dimanche 22 mars 2020

réflexion sur la scénographie de la Cerisaie: contribution d'Anaïs

Anaïs a fait un travail passionnant et très détaillé. Merci et bravo à elle!


Exercice sur le choix d’une scénographie :

La scénographie que j’ai préférée est celle de Julie Terrazzoni qui collabore avec la metteuse en scène Julie Brochen.
En effet, j’ai trouvé qu’elle se démarquait des autres, bien que j’aie retrouvé de nombreux points intéressants dans les autres scénographies, notamment celle de Jacques Gabel. Mon choix se partageait entre ses deux scénographes, mais finalement mon cœur a basculé vers la scénographie de Julie Terrazzoni. Effectivement j’ai été comme appelée par son travail, et j’ai notamment été attirée par le choix de la verrière. Cette dernière exprime une solidité mais aussi une fragilité, peut être la fragilité que ressent Lioubov lorsqu’elle doit quitter La Cerisaie. 

J’aime l’aspect d’avoir « différentes strates qui troublent la vue et qui, en la troublant, la révèlent », puisque comme le dit Julie Brochen « Parfois, ce qu'on croit voir, ce dont on doute, apparaît plus clairement que ce que l'on distingue vraiment. » Mais je me sens également inspirée par cette verrière car La Cerisaie n’est que visible en transparence, effectivement cette verrière nous laisse imaginer la présence de la Cerisaie, et ainsi chacun pourra l’interpréter comme il en a envie puisqu’il n’apparait pas une image fixe de celle-ci. Mais cette technique de plusieurs strates, d’opacité, me mène à interpréter cela comme un pansement qui pourrait traduire la maladie que connait Tchekhov lors de son écriture. J’apprécie alors le suspens que propose cette scénographie, et le fait qu’elle soit basée sur l’imagination, sur les métaphores. Et l’omniprésence du blanc, qui comme le dit Julie est synonyme de « couleur de deuil ou de fête, et la lumière des cerisiers en fleurs qui pénètre jusqu’au cœur de la salle ». Elle dévoile que « Les meubles aussi seront houssés de blanc, comme dans ces maisons de vacances où l’on recouvre tout de draps jusqu’à l’été suivant. Comme dans la chambre d’un être disparu où l’on ne touchera plus à rien, ou encore lorsqu’un départ s’annonce et que l’on emballe le mobilier ». Dans tous les cas, cela nous évoque une impression de temps suspendu, et ainsi cette couleur apporte une certaine irréalité, comme si nous étions dans un autre monde. J’affectionne également le fait que le plancher du décor rejoint le public, puisqu’alors du point de vue du spectateur on ne sait pas si nous sommes à l’intérieur ou à l’extérieur de la scène, ce qui nous plonge instantanément dans le spectacle. 

Je retiens également le choix des costumes, Julie Terrazzoni et Julie Brochen ont décidé de s’inspiré des années 40/50, tout en se détachant des costumes provenant de la Russie. J’affectionne le fait qu’elles ont apporté une touche de modernité à la pièce qui date de 1904.
   Puis le dernier point qui m’a inspirée est celui de la musique, comme le dit Julie Brochen dans chacune de ses pièces la musique est bien présente, ainsi j’aurais apprécié entendre quelles musiques ont été associés à La Cerisaie.
Pour finir, j’aurais adoré voir cette mise en scène puisque je pense qu’elle aurait pu nous faire découvrir un nouvel aspect de La Cerisaie que nous n’avions pas encore travaillé. Mais également car cette scénographie me fait rêver et elle a l’air grandiose.  ( Je n’ai malheureusement pas de captation à vous montrer de cette mise en scène.)

   Exercice sur notre propre mise en scène :

Acte I : c’est un acte important puisqu’on se trouve dans une chambre d’enfant, et la chambre d’Ania, c’est donc le reflet du passé, de l’enfance.
La scène est vide, je la vois également sombre et avec du brouillard, puisqu’il est dit que les volets sont fermés et qu’il fait froid, au début. Cependant il est dit que la scène est vide mais pourtant Lioubov par exemple s’assoit un moment donné. Il faut donc ajouter un canapé, ou un lit, le lieue st peut être changé et c’est le salon. Je pense qu’il faudrait mettre en place des fenêtres au fond de la scène, comme si les spectateurs voyaient l’intérieur de la maison, comme s’il était dedans. Pour moi la cerisaie doit être en fond de scène également derrière les fenêtres. Je pense que celle-ci ne devrait pas être représentée à l’aide d’une image fixe, mais qu’on ne laisse entrevoir seulement une partie, pour laisser la magie de l’imagination des spectateurs la figurer comme ils la souhaitent. Effectivement cette Cerisaie serait troublée par le brouillard, mais également puisque nous ne la verront seulement à travers la fenêtre et non directement.
Les personnages et accessoires :
-          Firs avec une canne, il porte une vielle livrée et chapeau haut de forme
-          Lioubov, Ania et Charlotta en tenue de voyage et avec un petit chien en laisse
-          Varia en manteau et foulard
-          Gaev, Pitchik, Lopakhine, Douniacha avec un balluchon et des parapluies
-           Serviteurs avec les bagages

