lundi 15 avril 2024

Comparaison scène 7 de l'acte III: l'investiture de Richard.

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La scène de l’investiture Acte III scène 7

La scène de l’investiture a été choisie car elle est centrale dans la pièce, faisant basculer Richard du côté du pouvoir établi. Les deux metteurs en scène en font deux usages très différents, mais dans les deux cas, le public est particulièrement sollicité. Cette scène prolonge celle de la confrontation avec Lady Anne sur le thème du pouvoir de la parole, voire carrément de la feinte. En effet, les deux mises en scène exposent des mises en scène de prise du pouvoir et recèlent en ceci un aspect métathéâtral. Les deux mises en scène permettent d’interroger la théâtralité de la prise de pouvoir dans la pièce.

Montrez comment les deux captations permettent de faire exister le public. Puis cherchez également comment les angles de vue font exister les rapports entre Richard et les citoyens.

Contrairement aux deux autres « scènes comparées » (confrontation avec Lady Anne et les spectres), la captation de la mise en scène de Thomas Jolly demeure purement théâtrale, sans l’usage de procédés filmiques observables assez souvent ailleurs dans la pièce.

Les deux captations font usage de plans larges sur l’ensemble de la scène, ou encore de gros plans sur les réactions des personnages. Dans la mise en scène française, une caméra fixée sur l’un des balcons permet d’observer la belle salle à dorures de l’Odéon, alors éclairée, comme le montre également une caméra positionnée depuis la scène. 

Le même type d’angle est utilisé dans la captation d’Avignon, mais ne découvre qu’une seule des allées (celle du jardin), par où le Maire et Stanley arrivent.

Principale différence : dans la mise en scène allemande, des plongées nous mettent tantôt du côté de Richard, observant les citoyens depuis son balcon, tantôt du point de vue des citoyens dirigeant leur regard vers le perchoir de Richard. Contrairement à la mise en scène française, Richard passe toute la scène sur la passerelle.

Montrez que tout l’espace théâtral est mis à contribution dans cette scène d’investiture.

En effet, tout l’espace théâtral est mis à contribution, aussi bien chez Thomas Ostermeier que chez Thomas Jolly. Dans la mise en scène du premier, le Maire et Stanley arrivent et repartent par le public. Si le même choix est fait dans la mise en scène de Jolly concernant l’arrivée du Maire et de Ratcliffe (à qui est donné une partie du texte de Buckingham), le balcon sert en outre au personnage de Catesby, se trouvant alors au milieu des spectateurs.

Quel est le point commun frappant entre les deux mises en scène, sur le plan de l’utilisation de l’espace scénique ?

Les deux mises en scène font bien sûr l’usage de la verticalité, grâce à la structure métallique permanente de Jan Pappelbaum dans le cas de la mise en scène allemande, grâce à une structure mobile dans le cas de la mise en scène française. Sous le balcon où Richard viendra ficher la croix, on découvre quatre portes métalliques réfléchissantes au-dessus desquelles a été inscrit en blanc « Crosby House ».

La volée d’escaliers faisant communiquer scène et salle est empruntée par le Maire, mais celle de Thomas Jolly a été ornée d’un tapis rouge, que le comédien nomme (« red carpet ») pour s’en gausser. Notons également que dans cette même mise en scène, la structure mobile disparaît subitement avant la fin de la scène.

Comparez les costumes des deux mises en scène.

Le Richard de Thomas Jolly n’a pas encore changé de costume, il ressemble toujours à cette chimère mi-humaine mi-animale, tandis que le Richard de Lars Eidinger, en fin stratège, est passé de la veste à paillettes au très sage col roulé.

Les deux maires sont bedonnants mais celui de Thomas Bading chez Ostermeier a une démarche empesée qui lui donne le plus grand mal à chacun de ses mouvements. Celui de la mise en scène française porte un chapeau haut de forme à bord orné de passementerie et un gros nœud rose enserre son ventre.

