Construire un personnage : le père Jésuite
1- L’identité : nom, situation familiale, sociale
Le père Jésuite, frère ainé de Rodrigue (qui n’a pas pu suivre le même chemin que son frère c’est-à-dire un religieux, peut-être à cause de sa rencontre avec Prouhèze comme le suggère le Jésuite), un religieux. Sur l’épave du Santiago qui était sur le chemin du Brésil
2- Le physique
Cheveux détaché, épaule dénudée, pauvre, habits déchirés, attaché à une croix, gestes comme en vague, partir d’avant en arrière, sur les côtés, corps des sœurs à ses pieds. Scène première, L’Annoncier « Au tronçon du grand mât est attaché un Père Jésuite, comme vous voyez, extrêmement grand et maigre. La soutane déchirée laisse voir l’épaule nue. »( Personnage d’une sorte de tableau baroque décrit par l’Annoncier.)
3- Le caractère
« Perplexe » face à Dieu, mais n’a pas le choix d’être proche de lui car il est attaché à la croix. A conscience que sa mort est proche : « Cette vague, voici bientôt la dernière pour m’emporter. ». Il est le frère de Rodrigue et celui-ci est étonné quand il comprend que son frère est mort, il est triste, en deuil « Il ôte son chapeau » (scène VIII 2ème journée). Il dit déjà tout ce qu’il y a à dire sur la pièce, sur les deux amants Prouhèze et Rodrigue même si le spectateur ne le comprend pas encore.
4- Le rôle : action/réaction
Il fait son entrée à la première scène de la première
journée, juste après l’Annoncier. Il ne parle qu’une fois mais il est évoqué à
la scène VIII de la deuxième journée avec le capitaine et Rodrigue :
« - Une épave ? où est-elle ?
- Ici. C’est le tableau d’arrière d’une barque qui a péri.
- Je ne puis pas lire.
- … T-I-A… Tiago.
- Santiago ?
- Santiago. Vous paraissez étonné.
- C’est le nom d’un bateau qui allait au Brésil et sur lequel mon frère, un
père jésuite, s’était embarqué. »
Dans la première scène, il s’adresse directement à Dieu « Seigneur, je
vous… », « Mon Dieu, je vous … », « … Vous … »
Il raconte les prémisses de la relation entre Prouhèze et Rodrigue. Rodrigue
n’a pas pu suivre le chemin de son frère vers la religion et il s’éloigne de Dieu.
Alors le père jésuite prie Dieu de faire souffrir Rodrigue, notamment avec sa
rencontre avec Prouhèze. Le faire souffrir par son absence pour qu’il atteigne
le salut : « Faite de lui un homme blessé parce qu’une fois en cette
vie il a vu la figure d’un ange ! ». Il fait déjà comprendre au
public que c’est une relation qui se joue dans la distance et la souffrance
pour le salut. (oui)
On ne le voit pas mourir mais la situation où il est le suggère que sa mort est
proche et elle est confirmée avec son frère.
5- Le discours
Il ne parle qu’une seule fois, lors d’un grand monologue. On peut ressentir son appartenance à la religion (bien que dans la direction que nous prenons, il est moins à jouer de façon tragique et est plus concret), il souffre. Toujours sur un ton dur. Plus énervé, exalté, quand il parle de son frère Rodrigue.
