http://www.franceinter.fr/emission-la-marche-de-l-histoire-la-planete-des-contes-cendrillon
Cendrillous, Cendrillon, Cendrier...la jeune
fille se retranche au plus intime du foyer, là où s'accumulent les
cendres. Cendres qui, ensuite, chemineront jusqu'au lavoir, là où les femmes
armées de leurs battoirs déplient les draps et, le verbe haut,
commentent ce qu'elles y devinent des secrets domestiques. Le mot
"cendres" a vraiment son importance. Un conte, dit Michel Serres,
c'est aussi - d'abord?- un jeu sur un mot.
C'est encore une partie de marelle qui
dessine la carte du monde. On entendra ici, aujourd'hui, des échos de l'Italie,
de la Géorgie, du Québec mais on pourra parler de son origine chinoise ou des
signes avant-coureurs qu'en devine le géographe Strabon chez le Pharaon
d'Egypte.
Il n'y a pas que la généalogie de
Cendrillon qui étonne. Bruno Bettelheim signale le cas de cette petite fille à
qui ses parents demandent d'aller chercher le sel et qui répond: "Pourquoi
me traitez-vous en Cendrillon, est-ce que par hasard je ne vous paraîtrai pas
plus belle que mes sœurs?" C'est la pénétration en profondeur du conte qui
le singularise. Peut-être est-il celui qui est le plus intimement connu.