mercredi 14 juillet 2021

Le Festival d'Avignon sur France Culture

 Omar Sy lit "Frère d'âme"de David Diop: Lecture d'Omar Sy (1H)

 Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne.*

 "Quand Florence d'Azémar m'a fait découvrir ce roman, j'ai ressenti un fort désir de porter ce texte à la scène.          
L'écriture puissante et poétique de David Diop nous permet d'entendre l'insoutenable.          
La beauté de la langue est un filtre nécessaire qui nous donne accès à des sentiments contradictoires   concernant l'absurdité de la guerre, la responsabilité, la fraternité, la vengeance, le pardon. Comment traduire cette intimité avec la guerre ? Comment créer ce rapport complexe entre l’humain et l’inhumain ? Quel défi pour un acteur ! Issam Krimi, compositeur à l'écriture sensible, accompagne ce travail d'un univers sonore où se déploie la dimension singulière du récit, plaçant la musique comme un personnage réunissant le conte africain, la guerre occidentale, la fraternité, la folie, toute cette humanité bouleversée."Omar Sy



vendredi 9 juillet 2021

la saison 2021-2021 de la Comédie de Colmar déployée dans l'Alsace

 Présentation de saison 2021-2022

De quoi rêver pour la rentrée prochaine. Le programme est varié, passionnant. Plus de 35 spectacles possibles!

Une belle photo également de Matthieu Crucciani et Emilie Capliez  ,les directeurs de notre maison théâtre. ( pensez-y pour votre carnet de bord!)

jeudi 8 juillet 2021

Félicitations à la promo 2021 des terminales

 Bravo à tous.tes pour votre bac.





Portez loin la flamme du théâtre et donnez des nouvelles.

Merci à Margaux Sabatier pour les photos du projet Molière dont voici quelques témoignages photographiques, pas forcément dans l'ordre d'ailleurs:























mardi 6 juillet 2021

Hamlet à l'impératif, proposition d'Olivier Py: feuilleton chaque jour du Festival


Premier épisode à voir sur le mur facebook du Festival.: To be or not to be

Présentation

« Qui est là ? » Dès sa première réplique, Hamlet interpelle le public et l'emporte dans une histoire où le devoir croise la conscience de soi avec le célèbre « To be or not to be ». En compagnie d'amateurs, d'élèves de l'École régionale d'acteurs de Cannes-Marseille et de comédiens professionnels, Olivier Py investit le jardin de la bibliothèque Ceccano pour questionner le théâtre grâce au plus connu des drames shakespeariens. Avec une traduction inédite, un texte original et quelques-unes de ses Mille et une définitions du théâtre, il nous convie à penser le to act. Jouer ? Agir ? À raison de dix épisodes prenant appui tout à tour sur une scène clef, une tirade ou un personnage, et de cinq représentations de Hamlet, le feuilleton fait résonner, dans le mitan de chaque journée festivalière, une question centrale : « Que peut le théâtre ? » Alors oui, spectateurs comme comédiens, êtes-vous là ?

Distribution

Avec Moustafa Benaïbout, Damien Bigourdan, Céline Chéenne, Julien Jolly, Redwane Joseph, Bertrand de Roffignac, Youssef Zendji, des citoyens amateurs de théâtre et des élèves de l'École régionale d'acteurs de Cannes et de Marseille

Texte original, traduction et mise en scène Olivier Py
Composition, percussions Julien Jolly

2ème épisode: Qui est là?

Emission sur la création du feuilleton sur France Inter 

"7me épisode: Le temps est anachroniquee

lundi 5 juillet 2021

Se cultiver avec les émissions de Binge audio project: Le coeur sur la main et Blanc comme neige

 Je ne sais si vous connaissez ces émissions de radio absolument passionnantes. Ma fille, Clémence , me les a fait découvrir et je suis sûre qu'elles vont être inspirantes pour vous.

Le Coeur sur la main : Comment concevoir l'amour aujourd'hui?

 Depuis notre plus jeune âge, nous sommes biberonné·es aux histoires d’amour racontées dans les romans, les chansons, les films ou encore les séries. Tous ces récits construisent des mythes amoureux, et entretiennent une confusion entre amour et violence. En quoi les mythes de l’amour romantique modèlent notre éducation sentimentale ? Comment le fantasme, l’imaginaire de l’amour peut servir de prétexte à la domination ?

Blanc comme neige: Être Blanc, Blanche, en France, c’est d’abord pouvoir ne pas le savoir. Alors comment devient-on Blanc, dans une société où la blanchité est une norme invisible ? Et quels effets ça a, la blanchité ? Avec des chercheuses et chercheurs, on verra que la blanchité, ce n’est pas qu’une question de couleur de peau mais une histoire de pouvoir, et qu’on peut être plus ou moins blanc.

dimanche 4 juillet 2021

Le Festival d'Avignon comme si vous y étiez

 Consultez régulièrement le magazine la Terrasse en ligne: par exemple sur la Cerisaie de Tchekhov mise en scène Tiago Rodigues


 

Elle sera retransmise le vendredi 9 juillet  sur TV5 en direct de la Cour d'honneur du Palais des Papes puis disponible sur culturebox. 


