jeudi 24 octobre 2019

Tous des Oiseaux: savoir ce qui s'est passé à Sabra et Chatila

 Emission de TV5

Lorsque Léah voit à la télé les images du massacre de Sabra et Chatila ( 16 au 18 septembre 1982), elle décide de tout dire à david sur son origine, face au refus d'Etgar, elle décide de chasser son mari et son fils et de ne plus les revoir. 

Vous pourriez proposer un approfondissement sur le traitement artistique de cet événement.


Les oeuvres qui parlent de Sabra et Chatila

L'écrivain Jean Genet, Quatre heures à Chatila

Lire aussi le roman de Sorj Chalandon intitulé Le quatrième mur: Article sur Le Quatrième Mur

 Les massacres de Sabra et Chatila où il fut parmi les trois premiers correspondants étrangers à pénétrer, la puanteur de la mort, le corps sans vie d'un enfant sous son t-shirt Mickey. « Je veux que ce soit d'un clinique terrifiant, qu'il n'y ait pas de mots de l'auteur entre ce t-shirt et le lecteur », dit-il, évoquant sa recherche d'une écriture, qui va « à l'os des mots ».

Lors de la remise du prix Goncourt des Lycéens en 2013, ceux-ci lui ont assuré « être entrés avec lui dans Sabra et Chatila » en lisant Le quatrième mur. Il y raconte l'histoire de Georges, un Français qui tente de monter Antigone de Jean Anouilh au Liban, en pleine guerre civile, avec des acteurs de toutes les confessions. Un projet utopique que le jeune militant devra confronter à la réalité de la guerre qui explose en 1982, bien différente de celle qu'il croit avoir vécue à Paris, où « le sang versé durant les manifestations tient sur un mouchoir de poche ».

« On ne sait pas ce qu'on a dans le ventre »

Le journaliste reprend l'histoire, la sienne avant de devenir celle de Georges. « À Chatila, dans une petite maison dont tous les occupants avaient été décimés, j'ai découvert sur un lit, une jeune femme, robe relevée, pieds et poings liés, étranglée, violée. C'est elle, Antigone. Cela a mis 30 ans, mais l'écrivain l'a relevée, en a fait une institutrice, lui a donné Georges... Et puis, je l'ai replacée là où je l'ai trouvée, par respect », partage-t-il dans un souffle. Entre Georges et Sorj, l'écrivain a glissé deux jours et deux ans, l'écart entre leurs dates de naissance. L'un est né le 16 mai 1950, l'autre le 14 mai 1952. « Je l'ai écrit pour voir ce qui serait advenu de moi si je n'étais pas revenu », confie-t-il, expliquant que la guerre avait pris possession de lui. « Je ne supportais plus les petits tracas de la paix », analyse-t-il encore effrayé de ses propres réactions. « On ne sait pas ce que l'on a dans le ventre », assure-t-il, agacé par le discours de ceux qui prétendent savoir de ce qu'ils auraient fait pendant la guerre ou sous la torture. Dans le roman, Georges hurle devant sa fille qui a fait tomber sa boule de glace. « À ce moment, il n'est plus un père », relève-t-il de son personnage absorbé par la guerre et sa barbarie.


 Dans Valse avec Bachir, Ari Folman revient sur son expérience vécue alors qu’il effectuait son service militaire, pendant l’invasion israélienne du Sud Liban en 1982. Il met en scène le déroulement de sa propre enquête sur sa participation à l’opération « Paix en Galilée » contre l’Organisation de Libération de la Palestine, qui a lieu à partir du 6 juin, et mène à l’occupation de Beyrouth-Ouest par les Forces de défense israéliennes (FDI) le 15 septembre. Le film se concentre principalement sur le souvenir de la nuit du massacre perpétré par les membres d’une unité des Phalanges libanaises, dirigée par Elie Hobeïka, dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila (16-17 septembre 1982). Ce crime a été commis par les milices chrétiennes suite à l’assassinat le 14 septembre de leur chef, Bachir Gemayel, président libanais depuis le 23 août. Il a aussi été facilité par la non-intervention de l’Etat israélien, ainsi que par un soutien indirect de l’armée. Dans le film, Ari Folman revient sur la question de la responsabilité israélienne, ici symbolisée par la récurrence des rappels visuels de l’utilisation de fusées éclairantes faite par les FDI pour illuminer l’intérieur du camp de Sabra et Chatila.
Le 16 décembre 1982, l’Assemblée générale des Nations-Unies a qualifié le massacre d’ « acte de génocide » dans la résolution A/RES/37/123. La culpabilité des phalangistes libanais et la responsabilité indirecte de l’armée israélienne ont été en partie établies par la commission d’enquête nationale dirigée par Itzhak Kahan, président de la Cour suprême israélienne, qui publie son rapport le 7 février 1983. Dans les études dont nous disposons aujourd’hui sur ce massacre, l’estimation du nombre de victimes varie entre 700 et 800 victimes selon le rapport de la commission Kahane, qui publie ses conclusions le 8 février 19837 et 3000 à 3500 victimes selon Amnon Kapeliouk. Des journalistes israéliens tels que Ron Ben-Yishai, qui est interviewé dans Valse avec Bachir, et Zeev Schiff, correspondant militaire du quotidien israélien Ha’aretz, ayant participé à la couverture médiatique de la guerre du Liban, contribuent à la diffusion des images du massacre, ainsi qu’à la médiatisation et à la prise de conscience internationale