Une des plus célèbres légendes de la Grèce.
Elle avait déjà été racontée dans une épopée aujourd’hui perdue
: Les Danaïdes.
Eschyle y a consacré une trilogie dont Les Suppliantes est la seule pièce qui nous soit parvenue.
Eschyle est l’un des tous premiers auteurs tragiques (484 avant
JC). Son théâtre déplace, inverse, remet en cause l'ordre politique. Il n’analyse
pas, il privilégie l’évènement. Il affirme les sentiments,cherchant dans
l'angoisse le sens de l'action en cours. Il veut marquer le spectateur, le
faire réagir.
L’histoire avant le début de la pièce :
Le roi Bélos, fils de Poséidon, règne en Afrique. Il établit ses
fils jumeaux, Danaos et
Egyptos, respectivement en Libye et en Arabie.
Egyptos fait pour son propre compte la conquête de l’Égypte à
laquelle il donne son nom et qui est consacrée à Zeus. À la mort de Bélos, les
deux frères se disputent le pouvoir et l’héritage de leur père. Egyptos propose
de mettre fin à la querelle par un mariage général entre ses cinquante fils,
les Égyptiades, et les cinquante filles de son frère, les Danaïdes.
Danaos refuse cette union, non seulement parce qu’elle serait
incestueuse mais parce qu’il y soupçonne un piège. Selon une version, un oracle
lui prédit qu’Egyptos a l’intention de tuer les Danaïdes. Il soupçonne une
lutte pour le pouvoir et pour les terres.
Danaos craint suffisamment ses neveux pour fuir avec ses filles
en Argolide, où, plus tard, il deviendra roi. Ils sont poursuivis par les fils
d’Egyptos qui mettent le siège devant Argos.
L’histoire après la fin de la pièce :
Assiégé, Danaos feint de capituler. Il finit par accepter la
proposition de mariage, mais fait promettre à ses filles de tuer leur mari
pendant la nuit de noce. Ce qu’elles font, sauf, l’aînée Hypermnestre qui aide
son mari Lyncée à s’échapper car il a épargné sa virginité. Plus tard Lyncée se
vengera de la mort de ses frères en tuant son oncle et beau-père dont il
prendra le trône.
Une atmosphère de grande violence familiale et politique.
Deux branches collatérales s’opposent dans une lutte pour le
pouvoir et
l’héritage. L’une dominante et conquérante parce que riche en
fils, l’autre
dominée et sur la défensive parce que riche seulement en filles.
Les cinquante frères d’un côté et les cinquante soeurs de l’autre
interviennent
comme métaphore pour signifier de façon théâtrale, dans cette
société
guerrière issue du même ancêtre masculin, la dissymétrie qui
existe dans les
rapports de force entre deux branches concurrentes de la même
famille.
C’est d’abord une lutte de femmes pour leur liberté
Les Suppliantes raconte comment, dans le pire des rapports de force
possibles, la maîtrise féminine résiste à la force masculine.
Enfin, par son attitude, le Prince reconnait que les gouvernants
ne peuvent pas décider sansl’approbation de la population, ce « personnage collectif de la cité »
Un
exemple de démocratie par le peuple et pour le peuple?