Personnage de Varia :
Varia est la
fille adoptive de Lioubov Andreevna qui est la propriétaire de la maison, dans
la pièce elle est âgée de vingt-quatre ans.( Cite le
texte à l’appui de tes analyses.) Elle a une soeur adoptive, la fille
biologique de Lioubov, Ania, un oncle adoptif, le frère de Lioubov, Gaev Leonid
Andreevitch. Varia est la personne qui a tenu la maison de Lioubov pendant son
absence à Paris, on peut donc supposer qu’elle est considérée comme responsable
par sa mère, et comme étant une personne de confiance.
En utilisant les
paroles des autres personnages mais aussi les siennes on peut comprendre un peu
mieux le personnage de Varia. “ Et Varia, elle n’a pas changé, elle est comme
avant, elle ressemble à une nonne” dans cette citation, Lioubov parle de Varia
comme de quelqu'un d’innocent et inchangé malgré les cinq ans passés loin l’une
de l’autre elle confirme cela plus loin dans la pièce : “Tu ne changeras
jamais, Varia”. On peut surtout voir le désir de Lioubov que justement rien ne change,
que sa maison reste la même, que sa fille reste la même… Mais le fait que Varia
ne fasse rien pour la détromper montre qu’elle ne souhaite pas brusquer sa mère
et souhaite la préserver. Cette impression est d’autant accentuée par la
réplique “Douniacha, du café, vite… Maman demande du café”, Varia s’empresse de
répondre à toutes les demandes de sa mère. Varia cherche à protéger ceux
qu’elle aime : “tu ne pouvais quand même pas y aller toute seule, mon petit
coeur. A dix-sept ans !”, “Il est temps de se coucher, mon petit coeur”.Par
ailleurs, elle garde toujours un oeil sur sa petite soeur : “toujours à faire
du zèle, à s’occuper de ce qui ne la regarde pas. Elle ne nous a pas laissés
tranquilles de tout l’été, Ania et moi, elle avait peur que nous n’ayons un
roman”
Varia possède une
véritable autorité sur les servantes puisque Douniacha s’exécute à chaque fois
qu’elle lui donne un ordre et que tout le monde dans la maison semble l’écouter
et les respecter. On voit donc qu’elle a bien pris le rôle de maîtresse de
maison, elle le prouve en formulant la phrase “J’ai donné ordre qu’on le laisse
dormir”. Par la suite, elle prend d’autant plus son rôle de maîtresse de maison
qu’elle parle de marier Ania, “Je te marierais à un homme riche” comme si
c’était elle qui était sa mère, comme si c’était à elle qu’il incombe le rôle
de trouver un mari pour sa soeur.
On constate par
la suite que Varia semble très pieuse, le fait que sa mère la compare à une
“nonne” au début mais aussi qu’elle dise vouloir partir en “hermitage” et
marcher “de lieu saint en lieu saint” montre qu’elle croit énormément et
souhaite vivre une vie totalement différente de la sienne, pouvoir s’échapper.
Elle conclut sa tirade par “La sainte vie!” ce qui montre que pour elle c’est
l’objectif ultime, la panacée. Par ailleurs tout au long de la pièce elle en
appelle de nombreuses fois à “Dieu”, au “Seigneur”… Dans le troisième acte,
Varia parle d’entrer même d’entrer “au couvent”.
Côté vie
sentimentale, Varia a du mal à s’engager et à prendre des risques : “Varia, il
a demandé ta main ? Il t’aime pourtant… Pourquoi ne vous expliquez-vous pas,
qu’est-ce que vous attendez ?/ J’ai l’impression que ça ne donnera rien lui et
moi…” Elle fait tout pour mettre de la distance entre elle et Lopakhine, “il faut
absolument la mettre dehors cette canaille.” Tout le monde la pense fiancée à
Lopakhine, mais ce n’est pas le cas, même si elle n’ose pas l’avouer à tout le
monde. Trofimov l’appelle même “Madame Lopakhine”.
Varia est
quelqu’un de très émotif, à plusieurs reprise dans la pièce elle se met à
pleurer. Son oncle lui demande même à un moment “Ne pleurniche pas.” Mais elle
se met aussi très rapidement en colère et va jusqu’à tenter de frapper
Epikhodov dans le troisième acte, même si elle fini par taper Lopakhine. Elle
donne constamment des ordres à tout le monde et se dispute avec Petia car il se
moque d’elle. C’est une femme très fière qui rêve de renouveau et de pouvoir
être elle-même tout en étant bloquée dans ses desseins par sa famille et sa
mère qui veut que rien ne change. Cependant à la fin lorsque la situation
change et que la Cerisaie est vendue, elle ne peut s’empêcher de s’accrocher à
ce qu’elle a toujours connu et décide de s’occuper de la maison des
“Ragouline”. Elle cherche toujours sa place et veut se rendre utile, c’est pour
cela qu’elle ne suit pas sa mère et sa soeur.
Tout au long de
la pièce l’évolution de Varia n’est pas très visible, elle reste dans le même
schéma même lorsque la vie lui offre la possibilité de changer, elle persiste dans
un cycle éternel et ne sait pas prendre de risques, tout son comportement
montre qu’elle a besoin des autres pour exister car elle n’arrive pas à
s’épanouir dans sa propre vie et a peur d’être elle-même. Selon moi, de la même
manière que Lioubov, Varia représente la société qui a peur d’évoluer mais
aussi la femme dépendante de sa maison et de son lieu de vie comme exutoire et
moyen de se rendre utile, d’exister.