jeudi 19 janvier 2023

résumé détaillé de la 2ème journée

 

DEUXIEME JOURNEE
Scène Personnages Lieu Résumé


Scène I Don Gil, le maître drapier et des cavaliers. Ils sont à Cadix,
ville espagnole, dans la boutique d’un tailleur-drapier, débordant
d’étoffes. On voit la vie dans cette boutique : atelier de brodeuses,
cavaliers qui passent des commandes. Des cavaliers discutent et
s’enflamment à l’idée de partir avec Rodrigue pour représenter
l’Espagne dans le Nouveau Monde (Rappel = les Indes = l’Amérique,
nouvellement découverte par les Espagnols et donc province
espagnole).


Scène II L’Irrépressible, Dona Prouhèze et Dona Honoria, mère de
Rodrigue. Il y a un déménagement à vue des accessoires de la scène
précédente : on arrive dans la « Sierra Quelquechose » au milieu des
forêts de Catalogne. Clair de lune. On voit le château de Rodrigue.
L’Irrépressible est un personnage comique, une sorte de clown de
cirque (cf. didascalie), qui fait le point sur l’action, dit ce qu’il est arrivé
aux personnages et rappelle que l’on est au théâtre : il annonce dans
quel lieu on se rend pour la scène, il donne des ordres aux machinistes,
rappelle au public comment ça se passe au théâtre (cf. le temps
accordéon p.129), il fait entrer les personnages sur la scène...
Rodrigue, mal en point suite à sa blessure (bataille scène XIX première
journée), est soigné par sa mère. Dona Prouhèze, qui s’est échappée
de l’auberge, est arrivée il y a quelques jours environ. Elle n’a pas
réussi à voir son amant : ils sont séparés par les épais murs du château.
Dona Honoria a vu que Dona Prouhèze était là.


Scène III Dona Honoria et Don Pélage. Ils sont dans une salle du
château. Midi, une journée d’automne. Pélage vient chercher
Prouhèze : il rappelle qu’elle est liée à lui par le sacrement du mariage
qui est un engagement devant Dieu. Il explique pourquoi il l’a épousée
malgré leur différence d’âge. Il a voulu la sauver en quelque sorte, lui
donner la paix de la Sainte Vierge et de Dieu. Dona Honoria explique

pourquoi il a eu tort : il ne peut pas décider à la place de Prouhèze et
il l’a emprisonnée. Il demande à être conduit à la chambre de sa
femme.


Scène IV Don Pélage et Dona Prouhèze dans une autre pièce du
château. Elle travaille à sa tapisserie et tourne le dos à Pélage. Il lui
rappelle le serment du mariage. Elle le sait et s’est interdit la chambre
du blessé. Il lui annonce sa mission : elle prendra seule le
commandement de Mogador sur la côte africaine car Don Camille
n’est pas assez un honnête serviteur de l’Espagne (il sera d’ailleurs
sous son commandement à elle) tandis que lui doit rester au Nord de
l’Afrique. Elle n’est pas ravie, mais il lui en donne l’ordre.


Scène V Le vice-roi de Naples, des seigneurs, l’archéologue et le
chapelain. Ils sont en Italie, à Rome, assis sur une route où il y a des
vestiges avec leurs chevaux et bagages; on voit la construction de la
basilique Saint-Pierre. Le soir, lumière dorée. Le vice-roi et ses
compagnons parlent de la mission de l’église catholique, de l’art
baroque et du peintre Rubens.


Scène VI Saint-Jacques occupe la scène en hauteur : c’est une figure
gigantesque et parsemée de feux de Saint-Jacques. La constellation de
St-Jacques, appelée Orion, illumine la nuit. Dans son monologue, il
raconte qu’il est entre les deux mondes, qu’il a tiré le bateau de
Christophe Colomb avec un fil de lumière. Il observera de là-haut le
bateau de Prouhèze qui va aller vers l’Afrique et celui de Rodrigue qui
va vers l’Amérique. « Un homme, une femme, tous deux me regardent
et pleurent. » Il sera à leur côté pour l’hiver, dit-il.


Scène VII Le roi et Don Pélage dans une salle du palais de l’Escurial en
Espagne. Le roi décide de faire se revoir Rodrigue et Prouhèze pour les
mettre à l’épreuve : Rodrigue ira à Mogador porter une lettre à
Prouhèze où il est écrit qu’elle doit décider de rester en Afrique ou
non. Il a besoin de savoir ce que Rodrigue à dans les tripes, de

connaître sa résistance (n’oublions pas que c’est Rodrigue qui doit
représenter le roi d’Espagne en Amérique).


Scène VIII Don Rodrigue et le capitaine qui sont en pleine mer pas très
loin de Mogador sur un bateau dont un mât est coupé. C’est la nuit.
Rodrigue expose au capitaine que c’est le nom de Don Camille qui l’a
ramené de son coma car il a su que Prouhèze est à Mogador avec lui.
Rodrigue espère la ramener sur son bateau et dit vouloir son corps
avant de la laisser : il est fou de rage parce qu’il est malheureux. Il sait
qu’elle l’aime et le fuit. Le capitaine lui dit qu’elle aurait pu le rejoindre
car leurs bateaux se sont croisés : « C’était elle ! Oui, je lui ai vu lever
le bras. Je la regardais et elle me regardait. » C’est là que leur bateau
a reçu un boulet qui a coupé le mât. Le capitaine évoque une épave
qu’il a repêchée : c’est l’épave du début de la pièce (Journée I, scène
I). Le bateau s’appelait le Santiago. Rodrigue reconnaît le nom du
bateau sur lequel se trouvait son ami le Père Jésuite qui naviguait vers
le Brésil.


