie. De façon générale, l’ensemble du groupe était du même avis, très positif, et certains points revenaient régulièrement : l’incroyable prestation de Michel Fau, le changement de personnages et le rythme rapide de la pièce. Mme Huckel nous a dit être étonnée de ne pas avoir entendu de remarques concernant les changements/déplacements de décors. En effet, ceux-ci marquent encore plus le rythme de la pièce et apparaissent presque comme une chorégraphie aux yeux du spectateur.Le scénographe Piere André Weits préfère d’ailleurs lle terme « chorégraphe d’espaces » plutôt que scénographe.
Pour l’échauffement Sandrine nous a fait faire un « training d’acteur » ou plus simplement échauffement d’acteur en français. Cela consiste à imaginer et imiter, dans une improvisation collective d’une quinzaine de minutes, ce que ferait un groupe d’acteurs pour s’échauffer en attendant l’arrivée du metteur en scène. La consigne, tellement vaste, me paraissait complètement floue ; j’ai donc suivi, au début de l’échauffement, le mouvement général du groupe jusqu’à-ce que je comprenne de quoi il s’agissait exactement. Les uns après les autres nous lancions des exercices que nous connaissions comme :
·         Exercice du clap : en cercle se faire passer le « clap » en frappant dans les mains de plus en plus rapidement. Cet exercice est devenu, au bout de trois années, un classique. Il travaille notamment la concentration : il faut réussir à garder le rythme global du groupe, mais aussi le dynamisme qu’il faut avant d’entamer la pratique.
·         Chasser un chat : en cercle faire comme si l’on voulait chasser un chat par un son les uns apprès les autres puis de même en y apportant un mot. A chaque tour nous étions de plus en plus violents dans nos interprétations, mots et gestes. Le personnage interprété, celui d’un homme ou d’une femme qui chasse un chat, était poussé à l’extrême. Il s’agit là de ce que veulent nos professeur et intervenante pour le travail des personnages de la pièce de Py
·         La marche neutre : tête droite, le regard droit devant soi il faut marcher dans l’ensemble de l’espace scénique ce qui permet de travailler l’occupation de l’espace tout en se concentrant pour ne pas percuter les autres.
·         Marche neutre (variation) : marcher dans l’espace en comptant. Il faut compter en disant chacun un chiffre : si deux personnes parlent en même il faut recommencer à zéro et ainsi de suite. Cette variation travaille, encore une fois, la concentration et la cohésion de groupe qui passe notamment par l’écoute des uns avec les autres. J’ai toujours trouvé cet exercice difficile à réaliser et particulièrement stressant ou nerveux quand il faut notamment recommencer de compter à zéro…
·         La machine : faire une machine à partir de nos corps en mouvements et d’un son que nous produisons individuellement. La difficulté de cet exercice est qu’il faut réussir à tous imbriqués : personne ne doit être à l’écart de la machine.
Sandrine a, par la suite, imité l’entrée du metteur en scène qui ordonne à ses acteurs de travailler par petits groupes le texte étudié. J’ai travaillé un passage en commun avec Adèle. Tels des acteurs nous avons décidés de faire une lecture commune de nos textes. Le metteur en scène, Sandrine, nous a ensuite demandé de nous lever et de jouer notre texte en faisant un maximum de gestes et mouvements probables ou improbables… Cette consigne nous demande et permet de nous détacher de nos textes même sans connaître nos textes. En effet, notre professeur de théâtre nous a déjà souvent répété que même si l’on ne connaît pas un texte par cœur ou qu’on le découvre il faut obligatoirement réussir à se détacher de ce que l’on lit. Je me souviens m’être perdu à plusieurs reprises dans ma lecture puisque j’essayais de me détacher un maximum en faisant des grands gestes de bras, en me couchant au sol etc.
Tout d’un coup nous avons reçu l’ordre de courir dans la salle à la façon de la marche neutre (occuper tout l’espace, ne pas heurter les autres…). Sandrine nous apportait des consignes lors de notre course. A « mouvements » il fallait s’arrêter de courir pour bouger et remuer dans tous les sens, a « au sol » remuer et bouger par terre et a « suspension » garder la position du geste fait précédemment et si nous étions désignés il fallait dire une réplique de notre personnage de la façon la plus puissante possible.
