Je mets en ligne ce que j'ai reçu avec mes annotations pour que tout le monde voie ce qu'il faut faire ou pas.
Proposition de Marie-Morgane:
La scénographie que j’ai préférée est celle de Julie Brochen.
J’ai choisi celle-ci car c’est celle qui correspond le plus à ma vision de la
cerisaie.( décris ta vision.) En effet le décor
est assez sobre bien qu’il y ait cette grande verrière et d’autres objets
dedans.( Lesquels ?) De plus, toutes les
actions se passent au même endroit, du coup, on peut nous- même se faire une
idée de comment est la maison de Lioubov. ( Explique
mieux : normalement les 4 actes ne se passent pas exactement au même
endroit.)
C’est en voyant les photos de la scénographie que j’ai fait
mon choix, je trouve que l’immense verrière représente bien la beauté de la
cerisaie qui est décrite dans le livre.
La couleur blanche dominante est assez étonnante car
d’habitude la couleur du deuil est celle du noir, mais du coup ce choix ramène
de l’originalité. De plus le blanc laisse place à l’imagination puisque c’est
neutre.
( En Asie, le blanc est la couleur du deuil. Je
pense que le blanc renvoie aussi aux pétales des cerisiers. Françoise Morvan
qui a traduit le texte écrit p193 de votre édition : (la pièce )
s’ouvre « un jour » où tout se laisse entrevoir à neuf :
ainsi la bougie allumée dans la blancheur d’avant l’aube, et l’attente, la
tension exprimée par cette blancheur d’un printemps encore froid ». Elle
fait une comparaison entre Tchekhov et un peintre chinois qui « agence le
vide » et lui donne « force et plénitude ».
Tchekhov écrit lui-même dans une lettre :
« Dans ma tête elle est toute prête ( parlant de la pièce). Elle
s’appelle La Cerisaiee, en quatre actes, au premier acte, on voit des cerisiers
en fleurs par la fenêtre, un jardin entièrement blanc. Et des dames en robes en
blanche. »
Les personnages féminins semblent en harmonie avec
le paysage. Ils évoquent aussi des sortes de fantômes blancs. Lioubov p 31 y
voir marcher le fantôme de sa propre mère : « Regardez, notre pauvre
maman qui marche dans la cerisaie… en robe blanche ! ( elle rit de joie)
c’est elle. »
N’oubliez
pas que lorsque Tchekhov écrit la pièce, il est entrain de mourir, il se sait
malade. Dans une lettre au metteur en scène Stanislavski, il insiste aussi sur
la blancheur qui est pour lui la clé de la pièce. ( Lire p194)
Toute la pièce pourrait être une sorte de variation
sur le blanc : nuit blanche, paroles blanches liées à l’épuisement, papier
peint de la chambre des enfants, gelée blanche, gants blancs de Firs pour
servir le café, des personnages qui glissent vers leur fin
Lire p30-31 Gaev « La cerisaie est toute
blanche… »
Lioubov : « O mon enfance, ma
pureté ! c’est dans cette chambre d’enfants que je dormais, c’est de là
que je regardais la cerisaie, le bonheur de s’éveiller avec moi tous les
matins, et elle était exactement comme aujourd’hui, rien n’a changé. ( elle rit
de joie ». Blanche, toute blanche ! O ma cerisaie ! Après
l’automne humide et sombre, après les neiges de l’hiver, tu es jeune à nouveau,
tu es pleine de bonheur, les anges du ciel ne t’ont pas quittée… Si je pouvais
ôter de ma poitrine et de mes épaules cette lourde pierre, si je pouvais
oublier mon passé. »)