Information sur les épreuves du bac:
L’épreuve orale :
L’épreuve orale de spécialité Théâtre se découpe en deux parties : un travail théâtral de 10 minutes et un entretien le temps restant.
Avant l’épreuve : vous devez avoir préparé un carnet
de bord dans lequel figure un document de synthèse rédigé par votre
professeur. Vous devez préparer des interprétations pour les deux œuvres
au programme.
Le candidat dispose de 30 minutes de temps de préparation.
Durant la première partie (travail théâtral) vous
devrez interpréter votre proposition de jeu pour l’une des œuvres au
programme. C’est le jury qui choisit l’extrait de l’œuvre que vous devez
interpréter. Vous pouvez passer seul ou en groupe : les membres de
votre groupe doivent de préférence suivre l’enseignement de spécialité
théâtre et doivent exclusivement faire partie de votre lycée.
L’entretien porte sur la première partie de l’épreuve et le document de synthèse de votre carnet de bord et est réalisé de manière individuelle. C’est l’occasion pour le jury de vous interroger sur votre proposition scénique et votre processus de création. Vous pouvez mettre en avant vos recherches et vos connaissances personnelles. C'est là que la tenue d'un beau carnet de création a toute sa place.
Exemple de carnet de création du type de carnet de voyage montré en cours . Possibilité aussi d'une version numérisée. Envoyez-moi un message si vous voulez que je vous en envoie un.
L’épreuve écrite :3h30
L’épreuve écrite est composée de deux parties : une question à traiter sous la forme d’un court essai notée sur 8 et une proposition de réalisation théâtrale notée sur 12.
Première partie :
question à traiter sous la forme d’un court essai. Vous devez répondre à
la question posée par le sujet sous la forme d’un court essai et en
analysant un court extrait de captation d’une des mises en scène de
référence au programme. L’extrait est visionné collectivement trois fois
(10 minutes entre chaque visionnage). Le temps de visionnage est
intégré à la durée de l’épreuve.
Deuxième partie :
en vous appuyant sur vos connaissances et votre pratique d’acteur et de
spectateur vous devez proposer un projet de réalisation théâtrale sur
l’une des œuvres au programme (le sujet indiquera de quelle œuvre il
s’agit).
Exemple de sujet:
Sujet de bac sur Richard III
1. 1. Après avoir analysé les débuts des captations des mises en scène de Richard III au programme, à savoir celle de Thomas Jolly et celle de Thomas Ostermeier, vous dégagerez les ressemblances et les différences entre ces deux propositions.
2. 2 Après avoir effectué une analyse dramaturgique des portraits de Richard III dans l’œuvre éponyme de Shakespeare, vous proposerez un costume pour ce personnage en expliquant vos choix.
Pour la séance prochaine, il faut commencer la question 2.
La première question demande de réinvestir les compétences d'analyse de spectacle mais rajoute les problèmes liés à la captation et au montage cinématographie. Le spectateur de théâtre de théâtre sélectionne lui-même ce qu'il regarde au plateau. Le réalisateur de la captation propose sa propre vision des choses.
CE qu'il faut prendre en compte dans une analyse de spectacle:
-Le dispositif scénique général: type de théâtre, frontal, bifrontal, en rond etc, les éléments de la scénographie: mobilier, accessoires , sols, matériaux, couleurs, les éclairages, la bande son et la musique, la video.
Le jeu de l'acteur, code de jeu identifiable, costume ( qui a un rapport aussi du fait des couleurs , des matières avec la scénographie), la voix, les positionnements dans l'espace, le débit, les temps et les pauses etc
Les partis pris de la mise en scène que l'on trouve parfois dans les notes d'intention. ( possible sujet de question 2 Rédiger une note d'intention pour expliquer la mise en scène que l'on ferait de Richard III.
L'espace scénique est un espace signifiant: on décrypte les signes que proposent le plateau et on en propose une construction de sens, une interprétation, sachant que rien n'est laissé au hasard par les artistes. Le "spectacteur" construit du sens , il est en travail pour reconstituer la démarche de l'artiste. Son plaisir est double: plaisir de la fable et des émotions qu'elle suscite et que la théâtralité, plaisir du comme "c'est bien fait" suscité par l'admiration que l'on porte aux artistes qui composent les équipes des spectacles.
Lire, c'est construire du sens! Analyser un spectacle c'est en sorte le lire.
Pour la séance prochaine faire une recherche sur les metteurs en scène Thomas Jolly et Thomas Ostermeier ( tout ce qui peut éclairer leur travail sur RichardIII)
Ceux qui ont vu le Dragon de Thomas Jolly ont défini son style par: très spectaculaire, scénographie impressionnante, beaucoup de lumière et de son, un jeu très dynamique des acteurs
En tant qu'élève de spécialité théâtre, s'intéresser aux grands artistes de théâtre d'aujourd'hui. Lire Théâtre magazine au CDI ( ce mois dossier sur Richard III et interview de Thomas Jolly pour sa nouvelle création Star Mania)
Découverte de répliques de la pièce: trouver celles qui se répondent, identifier les personnages qui parlent et les destinataires.
Liste de celles que nous avons entendues:
« Clarence
respire encore, Edouard vit et règne encore ;
je ne compterai mes gains que quand ils seront morts. »
« Abject démon, pour l’amour de dieu, va-t’en et
ne nous trouble pas,
car de la terre heureuse tu as fait ton enfer.
»
« C’est une
querelle vraiment contre nature
de se venger de qui t’aime. »
« C’est une querelle juste et raisonnable
de se venger de qui a tué mon mari. »
« Hors de ma vue : tu infectes mes yeux. »
« Tes yeux, douce dame, ont infecté les miens. »
« et ainsi j’habille ma scélératesse nue
de vieilles guenilles dépareillées volées au
Livre sacré
et j’ai l’air d’un saint au moment même où je
joue le plus le diable. »
« Eh bien, allons-nous le poignarder pendant qu’il dort ? »
« Si cela vous plaît !
mais j’aimerais mieux tuer deux de vos
ennemis. »
« J’avais un Edouard,
un Richard l’a tué ;
J’avais un époux, un Richard l’a tué,
tu avais un Edouard,
un Richard l’a tué
tu avais un Richard, un Richard l’a tué. »
« J’avais un Richard aussi, et c’est toi qui l’as tué ;
J’avais un Rutland aussi, tu as aidé à le tuer. »
« Oh ! celle qui aurait pu, misérable,
en t’étranglant dans son ventre maudit,
empêcher
tous les meurtres que tu as perpétrés.»
« Et ne suis-je pas enfin venu pour votre
réconfort ? »
« Que demain je pèse lourdement sur ton âme.
Souviens-toi que tu m’as poignardé dans le printemps de ma jeunesse
À Twekesbury. Désespère
donc, et meurs. »
« Qu’on me donne un autre cheval ! Qu’on bande mes
blessures !
Aie pitié, Jésus ! Doucement ce n’était qu’un
rêve. »
[…] et, si je meurs, pas une âme n’aura de pitié pour moi !…
Et pourquoi en aurait-on, puisque moi-même
je ne trouve pas en moi-même de pitié pour moi-même ?
Le beau monde que voilà ! Qui est assez grossier
Pour ne pas voir ce palpable artifice ?
Mais qui est assez hardi pour dire qu’il le voit ?
Le monde est corrompu et tout va pour le pire
Quand pareilles fraudes ne peuvent être vues qu’en pensée.