Stéphane Braunschweig Prométhe Enchaîné au TNS en 2001: une mise en scène qui utilise la video projetée.
Article dans Libération
Celle, spectaculaire, de Lucas Ronconi à Fourvière en juin 2003: Prométhée se trouve dans la chevelure de la statue du suppliant.
article qui explique le parti pris de mise en scène de Ronconi avec d'autres photos de plateau
"
Quant à Prométhée, pour Ronconi, " la vision romantique du voleur et
donneur de feu est close ". " Dans le texte du chour, précise-t-il, il
est des phrases où l'on parle aussi d'une faute : les conséquences d'un
don peuvent être empoisonnées et l'usage du feu peut être destructif. "
Il estime donc que " la fameuse providence prophétique de Prométhée
était également fallacieuse ". Pour lui, " en donnant le feu aux
humains, Prométhée a d'abord opéré une trahison et ensuite un choix ;
les deux peuvent être lus dans une perspective ambiguë ".
" Dans Prométhée, renchérit-il, nous avons donc un protagoniste
toujours présent, un antagoniste, Zeus, seigneur des dieux qui
n'apparaît jamais mais détermine l'action, et des figures divines comme
Océan, Héphaïstos, Hermès, le chour des Océanides. Ce sont des dieux qui
ne parlent pas aux hommes, mais qui parlent entre eux, sur un ton
plutôt familier, cependant non quotidien car ce sont à jamais des
divinités. Et le chour des Océanides n'est pas un choeur de jeunes
filles, mais de figures antiques, chenues, dont le temps est visiblement
révolu. "
Dans de nombreuses oeuvres du passé, Luca Ronconi ne peut s'empêcher,
selon son propre dire, de " voir comme des signes provenant d'étoiles
lumineuses qui ne sont plus ". Ce qui compte, selon lui, " c'est
l'énergie des origines et non pas la réalité actuelle, car la seule
actualité qui existe est dans nos yeux de lecteurs, pas dans l'original,
étant donné que nous sommes face à des éléments qui ne sont plus, dont
seul le reflet nous parvient, mais c'est justement là leur charme ; le
savoir, l'impulsion, la lueur des choses auxquelles correspond un vide,
un rien ".
Une gigantesque statue de forme humaine figure la montagne dont est
prisonnier Prométhée. Il y est enchaîné dans les méandres de la
chevelure. Cette statue, faite de résine et de polystyrène, est montée
sur un échafaudage en fer. Du métal qui la supporte à sa " chair "
externe, jusqu'aux passages intérieurs où circulent acteurs et
techniciens, elle a été entièrement réalisée par l'atelier de
scénographie du Piccolo Teatro de Milan. La statue n'est pas la seule
idée scénographique du spectacle. Dans la toile d'Arnold Böcklin
(1827-1901) qui a inspiré le dispositif, Prométhée est un géant enchaîné
sur un îlot. Margherita Palli, imaginant de petites piscines d'une
profondeur de vingt centimètres, a ainsi " inondé " l'aire de jeu, ce
qui suscite un espace d'ordre un peu surnaturel, un lieu non-lieu en
somme, pour donner à voir et entendre en toute étrangeté la tragédie de
Prométhée et sa lutte contre Zeus.
Toile du peintre Arnold BÖklin dont le décor est inspiré.