Le Catesby de Jolly porte une sorte de pelisse noire, qui peut évoquer l’univers des mangas, tandis que le Catesby allemand arbore une chemise blanche sous un costume noir austère mais classique. Le Buckingham de Jolly ne détonne pas d’avec le reste des comédiens : veste en cuir avec chaînettes et épaulettes.( Le regretté François Xavier Phan) Celui de Ostermeier est tout de noir vêtu, de la veste au pantalon en passant par la chemise.

Au milieu de tous ces costumes réalistes et contemporains, les deux robes de bure à capuchon des prêtres de Ostermeier font référence au Moyen Âge.

Décrivez les lumières et leur teinte principale.

Dans la mise en scène de Thomas Jolly, l’impression de semi-pénombre demeure, malgré les dix spots blancs allumés autour de la structure mobile. L’espace baigne dans une lumière bleutée que ne viendra contredire que l’éclairage sur les spectateurs.

La mise en scène de Thomas Ostermeier joue à l’envi avec l’apparition et la disparition de la façade en pisé. Autant elle avait disparu durant la scène de Lady Anne, autant ici le balcon s’avère largement éclairé, ainsi que l’aire de jeu. Le tapis oriental disparaît dans l’ombre au profit d’un éclairage rougeoyant à l’avant-scène, que le contre-champ sur les citoyens permet de découvrir.

Les accessoires

Quels sont les points communs sur le plan des accessoires entre les deux mises en scène ?

 

Dans les deux propositions, un livre identifiable comme la Bible se retrouve entre les mains de Richard. Celle de Thomas Jolly est ornée d’une croix qui semble faite d’un simple sparadrap, tandis que la croix dorée de la version allemande permet un jeu comique sur lequel nous reviendrons.

Une grande croix trouve en plus son usage dans la mise en scène française, tandis qu’un mouchoir sert à éponger la sueur du maire, et que le chapelet d’un des deux prêtres souligne l’imagerie religieuse présente dans la scène.

Comme pour le reste de la mise en scène, celle de Thomas Ostermeier favorise le réalisme et la compréhension, pour le spectateur, des motivations des personnages. Ici cependant, un écart avec le reste de la pièce est remarquable et prendra la forme d’un jeu grotesque et volontiers comique de la part de Lars Eidinger, tandis que les autres personnages demeurent sérieux.

Chez Thomas Jolly, le jeu farcesque l’emporte avec le Maire et quelques répliques de Richard, tandis que le reste du régime de jeu oscille entre le plaisir du grotesque et la déformation volontaire.

La distribution

Relisez la scène de Shakespeare. Quels ajouts ou modifications les metteurs en scène ont-ils opéré ?

Dans le texte de Shakespeare, de simples « citoyens » sont mentionnés (acte III, scène 7, Gallimard, 2008, p. 235, vers 55-94). À partir de cette indication scénique, Thomas Jolly a fait le choix d’utiliser le public pour figurer ceux-ci, tandis que Thomas Ostermeier, toujours soucieux d’économie et d’efficacité, a utilisé le personnage de Stanley (joué par Christoph Gawenda) pour accompagner le Maire. Il est assez fidèle en ceci au principe shakespearien : « divisez un homme en mille », comme le réclame aux spectateurs le prologue d’Henri V (traduction de François-Victor Hugo, in Œuvres complètes de Shakespeare, Paris, Pagnerre, t. 3, « Les tyrans », 1866).

Ajoutons enfin que Ratcliffe, chez Jolly, joue une partie du texte de Buckingham, afin de multiplier les « supporters » de Richard, ce qui procède du choix inverse de celui de Ostermeier. En effet, le metteur en scène français accroît le nombre de personnages, ne mettant pas « en œuvre les forces de vos imaginations » (toujours le chœur liminaire d’Henri V).

Réécoutez chacune des deux scènes. Qu’observez-vous ?

Il est assez frappant de constater que la mise en scène de Thomas Jolly ne fait aucun usage du son pour cette scène, en dehors des applaudissements du public et de ses cris. Cependant, le triomphe de Richard se traduira par la suite par une scène ajoutée de concert rock.

