Comment représenter en particulier selon vous la cerisaie, ce verger de cerisiers qui symbolise la beauté. Vous pouvez m'envoyer votre recherche ou la faire sur une feuille que vous collerez dans votre carnet de bord ultérieurement.
Je vais mettre en ligne des notes de plusieurs scénographes pour vous montrer ce qui a été fait. Envoyez moi un commentaire pour me dire celle que vous préférez et pourquoi.
Les décors de La Cerisaie
Note d’intention de Julie
Terrazzoni – scénographe, mise en scène Julie Brochen
À l’origine de cette scénographie, il y a le désir de
Julie Brochen de travailler dans un espace unique et multiple à la fois, une
Cerisaie à la beauté singulière et étrange, où l’espace n’est que suggéré,
ouvert, voilé ou dévoilé, sans limite définie. Un lieu chargé de mémoire qui
porte les traces d’une splendeur passée et l’histoire des vivants et des morts
qui y cohabitent. Un lieu ambigu où l’intérieur et l’extérieur sont indéfinissables,
où l’ailleurs est toujours évoqué. Nous sommes dans un salon, dans un jardin,
dans une chambre d’enfant, sur un chemin sous les arbres ou dans un songe. Le
blanc est omniprésent comme couleur de deuil ou de fête, et pour la lumière des
cerisiers en fleurs qui pénètre jusqu’au cœur de la salle. Les meubles aussi
seront houssés de blanc, comme dans ces maisons de vacances où l’on recouvre
tout de draps jusqu’à l’été suivant. Comme dans la chambre d’un être disparu où
l’on ne touchera plus à rien, ou encore lorsqu’un départ s’annonce et que l’on
emballe le mobilier. Dans tous les cas, cela nous évoque une impression de
temps suspendu. Le blanc aussi parce qu’il révèle l’ombre qui s’immisce autour
et dans la Cerisaie.
Vous trouverez des photos, dessins et maquettes dans le dossier: La Cerisaie , mise en scène Julie Brochen
NOTES POUR LA SCENOGRAPHIE ET LES COSTUMES, mise en scène Gilles Bouillon
Premières notes de travail: Nathalie Holt, scénographe
La Cerisaie, c’est la maison et l’histoire des habitants.
Travailler par métonymie, la partie pour le tout.L’armoire pour la maison
plutôt que l’armoire dans la maison.
Donner les quatre espaces des quatre actes de La
Cerisaie. Quatre rituels «sociaux» : l’arrivée dans la chambre des enfants, la
partie de campagne, le bal du 22 août, jour de la vente aux enchères de la
Cerisaie, le départ et la destruction du verger. Des actions domestiques,
familières, concrètes, et leur prolongement poétique, onirique. Pas de réalisme
à tout prix. Mais une légèreté, une fluidité spatiale et temporelle. La troupe
qui change elle même son propre espace. Comme des enfants qui jouent.Pas une
maison avec toutes ses portes et toutes ses fenêtres.La géométrie d'un plateau,
des meubles et des objets.Il y aura des objets. Une armoire pleine de rien, de
plumes, de neige ? Des chaises, des draps, des lampes, une surabondance de
lampes pour dire la nuit dans la maison quand on danse jusqu’au jour. Il y aura
une fausse fenêtre convoquée comme pour un plan de cinéma, une porte ...Il y
aura la lumière d’un film de famille qu’on a trop regardé et qui fait en
défilant le bruit du temps. Il y aura l’ordre et le désordre des objets.Une
maison d'enfance qui se brise. Une cerisaie rêveuse, lacunaire.
Comme des enfants qui jouent ?Des acteurs qui jouent
comme des enfants et s'emparent des meubles dela maison pour raconter
l'histoire de leur Cerisaie.Un plancher de bois brut pour dessiner les limites
d’un monde qui n'est déjà plus qu'un souvenir.Désigner un dedans, désigner un
dehors mais avec les moyen lacunaires et rêveurs des enfants qui jouent.
Nathalie Holt,
scénographe
Vous trouverez des images dans le dossier: La Cerisaie Gilles Bouillon