Synthèse du projet Molière :
Il est un peu difficile de faire un bilan de projet alors que celui n’est pas encore fini. La représentation du 23 mai viendra véritablement clôturer cette aventure moliéresque. Enfin, je pense avoir suffisamment de choses à dire à ce niveau du projet.
Chaque intervenant a sa façon bien à lui de travailler avec nous, leurs différences nous apportent de nouvelles façons d’aborder le théâtre et nous ouvrent donc de nouveaux horizons artistiques. Le projet Molière a été assez surprenant pour moi. Le parti pris étant la danse, le projet Molière a été comme une sorte de continuation, d’aboutissement de ce que nous avions initié avec Serge du point de vue du corps. J’ai vite adhéré à ce parti pris. Tout d’abord, parce que je ne posais pas trop de question, j’essayais simplement d’appliquer les consignes de Sandrine et de les réaliser le mieux possible (inventer une chorégraphie en miroir, corps et texte à la même hauteur). Ensuite, parce qu’au moins en dansant mon corps sait ce qu’il doit faire. Souvent, nous ne savons pas trop quoi faire de notre corps lorsque nous jouons, ce qui est assez absurde, notre corps étant aussi important dans l’interprétation que de dire le texte. Enfin, ce parti pris, tout à fait original, m’a libérée, je le reconnais, d’une certaine timidité corporelle que je pouvais avoir parfois. Maintenant, j’ose corporellement, et je prends réellement plaisir à jouer en dansant. De plus, ce que j’ai apprécié avec Sandrine, c’est qu’elle nous laisse assez libres. Bien sûr il y a le parti pris de base, mais elle nous laisse faire à notre manière, je peux, par exemple, moduler, adapter ma chorégraphie aux besoins du moment de la scène. Il faut fixer des moments de ruptures, des points de repères dans le dessin de notre scène, mais à part cela, elle nous laisse faire comment on le sent. On a déjà l’impression d’être moins dans une relation de professeur/élève, nous sommes plus actifs, on n’est moins guidé et par conséquent, nous sommes plus créatifs.
Le rôle que j’interprète dans ce projet m’a été donné dans le but de me faire changer de registre, évidemment passer de Prouhèze à Dorine c’est un grand changement ! Mais, je suis contente de jouer Dorine, c’est une sorte de défi pour moi. Ce rôle me permet de me lâcher réellement, d’explorer le comique de la scène, d’explorer un personnage bien différent, et de donner ensuite ma propre interprétation. Il fallait que je trouve ma Dorine, qui ne peut être celle de Annie Mercier, qui se rapproche plus d’une nourrice/mère, alors que je qualifierais ma Dorine plutôt comme une amie/confidente, un peu comme une grande sœur. Le duo que nous formons avec Basile fonctionne bien, je trouve, nous arrivons à nous adapter à l’un à l’autre. Nous avons des repères dans la scène, mais souvent, lorsque nous jouons la scène elle sort toujours différemment, si une idée nous vient sur le coup, l’autre s’y adapte. On a confiance dans ce que nous allons faire, car nous savons que l’autre va s’adapter et ne sera pas pris de court. L’action/réaction fonctionne bien dans notre scène. On se devine.
L’évolution du groupe a été assez frappante. Au début, il y avait des réticences par rapport au parti pris. Mais, finalement, tout le monde s’est pris au jeu et c’est un vrai plaisir d’assister aux scènes des autres, qui en plus d’être drôles, sont très belles. J’ai vu chez d’autres ce que j’ai ressenti chez moi lors de ce projet, c’est-à-dire une vraie ‘libération’ corporelle, ce qui est très beau. Certains membres du groupe, se sont, je trouve, révélés dans le jeu lors de ce dernier projet. J’ai découvert de nouveaux comédiens, ce qui m’a impressionné, car je pensais connaitre déjà bien leur jeu.
Enfin, c’est un projet qui m’a vraiment fait progresser dans mon travail en tant que comédienne amateure. Je pense que j’en ressors vraiment changée, je n’aborderais plus de la même façon ni les textes ni le jeu.
Je suis vraiment impatiente de jouer le 23 mai, car nous serons en immersion pendant une journée entière à la CDC et que nous aurons la grande salle pour jouer !
Voilà, ici, se termine mon carnet de création, c’est avec un pincement au cœur que j’écris la dernière ligne de ce carnet qui marque la fin prochaine de cette année théâtrale de terminale.