dimanche 24 mai 2015

Analyse de spectacle: camiski Episode 1.( Raphaelle)



Analyse de spectacle : Docteur Camiski ou l'esprit du sexe
épisode 1 : Obsession


Docteur Camiski ou l'esprit du sexe est un théâtre feuilleton en 7 épisodes écrit par Fabrice Melquiot et Pauline Sales et mis en scène pour chaque épisode par un metteur en scène différent. ( Précise l’originalité du concept, les attentes que cela créée chez le public.)
Le personnage phare est le docteur Camiski interprété par Vincent Garanger , le seul qui figure dans tous les épisodes, outre sa chienne Junon. C'est un psychiatre sexologue et spécialiste des thérapies de couples.
Le premier épisode, Obsession, est mis en scène par Richard Brunel. On y trouve Le docteur Camiski, avec Yann Delay, une rock star qui a des problèmes d'impuissance, interprété par Éric Massé, et les voix d'Adeline Guillot pour l'ex femme du docteur Camiski et Pierric Plathier pour celle de son fils ainsi que pour la voix de Yann quand il chante, sans oublier la fidèle chienne Junon.
Bien qu'il n'y est pas de limite d'âge précisé c'est une pièce qui s'adresse plutôt à un public adulte, plus à même de comprendre les questions, et l'humour de ce spectacle.
La scénographie :
La pièce est jouée dans la grande salle de la comédie de l'est, aucune modification n'y a été faite.
La pièce débute les lumières éteintes, par une voix off qui présente le Docteur Camiski et fait la liste des acteurs, metteur en scène et auteurs comme dans une série télévisée.Les rideaux s'ouvrent ensuite sur le cabinet du docteur. C'est un décor sobre, la pièce est figurée par le triangle de deux murs et un plancher, le mur du fond est percé d'une porte qui semble donner sur un couloir dont on ne voit pas le bout, trois fauteuils ( essaie de déterminer le style de cet ameublement.) ainsi qu'une table basse agrémentée d'une lampe font office de décor , et sur le mur du côté – en côté jardin- il y a un petit lavabo ainsi qu'un miroir. Toute la pièce se déroule dans cet espace qui ne connaît presque aucune modification. On découvre durant la pièce que le mur du côté peut s'ouvrir sur une sorte de petit cagibi qu'on ne distingue pas. Le cabinet est sobre est semble tout ce qu'il y a de plus classique, c'est à dire qu'il n'a pas de caractéristique particulière, ce pourrait être le cabinet de n'importe quel psychiatre de nos jours il est uniforme entre des teinte beiges et brunes, le murs semblent contreplaqués de bois.

Dans ce premier épisode outre les objets qui constituent le cabinet du docteur, il y a la guitare électrique de Yann Delay qui apparaît ainsi qu'un casque audio qu'il porte régulièrement autour du coup , de façon « branché ».

La lumière donne l’ambiance, l'atmosphère des scène. Dans un premier temps elle est plutôt sobre, un éclairage simple presque tamisé dans le cabinet, dans un second temps – nous verrons plus tard qu le spectacle peut être découpé en deux temps- elle devient plus vive, il y a des jeux d'ombres et de lumière avec l’apparition de fumé qui change entièrement le caractère sobre de l'espace.
La musique de la même façon que la lumière donne une atmosphère elle marque aussi les transitions dans l'histoire. À un moment, Yann Delay chante une chanson intitulée « tumulte », interprétée par Pierric Plathier. La musique est enregistrée, elle est plus là pour soutenir l'action qu'en son centre, à part au moment de la chanson de Yan Delay.
Le jeu des acteurs :
La pièce est composée de deux personnages présent ainsi que d'un chien et de de, le docteur Camiski et Yann Delay, la chienne Junon et présente sur scène tout au long de la représentation. On entend également à plusieurs reprises les messages laissés sur le répondeur du docteur par son exfemme ainsi que par son fils. Le docteur semble être quelqu'un de calme, de tempéré. Yann Delay qui est obsédé par son sexe et qui vient consulter les docteur à cause de problèmes d'impuissance est une boule de nerfs qui n'arrive pas à rester en place. L'ex femme du docteur est quelqu'un d'angoissé, d’hystérique.
Les costumes sont à l'image des personnages, Camiski porte un ensemble -veste et pantalon- brun et un pull colle roulé noir, il est assorti à son cabinet, Yann Delay est vêtu de façon « tendance » et moderne, jeans, t-shirt, veste en cuire. Ces caractéristique se retrouvent également dans leur langage, plus familier pour Yann et plus soutenu pour le docteur. Ce sont des hommes de notre époque, qui se posent des questions de notre époque. Leur relation est celle d'un docteur et d'un patient. Leur rapport au public est important, Yann notamment durant la scène du concert, le docteur par les questions qu'il se pose et qui nous renvoie à nous même.
La chienne est tapie dans un coin du plateau presque tout au long de la pièce, elle se lève parfois, va vers Camiski puis retourne s'allonger. Les seuls moments où elle s'agite sont ceux du concert et à la fin du salut des acteurs. J'ai trouvé impressionnant à quel point elle était bien dressée car elle avait parfois des réactions si parfaite qu'on aurait dit qu'elle était elle aussi actrice.

Le rythme de la pièce est assez soutenu, et l'on peut distinguer deux parties, une première plus « terre à terre », on y voit la consultation de Yann. Cette première partie est très réaliste, elle semble pouvoir être sortie de la « vraie » vie. La seconde partie semble être une « explosion », notamment la scène du concert où Yann arrive par le haut du décors vêtu d'une tête de lapin et d'un tablier sous lequel il semble être nu, le plateau s’emplit d'une fumée rose qui donne à la scène un aspect surréel .
Cette seconde partie semble renvoyer aux fantasmes, à la névrose du patient, alors que la première partie serait plutôt le domaine du psychiatre. C'est deux parties sont séparées par un récit, fait par Camiski de ce que Yann fait en sortant du rendez-vous.

Parti pris de mise en scène et avis personnel :

Cette pièce dévoile, ce qui dans notre société est partout suggéré mais toujours rendu tabou : la question du sexe. Ainsi c'est une pièce innovante d'une part par sa forme de théâtre feuilleton, et d'autre par son sujet. Elle s'adresse à un publique large, car chacun peu y trouver un intérêt, humoristique ou intellectuel. C'est ce que montre le public ; j'ai été étonnée de voir des gens de tout âges et visiblement différents rassemblés par le même intérêt pour cette pièce malgré, le caractère un peu « choquant » qu'elle pouvait avoir. C'est peu être le fait que ce soit du théâtre et non du cinéma qui est permis à certaine personnes de s'y ouvrir et dans l'autre sens peu être est-ce sa forme de feuilleton qui a attiré un public plus habitué au cinéma ?
J'ai trouvé cette pièce pleine d'énergie et d'imagination ; Je ne savait pas à quoi m'attendre avant d'y aller mais j'ai été très surprise par son dynamisme et la fraîcheur qu'elle dégage. Je pense que c'est un théâtre qui nous bouscule dans nos habitudes et posant des questions que nous avons l'habitude de taire.