Scène IX Don Camille et Dona Prouhèze dans la forteresse de
Mogador. Il veut lui montrer ses installations, mais elle a déjà tout vu
en en donnant l’ordre au lieutenant. Elle montre que c’est elle qui a le
pouvoir sur ordre du roi ; Camille prétend qu’il a encore le pouvoir,
mais non et souhaite partir. « J’ai besoin de vous pour l’instant. Et cela
m’amuse de faire de vous ce que je veux », lui dit-elle. Ils regardent le
bateau de Rodrigue au loin.


Scène X Le vice-roi de Naples et Dona Musique. Forêt vierge en Sicile
avec grotte, verdure et ruisseau. Clair de lune et, au loin, la mer.
« Comme ces indications sont impossibles à réaliser, elles seront
avantageusement remplacées par Dona Musique qui en donnera
connaissance au public. » Le bateau sur lequel était Dona Musique a
coulé et elle a réussi à gagner la berge tandis que les autres se sont
noyés. Elle a rencontré le vice-roi de Naples qui existe en fait. Il parle
de ses obligations et Musique lui demande ce qu’il entend : il évoque
une faible musique qui est comme divine. Il écoutait déjà Musique

sans savoir que c’était elle. Ils ont la révélation que leur amour existait
sans doute avant qu’ils se rencontrent.


Scène XI Don Camille et Don Rodrigue dans la forteresse de Mogador
dans une salle étroite et voûtée. Rideaux noirs au lointain. Ferrailles
rouillées dans un coin. Rodrigue est de dos à Camille. Il vient joindre
son ombre à la sienne. Il vient donner la réponse de Prouhèze à
Rodrigue : « Je reste. Partez. » La lettre lui demandait de partir avec
Rodrigue pour qu’elle rejoigne son époux, Don Pélage. Camille lui dit
qu’il aurait dû la prendre plutôt que de rester dans cet interdit qu’il
s’est imposé de l’aimer concrètement. Rodrigue redit son amour infini
pour elle. Mais il y a toujours cet interdit sacré de consommer leur
amour : « Le bien qui désire mon âme est mêlé à ce corps interdit ? »
Camille ne comprend pas du tout cette attitude, lui ne se pose pas ce
genre de question vis-à-vis des femmes. Rodrigue est désespéré de
voir qu’elle reste avec Camille et il sait que Prouhèze et lui auront une
relation : « Elle ne vivra pas longtemps impunément toute seule sur le
bord de votre désir. »


Scène XII Don Gusman, Ruis Peraldo, Ozorjo, Remedios, porteurs
indiens. Ces bandeirantes sont dans une clairière de forêt vierge en
Amérique. Ils évoquent leurs espoirs (trouver des émeraudes) et leurs
craintes sur leur vie dans ce Nouveau Monde.


Scène XIII L’Ombre Double d’un homme avec une femme, debout,
projetée sur un écran au lointain. Monologue : métaphore de la brève
rencontre de Rodrigue et Prouhèze. Elle se plaint d’être séparée : « Et
pourquoi m’ayant créée, m’ont-ils ainsi séparée, moi qui ne suis
qu’un ? »


Scène XIV La lune fait un long monologue. L’ombre double a laissé la
place à l’ombre d’une palme. La lune évoque la dimension mystique et
sacré de l’amour entre Rodrigue et Prouhèze qui leur fait éprouver
leurs limites et transcender l’amour terrestre. Elle fait entendre ce que
se dit Prouhèze : « Jamais je ne pourrai plus cesser d’être sans lui et

jamais elle ne pourra plus cesser d’être sans moi. Il y a quelqu’un pour
toujours de la part de Dieu qui lui interdit la présence de mon corps.
Parce qu’il l’aurait trop aimé. Ah ! je veux lui donner beaucoup plus ! »
C’est un lien d’âme. « Si je ne puis être son paradis, du moins je puis
être sa croix ! Pour que son âme avec son corps y soit écartelée, je vaux
bien ces deux morceaux de bois qui se traversent. Puisque je ne puis
lui donner le ciel, du moins je puis l’arracher à la terre. Moi seule puis
lui fournir une insuffisance à la mesure de son désir ! » A la fin, elle fait
entendre Rodrigue : « C’est toi (Prouhèze) qui m’ouvres le paradis et
c’est toi qui m’empêches d’y rester. » Prouhèze lui a fait goûter le
paradis par cet amour, mais il ne peut y rester. « C’est en cette
blessure que je te retrouve ! C’est par elle que je me nourris de toi ! »
Le manque douloureux et intense qu’il éprouve la rend omniprésente
dans sa vie

(Merci aux collègues du Nord )