dimanche 18 mai 2014

Etude de Cendrillon (suite)



1.       La maison de verre : un monde de reflets
Enfermement narcissique et fantasme de modernité de la belle mère.
Transparente mais piège opaque : les oiseaux ne voient pas les vitres et s’écrasent contre elles cf la pièce Building de l’intérieur on voit dehors mais pas de l’extérieur cf Père et Sandra à l’arrivée, végétation luxuriante de feuillage derrière le verre mais pas ouverture sur la nature, menace à refouler plutôt cf Blanche Neige et les ronces ou la Belle au bois dormant dans une végétation qui a repris le dessus.
Très moderne mais conçue de manière à isoler le petit monde de la belle –mère, préserver son artificialité et lui renvoyer sa belle image, modernité aseptisée et froide, démodée pour le spectateur contemporain
Murs des autres pièces habillés par la video de Renaud Rubiano de motifs géométriques en noir et blanc année 60. Grand lustre en losange et aux multiples facettes de verre, lumières d’Eric Soyer accentuent la froideur géométriques par des découpes dessinant des faisceaux en carré ou rectangles.
Modernité prétentieuse : la pensée magique de la vie matérielle ( négation du temps et de la mort : habitée en fait de l’imaginaire le plus désuet des contes : terrifiante par sa froideur et ridicule : modernité à la Tati Mon Oncle
Musique d’Antonin Leymarie variations sur des thèmes burlesques cf duos formés par les sœurs, course poursuite mère-filles avec traversées de plateau qui se dédouble ensuite par la projection au lointain.
Maison avec des profondeurs, face sombre : couloirs labyrinthiques et obscur : détour de l’apport par le père de la robe à sa fille, les chirurgiens qui se glissent dans l’ombre, la cave de Sandra : occupé uniquement par un lit et une armoire de tissu brinquebalante, éclairé d’une seule ampoule qui s’oppose au lustre, obscurité différente du verre et de la lumière du haut. Murs indistincts, noir, espace profond sur lequel se détache le corps blanc de Sandra, formes étranges et terrifiantes de son cauchemar.
Espace où l’on se perd : profondeur de champ encore agrandie par la video, infini de l’autre côté du miroir. Père fumant à l’avant scène, en déshérence,  oublié : parcours du père : Un homme disparaît, s’efface. Soumis à la belle mère après avoir mollement protesté sur le sort fait à sa fille. Faiblesse et désir de se fondre pour recommencer une nouvelle vie : brimades subies, glisse dans les rêves de sa compagne. Plus il se soumet moins il existe. » J’ai carrément l’impression que je suis devenu invisible « ; pendant le dernier tiers du spectacle il n’est plus visible.
Scène de l’essayage : les femmes sont confrontées à leur fantasmes : miroirs fictifs, mais projetées en gros et flou et dans le fond : rêverie du prince délire érotique sur le mannequin, mère qui cherche la robe qui correspond à son image idéale. Toujours Blanche Neige.