samedi 21 mars 2020

Réflexion sur la scénographie de la Cerisaie: propositions des membres du groupe

Je suis déçue car beaucoup d'entre vous n'ont pas envoyé leur travail de la semaine dernière.
Je mets en ligne ce que j'ai reçu avec mes annotations pour que tout le monde voie ce qu'il faut faire ou pas.

Proposition de Marie-Morgane:


La scénographie que j’ai préférée est celle de Julie Brochen. J’ai choisi celle-ci car c’est celle qui correspond le plus à ma vision de la cerisaie.( décris ta vision.) En effet le décor est assez sobre bien qu’il y ait cette grande verrière et d’autres objets dedans.( Lesquels ?) De plus, toutes les actions se passent au même endroit, du coup, on peut nous- même se faire une idée de comment est la maison de Lioubov. ( Explique mieux : normalement les 4 actes ne se passent pas exactement au même endroit.)
C’est en voyant les photos de la scénographie que j’ai fait mon choix, je trouve que l’immense verrière représente bien la beauté de la cerisaie qui est décrite dans le livre.
La couleur blanche dominante est assez étonnante car d’habitude la couleur du deuil est celle du noir, mais du coup ce choix ramène de l’originalité. De plus le blanc laisse place à l’imagination puisque c’est neutre.
( En Asie, le blanc est la couleur du deuil. Je pense que le blanc renvoie aussi aux pétales des cerisiers. Françoise Morvan qui a traduit le texte écrit p193 de votre édition : (la pièce ) s’ouvre  «  un jour » où tout se laisse entrevoir à neuf : ainsi la bougie allumée dans la blancheur d’avant l’aube, et l’attente, la tension exprimée par cette blancheur d’un printemps encore froid ». Elle fait une comparaison entre Tchekhov et un peintre chinois qui « agence le vide » et lui donne « force et plénitude ».
Tchekhov écrit lui-même dans une lettre : «  Dans ma tête elle est toute prête ( parlant de la pièce). Elle s’appelle La Cerisaiee, en quatre actes, au premier acte, on voit des cerisiers en fleurs par la fenêtre, un jardin entièrement blanc. Et des dames en robes en blanche. »
Les personnages féminins semblent en harmonie avec le paysage. Ils évoquent aussi des sortes de fantômes blancs. Lioubov p 31 y voir marcher le fantôme de sa propre mère : «  Regardez, notre pauvre maman qui marche dans la cerisaie… en robe blanche ! ( elle rit de joie) c’est elle. »
 N’oubliez pas que lorsque Tchekhov écrit la pièce, il est entrain de mourir, il se sait malade. Dans une lettre au metteur en scène Stanislavski, il insiste aussi sur la blancheur qui est pour lui la clé de la pièce. ( Lire p194)
Toute la pièce pourrait être une sorte de variation sur le blanc : nuit blanche, paroles blanches liées à l’épuisement, papier peint de la chambre des enfants, gelée blanche, gants blancs de Firs pour servir le café, des personnages qui glissent vers leur fin
Lire p30-31 Gaev « La cerisaie est toute blanche… »
Lioubov : « O mon enfance, ma pureté ! c’est dans cette chambre d’enfants que je dormais, c’est de là que je regardais la cerisaie, le bonheur de s’éveiller avec moi tous les matins, et elle était exactement comme aujourd’hui, rien n’a changé. ( elle rit de joie ». Blanche, toute blanche ! O ma cerisaie ! Après l’automne humide et sombre, après les neiges de l’hiver, tu es jeune à nouveau, tu es pleine de bonheur, les anges du ciel ne t’ont pas quittée… Si je pouvais ôter de ma poitrine et de mes épaules cette lourde pierre, si je pouvais oublier mon passé. »)