Rauck : un espace sans limites, modulables avec portes de
toiles peintes escamotables
Photos de plateau à voir sur le site de la photographe Brigiette Enguerrand
Témoignage de Christophe Rauck
Scénographe de Rauck : Aurélie Thomas
Pour le Mariage à
la Comédie française :
« On voulait un décor léger par rapport à l’alternance
des spectacles et puis il fallait se méfier de l’abondance des moyens offerts
qui auraient pu nous entraîner à réaliser un spectacle couteux sans nécessité.
Très marqué par la mise en scène de JP Vincent, j’ai eu du mal à entrer dans le
texte et à me l’approprier. Le déclenchement est né de la lecture de Figaro divorce d’ Horvath. C’est ce
côté sombre, mélancolique, fantasmatique qui m’a guidé ; c’est un peu un
soleil noir. Je n’avais pas envie de montrer le contexte historique mais les
personnages, leurs rapports de force et surtout le fait que c’est une femme, la
comtesse, qui sort l’histoire de l’impasse. Pour se garder de faire un beau
décor inanimé, la scénographe a réduit le travail aux éléments minimums,
sources de jeu : « on peut s’en sortir avec un fauteuil, un lit,
un banc. »On a réduit le cadre jusqu’à ne garder que l’accessoire. Cela a
un peu déstabilisé les comédiens qui n’avaient pas de repères. Le travail a été
nourri de la lecture d’Horvath, des films de Renoir etc Ce qu’il en reste fait
partie de l’étoffe du spectacle. Il n’est pas nécessaire qu’on en voie les traces. »
Organisation de l’espace comme un terrain de jeu pour les
acteurs ; « matière vivante chargée de sens », la direction
d’acteur passe par le rapport à l’espace.
Rauck travaille avec l’œil d’un cinéaste mais aime le côté
artisanal du théâtre. Présence de la video de plus en plus importante dans
Figaro divorce par exemple.« seule la video permet de démultiplier
l’échelle, de partir d’un élément minuscule du plateau qui va occuper tout
l’espace ».