jeudi 18 février 2021

Premières: Aide mémoire pour la Chute des Comètes et des cosmonautes

 

Les personnages.

Duo :

PERE/LUI

FILLE/ELLE

Anonymat. Lien intergénérationnel. Idée d’une transformation des personnages même par-delà la mort

 

Parcours de la fille :

- Née à Moscou, arrive petite à Paris avec ses parents, grandit dans un immeuble de 5 étages.

- Assiste sans le comprendre à la chute de l’empire soviétique à la TV.

- Elle est allée à l’école française (tableau 1).

- Elle a pris des drogues dans sa jeunesse. (p.23).

- Elle a fait des études d’astrophysique. Trois ans avant le début de la pièce elle a fait des recherches pendant un an pour trouver un master ou un doctorat en sciences (p.56).

- Elle s’est fait avorter (p.65).

- Elle a vécu un coup de foudre mais l’histoire d’amour vient de se terminer et elle en souffre.

- Elle vit à Berlin.

- Elle a essayé d’arrêter de fumer (p. 27)

- Elle est allée à Moscou deux mois avant le début de la pièce et y a vu son grand-père. Elle doit y retourner pour un projet d’intervention dans un congrès d’astrophysique (p. 27).

- Son père souhaite la voir lors d’un voyage à Berlin. Elle lui demande de l’y emmener : elle veut revoir le Moscou de son enfance. Voyage = retour aux origines.

- 3 jours de voyage avec lui jusqu’à l’accident mortel à Moguilev.

 

Parcours du père :

- Russe, juif (p.40)

- Il a fait une thèse en biologie ou médecine (p.40) qu’il n’a jamais pu soutenir faute de subsides.

- Il fuit l’URSS du dégel (Gorbatchev) avec sa femme et sa petite fille.

- En quête de liberté et d’avenir professionnel, il se rend en France.

- Une fois arrivé à Paris, il s’est finalement heurté à un échec. Il a dû chercher de petits jobs (p.41).

- Il assiste au démantèlement de l’URSS en France, via la télévision. Il n’est plus réfugié politique.

- Il est retourné seul à Moscou.

- Depuis 20 ans il fait un trafic d’importation en Russie de vieilles voitures qu’il ramène de l’Ouest.

- Il souhaite revoir sa fille à Berlin.

- Il l’emmène avec lui dans le voyage de retour vers Moscou.

- 3 jours de voyage avec elle, accident mortel à la frontière de Moguilev.

Chaque personnage poursuit une quête : amoureuse et identitaire pour la fille, de retour sur le sens de sa vie et de son pays pour le père. Tous deux se rejoignent dans le questionnement de l’utopie et de la liberté.

 

La fable.

La pièce est construite autour d’un voyage d’Allemagne en Russie en passant par la Pologne et la Biélorussie, prétexte à un long dialogue qui resserre la relation distendue d’un père russe et de sa fille, astrophysicienne franco-russe vivant à Berlin.

Tous deux souhaitent se rendre à Moscou, pour des raisons différentes : le père fait un aller-retour Moscou-Berlin pour un trafic de voiture, la fille dit y aller pour des raisons de travail mais aussi pour retrouver une image heureuse ancrée en elle.

L’intrigue se déroule dans une Europe contemporaine, sur trois jours qui structurent la pièce en actes (hors prologue). Les scènes marquent les étapes de ce périple dont la majeure partie n’est pas montrée. Le voyage s’achève tragiquement et s’ouvre à une dimension onirique.

Enfermés dans l’espace exigu d’une voiture, le père et la fille entretiennent une relation passablement conflictuelle mais qui révèle une similitude profonde. Ils trouvent un espace de liberté personnelle dans leurs chambres d’hôtel respectives lors des étapes nocturnes.

Les deux personnages vivent dans des mondes très différents mais se retrouvent à tirer souvent les mêmes conclusions sur le monde. Tous deux sont désenchantés et déçus. 

 

Il s’agit d’un road-trip. L’action dramatique est minimale et réside dans les dialogues où le père va raconter son histoire en même temps que l’Histoire de l’URSS. Parallèlement au récit qui se construit s’opère un rapprochement progressif entres les deux personnages. Les pauses nocturnes dans les hôtels donnent lieu à des monologues où les deux personnages se livrent à une introspection, une réflexion ou des récits qui n’ont pas de fonction proprement diégétique mais creusent les thèmes en profondeur.

Ils meurent dans un accident de voiture à la frontière entre la Biélorussie et la Russie. À partir de là ils deviennent Lui et Elle et se fondent tous deux dans un espace interstellaire. Le road-trip se mue en space-trip (annoncé par chanson de Bowie en I, 8 « I took a trip on a Gemini Spaceship »

 

Le road-trip d’Ouest en Est. Du thème à la structure.

- Effet road-trip avec l’importance du lieu mouvant mais restreint de la voiture qui parcourt une multiplicité de paysages visibles au lointain, des noms de territoires, des villes, des capitales…

- Importance de la destination qui motive toute la trame dramaturgique (prologue = préparation au départ ; « vrai » départ : Berlin ; arrivée : Moscou)

- Scènes courtes, morceaux. Pas de logiques dramaturgiques « aristotélicienne » (au sens du bel animal, d’une pièce où tout s’enchaîne logiquement et tout concourt à la résolution du ou des conflit.s/nœud.s) : ellipses, trous de dialogues. Fonctionnement cinématographique par séquence.

- Importance de l’atmosphère, des musiques, comparables à une Bande Originale de film.

- Scansion du temps = jour de voyage ; nuit de repos (ou d’insomnie) dans des hôtels.

- Tous les monologues en solo sont situés dans le même espace-temps dramatique : des chambres d’hôtel de capitales d’Europe de l’Est (Moscou, Berlin, Varsovie, Minsk), la nuit, avec indication d’objets scéniques récurrents, signes du territoire de chacun des personnages. Ils gardent par là un lien avec la diégèse.

- La nuit est propice à une sensation de temporalité éclatée qui est celle de la divagation mentale et de l’insomnie, un entre-deux entre veille et sommeil, qui ouvre les vannes du contrôle et de la censure