jeudi 27 novembre 2014

Les Mains Sales de Sartre

Dossier sur la pièce mise en scène par Guy-Pierre CouleauReportage sur la pièce

Les mains sales de Jean-Paul Sartre

Les mains sales est une pièce de théâtre écrite par Jean-Paul Sartre. Elle est une excellente ouverture culturelle pour découvrir le fameux théâtre engagé et intellectuel d'après-guerre, ce même mouvement dans lequel les histoires littéraires casent pêle-mêle Sartre, Camus ou encore Aymé... C'est certainement l'une des pièces de Sartre qui (avec Les Justes de Camus) se place au plus près du monde politique, offrant un réalisme saisissant. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que la critique ait largement déprécié cette pièce lors de ses premières représentations: les critiques littéraires lui reprocheront une écriture trop conservatrice tandis que les journaux de gauche appelleront à son boycot pur et simple.

Résumé

La pièce est découpée en 7 tableaux :
Tableau I : Hugo Barine a purgé deux ans de prison pour l’assassinat de Hoederer, un leader politique. Il se rend alors chez Olga dont on apprend bientôt qu’elle était son indicatrice mais aussi sa maîtresse. Des tueurs sont bientôt envoyés par le parti pour assassiner Hugo. Olga obtient d’eux une rallonge de quelques heures afin de savoir, en l’examinant, si Hugo peut être réintégré ou non. Elle demande à Hugo de lui faire revivre tous les événements survenus depuis sa première mission pour le parti.
Tableau II : On retourne deux ans plus tôt. Trois forces politiques dominent l’Illyrrie : la droite fasciste et collaboratrice avec l’envahisseur allemand, une bourgeoisie nationaliste et résistante et un parti communiste clandestin. Ce parti est justement divisé en deux parties : d’une part Hoederer veut s’allier aux autres forces tandis que le reste du parti le prend pour un traître et un dissident. Louis, chef des réguliers du parti, charge alors Hugo, jeune rédacteur bourgeois du journal du parti, d’aller exécuter Hoederer.   
Tableau III / IV: Hugo s’installe avec sa femme chez Hoederer. Ils font bientôt la connaissance de ses deux gardes du corps, qui essayent de fouiller la chambre du couple. Jessica, la femme d’Hugo se rend bientôt compte du véritable objectif de son mari : l’assassinat d’Hoederer. Quant à lui, il admire la beauté de Jessica et comprend la difficulté que peut avoir ce couple bourgeois a être accepté au sein du parti. Hoederer apprécie Hugo et le traite comme un égal, mais aussi comme un père. Il veut lui apprendre à devenir un homme. Le couple Hugo-Jessica, lui, ne tient pas à grand-chose, il semble extrêmement fragile, voire même sans lien aucun.
Tableau V : Le parti avait organisé un attentat croyant qu’Hugo en était impossible. Mais Olga, envoyée pour le provoquer, a raté son coup. La voilà bientôt qui s’explique avec Jessica, les deux femmes étant totalement opposées et aimant (quoiqu’on en doute de la part de Jessica) le même homme. Olga rappelle sa mission à Hugo, qui promet de la mener à bien. Jessica obtient d’Hugo qu’il parlemente avec Hoederer afin qu’ils tentent de se mettre d’accord sur leurs différends. Mais Hoederer rappelle que pour qu’un idéal révolutionnaire vive, il faut des actes et non pas seulement des pensées : il faut tenter, se mettre en danger et se salir les mains, être combatif et conquérant.
Tableau VI : Hugo hésite toujours à tuer Hoederer. Il arrive au bureau avec le revolver dans la poche. Mais Hoederer, prévenu par Jessica, le désarme. Il lui propose son aide et lui conseille d’aller prendre l’air dans le jardin pour se remettre les idées en place. Arrive Jessica qui entend assouvir son désir incessant pour Hoederer. Alors qu’Hugo est sur le point de renoncer à son forfait, il les surprend dans les bras l’un de l’autre. Instinctivement mené par la vengeance, il tire et tue Hoederer.     
Tableau VII : De retour deux ans plus tard, Hugo ne parvient toujours pas à savoir si son geste était plutôt politique ou plutôt passionnel. En le forçant à opter pour la seconde solution, Olga veut le faire réintégrer le parti. Il est sur le point d’accepter lorsqu’il apprend que les dirigeants du parti ont finalement accepté la coalition avec les autres pouvoirs politiques en vue de la reconstruction. Résultat, la mort politique d’Hoederer n’a servi à rien. Hugo voyant que son crime n’a servi à rien, choisi de se faire exécuter par les hommes de main du parti.
analyse dramaturgique