Un blog pour les élèves des options théâtre du Lycée Camille Sée à Colmar
lundi 30 mai 2016
Présentation de travaux des premières et terminales de spécialité
Rappel, les jeudi et vendredi 2 et3 juin à 20h vous pouvez venir voir le travail des élèves de spécialité théâtre du lycée Camille See.
Les premières vous montreront leur exploration d'Ubu Roi de Jarry, projet mené par Bruno Journée.
Les terminales vous montreront leurs recherches sur la matière des Bacchantes et sur le personnage de Figaro.
Venez tous les encourager et les admire avec vos amis et parents.. C'est gratuit mais il faut réserver au 0389243178
Les premières vous montreront leur exploration d'Ubu Roi de Jarry, projet mené par Bruno Journée.
Les terminales vous montreront leurs recherches sur la matière des Bacchantes et sur le personnage de Figaro.
Venez tous les encourager et les admire avec vos amis et parents.. C'est gratuit mais il faut réserver au 0389243178
Présentation de travaux des secondes 2 ème projet: Théâtre Forum
Les secondes vous présenteront le mercredi 1 juin à 18h à l'auditorium du lycée Camille See leur deuxième projet annuel qui est une expérience de Théâtre Forum conduite par la comédienne Nancy Guyon.
Que les élèves de première et terminales option facultative viennent les encourager, les première et terminales de spécialité étant occupés à leur générale.Faites passer le message dans les classes.
Que les élèves de première et terminales option facultative viennent les encourager, les première et terminales de spécialité étant occupés à leur générale.Faites passer le message dans les classes.
lundi 23 mai 2016
Révisez le Bac d'Histoire sur France culture
Une autre façon de réviser, écouter la radio:Bac d'Histoire 20 sujets corrigés.
Bovary de Tiego Rodrigues en pièce radiophonique
J'ai beaucoup aimé cette proposition vue au théâtre de la Bastille. Vous pouvez entendre la version radiophonique sur le site de France Culture:
Bovary De Tiego Rodriguez
Bovary De Tiego Rodriguez
vendredi 20 mai 2016
Figaro, féministe? ( Notes)
Figaro féministe ?
Approche possible du Mariage qui repose sur le pbl du
couple : celui que forment Suzanne et Figaro, celui du Comte et de la
Comtesse, celui de Marceline et Bartolo et enfin celui de Fanchette et
Chérubin. Comédie traditionnelle fondée sur le désir de mariage de deux jeunes
gens qui sont contrariés dans leur projet. Cf Barbier.
Représentation de 4 couples : mettre en scène quatre
moments particuliers et significatifs de
la vie d’un couple :
Eveil des désirs, volonté réciproque et résolue de s’engager,
usure du temps et union tardive née de la raison sociale.
Se poser la question du statut social de la femme :
dans l’Ancien Régime la femme ne tire son identité sociale que du rattachement
à une famille, celle de son père ou de son mari ; c’est sur la Comtesse
que Beaumarchais concentre les regards : personnage accusé d’indécence à
cause de sa conduite avec Chérubin mais que Beaumarchais défend dans la préface ;:
« la plus vertueuse des femmes » « un modèle de vertu », l’exemple
de son sexe, et l’amour du nôtre » Suzanne en parle : « épouses
délaissées » et Marceline dira « elle languit » elle même
constate qu’il ne l’aime plus du tout, « je l’ai lassé de mes tendresses
et fatigué de mon amour » : statut d’épouse délaissée mais désirable
preuve en est l’émoi de Chérubin : Ah Suzon qu’elle est noble et belle ! »
mais aussi réaction sensuelle du Comte « Mais quelle peau fine et douce ».
