Séance du
vendredi 13 octobre
Nous avons débuté cette séance par des
exercices d’échauffement comme toujours.
Le premier exercice était un exercice
dit de « relaxation », il permettait à l’esprit de se libérer, de se
débarrasser des mauvaises énergies afin de bien rentrer dans son corps (notion
importante pour Sandrine qui nous demande d’engager le corps au maximum). Il
s’agissait de lever les bras petit à petit comme si notre corps était tenu en
lévitation par des fils imaginaires : épaules-coudes-poignées-doigts.
Chaque fil était ensuite coupé en partant cette fois-ci des doigts jusqu’aux
épaules avant de relâcher l’ensemble du corps (inclure la tête et les genoux) dans
le but d’atteindre une position qui ne nécessitait aucun effort. Ces gestes
devaient s’accompagner de respirations : inspirer profondément, puis
expirer tout l’air de ses poumons. Nous avons réitéré cet exercice à trois
reprises. ( Et alors ? Quel a été ton ressenti ?)
L’exercice suivant était celui
« du poisson » : ouvrir les yeux et la bouche simultanément,
suite à ça nous devions mimer la mastication d’un chewing-gum : cela
permettait de décoincer la bouche. Nous nous sommes rendus compte par la suite
que donner son texte en intégrant l’idée qu’il faut bien ouvrir sa mâchoire
offre indirectement une meilleure articulation.
Les exercices qui suivent ont pour
moi, été les plus difficiles que nous ayons à réaliser pour l’instant. Il
s’agissait en effet d’exercices conçus pour travailler notre articulation des
mots (très important dans le texte de Py où chaque mot est minutieusement
choisi et a son importance : « montrer la parole « , pas
seulement parler), et la portée de notre texte.
L’exercice se décomposait en
différentes parties, dont la structure était semblable à la liste d’intentions
de Tante Geneviève. Au préalable, il nous a été demandé de choisir une phrase
dans nos textes respectifs. Dans un premier temps, nous devions vomir notre
texte, ce que nous avons plus pris au sens littéral, nous sommes tous mis à
effectuer des toussotements, des gémissements, or le texte ne restait que très
peu audible. Sandrine nous a donc expliqué ce qu’elle entendait par
« vomir son texte », après quoi nous sommes tous passés tour à tour.
Il fallait laisser les mots sortir sans les retenir, enfin plus exactement,
comme résister au sentiment que les mots veulent tous s’extraire de notre
bouche avant de lâcher prise. Dans un second temps, il fallait cracher les
mots, j’ai trouvé ça plus évident de cracher un mot avec beaucoup de consonnes
qu’un mot fluide constitué de voyelles ou de consonnes « douces ».
Dans un dernier temps il fallait mordre les mots, les croquer, la difficulté
était qu’il ne fallait pas imiter le fait de croquer puis de dire un mot, mais
de mêler les deux actions simultanément. Il était également compliqué de
s’appliquer à la fois sur l’intention et le texte. ( Dis
davantage ce que tu ressens pour chaque exercice.)
L’échauffement s’est poursuivi avec un
exercice nécessitant l’écoute de l’autre.
Nous devions réaliser une petite
chorégraphie pour illustrer une des définitions du théâtre que nous avions
composée. Tour à tour nous sommes passés au centre du cercle, mettant notre
imagination à l’épreuve. Le groupe autour n’était pas spectateur passif, mais
tâchait de mémoriser le passage de chacun pour pouvoir immédiatement le
reproduire. Plus encore que de l’écoute, il s’agissait de capter chaque geste,
chaque mot répété par chacun afin de pouvoir restituer la chorégraphie exacte
correspondant à la définition de chacun.
D’après moi, cet exercice avait un
double intérêt : à la fois il nous faisait ressentir la sensation
d’associer ses gestes en fonction de ses paroles (comme cela peut être le cas
dans Illusions comiques) mais aussi nous mettre en situation de
spectateur actif. En effet, dans la pièce, nous serons tous constamment sur
scène et en jeu même lors des scènes durant lesquelles nous n’intervenons pas.
Nous avons terminé ce long
échauffement par un exercice dont la compréhension n’a pas été évidente à
premier abord. Il s’agissait de réaliser une traversée du plateau s’apparentent
à un passage entre vie et mort ainsi qu’entre l’entrée et la sortie d’un
plateau. Le seul texte que nous avions à répéter était « Illusion
comique ». Chacun a tout d’abord commencé à réaliser l’exercice comme il
l’entendait, avec sa propre compréhension de la consigne. Au fur et à mesure
j’ai trouvé que les idées des uns et des autres s’enrichissaient des passages
des précédents, ce qui donna à la fois des propositions très recherchées et
parfois très comiques.( N’hésite pas à nommer et
décrire les propositions qui ont fait rire) Nous avons ensuite repris
tous en cœur la proposition de Tess, qui avait réutilisé les exercices réalisés
précédemment avec l’idée de mêler la parole et le corps.
Après la pause, nous avons commencé à
filer les scènes dans l’ordre afin de voir où nous en sommes. L’écoute des uns
et des autres était meilleure que la semaine passée. Nous avons essayé de
réutiliser les exercices vus précédemment pour enrichir notre jeu :
articulation, mobilisation du corps,…
Cette répétition nous a fait
énormément progresser dans notre façon de dire nos textes et de manifester le
lien entre notre corps et les mots que nous proférons. Ce n’était pourtant pas
une séance facile, elle a engendré beaucoup de fatigue.
Pour le vendredi prochain il nous faut
ramener un morceau de carton avec le nom de notre personnages, faire un
glossaire des mots compliqués de nos textes, apporter un accessoire pour chacun
de nos personnages.
« Pour moi le théâtre c’est se
nourrir de ce qu’on apprend pour avancer. »