À l’inverse, chez Thomas Ostermeier, trois moments sont furtivement soulignés par des cloches : celui de l’entrée et de la sortie de Richard flanqué de ses deux prêtres, chantant et psalmodiant de surcroît, puis, entre les deux, le départ des citoyens, comme si Richard avait trop tardé à les rappeler et que « l’horloge [lui] reproch[ait] le temps perdu » (comme le dit Olivia dans La Nuit des rois).

L’espace et la scénographie

Relisez le tout début de la scène 7 de l’acte III. Pourquoi les deux mises en scène utilisent-elles la verticalité ?

Le choix commun des deux mises en scène trouve son origine dans une didascalie interne dans la bouche de Buckingham s’adressant alors à Richard : « Allez, montez à la galerie, le Lord Maire frappe à la porte » (p. 235). Dans le théâtre élisabéthain, comme on l’a vu, la verticalité était permise par l’upper stage. Rien d’étonnant non plus que dans une scène de pouvoir, celui qui s’apprête à s’en emparer se tienne symboliquement au-dessus de ceux qui veulent le lui donner. De surcroît, Richard fait croire qu’il s’adonne à des prières : quoi de mieux que de se rapprocher du ciel dans ce cas-là ? Surtout que les deux mises en scène joueront de cette hauteur : Thomas Jolly y apportera bruyamment sa croix, comme après une montée toute symbolique au calvaire, tandis que Lars Eidinger regardera parodiquement le ciel à la recherche de la présence divine.

La communication entre la scène et la salle demeure un autre point commun entre les deux mises en scène : le Maire est un relais de nous-mêmes sur la scène, par sa crédulité – qui est aussi la nôtre.

Reconnaissez-vous des acteurs déjà vus dans un autre rôle dans la mise en scène de Thomas Ostermeier ? Même question concernant la mise en scène de Thomas Jolly.

Thomas Ostermeier a délibérément choisi peu d’acteurs, car il voulait qu’ils soient tous pareillement impliqués dans ce spectacle. Cela aurait été impossible avec des acteurs jouant seulement cinq minutes pour un spectacle de 2 h 30. Aussi, Thomas Bading, qui jouait précédemment le roi Édouard joue-t-il dans notre scène le Maire, idem avec Christoph Gawenda, qui jouait Clarence et joue à présent Stanley. Robert Beyer joue les apparitions hiératiques de Margaret, mais également Catesby, l’un des exécutants de Richard. Les deux prêtres sont Sebastian Schwarz, par ailleurs le malheureux Hastings et le féroce Ratcliff, tandis que Laurenz Laufenberg joue aussi le fils de la Reine et manipule un des enfants-marionnettes. Pour changer ainsi de rôle, les acteurs portent costumes, perruques et accessoires les métamorphosant. On peut noter leur prouesse et le jeu amusant avec les signes distinctifs (catogan, lunettes démodées, etc.).

Dans le spectacle de Thomas Jolly, l’actrice Flora Diguet (Lady Anne) incarne cette citoyenne sans doute assassinée hors scène, tandis que Damien Avice était précédemment Clarence et Sir James Blunt par exemple. Les acteurs de la compagnie passent ainsi d’un rôle à un autre. Remarquons enfin que les prêtres sont transformés en nonnes chez Jolly, mais que de toute façon elles sont invisibles, ne provoquant pas, comme chez Ostermeier, un commentaire « comico-religieux » sur les propos de Richard.

Que vous évoque le costume du Maire chez Thomas Jolly ? Quels costumes peuvent sembler également décalés par rapport aux autres dans la mise en scène de Thomas Ostermeier ?