Autres accessoires :
-          Montre de Douniacha
-          Un trousseau de clef
-          Cafetière
-          Boite de berlingots de Gaev
-          Lopakhine a une montre

Durant cet acte les personnages passent par plusieurs émotions, tout d’abord l’excitation des retrouvailles, la nostalgie de l’enfance, ainsi que l’émerveillement face à la Cerisaie mais également la tristesse et la colère lors de l’évocation de la vente.
 Dans cet acte, j’aimerais ajouter du blanc, pour définir la pureté de l’enfance, mais également pour représenter les fleurs de la Cerisaie. Nous pouvons en ajouter sur les vêtements ou bien sur le lit.
Nous voyons que la montre est présente à 3 reprises, il y a un certain intérêt au temps, et comme nous le savons Tchekhov était malade lors de l’écriture de la Cerisaie, c’est pourquoi je propose que dans chaque acte il y ait un rapport au temps. Cela pourrait représenter tout d’abord l’horloge de la vie, le temps qu’il nous reste à vivre mais également le temps qu’il reste avant la vente de la cerisaie. Nous pouvons par exemple comme dans l’acte I avoir des montres, ou bien mettre en place des horloges dans les autres actes. 




Acte III : Le salon séparé de la salle de baie en arche, salle de billard et chambre de Gaev a côte. Le lustre est allumé. Il y a de la musique. Tout le monde danse c’est la fête. Nous sommes dans un salon il faudrait un canapé, une table pour poser les boissons, un plaid pour les tours de magie de Charlotta. Je pense que le canapé pourrait être posé du côté droit de la scène pour les spectateurs, sur celui-ci se trouvera le plaid que prendra Charlotta, et la table serait à l’extrémité, en fait le même placement que nous avions fait à la CDC.  Nous pouvons ici mettre une horloge contre un mur pour le rapport au temps. Ensuite comme nous jouons dans la petite salle de la CDC et qu’il y a une petite porte en fond de scène celle-ci pourrait représenter la porte menant dans la salle de billard, et ainsi les autres sorties et entrées s’effectueront du côté cour ou jardin. Nous pouvons également rajouter une vue trouble sur la cerisaie en fond de scène du côté gauche ou droit.

Les personnages :
-          Pitchik et Charlotta
-          Trofimov et Lioubov
-          Ania et le receveur de postes
-          Varia et le chef de gare
-          Douniacha
-          Firs

Les accessoires :
-          Table ou il y a boire (thé…)
-          Canapé et plaid
-          Horloge
-          Jeu de cartes
-          Mouchoir
-          Télégramme

La scène se déroule dans la bonne humeur, il y a des activités, à ce sujet comme nous l’avons déjà travaillé en cours, nous pouvons rajouter des activités (jeu de fléchettes, karaoké…) pour mettre l’ambiance. Je pense qu’il serait préférable qu’il y ait réellement de la musique et non que nous fassions semblant, et justement lorsque Lopakhine entre pour annoncer la nouvelle, la musique se baissera petit à petit. En effet, cette fête se déroule dans la bonne humeur jusqu’à que Lopakhine annonce la vente de la Cerisaie.


Acte IV: C’est le même décor que l’acte I, mais il ne reste plus de tableaux, plus de rideaux, plus rien, mise à part quelque meubles dans un coin, il reste notamment un divan pour que Firs puisse s’asseoir. Les bagages sont au milieu. Lors de l’acte I la lumière est très faible au début et devient plus forte à la fin. Je pense que pour ce dernier acte il faut faire l’inverse une forte lumière, qui s’adoucit petit à petit jusqu’au dernier claquement de porte. Il est dit que la porte est à gauche. Les bagages sont au milieu, et Lioubov aussi et elle regarde tout autour de la pièce, avec nostalgie. On se retrouve également dans la chambre de Varia un moment donné. Comme plus aucun meuble n’est présent, ou très peu, je pense que nous pouvons pour la représentation du temps avoir des montres, ou bien nous pouvons également placer une horloge en fond de scène avec les autres meubles encore présent. Mais cette dernière ne sera plus accrochée au mur, elle sera par terre, un peu incliné, comme pour dire que c’est la fin. Mais la fin de quoi ? ce sera aux spectateurs de l’interpréter.

  Les personnages :
-          Lioubov
-          Gaev
-          Charlotta
-          Ania
-          Varia
-          Lopakhine
-          Pitchik
-          Trofimov
-          Firs

Les accessoires :
-          Des meubles en coin, notamment un divan
-          Une horloge, ou des montres
-          Des bagages, sac
-          Manteau et chapeau pour Lioubov

 Cette scène finale, comporte de nombreuses pauses qu’il faut respecter puisqu’elles sont là pour faire perdurer la durée dans la maison, comme si nous ne voulions pas quitter la Cerisaie. Il y’a beaucoup de tristesse dans cette scène.

Les costumes :
 Pour ces derniers, j’imaginais des costumes de l’époque. Effectivement je pense que cela pourrait être intéressant pour nous de sortir de notre zone de confort et de jouer avec des costumes que pour ma part je n’ai jamais exploré. Puis je pense que ça contrebalancera avec la modernité que nous apporterons par d’autres touches. Par exemple notre façon de jouer, mais pourquoi pas la musique également.