Vous avez été marqués par votre rencontre avec Dominique Blanc lorsque nous sommes allés la voir jouer La Douleur , texte éponyme de Marguerite Duras, la douleur de l'attente- que Thierry Thieu Niang nous a fait expérimenter dans le travail du corps, la douleur devant l'image détruite d'un corps aimé.
Ce spectacle, paradoxalement, a aussi été ,comme vous le savez, le moment où Dominique Blanc a repris pied dans sa vie et son art après la longue période de dépression et de solitude liée à son rôle dans la Phèdre de Chéreau.
Je tombe à l'instant sur un extrait de Chantier je qui me paraît déterminant pour comprendre Dominique Blanc:
"Ce qui va m'aimanter quand j'aborde un personnage, ce sera toujours en premier ses souffrances, ses blessures, sa solitude".
Il me semblait intéressant de vous rappeler cela pour que vous puissiez faire des liens entre les différents moments de notre chantier sur le parcours de Dominique Blanc, les différentes pièces du programme aussi: passion amoureuse, jalousie, sentiment d'abandon, maladie donc des douleurs traversent les trois oeuvres, les personnages sont dans l'affliction même si dans Le Mariage le traitement est plus léger. Les personnages se battent, révélant une force intérieure, salvatrice. Étincelle de vie que le comédien insuffle au personnage au moment de l'incarnation.
En contrepoint parcours de dominique Blanc dans les archives de l'INA: On ne parle jamais de la Culotte
Elle y parle aussi de Chéreau.