Le choix des costumes s’avère très différent d’une mise en scène à l’autre : à la contemporanéité classique des costumes de Florence von Gerkan répondent le gothique et punk des costumes de Sylvette Desquet et Fabienne Rivier. Les uns nous renvoient à notre propre « ici et maintenant », interagissent avec notre vision contemporaine du monde, pour des raisons éthiques et politiques, tandis que les autres nous projettent dans une contre-utopie cinématographique et futuriste. À ceci près que les robes de bure, chez Thomas Ostermeier, jurent avec l’ensemble et semblent sorties d’une ancestrale malle aux costumes, permettant de souligner la mise en scène de Richard, la supercherie, la théâtralité de la feinte. D’autant que les faux prêtres vont passer leur temps à faire le signe de croix dès que le mot « dieu » est prononcé, ce qui relève de la pure mise en scène de sa religiosité par Richard.

Chez Thomas Jolly, c’est le Maire qui semble remplir cette fonction avec son attirail de cabaret (chapeau haut de forme et nœud rose), sans parler de son commentaire sur son propre costume (« Qui a dit œuf de Pâques ? » et « Si vous croyez que j’ai choisi mon costume ! »), instaurant une communication directe avec le public.

Intéressez-vous seulement à la bible. Quel jeu occasionne-t-elle dans ces deux mises en scène ? 

Notons que c’est dans la bouche de Buckingham, véritable ordonnateur de cette scène d’intronisation, que se trouve la didascalie interne : « Et voyez, il tient un livre de prières à la main, /Vrais ornements pour connaître un saint homme » (p. 239). Aussi semble-t-il difficile de s’en passer sur scène. Les deux mises en scène en font un traitement irrévérencieux, produisant amusement ou franc comique. Chez Thomas Jolly, Richard s’en sert furtivement d’éventail et la croix semble faite de sparadrap, comme s’il avait saisi le premier livre qui lui était tombé sous la main et qu’il l’avait orné tout aussi rapidement d’une croix de fortune. Le comble de la satire religieuse pourrait sembler atteint si la mise en scène de Thomas Ostermeier ne poussait pas le rire du public à son paroxysme avec un gag ostensiblement souligné par Lars Eidinger : un des prêtres, en l’occurrence Laurenz Laufenberg, tient la bible à l’envers et Richard s’en aperçoit exactement sur la réplique « à quoi bon sans cela vivre dans un pays chrétien ». Il la lui remet à l’endroit en lui jetant un regard appuyé presque amusé. Notons au passage que la réplique ne manquait sans doute pas de piquant au moment où Shakespeare écrivait, puisque Henry VIII, père d’Élisabeth, alors sur le trône, avait transformé son pays en défenseur du protestantisme, sous la forme de l’anglicanisme. Mais revenons à ce jeu de scène : ce que l’on voit ici, c’est une sorte de commentaire de la mise en scène de Ostermeier sur la mise en scène de Richard, tentant de soigner sa religiosité – mais rien n’y fait, le monde est sens dessus dessous, « hors de ses gonds » comme dit Hamlet, repris par Ostermeier pour commenter Richard III.

Sur le plan dramaturgique, ces signes comiques et franchement drôles racontent la même chose : la religion est un subterfuge, Richard sait se conformer à l’image attendue de lui et le décalage comique, enfin, apparaît comme une dénonciation de l’intelligence manipulatrice du personnage.

La conception des rôles

Comparez Buckingham dans la mise en scène de Thomas Ostermeier et le Maire dans celle de Thomas Jolly. Que pouvez-vous en dire ?

Pour Thomas Ostermeier, Buckingham apparaît comme un formidable assistant à la mise en scène – le metteur en scène étant Richard lui-même. En effet, c’est lui qui suggère à Richard de refuser la couronne, de jouer la « vierge » et de paraître en pleine prière. Bref, il nomme tout ce que fait Richard depuis son balcon et oriente la vision que les citoyens peuvent avoir de lui : il impose une image et maîtrise le tableau. Fin stratège, son rôle est central dans la pièce : c’est sans doute d’ailleurs une des raisons pour lesquelles l’acteur Moritz Gottwald ne joue que ce rôle-ci. Observons bien son jeu : il semble tout du long extrêmement inquiet. En effet, en tant qu’assistant à la mise en scène, il ne semble pas du tout certain que son plan fonctionne auprès des citoyens. L’acteur s’inscrit en contrepoint nerveux du jeu comique ou attentif de Lars Eidinger. La scène apparaît alors comme tendue entre deux pôles qui créent une tension particulièrement intéressante, entre le sérieux conseiller et l’homme de pouvoir qui jouit, enivré, de sa prise de pouvoir progressive.