 

Entretien avec le metteur en scène

 Article publié sur facebook par le traducteur André Markowicz qui a vu la générale hier:

 

La Cerisaie,
Notes à 3 heures du matin, juste après l’avant-première du spectacle de Tiago Rodrigues.
Ce que nous avons vu, cette nuit, dans la Cour d’Honneur nous laisse bouleversés, transportés, comme saisis. Des Cerisaies, nous en avons vu, je ne sais pas, une bonne vingtaine, et chaque fois il y avait quelque chose, mais, disons ça, jusqu’à présent, nous en gardions deux, — la première, parce que c’était, pour nous, la première, celle de Stéphane Braunschweig, en 1992, et celle d'Alain Françon, à la Colline, et dans laquelle Jean-Paul Roussillon, jouant Firs, jouait, au sens strict du terme, sa propre mort. Alain Françon avait fait un spectacle classique, au sens où il avait travaillé exactement selon le texte de Tchekhov et l'impression que nous avions était de voir, en vrai, et en français, ce que nous, les traducteurs, avions senti de ce qu’il voulait, de ce qu’il imaginait. Nous gardons ce spectacle comme une espèce de perfection, je le dis, comme quelque chose qui, dans la vie d’un traducteur, n'arrive pas deux fois — une concomitance absolue entre ce que nous, en élaborant notre texte, nous sentions et ce qui se déroulait sur scène.
 
Le spectacle de Tiago Rodrigues n’a rien à voir avec ça. C’est, à partir d’une lecture scrupuleuse (au sens de détaillé, une lecture particule par particule) la réalisation d’une interprétation, d’une image née de l’étude, et de l’amour, de la pièce. Ce qui est bouleversant, ce que nous avons vu, Françoise et moi, pour la première fois, c’est ça : c’est la mise en scène de l’absence, fondamentale pour Tchekhov. 
 
La Cerisaie, elle n'est pas là, et c'est précisément pour ça qu'elle bouleverse. La représentation, à chaque instant, à chaque réplique, pour chaque personne d’une existence qui ne peut se traduire que par son défaut, par une espèce d'absence métaphysique. Absence du lieu, absence des êtres, aux autres et à soi-même. Non pas qu’ils ne sentent rien, qu’ils soient, le moins du monde, désincarnés. C’est tout sauf ça. Non, juste, ils sont là, comme à côté de leur vie, — et c’est là, avec quelle acuité, que nous comprenons ce que cela à a dû être pour Tchekhov quand Stanislavski lui a demandé de changer l'acte II, — de le terminer par une conversation romantique et élevée sur l'avenir entre les deux jeunes que sont Trofimov (mais est-il jeune ?...) et Ania, et non pas par une conversation lunaire par deux êtres absents, Charlotta et Firs, conversation que, je dois le dire, j’ai reconstituée mot à mot à partir des variantes de l'édition des Œuvres complètes, — deux êtres qu’on pourrait croire contradictoires : Charlotta, qui n’est de nulle part, et Firs, qui est d’ici, de là, tellement de là qu’il y mourra, oublié, mais qui n’est de nulle part, lui non plus, parce que le lieu lui-même n'existe plus, même alors qu’il existe encore physiquement.
 
Je voudrais citer tous les acteurs, — Isabelle Huppert, Isabel Abreu, Tom Adjibi, Nadim Ahmed, Suzanne Aubert, Marcel Bozonnet, Océane Cairaty, Alex Descas, Adama Diop, David Geselson, Grégoire Monsaingeon, Alison Valence, et les deux musiciens, Manuela Azevedo, Hélder Gonçalves. Tous, ils déclinent cette absence rayonnante, et tous ils sont, vraiment, extraordinaires. (Adama Diop en Lopakhine, quelle force !... Et David Gegelson en Trofimov, et Isabel Abreu en Charlotta...et Marcel Bozonnet, en Firs...)
Isabelle Huppert joue une Lioubov qui est la Cerisaie en elle-même, — une Cerisaie absente à elle-même, comme si elle vivait dans son rêve, comme si elle n’était, tout simplement, pas là. Plus là, peut-être. Plus dans sa vie — plus là, oui, mais toujours tellement vivante, tellement fragile, tellement enfantine. Cette qualité d’absence, c’est la première fois que nous la ressentons aussi fort. Jusqu’à présent, nous avions vu de grandes actrices (réellement, des actrices magnifiques) jouer un grand rôle, — Lioubov dans la Cerisaie. Là, ce que nous découvrons, c’est une grande actrice qui joue le rôle de quelqu’un qui occupe tout l'espace sans être nulle part, quelqu’un qui est blessé par tout mais qui a une qualité d'indifférence unique, bouleversante de douleur et, comment dire, non pas de vide, mais comme de blanc. Isabelle Huppert, à chaque geste, joue son rêve, joue toutes ses ombres, et toute la mise en scène est là, pour les montrer, ces rêves, et les interventions, étranges pour nous (en tout cas au début) de la musique, des chansons, sont là pour nous faire pénétrer dans cette absence, dans cette maison vibrante de vie et de silence, vibrante d’une mort tellement constante qu’elle n’est, elle non, comme pas là, — dans l'immense déréliction de ce qui a été.

 

Actualités du Festival sur le site Théâtre Contemporain Les artistes invités au Festival présentent leur oeuvre dans une courte video.

Suivez tout particulièrement les spectacles qui seront visibles la saison prochaine à la CDC: 

Penthésilée.s de Laétitia Guedon

Entretien avec Laetitia Guedon

Hamlet à l'impératif d'Olivier Py 


Pinocchio(live) d'Alice Laloy auquel participent certains élèves du cycle 3 de Colmar