mardi 6 septembre 2022

Première séance Terminales: Lundi 5 septembre

 

Première séance avec les Terminales lundi 5 septembre

-Régler le pb pour se rendre à la CDC à l’heure.

- Se réserver le samedi 10 décembre pour une journée de stage à la CDC, prélude à la présentation de travaux du lundi 12 décembre.

-Premier spectacle Les Possédés d’Illfurth à la salle Europe le mercredi 28 septembre à 20h

- Aller sur le blog lavoixduplateau deux fois par semaine

- Carnet de création à tenir régulièrement car il sera à montrer lors de l’oral. Le mien figure sur le blog pour vous aider. J’évalue vos carnets de création chaque lundi avant les vacances ( lundi 10 octobre)mais vous pouvez me montrer vos comptes-rendus et me les envoyer si votre carnet est numérisé.

I. Faire connaissance :

Chaque élève se présente : pourquoi le désir de faire une spécialité théâtre ? En vrac, désir d’être acteur de cinéma mais intérêt aussi pour le théâtre, au départ pour surmonter une forme de timidité, pour gagner en confiance, par plaisir.

Le spectacle le plus marquant vu ? Ceux auxquels vous avez participé,  Rouge de l’an dernier pour les premières spé, un théâtre subversif et de révolte. Mais aussi quelques spectacles vus : Les Possédés d’Illfurth déjà vu par Irénée, Piscine de Bégaudeau, mise en scène Matthieu Cruciani, le directeur de la CDC, York, compilation de Henry VI et Richard III par notre intervenant artistique Serge Lipsyc. IE (Famille ) de Cécile Laloy.

( Chacun note ce qu’il a dit et ce qui l’a marqué dans ce que les autres ont dit. Vous pouvez aussi faire une recherche sur les spectacles nommés par les camarades)

Pas mal d’élèves musiciens : piano, guitare, percussion et même composition ! De très bonne augure pour nos créations. Capacité de Camille à parler anglais à exploiter aussi dans Richard III.

II.Mise  en route physique par Serge sous le préau :

En cercle : essayer de ne rien faire, juste d’être là, tranquille, disponible : s’ancrer dans le sol, lâcher les épaules, avoir la tête droite, regard droit devant soi.

Respirer en expirant par la bouche. Pas remonter les épaules quand on inspire. Expirer avec du souffle audible . Sur l’expiration avec souffle, lâcher la tête, menton sur le sternum. Inspirer puis expirer en faisant une rotation de la tête. Relâcher tranquillement.

Respiration capitale au théâtre. Le souffle, l’expiration.

Se tirer les cheveux pour réveiller les terminaisons nerveuses, se pincer les oreilles,se masser le front : tous les soucis sont chassés. Massage du nez, des joues. Faire du son avec les joues, se les claquer pour produire du son.

Mâcher un chwing gum, faire la mobilette, le tracteur qui revient des vendanges : travailler l’articulation

Mouvement des épaules en avant et en arrière. Monter les épaules, les lâcher/ rire avec le diaphragme.

Travail du thorax : poitrine en avant/en arrière : étonnement/peur. Coup de poing dans le plexus. Ne pas oublier de respirer. Quelque chose qui attire, puis fait reculer, oiseaux : poule, pigeon.

Dissociation mais toujours avec le sourire, la concentration ne doit pas déboucher sur la gravité.

Main de part et d’autre de la tête : aller écouter ce que disent les mains ! faire tourner la tête sur l’axe du cou en respirant et souriant.

Travail sur le bassin : en avant en arrière en tournant.

But de ce « training » : s’échauffer, se concentrer, se préparer à jouer : écoute, concentration, disponibilité.

Mouvement de tout le cœur : faire l’algue, jouer sur les amplitudes. Algue qui bouge mollement dans l’eau puis dans la tempête.

Travail des doigts : ils se disent bonjour. Une articulation après l’autre, le mouvement gagne. Variation sur un bras : tout ce que l’on peut faire avec un bars. Ça danse car le corps entier est gagné par le mouvement, danse du ventre même puis peu à peu retrouver la sérénité, ne pas s’arrêter brusquement , apprendre à travailler en écoutant les consignes sans sortir du travail.

Immobilité de statue pour la postérité, en silence : image que vous laisserez dans la postérité. Les yeux ne bougent plus.

Puis reprendre vie de manière syncopée comme un automate un pe anguleux, un personnage de boite à musique. Lenteur, respiration.

Puis un bras qui ne fonctionne plus, jambe plus courte, boiterie, difficultés à rester droit, dos courbé mais tête qui cherche à se tenir droite : dans un musée, 9 représentations de Richard III

S’étirer debout : genoux fléchis : fesses qui descendent et bras vers le ciel. Etirer sur les côtés puis basculer en avant souffler, lâcher bien la tête, remonter vertèbre par vertèbre.

Les sens sont éveil, on est bien présent, écoute des bruits autour de nous ; un petit sourire intérieur qui frise dans les yeux.