Cet exercice m’a paru tellement long je n’avais qu’une hâte : qu’il se termine le plus vite possible. C’était la première fois que nous réalisions un exercice de ce type. Il s’agit là d’un des plus difficiles et de loin… On recherche dans un exercice comme celui une énergie immense, presque indescriptible. Sandrine attend un réel lâché prise de notre part que ce soit dans nos gestes que dans nos paroles. Et lorsque l’on a le sentiment d’être à fond on comprend rapidement que ce n’est pas assez, loin d’être assez même… Je pense que nous allons (ou du moins dans mon cas), cet année devoir réellement travailler sur cela. Le lâché prise est nécessaire pour le travail d’Illusions Comiques et, il sera davantage plus important pour le travail de la tragédie et notre projet suivant c'est-à-dire Britannicus. C’est à ce moment bien précis que la phrase de Mme Huckel fait écho et prend un réel sens « cette année il va, on va vous sortir de votre zone de confort ».
Dans la continuité du « lâché prise » nous somme passés les uns après les autres au plateau pour interpréter notre personnage. La consigne était « simple » : entrer sur scène seul et répéter, en s’adressant au public, « je suis (nom du personnage), dans mon cas « je suis la maman ». Il fallait être le plus convaincant possible dans ses paroles, affirmer comme si nous étions ce personnage en réalité. Cet exercice offrait également la possibilité d’explorer toutes les façons ou une en particulier d’incarner son personnage.  Côté de cela Sandrine, pour nous aider et nous pousser à avancer dans notre travail, nous provoquait depuis sa place en disant des phrases « t’es sûre que c’est bien toi la maman ? », « La maman ? La maman ? ». Ces phrases ont, dans la vie de tous les jours, le don de m’agacer et de m’énerver à un point inimaginable… Sandrine agissait volontairement de la sorte pour nous permettre de nous lâcher et de nous faire sortir de nos gonds, ce fut mission accomplie pour la plupart d’entre nous. Je me suis ainsi retrouvé à jouer une maman ultra possessive, protectrice et manipulatrice à l’égard de son fils : une maman araignée. Cela me paraissait sur le coup relativement paradoxal d’associer les termes « araignée » et « maman » ensembles, pour moi l’araignée symbolisant avant tout une angoisse, une peur. Mais au fur et à mesure du travail et de ma réflexion j’ai réalisé que l’araignée, avec sa toile et ses huit longues pâtes, est protectrice, contre toute attente c’est un animal qui peut parfaitement symboliser une maman .Protectrice…et dévoratrice ! A la fin de mon éprouvante et fatigante prestation nous avons évoqué la sculpture de Louise Bourgeois qui se prénomme « Maman ».
(voir dossier annexe Louise Bourgeois)
On m’a répété à plusieurs reprises, à la fin de ma prestation, que l’on ne m’avait presque pas reconnue lorsque j’étais sur scène. Je me dois de prendre cela comme un compliment et continuer d’explorer cette version de la maman dans mon travail de recherche.
A la fin de l’exercice Sandrine nous a rappelé les règles fondamentales pour réussir un exercice de la sorte qui sont encore une fois : sortir de sa zone de confort et oublier son propre jugement. En effet, on s’empêche de se lâcher en se disant que l’on a peur du jugement d’autrui. Cependant, c’est nous-mêmes qui nous jugeons avant les autres.
Après une bonne pause et aération de l’esprit nous nous sommes remis au travail. Cette fois-ci nous avons fait une improvisation collective : le groupe était divisé en deux.
Groupe 1 : Adèle, Anaïs, Marjolaine, Tess, Louise
Groupe 2 : Emma, Emilie, Célestine, Lukas, Snorri, Elisa, Madeline
Cette improvisation consistait à incarner une troupe de théâtre qui, après avoir attendu pendant des heures l’arrivée du metteur en scène, fini par se questionner sur son avenir. De très bonnes idées ressortaient de chacune des prestations mais elles n’étaient pas assez exploitées comme par exemple l’idée du couple des personnages de Célestine et Lukas.
Pour la semaine prochaine il faudrait ramener des cartons et pancartes sur lesquels nous pourrons écrire les noms des personnages. Sandrine avait en effet évoqué le projet de travailler sur ces matériaux pour la représentation d’Illusions Comiques.
La séance du jour s’est terminée par le début du travail de l’acte II de la pièce. Ce fut à Tess, Célestine et Marjolaine de commencer. Malheureusement cette bonne et enrichissante séance de travail s’est soldée sur une mauvaise note. En effet, Sandrine attendait de notre part, à nous qui étions assis, de voir, regarder et observer le travail des filles au plateau. Elle semblait déçue et nous a même avouer que lorsqu’elle était lycéenne en théâtre de spécialité elle était comme « suspendue face à la prestation des autres » et que ce sentiment « d’admiration pour les autres » lui manque pour l’instant dans notre groupe. Nous avons bien évidemment pris note de cela et je pense que nous allons tous faire un effort les séances suivantes pour ne pas la décevoir et avancer dans le travail.