Question du désir et
de son extinction, usure cf comte : « Nos femmes croient tout
accomplir en nous aimant : cela dit une fois, elles nous aiment, et sont
si complaisantes et si constamment obligeantes, et toujours, et sans relâche,
qu’on est tout surpris un beau soir, de trouver la satiété où l’on recherchait
le bonheur. »
Violence du mari en proie à une crise de jalousie tout en
courtisant Suzanne voire Fanchette : « libertin par ennui, jaloux par vanité
cf la comtesse « les hommes sont bien coupables » conduite du comte
dénoncée mais toujours pardonnée, comportement associé à son statut cf pardon 3
fois accordé par la Comtesse ,« mœurs de ce temps là », loi de
nature relevant de la physiologie
Différent dans la mère coupable au titre éloquent pardon
final fleurant bon la sagesse des nations : « il vient un âge où les
honnêtes gens se pardonnent leurs torts, leurs anciennes faiblesses, font
succéder un doux attachement aux passions orageuses qui les avaient trop
désunis. »
Si l’adultère est considéré avec une semi-indulgence, en
revanche le cas des enfants illégitimes soulève l‘indignation de Marceline sc
16 de l’acte III improbable reconnaissance, plaidoyer de Marceline pas vraiment
utile à l’action : accusation des hommes qui flétrissent des jeunes filles
et leur laissent le devoir de supporter cette honte aux yeux de la société. Diatribe
assez vive. Cf Figaro : « elle a raison »
Les personnages dans le Mariage de Figaro ( site d'Elisabeth Kennel)
Les principaux
personnages vus par leur auteur.
Dans sa préface et dans "caractères et habillements de la pièce", Beaumarchais donne de précieuses indications au lecteur sur ses personnages :
- Le Comte est essentiellement caractérisé par son rang social et par sa puissance :"Un grand seigneur espagnol... un maître absolu que son rang, sa fortune, sa prodigalité rendent tout-puissant... C'est un mari peu délicat....assez galant,..., un peu libertin."De plus, il doit être joué "très noblement avec grâce.... la corruption du cœur ne doit rien ôter au bon ton de ses manières."
- La Comtesse est identifiée à ses qualités morales : c'est "la plus vertueuse des femmes... Un modèle de vertu, l'exemple de son sexe et l'amour du nôtre.... Un caractère aimable et vertueux".L'éloge dithyrambique participe à la mise en place de l'image de la femme victime du libertinage de son mari.
- Figaro est présenté comme un personnage dominant tant par ses qualités que par son rôle. C'est "l'homme le plus dégourdi de sa nation..... il incarne "le feu et l'esprit.... Il ne ruse avec son seigneur que pour garantir ce qu'il aime et sauver sa propriété." De plus, la sagesse et la gaieté en font le parangon du valet émancipé , il est " de la sagesse assaisonnée de gaieté et de saillies."
-Suzanne n'est pas une servante quelconque, elle est " spirituelle, adroite et rieuse ... mais non de cette catégorie presque effrontée de nos soubrettes corruptrices... Dans tout son rôle, il n'y a pas une phrase, pas un mot qui ne respire la sagesse et l'attachement à ses devoirs."
- Chérubin est par avance excusé et justifié de ses penchants pour la Comtesse. Beaumarchais insiste beaucoup sur sa jeunesse, ce qui ruine toute intention qui pourrait porter atteinte à la décence et à la morale : "un enfant de treize ans, aux premiers battements du cœur..., idolâtre [de] sa marraine est-il sujet de scandale ?... Aimé de tous, vif, espiègle et brûlant comme tous les enfants spirituels.... Pour lui imprimer plus fortement le caractère de l'enfance, nous le faisons exprès tutoyer par Figaro... Timide à l'excès devant la Comtesse, ailleurs un charmant polisson."
- Marceline est " Une femme d'esprit, née un peu vive, mais dont les fautes et l'expérience ont réformé le caractère."
Portrait selon les personnages.
