samedi 26 janvier 2019

Un démocrate jeudi 31 janvier 19h au Théâtre Municipal

Attention, le prochain spectacle de la CDE aura lieu au Théâtre Municipal le jeudi 31 à 19H. Ayez vos billets car il n'est pas possible de les dupliquer au Théâtre Municipal.

Il s'agit d'un spectacle sur la manipulation de masse à but commercial ou politique: du théâtre documentaire et politique mais dans une forme ludique.
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Un démocrate mise en scène Julie Timmerman: qui est le "démocrate"?

Avez-vous déjà entendu parler d’Edward Bernays, ce brillant neveu de Freud qui inventa, au fil du XXe siècle, la propagande politique et publicitaire ? A vrai dire, on le connait forcément, même malgré nous, puisqu’il a laissé sa trace partout : tyrannie des sondages, omniprésence des publicités qui font semblant d’être des informations, porosité maléfique entre l’actualité telle qu’elle est censée se construire toute seule et l’agenda politique ou marketing qui l’infléchit en permanence… Ce cauchemar dont on ne s’aperçoit même plus fut théorisé par Eddy Bernays (Vienne, 1891 ; Cambridge, 1995), et Julie Timmerman a été on ne peut mieux inspirée en portant à la scène son histoire qui éclaire si bien la nôtre.(...)


 " La propagande est à la démocratie ce que la violence est aux régimes totalitaires. » Noam Chomsky.
Edward Bernays, neveu de Freud, invente dans les années 20 à New York des méthodes de manipulation des masses sans précédent. Au nom de la Démocratie US, il met au point la fabrication du consentement et vend indifféremment savons, Présidents, cigarettes et coups d’État. En réalité, Eddie ne VEND pas : il fait en sorte que les gens ACHÈTENT.
Il a compris très tôt ce qui fait courir les Hommes, les pulsions profondes qui sont les vrais moteurs de leurs actions. Il sait où appuyer, quels leviers actionner, quelles cloches faire sonner... et le citoyen devient un consommateur docile qui achète, vote, part à la guerre - librement, croit-il. Goebbels lui-même s’inspire de ses méthodes...
Quand Eddie meurt paisiblement en 1995 à l’âge de 103 ans, son Système a transformé le monde. Un Démocrate est une traversée épique à l’humour impitoyable de la vie et de l’œuvre d’un des hommes les plus influents du XXe siècle. Que reste-t-il de la Démocratie à l’ère du Big Data et de l’hyper-communication ?

Notes d'intention:



La compagnie Idiomécanic Théâtre A travers des textes classiques et contemporains ou des créations collectives, la compagnie défend un théâtre d’engagement, profondément public et populaire, et souhaite faires siens les mots de Roland Barthes à propos de Brecht : « Les maux des hommes sont entre les mains des hommes eux-mêmes, c’est-à-dire que le monde est maniable ; l’art peut et doit intervenir dans l’Histoire ; il nous faut désormais un art de l’explication, et non plus seulement un art de l’expression ; le théâtre doit aider résolument l’Histoire en en dévoilant le procès ; chaque société doit inventer l’art qui accouchera au mieux de sa propre délivrance. »
Note de mise en scène
Comment faire récit au théâtre et créer des images, quand on veut dénoncer la propagande et la fabrique du consentement, qui fonctionnent précisément par récit et par images ? La structure brechtienne d’Un Démocrate répond à cette problématique, passant du mode épique à la comédie de la com, du cabaret à la tragédie de la résistible ascension d’Edward Bernays, de la sortie de jeu à des séquences où des conseillers en com, tels des apprentis-laborantins, regardent un homme se débattre dans la maison créée pour lui - métaphore du Système.
Ce mélange des genres instruit et divertit, garde le spectateur en alerte. Nous jouons avec les procédés théâtraux, les dénonçons aussitôt utilisés, créons une illusion pour la déconstruire ensuite en connivence avec le public. Nous faisons de même avec les images de l’inconscient collectif : la photo des ouvriers qui déjeunent suspendus en haut du Rockefeller Center, la référence aux films noirs américains...
En faisant circuler la parole, quatre acteurs s’emparent d’une vingtaine de personnages grâce à un simple changement d’accessoire ou d’accent, et jouent tour à tour Bernays, comme pour montrer que la propagande passe par toutes les bouches...
Notre machine à jeu : un grand praticable - tantôt table de conférence, tantôt avenue de New York, tribune, cercueil, bureau ou podium... mais aussi machine de guerre qui marche, imperturbable, vers le spectateur.
Les costumes sont contemporains : c’est d’aujourd’hui que nous parlons. Tout est très précis et dessiné, presque chorégraphié par la direction d’acteur, la musique, le son, les lumières à la Lynch ou à la Hopper.
Le mur du fond, imposant, immuable, s’emplit peu à peu d’images des campagnes de Bernays : son tableau de chasse. Mais dans un souffle puissant, il s'abat finalement vers le public sous les coups de hache des contestataires. Véritable appel à un ailleurs possible, celui de l'espace libre du Théâtre et de notre imaginaire, ou bien contamination possible par dissémination ?
Durée 1h25