Si l’on réduit l’intrigue à son schéma essentiel, on peut être tenté d’envisager la pièce Richard III comme un jeu de massacre. Pour se rapprocher du pouvoir, Gloucester doit ainsi éliminer tous les prétendants au trône, s’abîmer dans des actes de plus en plus sacrilèges qui sont autant de « niveaux » à franchir dans le Mal. L’esthétique rock, la référence à la pop culture, aux mangas, est pleinement assumée par Thomas Jolly. Ce petit jeu vidéo est sans doute un clin d’œil au public nouveau que le metteur en scène espère faire venir au théâtre. Il participe avec humour au projet plus large de « e-médiation » mis en place par la troupe. La compagnie propose ainsi, en amont du spectacle, de petites formes immersives, des expériences sensorielles comme « RSm3 ». Cette installation plonge le spectateur dans la tanière de Richard, le lieu secret où il fomente ses crimes, encombré de dossiers, d’ordinateurs, de photographies
propension de la création contemporaine à l’hybridation générique et un goût pour l’immersif.