Dans "Dom Juan", Molière fait faire à Sganarelle le portrait de son maître : véritable tradition dramaturgique, la présentation du personnage principal est, le plus souvent , prise en charge par un autre personnage qui lui est proche ( autre exemple : Tartufe est tour à tour présenté par Madame Pernelle, Orgon, Dorine... bien avant qu'il n'arrive sur scène). Beaumarchais respecte ce principe mais de façon plus discrète : les caractères sont esquissés par petites touches et pris en charge par plusieurs personnages.
- Figaro apparaît d'abord comme un personnage aux multiples qualités aux dires de la gente féminine :
Marceline le considère comme un jeune homme gai et bon "Jamais fâché ; toujours de belle humeur ; [...] sémillant, généreux, généreux."(I,4), séduisant, c'est "Le beau, le gai, l'aimable Figaro" (I,4) et épicurien " Donnant le présent à la joie et s'inquiétant de l'avenir tout aussi peu que du passé" ( I,4)
Suzanne nous présente un fiancé malicieux et ingénieux, "De l'intrigue et de l'argent, te voilà dans ta sphère."(I,1),particulièrement gai "J'aime ta joie parce-qu'elle est folle" la Comtesse voit en lui l'élément indispensable pour rappeler le Comte à l'ordre "... lui seul peut nous [...] aider... il a tant d'assurance." ( II,1)
En revanche, le regard des personnages masculins ne voit que ses défauts.
Pour Bartholo, Figaro est un personnage de la parole débridée, " Un bavard enragé" et " le plus fier insolent" (I,3).
Le Comte considère son valet comme un menteur (II,20), toujours intéressé par l'argent et sournois "Cent fois je t'ai vu marcher à la fortune et jamais aller droit" (III,5), un insolent qui se trouve partout où on ne l'attend pas et qui brouille les pistes au point que le comte ne sait plus où il en est "Le fil m'échappe"(III,4)
Pour parachever le portrait de Figaro, il suffit de lire son auto-portrait dans son monologue (V,3). Il se peint tel " Un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir... ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux avec délices ! orateur selon le danger, poète par délassement, amoureux par folles bouffées..."( c'est moi qui souligne)
Amoureux, il n'hésite pas à dire et à redire son amour pour Suzanne :" Il n'y a que mon amour pour Suzon qui soit une vérité de bon aloi" et il ajoute " En fait d'amour [...] trop n'est pas même assez."( IV?1)
Son amour est tel que sa jalousie éclate lorsqu'il croit que Suzanne a donné rendez-vous au Comte sous les marronniers et sa colère est sans limite ( lui qui venait de confier à sa mère que la jalousie "n'est qu'un sot enfant de l'orgueil" et que "si Suzanne doit me tromper un jour, je le lui pardonne d'avance" ( IV,13) !!!). Figaro devient alors un personnage très sérieux qui porte un regard cynique sur le monde qui l'entoure, remettant en cause les fondements mêmes de la société et se posant des questions existentielles qui préfigurent le héros romantique du début du XIXème siècle. A la question "Quel est le moi dont je m'occupe" il répond "un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile ; un petit animal folâtre". Le bilan amer qui clôt ce monologue "J'ai tout vu, tout fait, tout usé. Puis l'illusion s'est détruite et trop désabusé...Désabusé ! ... Désabusé !" a des accents de déréliction.
Personnage sensible, Figaro cache mal son émotion et, sans fausse pudeur, apprenant que Marceline est sa mère, il laisse éclater l'intensité de sa joie "Je les ( les larmes) retenais bêtement ! Va te promener la honte ! Je veux rire et pleurer en même temps."(III,19)
Dans sa préface, Beaumarchais, disait de Figaro qu'il était "de la sagesse assaisonnée de gaieté" et de fait il n'est pas un personnage excessif mais au contraire un personnage nuancé qui use de deux armes pour combattre le Comte : la parole, le rire et la ruse.
- Le Comte
Il s'agit d'un personnage beaucoup moins nuancé que celui de son valet et si Figaro attire les sympathies, le Comte attise les réprobations. Deux traits de caractères dominants sont mis en évidence par les différents personnages : Le libertinage et la jalousie.
