Analyse de spectacle : Docteur Camiski ou l'esprit du sexe
épisode 1 : Obsession
Docteur Camiski ou
l'esprit du sexe est un théâtre feuilleton en 7 épisodes écrit par Fabrice
Melquiot et Pauline Sales et mis en scène pour chaque épisode par un metteur en
scène différent. ( Précise l’originalité du concept,
les attentes que cela créée chez le public.)
Le personnage phare est le
docteur Camiski interprété par Vincent Garanger , le seul qui figure dans tous
les épisodes, outre sa chienne Junon. C'est un psychiatre sexologue et
spécialiste des thérapies de couples.
Le premier épisode, Obsession,
est mis en scène par Richard Brunel. On y trouve Le docteur Camiski, avec Yann
Delay, une rock star qui a des problèmes d'impuissance, interprété par Éric
Massé, et les voix d'Adeline Guillot pour l'ex femme du docteur Camiski et
Pierric Plathier pour celle de son fils ainsi que pour la voix de Yann quand il
chante, sans oublier la fidèle chienne Junon.
Bien qu'il n'y est pas de
limite d'âge précisé c'est une pièce qui s'adresse plutôt à un public adulte,
plus à même de comprendre les questions, et l'humour de ce spectacle.
La scénographie :
La pièce est jouée dans la
grande salle de la comédie de l'est, aucune modification n'y a été faite.
La pièce débute les lumières
éteintes, par une voix off qui présente le Docteur Camiski et fait la liste des
acteurs, metteur en scène et auteurs comme dans une série télévisée.Les rideaux
s'ouvrent ensuite sur le cabinet du docteur. C'est un décor sobre, la pièce est
figurée par le triangle de deux murs et un plancher, le mur du fond est percé
d'une porte qui semble donner sur un couloir dont on ne voit pas le bout, trois
fauteuils ( essaie de déterminer le style de cet
ameublement.) ainsi qu'une table basse agrémentée d'une lampe font
office de décor , et sur le mur du côté – en côté jardin- il y a un petit
lavabo ainsi qu'un miroir. Toute la pièce se déroule dans cet espace qui ne
connaît presque aucune modification. On découvre durant la pièce que le mur du
côté peut s'ouvrir sur une sorte de petit cagibi qu'on ne distingue pas. Le
cabinet est sobre est semble tout ce qu'il y a de plus classique, c'est à dire
qu'il n'a pas de caractéristique particulière, ce pourrait être le cabinet de
n'importe quel psychiatre de nos jours il est uniforme entre des teinte beiges
et brunes, le murs semblent contreplaqués de bois.
Dans ce premier épisode
outre les objets qui constituent le cabinet du docteur, il y a la guitare électrique
de Yann Delay qui apparaît ainsi qu'un casque audio qu'il porte régulièrement
autour du coup , de façon « branché ».
La lumière donne l’ambiance,
l'atmosphère des scène. Dans un premier temps elle est plutôt sobre, un
éclairage simple presque tamisé dans le cabinet, dans un second temps – nous
verrons plus tard qu le spectacle peut être découpé en deux temps- elle devient
plus vive, il y a des jeux d'ombres et de lumière avec l’apparition de fumé qui
change entièrement le caractère sobre de l'espace.
La musique de la même façon
que la lumière donne une atmosphère elle marque aussi les transitions dans
l'histoire. À un moment, Yann Delay chante une chanson intitulée
« tumulte », interprétée par Pierric Plathier. La musique est
enregistrée, elle est plus là pour soutenir l'action qu'en son centre, à part
au moment de la chanson de Yan Delay.
Le jeu des acteurs :
La pièce est composée de
deux personnages présent ainsi que d'un chien et de de, le docteur Camiski et
Yann Delay, la chienne Junon et présente sur scène tout au long de la
représentation. On entend également à plusieurs reprises les messages laissés
sur le répondeur du docteur par son exfemme ainsi que par son fils. Le docteur
semble être quelqu'un de calme, de tempéré. Yann Delay qui est obsédé par son
sexe et qui vient consulter les docteur à cause de problèmes d'impuissance est
une boule de nerfs qui n'arrive pas à rester en place. L'ex femme du docteur
est quelqu'un d'angoissé, d’hystérique.
Les costumes sont à l'image
des personnages, Camiski porte un ensemble -veste et pantalon- brun et un pull
colle roulé noir, il est assorti à son cabinet, Yann Delay est vêtu de façon
« tendance » et moderne, jeans, t-shirt, veste en cuire. Ces
caractéristique se retrouvent également dans leur langage, plus familier pour
Yann et plus soutenu pour le docteur. Ce sont des hommes de notre époque, qui
se posent des questions de notre époque. Leur relation est celle d'un docteur
et d'un patient. Leur rapport au public est important, Yann notamment durant la
scène du concert, le docteur par les questions qu'il se pose et qui nous
renvoie à nous même.
La chienne est tapie dans un
coin du plateau presque tout au long de la pièce, elle se lève parfois, va vers
Camiski puis retourne s'allonger. Les seuls moments où elle s'agite sont ceux
du concert et à la fin du salut des acteurs. J'ai trouvé impressionnant à quel
point elle était bien dressée car elle avait parfois des réactions si parfaite
qu'on aurait dit qu'elle était elle aussi actrice.
Le rythme de la pièce est
assez soutenu, et l'on peut distinguer deux parties, une première plus
« terre à terre », on y voit la consultation de Yann. Cette première
partie est très réaliste, elle semble pouvoir être sortie de la
« vraie » vie. La seconde partie semble être une « explosion »,
notamment la scène du concert où Yann arrive par le haut du décors vêtu d'une
tête de lapin et d'un tablier sous lequel il semble être nu, le plateau
s’emplit d'une fumée rose qui donne à la scène un aspect surréel .
Cette seconde partie semble renvoyer
aux fantasmes, à la névrose du patient, alors que la première partie serait
plutôt le domaine du psychiatre. C'est deux parties sont séparées par un récit,
fait par Camiski de ce que Yann fait en sortant du rendez-vous.
Parti pris de mise en scène
et avis personnel :
Cette pièce dévoile, ce qui
dans notre société est partout suggéré mais toujours rendu tabou : la
question du sexe. Ainsi c'est une pièce innovante d'une part par sa forme de
théâtre feuilleton, et d'autre par son sujet. Elle s'adresse à un publique
large, car chacun peu y trouver un intérêt, humoristique ou intellectuel. C'est
ce que montre le public ; j'ai été étonnée de voir des gens de tout âges
et visiblement différents rassemblés par le même intérêt pour cette pièce malgré,
le caractère un peu « choquant » qu'elle pouvait avoir. C'est peu
être le fait que ce soit du théâtre et non du cinéma qui est permis à certaine
personnes de s'y ouvrir et dans l'autre sens peu être est-ce sa forme de
feuilleton qui a attiré un public plus habitué au cinéma ?
J'ai trouvé cette pièce
pleine d'énergie et d'imagination ; Je ne savait pas à quoi m'attendre
avant d'y aller mais j'ai été très surprise par son dynamisme et la fraîcheur
qu'elle dégage. Je pense que c'est un théâtre qui nous bouscule dans nos
habitudes et posant des questions que nous avons l'habitude de taire.