1.
La
maison de verre : un monde de reflets
Enfermement narcissique et
fantasme de modernité de la belle mère.
Transparente mais piège
opaque : les oiseaux ne voient pas les vitres et s’écrasent contre elles
cf la pièce Building de l’intérieur on voit dehors mais pas de l’extérieur cf
Père et Sandra à l’arrivée, végétation luxuriante de feuillage derrière le
verre mais pas ouverture sur la nature, menace à refouler plutôt cf Blanche
Neige et les ronces ou la Belle au bois dormant dans une végétation qui a
repris le dessus.
Très moderne mais conçue de
manière à isoler le petit monde de la belle –mère, préserver son artificialité
et lui renvoyer sa belle image, modernité aseptisée et froide, démodée pour le
spectateur contemporain
Murs des autres pièces habillés
par la video de Renaud Rubiano de motifs géométriques en noir et blanc année
60. Grand lustre en losange et aux multiples facettes de verre, lumières d’Eric
Soyer accentuent la froideur géométriques par des découpes dessinant des
faisceaux en carré ou rectangles.
Modernité prétentieuse : la
pensée magique de la vie matérielle ( négation du temps et de la mort :
habitée en fait de l’imaginaire le plus désuet des contes : terrifiante
par sa froideur et ridicule : modernité à la Tati Mon Oncle
Musique d’Antonin Leymarie
variations sur des thèmes burlesques cf duos formés par les sœurs, course
poursuite mère-filles avec traversées de plateau qui se dédouble ensuite par la
projection au lointain.
Maison avec des profondeurs, face
sombre : couloirs labyrinthiques et obscur : détour de l’apport par
le père de la robe à sa fille, les chirurgiens qui se glissent dans l’ombre, la
cave de Sandra : occupé uniquement par un lit et une armoire de tissu
brinquebalante, éclairé d’une seule ampoule qui s’oppose au lustre, obscurité
différente du verre et de la lumière du haut. Murs indistincts, noir, espace
profond sur lequel se détache le corps blanc de Sandra, formes étranges et
terrifiantes de son cauchemar.
Espace où l’on se perd :
profondeur de champ encore agrandie par la video, infini de l’autre côté du
miroir. Père fumant à l’avant scène, en déshérence, oublié : parcours du père : Un
homme disparaît, s’efface. Soumis à la belle mère après avoir mollement
protesté sur le sort fait à sa fille. Faiblesse et désir de se fondre pour
recommencer une nouvelle vie : brimades subies, glisse dans les rêves de
sa compagne. Plus il se soumet moins il existe. » J’ai carrément
l’impression que je suis devenu invisible « ; pendant le dernier
tiers du spectacle il n’est plus visible.
Scène de l’essayage : les
femmes sont confrontées à leur fantasmes : miroirs fictifs, mais projetées
en gros et flou et dans le fond : rêverie du prince délire érotique sur le
mannequin, mère qui cherche la robe qui correspond à son image idéale. Toujours
Blanche Neige.