Exercice d’équilibre : main qui prend la cheville opposée, fixer un point au loin souffler, c’est pas triste.

Exercice de concentration et de connexion par deux : miroir : on se regarde dans les yeux, l’un impulse le mouvement , l’autre suit , on ne lâche rien. Le plus en symbiose possible.

Travail sur l’empan visuel : voir largement autour de soi en agitant ses mains et en regardant.

Capital de savoir être à l’écoute sur un plateau, être expressif dans l’immobilité. Que faire quand on écoute une longue tirade, rester connecter, présent.

Exercices qui comme pour un orchestre permettent de s’accorder !

( IL ne faut pas seulement décrire mais réfléchir à votre ressenti, à ce que l'exercice vous apporte , aux raisons pour les quelles on vous les propose.)

 

III. La « matière » Richard III :

Ce que vous avez retenu de Richard III, les passages qui vous intéressent, que vous aimeriez jouer.les pb dramaturgiques entrevus.

( Chacun note ce qu’il a dit, retenu de ce que les autres ou Serge et moi avons dit)

En vrac, difficulté à identifier les personnages et leur rapports les uns avec les autres : trop souvent les mêmes prénoms, pb d’arbre généalogique, nécessité de connaître les personnages reparaissants d’Henry VI. L’histoire de la guerre des deux-roses. : guerre civile entre les Lancastre et les York. Mais Shakespeare écrit déjà une fiction, pas respect de la vérité historique. Ecrit sous le règne d’Elisabeth ( théâtre Elisabéthain) dynastie des Tudor, possiblement pièce de propagande, corps du vrai Richard retrouvé vers 2015 ( Faire des recherches sur l’événement)

Extrême violence de cette société : personnages qui se tuent, se trahissent pour accéder au pouvoir, société qui a grandi dans la guerre fratricide. Femmes victimes qui maudissent. Arrière fond chrétien, mais aussi superstitions, fantômes qui reviennent hanter et se venger, sorcellerie.

Beaux personnages féminins de Reine.

Fascination pour la capacité de manipulation de Richard même s’il est atroce : personnage central, difforme physiquement, rejeté de tous même de sa mère, qui de son handicap va faire une force pour se venger de la société, solitude et souffrance aussi. Ascension par le meurtre et la dissimulation mais dans ses tirades dit ce qu’il va faire. Loyauté me lie, devise du vrai Richard, il est loyal à lui-même, ce qu’il se promet de faire, il le fait. Joueur, coup de dé, prise de risque, acteur, metteur en scène de sa vie . Personnage issu de la tradition médiévale du Vice d’où bouffon, « entertainer », presque acteur de stand up, adresse au public qu’il rend complice de ses forfaits.

Il veut plus que la couronne, il veut une lignée pour la postérité.

Bascule quand il fait tuer ses neveux, des enfants, dans la Tour parce qu’ils sont les successeurs légitimes. Tuer des enfants= tabou. Perd l’adhésion de son public, Buckingham ne le suit plus etc

Roue de la Fortune : ceux qui sont en haut de l’escalier, chutent. Grand mécanisme de l’Histoire, fatalité baroque. ( voir Kott)

PB dramaturgiques entrevus : comment mettre en scène les enfants dans la pièce ? Comment faire apparaître les fantômes ? Comment jouer la fin de la pièce : bataille et mort de Richard ? Comment  interpréter et jouer le revirement de Lady Anne qui se laisse séduire ?

Ce qui se passe chez Shakespeare n’est pas motivé rationnellement ni même en fonction d’une psychologie vraisemblable, c’est comme dans la vie : les réactions peuvent être intempestives, imprévisibles. ( Trait de ce théâtre qu’aime le metteur en scène Ostermeier.

Trois époques à penser pour cette pièce : celle de l’hsitoire de Richard, fin du Moyen Age ( XVème siècle), celle de l’écriture par Shakespeare fin du XVIème siècle, la nôtre : pourquoi monter Shakespeare aujourd’hui ? Que nous dit encore Richard III ?

( Premier travail à la table intéressant)

IV Travail sur le texte :

Lecture en anglais par Camille de la tirade de Richard début de la pièce. Puis phrase en anglais et traduction. ( Effet intéressant.) PB du sens à donner à « l’hiver de notre déplaisir ».

Distribution d’un extrait de Henry VI où Richard pour la première fois évoque son projet d’accéder au trône : ascension qui compense l’impossibilité de la séduction érotique, donc érotisation de la violence et de la manipulation.

Répartition du monologue en 9 : première lecture, explication du sens pour chacun, deuxième lecture.

Tentative de transposer le texte dans un langage courant, le vôtre pour bien être sûr de comprendre ce qui se dit.

Le dire avec un accent. Puis à nouveau tel qu’il est.

Attention à ne pas rester prisonniers d’une lecture scolaire, le nez dans la feuille. Bien adresser le texte même quand vous lisez.

A apprendre pour la séance prochaine lundi 12 septembre à la CDC.

Distribution: Richard et les Reines peut-être dès jeudi.