dimanche 18 mai 2014

Etude de Cendrillon: (Suite)



1.       Paroles et corps ; empêchement et renaissance.
Parcours de la jeune fille : usage de la parole et attitudes : encore volubile à l’arrivée dans la maison de verre, centrée sur la mère mais spontanée ne sachant retenir sa parole alors que la belle mère voudrait de la solennité. Montre des photos aux deux sœurs, commentaire et anecdotes : flux de souvenirs, insolence typiquement pré ado cf ‘t’es débile ou quoi ? au père, obstination des « non » répétés à l’ordre de poser le sac. Insoumission qui déclenche l’hostilité, allusion à la mère « c’était rare qu’elle s’énerve ma mère » exaspérante pour la belle-mère qui s’irrite rapidement. Mais autodépréciation apparaît dans la répartition des tâches ménagères : paroles d’acceptation « Je crois que je vais aimer faire ça… répétitions qui prennent le relias du flux de paroles spontanées, habitée par l’angoisse et les reproches qu’elle se fait, parole qui s’interrompt.
Volontarisme de sa soumission toujours obstination ado : cf scène XII réparation des sanitaires bouchés « elle sait ce qu’elle veut cette gamine »
Puis phase de mutisme, retrait  ne rectifie plus son prénom comme au début Sandrine-Sandra, accepte Cendrier. Ne réagit pas aux blagues cruelles des sœurs : figure muette reléguée au second plan : lave les vitres à l’extérieur tandis que la famille reçoit l’invit du roi., traverse la scène en silence un aspi à la main, croisant le père sans lui parler.

Désir de vivre passera par la redécouverte de la parole et de l’échange : cf espace de la cave-chambre avec la fée provocante dont le comportement pousse à la réaction. Plaisir enfantin et ludique de la dispute, puis première rencontre avec le prince maladroitement et plus affirmativement lors de la seconde : discours.
D’un mutisme passif à un mutisme actif, rouvrant la porte de la curiosité d’observatrice et à pris ede conscience à travers l’aveuglement des autres du sien. Cf la mère de votre fils est morte et il ne le sait pas ? L’actrice habite les moments de mutisme avec une grande force, travail intérieur  , pas de surexpressivité, regard qui oscille entre passivité et attention perçante : spectateur interprète.

Evolution dans les transformations physiques : autodépréciation, angoisse solitaire, auto culpabilisation, prise sur soi des humiliations= dans le corps. : scène des tâches ménagères jeune fille déjà mal encaisse et intériorise les violences physiquement. Evolution de la coiffure de plus en plus négligée et des costumes (créées par Isabelle Deffin) :  avant robe d’enfant de sa mère qui la transformera pour le bal, propre robe blanche d’enfant et petite veste pour une robe de souillon assortie ou non d’un paletot trop long informe puis corset orthopédique, fin de la première partie, très serré : démarche burlesque vivacité contrainte mécanisée image comique de l’empêchement à vivre de Sandra, sur le lit allongée assise figée par son corset sur le lit ; doit se libérer de la contrainte physique comme du mutisme redonner sa place à l’impulsivité vitale, elle ressort parfois, est latente cf avec la fée terreurs enfantines dans la boite magique, râleries, emballements du jeu de carte, tourne en rond dans son costume de mouton impatience. Excentricité et franc parler de la fée : ravive la curiosité enfouie : corps déjà transformé à l’entrée de la fête timidité  mais curiosité qui lui fera passer la porte et se retrouver derrière la scène où chante le prince. Coucou embarrassée de la main regard qui se croise., toujours penser à la mère mais même tension chez le prince, émouvant, s’éloigne après l’entretien d’une démarche un peu mécanique mais se retourne à plusieurs reprises. Brèche d’intérêt pour le monde extérieur. Modification du maintien jusqu’au déchainement libérateur de la danse finale.