mardi 10 mars 2020

Première/ Scénographies pour La Cerisaie

 Pour lundi prochain: Imaginez une scénographie pour la Cerisaie: relevez les indications de lieu dans le texte. Les didascalies sont souvent très précises.
Comment représenter en particulier selon vous la cerisaie, ce verger de cerisiers qui symbolise la beauté. Vous pouvez m'envoyer votre recherche ou la faire sur une feuille que vous collerez dans votre carnet de bord ultérieurement.

Je vais mettre en ligne des notes de plusieurs scénographes pour vous montrer ce qui a été fait. Envoyez moi un commentaire pour me dire celle que vous préférez et pourquoi.


Les décors de La Cerisaie 
Note d’intention de Julie Terrazzoni – scénographe, mise en scène Julie Brochen

À l’origine de cette scénographie, il y a le désir de Julie Brochen de travailler dans un espace unique et multiple à la fois, une Cerisaie à la beauté singulière et étrange, où l’espace n’est que suggéré, ouvert, voilé ou dévoilé, sans limite définie. Un lieu chargé de mémoire qui porte les traces d’une splendeur passée et l’histoire des vivants et des morts qui y cohabitent. Un lieu ambigu où l’intérieur et l’extérieur sont indéfinissables, où l’ailleurs est toujours évoqué. Nous sommes dans un salon, dans un jardin, dans une chambre d’enfant, sur un chemin sous les arbres ou dans un songe. Le blanc est omniprésent comme couleur de deuil ou de fête, et pour la lumière des cerisiers en fleurs qui pénètre jusqu’au cœur de la salle. Les meubles aussi seront houssés de blanc, comme dans ces maisons de vacances où l’on recouvre tout de draps jusqu’à l’été suivant. Comme dans la chambre d’un être disparu où l’on ne touchera plus à rien, ou encore lorsqu’un départ s’annonce et que l’on emballe le mobilier. Dans tous les cas, cela nous évoque une impression de temps suspendu. Le blanc aussi parce qu’il révèle l’ombre qui s’immisce autour et dans la Cerisaie.

Vous trouverez des photos, dessins et maquettes dans le dossier: La Cerisaie , mise en scène Julie Brochen

 

NOTES POUR LA SCENOGRAPHIE ET LES COSTUMES, mise en scène Gilles Bouillon

Premières notes de travail: Nathalie Holt, scénographe
La Cerisaie, c’est la maison et l’histoire des habitants. Travailler par métonymie, la partie pour le tout.L’armoire pour la maison plutôt que l’armoire dans la maison.
Donner les quatre espaces des quatre actes de La Cerisaie. Quatre rituels «sociaux» : l’arrivée dans la chambre des enfants, la partie de campagne, le bal du 22 août, jour de la vente aux enchères de la Cerisaie, le départ et la destruction du verger. Des actions domestiques, familières, concrètes, et leur prolongement poétique, onirique. Pas de réalisme à tout prix. Mais une légèreté, une fluidité spatiale et temporelle. La troupe qui change elle même son propre espace. Comme des enfants qui jouent.Pas une maison avec toutes ses portes et toutes ses fenêtres.La géométrie d'un plateau, des meubles et des objets.Il y aura des objets. Une armoire pleine de rien, de plumes, de neige ? Des chaises, des draps, des lampes, une surabondance de lampes pour dire la nuit dans la maison quand on danse jusqu’au jour. Il y aura une fausse fenêtre convoquée comme pour un plan de cinéma, une porte ...Il y aura la lumière d’un film de famille qu’on a trop regardé et qui fait en défilant le bruit du temps. Il y aura l’ordre et le désordre des objets.Une maison d'enfance qui se brise. Une cerisaie rêveuse, lacunaire.
Comme des enfants qui jouent ?Des acteurs qui jouent comme des enfants et s'emparent des meubles dela maison pour raconter l'histoire de leur Cerisaie.Un plancher de bois brut pour dessiner les limites d’un monde qui n'est déjà plus qu'un souvenir.Désigner un dedans, désigner un dehors mais avec les moyen lacunaires et rêveurs des enfants qui jouent.
Nathalie Holt, scénographe 
Vous trouverez des images dans le dossier: La Cerisaie Gilles Bouillon