Dés la scène 1 de l'acte I, Suzanne atteste le libertinage du Comte " C'est sur la tienne qu'il a des vues"
Selon Marceline " il est jaloux et libertin"( I,4)
Bartholo précise " Libertin par ennui, jaloux par vanité" (I,4)
La Comtesse constate "Il ne m'aime plus"(II,1) et "la seule vanité" (II,16) est la cause de sa jalousie.
Figaro ose lui dire " Vous êtes infidèle" (III,5)
La jalousie du Comte est telle qu'elle va jouer un véritable rôle dans la dramaturgie. Dés la scène 2 de l'acte II, Figaro ajuste sa stratégie pour confondre le Comte :"... tempérons d'abord ses ardeurs de nos possessions en l'inquiétant sur les siennes" : le rendez-vous sous les grands marronniers, source de péripéties et de rebondissements, est élaboré et il faudra attendre la fin de l'acte V pour sa mise en scène.
Dans les scènes 10,11,12,13,16,17,19 de l'acte II, la jalousie du Comte, poussée à l'extrême, se met en scène et offre au spectateur l'image avilie de ce grand seigneur. Soupçonneux, craintif, il s'emporte et ne se maîtrise plus "Furieux", "tapant du pied", il se laisse dominer par la colère. Il prend "des précautions inutiles" en fermant à clef la porte de la chambre de Suzanne alors qu'elle est dans la chambre de la Comtesse. Il est ridicule lorsqu'il s'adresse" au cabinet". Il ne contrôle plus ses mouvements " il marche pour sortir et revient" ; il oublie son honneur et n'hésite pas à faire "un scandale public" au risque de devenir "la fable du château"; il manque de respect à sa femme en la tutoyant familièrement "tu es bien audacieuse". Les attitudes du comte apparaissent d'autant plus ridicules que la cause de sa jalousie est injustifiée : pour l'heure, il n'a rien à craindre d'un enfant de treize ans ; de plus sa jalousie est en contradiction avec son libertinage.
Le libertinage joue lui aussi un rôle dans la dramaturgie.Son enjeu est double : il est à l'origine, de l'intrigue principale de la pièce à savoir l'obstacle au mariage de Suzanne et de Figaro et du conflit qui oppose le maître et le valet.
Séducteur impénitent le Comte est prêt à se renier en voulant user d'un droit( "le droit du seigneur") aboli par lui-même dans "Le Barbier de Séville" pour séduire la future comtesse Almaviva.
Enfin, pour assouvir ses désirs, il abuse de son autorité (cf "la disconvenance sociale" et agit en maître absolu. Les verbes de volonté et les impératifs dominent le plus souvent les propos qu'il tient et quand ces artifices de l'autorité ne suffisent pas il n'hésite pas à avoir recours au chantage "Si tu manquais à ta parole... point de rendez-vous, point de dot, point de mariage" (III,9) ou à la mauvaise foi ( cf le jugement qu'il prononce en la défaveur de Figaro dans le procès qui l'oppose à Marceline)
- La Comtesse
Elle est un personnage diamétralement opposé à son mari. "Noble et belle mais imposante"(I,7) selon Chérubin, elle est consciente des défauts du Comte et en souffre. "Il ne m'aime plus" (II,1) confie-t-elle à Suzanne et la solitude à laquelle elle est contrainte lui pèse : "je ne suis plus la Rosine que vous avez tant poursuivie ! Je suis la pauvre comtesse Almaviva ; la triste femme délaissée, que vous n'aimez plus". La distance entre le prénom et la patronyme est ici éloquente : la jeune fille aimée et arrachée à un vieux tuteur jaloux ( Bartholo) dans "le Barbier de Séville" n'est plus qu'un être social condamné à assurer un rôle : celui de la femme trompée.
