Rodrigue brûle de l'ardeur des conquistadors. désir de puissance, certes mais aussi vocation chrétienne car l'ivresse cosmique typiquement claudélienne de Rodrigue ne peut se détacher du rêve de l'unité catholique: c'est pour l'offrir à Dieu que Rodrigue s'élance au-delà des mers à la poursuite de l'univers. dans cette âme qui ne saurait se satisfaire que de l'Absolu, la rencontre de l'amour humain doit déchainer un trouble, un tumulte de tout l'être d'autant plus que cet amour est impossible: Prouhèze est mariée. Au début cependant Rodrigue ne veut pas connaître d'obstacles à l'apaisement de son désir: désobéissant à son roi comme aux devoirs chrétiens, impétueux, déchiré et déchirant ce qu'il aime il exige "à l fois d'un seul coup l'assouvissement du corps et celui de l'âme". La passion excite sa volonté de puissance: c'est pour Prouhèze désormais qu'il veut conquérir la terre, mais Prouhèze lui échappera invinciblement jusqu'au moment où le héros aura compris qu'il lui faut pour la mériter d'abord transfigurer son amour. la voie de l'union est aussi celle du renoncement terrestre. L'amour humain, inassouvi, est une sorte de pédagogie de l'amour divin.Peu à peu et grâce à Prouhèze Rodrigue trouvera le sens véritable de sa mission. Il abandonne alors l'espoir de jamais posséder Prouhèze en cette vie et c'est précisément à l'instant de son sacrifice définitif qu'il est uni à elle pour toujours comme à l'étoile qui ne cessera plus de guider son âme.
Comme vous voyez, c'est très synthétique!