vendredi 16 décembre 2022

Les gros patinent bien cabaret de carton mercredi 14 décembre au théâtre Municipal 20H

 Pour votre horizon d'attente, consultez le site de la compagnie de Pierre Guillois

Bande annonce 

Extrait du spectacle sur viméo 

L'émission Coup de théâtre à la Comédie de Colmar 

Le dossier artistique ( nombreuses photos)

la pièce a obtenu un Molière du théâtre public en 2022.


Leur première collaboration date de 2006, avec un texte de Pierre Guillois, Noël sur le départ. Ils se sont ensuite retrouvés pour diverses créations : Le Ravissement d’Adèle de Rémi De Vos en 2008, Le Gros, la Vache et le Mainate en 2010, toujours de Pierre Guillois, et enfin Bigre, mélo burlesque en 2015, coécrit à trois avec AgatheL’Huillier. Pour Les gros patinent bien, cabaret de carton, en 2021, Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan retrouvent leur complicité dans une nouvelle création.
Si les trajectoires des deux artistes sont profondément singulières, elles partagent de nombreux traits communs : tous deux alternent créations personnelles et mises en scène d’auteurs et s’intéressent à toutes les formes de spectacle : opéra, cabaret, cirque, danse. Le premier a mis en scène Rigoletto et créé un « cabaret spectral » (Grand fracas issu de rien), le second joué Novarina ou Rabelais, avant de mettre en scène Jarry (Ubu) ou les écrits d’art brut qu’il a recueillis et mis en perspective.
Tous les deux partagent également curiosité et goût du travail en commun.
La majorité de leurs spectacles sont « co » : coécrits, coréalisés, issus de « création collective », et ce, avec de multiples interlocuteurs. Attachés l’un et l’autre au rire et à la dérision, y compris sur eux-mêmes, ils n’ont cependant pas renoncé à la poésie et à l’humanité que révèle le quotidien ordinaire de la vie, comme le montrait bien Bigre, mélo burlesque.
De quoi attiser la curiosité pour cette nouvelle création, que les deux artistes ont voulue très démarquée de leur précédente collaboration. Mais, comment aborder une œuvre « de carton », dont les mots semblent avoir perdu tout sens de l’orientation, pour ne plus déployer qu’un voyage imaginaire?

Le projet
Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois ( Faire une recherche sur ces deux artistes) rêvaient, après 14 ans de complicité, de partir sur un duo. Clowns sans en être, s’inspirant davantage du slapstick anglo-saxon,( Cherchez ce que c'est!) ils voulaient surtout que ce projet leur permette d’atteindre des publics plus larges, plus divers.
Lors de la première répétition, alors que des cartons traînaient dans un coin, ils ont commencé à écrire dessus à l’aide de gros marqueurs noirs pour figurer les accessoires et décors qu’ils imaginaient pour une histoire qui soudain s’ouvrait sur d’infinis
possibles grâce à ce procédé connu depuis la nuit des temps.
Fort de leur expérience de BIGRE sur la gestion des accessoires et la poésie qu’ils y trouvent, Olivier et Pierre ont écrit, pas à pas, l’absurde voyage d’un homme qui ne bouge pas mais qui pourtant traverse l’Europe et sans doute fera le tour du monde grâce à son
complice, qui, tout maigre qu’il est, fait défiler derrière lui les paysages, personnages et éléments rencontrés le long de la route.
Le spectacle tire sa saveur du contraste entre l’acteur immobile mais voyageur, porté par un Martin-Salvan virtuose d’un langage non répertorié, avec l’agitation pathétique du préposé aux décors,un Guillois survolté dont l’énergie désespérée est le salut.

  L’un des personnages reste immobile mais ne cesse de parler, tandis que l’autre ne cesse de
s’agiter et ne parle quasiment pas. Encore faudrait-il que les paroles proférées soient intelligibles.

Le titre:On note d’abord le fait qu’il s’agit d’un titre « double » : au titre du spectacle « Les gros patinent bien » s’ajoute la précision « cabaret de carton » qui donne une indication sur la forme. Ce qui frappe ensuite,c’est le caractère loufoque de ce titre : une vérité générale aux limites de l’absurde.
Si « patiner », c’est faire du patin à glace, le titre serait un éloge des qualités prêtées aux « gros ». La formulation se tient à la lisière du « politiquement correct ». Car en catégorisant « les gros », dans une même manière d’agir et de faire, on reste dans une stigmatisation, même si la phrase n’apparaît pas insultante.
Et si l’on visualise les silhouettes des « patineurs » (patinage de course ou patinage artistique), on s’interroge quelque peu sur l’ironie de cette affirmation.
Mais « patiner », familièrement, c’est aussi faire du surplace, rester immobile, n’aller nulle part. L’affiche
nous présente aussi un personnage, plutôt « enrobé » assis très tranquille, tandis que son compagnon,
beaucoup plus maigre, multiplie les actions et les gestes tout autour.
Quant au « cabaret de carton », il renvoie à une forme de spectacle elle-même assez problématique. Si le cabaret reste assez clair, en revanche la précision « de carton » est plus énigmatique. Cela renvoie bien sûr à la matière elle-même, mais « de carton » a également le sens de faux, sans valeur, en « toc », sans compter que les allitérations en « ca » et « r » ne sont pas forcément des plus gracieuses. Et pourtant « faire un carton » suggère un succès extraordinaire...
Derrière l’aspect loufoque, le titre se dérobe et laisse le spectateur dans l’attente. Les deux artistes n’en sont pas à leur coup d’essai.

Dossier à consulter après le spectacle pour faire votre analyse ou votre trace