Une façon de retenir les personnages principaux:
La famille royale
-Edouard IV, roi et frère de Richard et de Clarence : il est gravement malade.
-Elisabeth, reine et femme d’Edouard IV.
et leurs deux enfants, héritiers légitimes du trône : Le prince Edouard, l’aîné
Le duc d’York, le cadet
Ils ont aussi une jeune fille : Elisabeth.
D’un premier mariage, la reine Elisabeth a eu un fils Gray, qu’elle a emmené avec elle à la cour, ainsi que son frère Rivers.
Richard, frère de Clarence et d’Edouard IV
Clarence, frère de Richard et d’Edouard IV
La duchesse d’York, mère de Clarence, d’Edouard et de Richard
Autres personnages importants
Margaret est un des personnages principaux d’Henry VI, la pièce qui précède Richard III. Elle est l’ancienne reine du royaume, femme d’Henry VI, assassiné et dépossédé du trône par le père de Richard et ses trois fils pendant la guerre des Deux-Roses.
Lady Anne est l’ancienne femme du fils d’Henry VI et de Margaret, assassiné par Richard pendant la guerre-des-deux-roses. Elle deviendra la femme de Richard III. Le duc de Buckingham est le cousin de Richard, et son fidèle allié.
Catesby est un noble, aussi partisan de Richard.
Hastings est grand chambellan, garant des institutions monarchiques et chargé des services de la chambre du souverain.
Le comte de Richmond, futur roi Henry VII, est un noble installé en Bretagne, descendant de Jean de Gand, personnage important de la pièce Richard II.
Pour vos introductions, vous pouvez vous inspirer des textes suivants sans pour autant les apprendre par coeur , bien sûr.
Richard III est victime de sa célébrité, on ne se souvient plus vraiment de la pièce, on n'en retient que ce qui en fait la saveur interdite, à savoir son personnage de tyran sanguinaire devenu image d’Épinal du mal incarné. Mais, qui se souvient de son monologue final où il dévoile aux spectateurs qu’il a conscience de l’immoralité de ses actions ? Qui se souvient qu’il choisit volontairement d’être le méchant car il est rejeté à cause de son handicap ? Qui se souvient aussi que ce n’est pas juste en tuant sa famille qu’il accède au pouvoir ? Non, c’est en rusant qu’il trompe les citoyens grâce à l’utilisation terriblement contemporaine de fausses nouvelles. Oui, quand nous nous attaquons à une oeuvre classique, nous avons comme objectif d’embrasser toutes ses facettes et toutes ses contradictions, son universalité comme ses résonances avec l’actualité. Le théâtre élisabéthain est avant tout un théâtre de troupe, où tous les corps de métiers ont un rôle déterminent, même si, dans cette pièce, au centre, qu’on le veuille ou non, existe ce rôle monstrueux, démesuré, métaphore totale de l’acteur, mais qui ne peut ni exister ni vivre sans les autres.
À propos de l’oeuvre
Écriture de jeunesse de William Shakespeare, Richard III
est la dernière pièce du grand cycle historique que le dramaturge anglais a
écrit entre 1588 et 1599. Ces huit pièces racontent une histoire romancée des
rois d’Angleterre sur un peu moins d’un siècle. L’action de Richard III se
situe à la toute fin de la guerre-des-deux-roses, alors que la famille York
vient de remporter leur bataille contre les Lancastre. Y est racontée
l’accession sanglante de Richard III au trône jusqu’à sa sa mort, signant ainsi
la fin de la dynastie des Plantagenêts et le début de l’ère des Tudors. Le
comte de Richmond, vainqueur de Richard III et futur roi Henry VII, n’est autre
que le grand-père de la reine Elisabeth, alors régnante à l’époque de
Shakespeare et qui a donné son nom au théâtre élisabéthain.
Note d'intention du metteur en scène Guillaume Séverac- Scmitz qui peut être inspirante aussi.
Cette pièce qui clôt le corpus des oeuvres historiques de Shakespeare (Richard II - Henri IV - Henri V - Henri VI - Richard III) est empreinte de trente années de guerre civile où s’affrontent dans un combat d’une rare violence, les maisons d’York et de Lancastre. Elle porte en elle la folie sanguinaire que provoque la soif de pouvoir.
Poursuivant notre recherche sur la représentation de la chute, nous y ajoutons ici les notions d’excès et de démesure. Richard III est un rôle monstre, une bête de scène, un prototype de l’Acteur-Roi : celui qui joue, qui feint, qui piège, qui s’amuse, qui jubile, qui jouit, puis sera inéluctablement rattrapé par ses propres cauchemars, pris au piège de son propre jeu.
Pour raconter cette histoire, chaque personnage est essentiel. En effet, la folle ascension de Richard ne serait rien sans le meurtre horrible de son frère Clarence, l’assassinat honteux et macabre d’Hastings, les malédictions prophétiques de Margaret, la résistance obstinée d’Élisabeth, la haine violente de Lady Anne, ou l’ambition démesurée de son allié Buckingham. Au contact de Richard, tous les personnages deviennent des monstres et évoluent dans un monde décadent qui s’effondre.
Puisque le monde est un théâtre, et la politique un spectacle, Richard III pose la question de la manipulation de masse – aux résonances évidentes pour un public vivant aujourd’hui dans un système démocratique. Est-ce une pièce sur le mal politique ou sur le mal individuel ?
Richard III condense tout ce qui est irreprésentable avec ce personnage en constante connivence avec le public : il n’est là que pour lui, il fait tout pour lui. Quand l’un joue, l’autre jouit. Tout un chacun est exposé à la purulence de ce personnage, et se trouve emprisonné peu à peu dans sa parole tentaculaire. À la différence près que le public, averti de sa dangerosité, continue de regarder. Il devient à la fois son otage, et son complice impuissant : il choisit de se faire contaminer.
Guillaume Séverac-Schmitz