Vertueuse, elle reste néanmoins fidèle à ce mari volage ( même si d'aucuns considèrent sa tendresse pour Chérubin plus importante qu'il n'y paraît) mais elle n'est pas résignée. Elle va tout faire pour reconquérir son mari et par là même sauver l'honneur du Comte. A l'école de Figaro, elle va , avec l'aide de Suzanne, élaborer une stratégie qui lui rendra son mari. Espiègle et ingénieuse Comtesse qui aura la joie d'entendre son mari lui demander pardon (II,19 ; V,19)
Contrairement à certaines critiques, je ne pense pas que la Comtesse soit un personnage qui se laisse dominer. Certes elle craint la colère de son mari, lors de la "scène du cabinet" et devant l'urgence de la situation elle est prête à avouer la présence de Chérubin mais elle joue parfaitement la comédie au point que le comte ne peut se douter de la supercherie ; de plus il faut lire la pièce dans le contexte de son époque et au XVIIIème siècle, la femme ( Marceline nous l'expliquera : dépend entièrement de son mari et si les hommes peuvent tromper leurs femme en toute impunité, la femme mariée doit rester vertueuse. D'autre part, c'est à l'insu de Figaro et contre la volonté de Suzanne qu'elle se rendra au rendez-vous sous les marronniers déguisée en Suzanne. C'est donc un personnage qui évolue au fil de la pièce et qui s'enhardit au point de gagner seule la victoire sur le Comte.
- Suzanne
Définie par Figaro, c'est "une charmante fille ! Toujours riante, verdissante,pleine de gaieté, d'esprit, d'amour et de délices ! mais sage..."(I,2) Ce portrait élogieux dicté par un amour sans borne corrobore celui de Beaumarchais et insiste sur la joie de vivre du personnage. Toutefois, Figaro lui reproche sa trop grande sagesse. De fait, Suzanne, très attachée aux traditions morales, garde les épanchements amoureux pour leur mariage et lorsque son fiancé lui demande "un petit baiser", elle refuse "[..] Et quand dirait mon mari demain ?" (I,1). Sauvegarder son honneur de jeune fille, sa dignité et son amour sont ses buts et c'est au nom de ces trois principes qu'elle refuse de céder au Comte malgré la promesse d'une dot conséquente : Suzanne ne se vend pas.
Elle entretient avec Marceline des relations conflictuelles. La scène 5 de l'acte I met en présence les deux rivales et Suzanne persifle en traitant son aînée de "Duègne" (comprenez : vieille femme). Le jeu scénique des révérences ponctue ironiquement la querelle des deux femmes. Suzanne se laisse envahir par une colère jalouse lorsqu'elle voit Figaro embrasser Marceline (III,8 : quiproquo oblige, Suzanne ignore tout de la scène de reconnaissance)"Tu l'épouse à gré puisque tu la caresses"
Personnage plein de bon sens et d'esprit, elle a le sens de la répartie. Au chantage du Comte elle répond par un autre chantage : "Point de mariage, point de droit du seigneur" (II,9). Lorsque le Comte lui demande de ne rien dire de ses intentions à Figaro elle détourne la réponse par une formule bien à propos : "Je lui dis tout hors ce qu'il faut taire."(III,19)
Perspicace, dans la scène 8 de l'acte I, elle utilise "le gros fauteuil de malade" comme troisième lieu pour cacher Chérubin à l'arrivée du Comte. De même, à la scène 17 de l'acte II, sortant du cabinet à la place de Chérubin, elle sauve la Comtesse d'une situation qui lui était très défavorable.
Sûre d'elle, elle n'hésite pas à se moquer des autres personnages en les contrefaisant. Ainsi se moque-t-elle de la timidité de Chérubin en présence de la Comtesse ( II,4) et traduit ses hésitations par des onomatopées péjoratives : " Et gnian, gnian, gnian, gnian...". Elle ridiculise la jalousie du Comte quand apparaissant devant lui elle dit : "Je le tuerai, je le tuerai. Tuez-le donc, ce méchant page."(III,17)
Enfin, servante dévouée au service de la Comtesse, elle est une complice attachante qui ne recule devant rien (elle agira contre la volonté de Figaro) pour sauver l'amour de sa maîtresse pour son mari.
