mercredi 15 novembre 2023

Exercices pratiqués par la troupe d'Ostermeier


-La façon de travailler d’Ostermeier: A retenir

- la méthode Meisner : répétition d’états au présent face à face : s’observer puis l’un dit « Tu souris », réaction par oui ou non «  oui je souris », expérimenter plusieurs fois, sentir dans quel état émotionnel ça met, combien il est difficile d’être au présent. Puis on change de phrases : Tu es stressé, non je ne le suis pas. Tu penses à autre chose…Tu as peur etc ( Commentez les effets produits et les buts de cette recherche.)

 -le portait de famille : au début des répétitions : choisir un rôle et entrer un par un sur le plateau en commençant par Richard III, tous les autres personnages doivent se positionner sur le plan spatial et sur le plan gestuel en fonction de ses rapports avec le personnage principal : distance physique avec l’autre ou à l’inverse proximité droit d’entrer en contact avec le corps de l’autre ; chaises tables pour qu’il y ait plusieurs niveaux d’espace. Poser des questions pour que l’acteur clarifie ce qu’il fait. Prendre une photo éventuellement.

 -Storytelling : proposer une situation de jeu correspondant à un moment de la pièce : réconciliation après une grosse querelle consistant à faire reconnaître à quelqu’un qu’il a mal agi et à obtenir de lui quelque chose qui est contraire à son  intérêt 

récit De Milla sur la dispute avec son père et sa grand-mère à propos d'un concert où elle veut se rendre très tôt

( // scène 3 de l’acte 1 Lady Ann et Richard)


Un élève se porte volontaire pour raconte sa propre histoire qui doit être vraie. Il annonce le nombre d’acteurs dont il a besoin et ceux-ci doivent se préparer pendant deux à trois minutes. Le story teller ne doit pas jouer lui-même dans l’improvisation.

Commenter en cherchant des liens avec la pièce, quand la scène concernée est découverte, les acteurs concernées rejouent la scène du story telling. Puis rejouent le texte de Richard III en gardant trace de l’improvisation.

Récit du story teller ni trop intime ni trop voyeur, pas thérapie de groupe, mais exercices inspirés de la méthode de Stanislavski :  «  souvenir émotionnel », "emotion memory" dans le quel le story teller est à la fois impliqué émotionnellement car il s’agit de son histoire mais placé à distance de celle-ci car elle est représentée devant ses yeux par d’autres.

Cf  aussi passage chez Brecht du théâtre dramatique au théâtre épique: ex de l’exercice de « la scène de rue » : «  le témoin oculaire d’un accident montre, gestes à l’appui, à des gens attroupés comment les choses se sont passés. Ces gens peuvent n’avoir vu ou simplement n’être pas de l’avis du témoin, voir les choses « autrement » ; l’essentiel est que le démonstrateur montre le comportement du conducteur, ou de la victime, ou de l’un ou l’autre, de manière telle que l’assistance puisse se faire une opinion sur l’accident ( Brecht Ecrits sur le théâtre)

Exercices qui servent à aller chercher une expression des émotions qui est à distance des clichés véhiculés habituellement par ce genre de situation théâtrale.