Dans la mise en scène de Thomas Jolly, le rôle de Buckingham est beaucoup moins central, puisque son texte est même en partie attribué à un autre. Mais le personnage du Maire s’y montre plus important que dans la mise en scène de la Schaubühne. En effet, il est celui qu’il faut convaincre et qui entre le plus en communication avec le public. Néanmoins, c’est un fantoche ridicule, cédant à la menace de Buckingham et Richard quant à la date de couronnement et fêtant l’investiture telle une caricature de cartoon (bras en couronne au-dessus de la tête, levant alternativement ses pieds). Le choix de Jolly n’est pas celui d’un traitement vraisemblable, politique et sérieux de la fable shakespearienne, mais l’occasion d’un jeu de théâtre, qui piège les spectateurs, alors enclins à accepter voire à cautionner l’inacceptable. Le public est invité à s’interroger sur la démagogie de Richard et sa théâtralité.

Quelle place est donnée au public, entre adhésion et distance, dans ces deux mises en scène ?

Les deux mises en scène n’entretiennent pas le même rapport au public : dans celle de Thomas Ostermeier, le public rit des clowneries de Richard, car l’on voit poindre la performance comique et amusée du personnage, effectuant un va-et-vient très brechtien entre le Richard qui s’efforce de paraître religieux et le Richard conscient de sa feinte – à moins que l’acteur Lars Eidinger lui-même joue à jouer Richard qui joue à jouer le personnage religieux et dévot ; comme si Lars Eidinger, de façon très brechtienne, commentait les actions de son propre personnage. 

Tandis que la mise en scène de Thomas Jolly recherche en apparence notre adhésion à cette investiture, puisque nous sommes invités à applaudir et remuer fanions ou écharpes.

Comparez les deux Richard et reliez votre analyse à une dramaturgie plus globale.

Dans la mise en scène allemande, Lars Eidinger s’en donne à cœur joie dans le jeu grotesque : il psalmodie un faux latin, regarde le ciel en direction de dieu alors que c’est son homme-lige qui l’appelle en bas, se lèche ostensiblement le doigt pour tourner la page de son missel et garde sa langue sortie, feint de partir en faisant du surplace tel un personnage de cabaret. Le Richard « religieux » accueille avec une profonde sincérité les propos de Buckingham, puis il rompt une seconde après avec cette image pour redevenir ce Richard cabotin, et drôle (et en dehors de notre scène, parfois pathétique) qui n’a l’air d’être lui-même qu’avec le public. Cette scène s’avère la plus drôle de toute la mise en scène de Thomas Ostermeier, et ce n’est pas pour rien que c’est une de ses scènes préférées. Elle témoigne à la fois d’un sens comique et revêt une forme de morale politique fort contestable (feindre la modestie pour réussir sa prise de pouvoir), puisque Ostermeier écrit : « On peut être heureux que les hommes politiques ne lisent pas trop bien Shakespeare pour s’inspirer de cette scène ! » (The Theater of Thomas Ostermeier, Peter M. Boenisch, The Routledge, 2016, p. 195). En effet, Richard y témoigne d’une habileté qui séduit même le public. Tout le projet de la mise en scène semble s’y trouver : « Le public ne doit pas se sentir moralement supérieur à Richard » (ibid., p. 207).

Chez Thomas Jolly, la scène est également franchement comique et le metteur en scène s’autorise de petits moments d’improvisation. Il cherche surtout à faire du public son complice, comme lorsqu’il termine la scène par un « Bien joué ! » cabotin, pouce en l’air. Ce que cette scène montre finalement, c’est la spectacularisation de la vie politique, avec son lot de personnages théâtraux et fantoches.