Rappel : apporter votre recherche en cours demain, par groupe vous essaierez de créer une fausse interview de chacun des artistes dans laquelle ils exprimeront leur partis-pris sur Richard III.
Documents utiles si vous ne les avez pas trouvés
Thomas Jolly parlant de son interprétation de Richard III: jouer et mettre en scène Richard III
Interview de Thomas Jolly sur france info
Lars Eidinger parlant de son rôle
Sur les intentions de Thomas Ostermier
Richard III un monstre en société
Humain, trop humain »
Il peut paraître étonnant de choisir comme entrée en matière de l’analyse de la mise en scène de Thomas Ostermeier cette traduction d’un titre de Nietzsche, surtout appliquée à ce « monstre » que doit être Richard III. Néanmoins, Thomas Ostermeier aime les contre-pieds, et pas seulement pour le « jeu » (au sens de l’écart entre deux pièces d’une machine, mais aussi au sens de jeu d’acteur) que cela produit, mais parce que cela donne une nouvelle chance au sujet abordé. Et cette nouvelle chance est celle de la compréhension du comportement humain derrière chaque personnage fictionnel. Le célèbre metteur en scène allemand cite souvent Georg Büchner : « Qu’est-ce qui en nous fornique, ment, vole et tue ? » (Büchner, La Mort de Danton, 1835), pour illustrer son interrogation sans cesse renouvelée sur l’être humain. On pourrait aussi citer un extrait de Backstage, son livre d’entretien : « Il y a très peu de metteurs en scène qui s’intéressent à ce qu’est l’homme. » (Ostermeier et Gerhard Jörder, Backstage, L’Arche éditeur, 2015, p. 95). Le cadre est donc posé : ce sera l’humanité de Richard que le spectateur observera, rejoindra, dont il se distinguera parfois – heureusement ! – et qui sous-tendra tout le geste de cette mise en scène. Et Ostermeier se reconnaissant comme politisé et étant en permanence traversé par des interrogations politiques, son Richard III pose aussi une question d’une actualité brûlante : comment la société rend-elle possible l’émergence d’un tel monstre ? Qui est le monstre, au fond ?