Olivier Py Planches
de salut de Thimotée Picard ( extraits concernant Illusions Comiques (IC))
L’Homme –théâtre.
IC comme une réponse à ses détracteurs, accentuer les
critiques qu’on lui fait.
P35 IC pièce métathéâtrale où Py interpprète Moi-Même cf scène de la presse : article sur lui
parodique « dans cette pièce, l’auteur catholique révolutionnaire sauve
l’Occident de la sécheresse de la modernité… »
Mais rejet au sommet de son ascension ; Délire mégalo
dénoncé par tante Geniève : « Tout petit déjà il aimait à se
déguiser, il avait volé le déshabillé chinois de sa grand-mère et il se prenait
pour Elvire Popesco, il nous a bien fait rigoler. » Mais « dès qu’il
boit trop de café il commence à se prendre au sérieux, change de registre et se
met à parler gravement de Dieu, de la douleur du monde, le théâtre public, la
décentralisation, le poème dramatique »
Figure de double : l’adolescent que j’ai été permet au
poète parvenu à l’âge du père de vérifier s’il a été fidèle aux idéaux formulés
dans sa jeunesse, mais aussi d’échapper à la torpeur de celui qui se sentirait
« arrivé », au risque de l’académisme. Rappel de sa mission quand les
honneurs et le smondanités pourraient l’en détourner cf IC adolescent qui fait
sa grande déclaration au théâtre au moment où Moi-même est chassé de partout.
CF Le garçon qui attend à la sortie du spectacle à
Vesoul et que la troupe n’a pas le droit de décevoir.
Perfidie de la remarque du Père dans IC sur le désir
d’honneurs, Py lucide sur ses contradictions et faiblesses ?
P. 58 le poète mort trop tôt
D’abord Gabily mort d’un infarctus…décision de « vivre
à en mourir » puis Lagarce emporté par le Sida, participation au Malade
Imaginaire. Lagarce est le premier à avoir édité les textes de Py et Mazev aux
Solitaires Intempestifs. Importance d’une amitié avec le recul qu s’est établie
dans la différence de tempéraments : » Jean-Luc était un auteur du
non-dit et de la retenue et moi, au contraire, je privilégiais le débordement
et l’excès. Il était très protestant alors que je suis très catholique,
esthétiquement parlant. » mais même désir de sortir la scène contemporaine
du théâtre psycho-réaliste, renouveau qui viendrait des auteurs. Py associe
Lagarce à la dimension « fracassienne » du théâtre : théâtre de
tréteaux du roman de Gautier Le capitaine Fracasse : tournées épiques et
minables qui font la grandeur et la misère de l’homme de théâtre.
Disparus sans connaître le succès alors que Py s’est
installé à la tête des théâtres.
Famille du théâtre contre la famille réelle : Dans IC
Py dit avoir voulu »rendre hommage aux acteurs qui pendant 15 ans ont subi
son mysticisme et sa mauvaise humeur et ce sont quelques fois pliés à sa
diététique ; » ( avant-propos)
Famille//nation//humanité
P69 Les doubles de maman sont toujours montrés en train de
s’inquiéter du qu’en dira-t-on. Si dans IC maman est fier du succès de son
fils, l’image qu’en rapportent les tiers est tout aussi importante : les
reproches se substituent aux compliments à mesure que la côte de Moi-Même
dégringole. Régulièrement associée au monde du prêt-à-porter équivalent
métaphorique des lubies idéologiques et médiatiques du moment, le marchand de
mode plus important que l’artiste- son personnage stéréotypé est souvent
débordé par des figures plus caricaturales qu’elle : tante Geneviève par
ex.
Thème obsédant : le dialogue entre le père et le fils
Thème du chien cf père chasseur, beauté sauvagerie
ambivalente, odeur du père ,mais autre versant plus négatif moment où le père tue le chien d’un voisin au
fusil cf Gaspacho , un chien mort(1991)( P75)
P126 en vrai catholique Py formule une théorie de la beauté
comme preuve particulière de l’existence de Dieu et accès privilégié à lui CF
fau dans IC : « Il ya la Chapelle sixtine donc il ya Dieu. »
gratuité absolue de la beauté art, incarnation de l’être, jonction entre la
présence et le sens cf échange entre
Balazuc et Fau : -qu’est-ce que le sens ? -La reélle présence d’un
dieu. – qu’est ce que l’art ? – la réelle présence d’un dieu rendue
évidence par la beauté. »
P131 scène avec le
Pape ce dernier paraît désireux de recevoir un peu de cette grâce qui irradie
du poète. Moi-Même lui fait alors une leçon de catéchisme comparant théâtre et eucharistie
( christ présent dans le pain à la messe), réel et image. Buvant ses paroles,
le pape lui avoue rêver d’une Eglise dans laquelle il y aurait « moins de
religion, plus de mystique ». il le prie aussi de lui apprendre la joie.
