Les mains sales de Jean-Paul Sartre
Les mains sales
 est une pièce de théâtre écrite par Jean-Paul Sartre. Elle est une 
excellente ouverture culturelle pour découvrir le fameux théâtre engagé 
et intellectuel d'après-guerre, ce même mouvement dans lequel les 
histoires littéraires casent pêle-mêle Sartre, Camus ou encore Aymé... 
C'est certainement l'une des pièces de Sartre qui (avec Les Justes
 de Camus) se place au plus près du monde politique, offrant un réalisme
 saisissant. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que la critique ait 
largement déprécié cette pièce lors de ses premières représentations: 
les critiques littéraires lui reprocheront une écriture trop 
conservatrice tandis que les journaux de gauche appelleront à son boycot
 pur et simple. 
Résumé
La pièce est découpée en 7 tableaux :
Tableau I : Hugo Barine
 a purgé deux ans de prison pour l’assassinat de Hoederer, un leader 
politique. Il se rend alors chez Olga dont on apprend bientôt qu’elle 
était son indicatrice mais aussi sa maîtresse. Des tueurs sont bientôt 
envoyés par le parti pour assassiner Hugo. Olga obtient d’eux une 
rallonge de quelques heures afin de savoir, en l’examinant, si Hugo peut
 être réintégré ou non. Elle demande à Hugo de lui faire revivre tous 
les événements survenus depuis sa première mission pour le parti.
Tableau II : On 
retourne deux ans plus tôt. Trois forces politiques dominent 
l’Illyrrie : la droite fasciste et collaboratrice avec l’envahisseur 
allemand, une bourgeoisie nationaliste et résistante et un parti 
communiste clandestin. Ce parti est justement divisé en
 deux parties : d’une part Hoederer veut s’allier aux autres forces 
tandis que le reste du parti le prend pour un traître et un dissident. Louis, chef des réguliers du parti, charge alors Hugo, jeune rédacteur bourgeois du journal du parti, d’aller exécuter Hoederer.   
Tableau III / IV: Hugo 
s’installe avec sa femme chez Hoederer. Ils font bientôt la connaissance
 de ses deux gardes du corps, qui essayent de fouiller la chambre du 
couple. Jessica, la femme d’Hugo se rend bientôt compte du véritable 
objectif de son mari : l’assassinat d’Hoederer. Quant à lui, il admire 
la beauté de Jessica et comprend la difficulté que peut avoir ce couple 
bourgeois a être accepté au sein du parti. Hoederer apprécie Hugo et le 
traite comme un égal, mais aussi comme un père. Il veut lui apprendre à 
devenir un homme. Le couple Hugo-Jessica, lui, ne tient pas à 
grand-chose, il semble extrêmement fragile, voire même sans lien aucun.
Tableau V : Le parti 
avait organisé un attentat croyant qu’Hugo en était impossible. Mais 
Olga, envoyée pour le provoquer, a raté son coup. La voilà bientôt qui 
s’explique avec Jessica, les deux femmes étant totalement opposées et 
aimant (quoiqu’on en doute de la part de Jessica) le même homme. Olga 
rappelle sa mission à Hugo, qui promet de la mener à bien. Jessica 
obtient d’Hugo qu’il parlemente avec Hoederer afin qu’ils tentent de se 
mettre d’accord sur leurs différends. Mais Hoederer rappelle que pour 
qu’un idéal révolutionnaire vive, il faut des actes et non pas seulement
 des pensées : il faut tenter, se mettre en danger et se salir les 
mains, être combatif et conquérant.
Tableau VI : Hugo 
hésite toujours à tuer Hoederer. Il arrive au bureau avec le revolver 
dans la poche. Mais Hoederer, prévenu par Jessica, le désarme. Il lui 
propose son aide et lui conseille d’aller prendre l’air dans le jardin 
pour se remettre les idées en place. Arrive Jessica qui entend assouvir 
son désir incessant pour Hoederer. Alors qu’Hugo est sur le point de 
renoncer à son forfait, il les surprend dans les bras l’un de l’autre. 
Instinctivement mené par la vengeance, il tire et tue Hoederer.     
Tableau VII : De retour
 deux ans plus tard, Hugo ne parvient toujours pas à savoir si son geste
 était plutôt politique ou plutôt passionnel. En le forçant à opter pour
 la seconde solution, Olga veut le faire réintégrer le parti. Il est sur
 le point d’accepter lorsqu’il apprend que les dirigeants du parti ont 
finalement accepté la coalition avec les autres pouvoirs politiques en 
vue de la reconstruction. Résultat, la mort politique d’Hoederer n’a 
servi à rien. Hugo voyant que son crime n’a servi à rien, choisi de se 
faire exécuter par les hommes de main du parti.analyse dramaturgique
