dimanche 18 mai 2014

Etude de Cendrillon (suite)



1.       Une femme moderne : la belle mère
Elle aussi volonté de contrôler le tps, échapper aux ravages du temps, au vieillissement, raconte qu’elle fait jeune, aussi jeune que ses propres filles. Hantise de paraître belle, chirurgie esthétique=sorcellerie moderne, ressemble plus à la marâtre de Blanche Neige.
Revendication perpétuelle de modernité cf discours sur la maison, chambre de Sandra qui après travaux deviendra une vraie chambre moderne : »un petit effort d’imagination ». auto valorisation permanente, aspects clinquants et vulgaires bourgeoisie prétentieuse et riche, et inculte : cf architecte mondialement connu dont elle ne se souvient plus du nom, insistance sur le prix des choses, achats qui semblent lui prendre toute la journée, volonté d’être enviée etc
Affirmation de soi permanente : être au centre : de l’attention, de la parole, instrumentalise les autres : miroirs flatteurs pour elle. Narcissique, autoritaire, assertive et irascible :  soumet à son ordre les filles se constituant leur rivale cf essayage des robes avant le bal
Tyrannise aussi le père de Sandra puis l’ignore. Hostilité à l’égard de Sandra car celle-ci échappe au monde clos qu’elle s’était forgé : menace, pas de place dans la maison en verre pour une autre jeune fille qui pourrait ramener la belle mère à son âge véritable par l’évocation de la mère morte vie du père sans elle mais aussi propre mortalité. Cf violence avec laquelle elle ordonne au père d’aller brûler la robe de sa femme : cérémonial exorciste : aucune trace de l’épouse décédée ne doit subsister.
Sandra prise en grippe dès son arrivée : celle qui porte le souvenir de la disparue, celle qui interrompt le discours bien huilé, brise son monopole d’attention. Position centrale de l’actrice, jeu physique, éclats vocaux de Catherine Mestoussis, manière d’occuper le plateau : position d’autorité, de vérité, discours pontifiants, chargés de clichés cf accueil, celui dans la buanderie : idéologie qui imprègne son imaginaire.
Discours volontariste de l’affirmation de soi au croisement des recettes libérales de management et de la psychologie de comptoir des magazines féminins. Auto conviction, idée d’une singularité à affirmer : refus du cours des choses et du temps : facticité puisque image considérée comme l’être, posture cultivée dans la tête, contradiction : la « vie réelle » qu’elle revendique en opposition aux « rêvasseries » sur le modèle libéral de l’autonomie individuelle= fiction d’un imaginaire de soi. Refus du rêve par opposition à la vraie vie. Le réel = pour elle ce qui correspond à l’image qu’elle se fait d’elle, image intérieure de sa valeur » je sens depuis toute petite que je ne suis pas reconnue à ma juste valeur » : propre fiction narcissique qu’elle nomme en fait réel. Ironie : elle est jeune dans sa  tête c’est –à dire immature ! vit dans l’univers enfantin des contes de fée dans la deuxième partie.