Au sommet de la phase ascendante de ce délire mégalo-parodique, Dieu lui-même
souhaite s’inviter chez le poète pour un thé : il s’ennuie et veut
s’incarner !
Ambivalence sur la mort : elle peut être ce qui donne
sens à toute chose ainsi que son allégorie le signale au Poète au début
d’IC : « la Joie elle-même vient de moi, ton sourire et ta danse de
pan nu sous la muraille, tout vient de moi, et j’ai avec moi le poète mort trop
tôt. »
P134 Quand au début d’IC Moi-Même annonce que dans la pièce
il sera encore une fois question « du poète et de la mort »
provoquant l’impatience des comédiens, il répond qu’un théâtre sans douleur,
sans la mort n’est pas envisageable. Mais en sens inverse, quand la mort lui
déclare qu’elle est le théâtre, le poète lui réplqiue qu’elle ne saurait
prétendre en être autre chose que le décor.
Mort en réalité alliée et aiguillon de l’artiste.
P183 : procès à la société de consommation et de la
communication de masse : société du spectacle triomphe de l’image et des
médias, du divertissement et du sport-spectacle- combat de catch de femmes aux
seins nus »- culte du corps à l’érotique saine et triste. (Cf Debord,
McLuhan, Eco, baudrillard). Marchandisation des produits finalement aussi des
subjectovités. Corruption de la parole et de la culture. Cf « porc
culturel » maître des temps présents faire de lart une valeur économique
et non plus esthétique, une marchandise comme une autre.
Art dégradé en culture, culture en communication,
communication en « tombola »
Art contemporain et
rhétorique d’avant-garde souvent objets de caricature dans l’œuvre de
Py : Années 2000 contemporain pour
les arts plastiques , théâtre considéré comme ringard, antimoderne, archaique.
Cf dossier IC en 2006 à Strasbourg ; « dans arts plastiques, il ya le
mot « plastique, et le plastique est un dérivé du pétrole. Dès lors si les
arts plastiques sont devenus une espèce de paradigme dominant pour les arts en
général, c’est parce qu’ils sont plus commercialisables et se sont beaucoup mieux
adaptas au monde marchand. » La mode est leur adjuvant qui permet de
renouveler en permanence le marché. La
mort dissimulée sous une parure étincelante qui donne le change par un
spectacle constamment mobile.
Cf IC personnage du pire ennemi. Maman : «
Ton pire ennemi vient de faire jouer une pièce de théâtre où les acteurs sont
remplacés par des cochons en rut. C’est sur la difficulté de communiquer, la
trahison des mots, c’est pas toi qui aurais inventé ça avec ton vieux théâtre,
et aussi ça a un regard un peu plus
critique que toi sur la société du spectaccle, et ça passe très bien à l’écran.
C’est le triomphe. Titre :
Vide-Shakespeare-hypothèse-antimatière-numéro26 Il n’y a pas d’acteurs,
seulement des sachets plastiques qui volent et une video en boucle d’un évier
bouché. Mais l’œuvre est interactive et les réactions du public sont l’œuvre elle –même. Tu ne peux pas comprendre, tu es
tellement vieux jeu. » cf édition du festival d’Avignon 2005 polémique sur
la programmation qui opposait les tenants du théâtre de texte et ceux qui
soutenaient un théâtre plus orienté vers la performance et la dimension
plastique.
Cf aussi la manière dans IC le marchand de mode explique la
chute de Moi-même : il ne sera plus jamais à la mode.Il est l’ennemi de la
modernité, il est l’ennemi du progrès, il est l’ennemi de la communication, il
est l’ennemi du marché de l’art, il est l’ennemi de la mode et il s’en vante ! »
Pour Py être au présent et moins dans l’actualité. ( à suivre...°