- Marceline
Il s'agit du personnage qui du point de vue dramaturgique évolue le plus. Au début de la pièce, rivale de Suzanne, alliée du Comte, amoureuse de Figaro, lucide quant aux relations qu'entretiennent le Comte et la Comtesse "Elle languit... son mari la néglige."(I,4), elle devient une mère aimante et secourable à partir de la scène 16 de l'acte III : "Sois heureux pour toi ,mon fils ; gai, libre et bon pour tout le monde : il ne manquera rien à ta mère" et elle accueille Suzanne avec tendresse "Embrasse ta mère ma jolie Suzannette"(III,17). Dés lors, elle change de camp, devient l'alliée de Figaro et le Comte se retrouve seul dans la quête de son désir.
Marceline, c'est aussi, et surtout peut-être, cette femme de caractère qui, le verbe haut, ose se lancer dans un réquisitoire contre le pouvoir des hommes et dans un plaidoyer pour les femmes opprimées. ) Féministe avant l'heure Marceline ? Gardons-nous de ces étiquettes et saluons seulement sa lucidité et sa clairvoyance quant à la précarité de la position de la femme au XVIIIème siècle.
-Chérubin
" Ce rôle ne peut être joué [...] que par une jeune et très jolie femme" précise Beaumarchais dans "Caractères et habillements" pour insister sur la jeunesse du personnage et l'innocence de ses intentions. C'est un très jeune adolescent en pleine puberté, à la sensualité naissante ; lui-même le confie à Suzanne : "Je sens ma poitrine agitée ; mon cœur palpite au seul aspect d'une femme... Enfin, le besoin de dire à quelqu'un " je vous aime" est devenu...si pesant, que je le dis tout seul."(I,7), et Suzanne ne voit en lui " qu'un morveux(gamin) sans conséquence"(I,7).On peut à ce titre considérer comme injuste l'éloignement que le comte lui impose. Mais Chérubin est celui qui permettra de mesurer l'ampleur de la jalousie du Comte et de mettre en place une coalition de tous les personnages contre l'autorité abusive du Comte. En effet, chacun s'applique à cacher et à protéger Chérubin contre l'ordre du Comte : n'est-ce pas bafouer son autorité ?
Par ailleurs, la présence de Chérubin jusqu'à la fin de la pièce est nécessaire à Beaumarchais pour annoncer la dernière pièce de sa trilogie, "La Mère coupable". Lorsque suzanne affirme "Oh ! dans trois ou quatre ans, je prédis que vous serez le plus grand vaurien"(I,7), elle annonce la relation amoureuse qu'il aura avec la Comtesse. De même, Figaro entrevoit son destin tragique "A moins qu'un coup de feu"(I,10), destin qui se réalisera dans l'intertexte( Chérubin meurt en 1770, c'est à dire 2 ans après la fin du "Mariage de Figaro") (cfpetite_histoire_d.htm)
Site d'Elisabeth Kennel à lire en entier pour parfaitement connaître la pièce.
Autre cours utile en particulier la partie 2 sur la dramaturgie
Dans sa préface et dans "caractères et habillements de la pièce", Beaumarchais donne de précieuses indications au lecteur sur ses personnages :
- Le Comte est essentiellement caractérisé par son rang social et par sa puissance :"Un grand seigneur espagnol... un maître absolu que son rang, sa fortune, sa prodigalité rendent tout-puissant... C'est un mari peu délicat....assez galant,..., un peu libertin."De plus, il doit être joué "très noblement avec grâce.... la corruption du cœur ne doit rien ôter au bon ton de ses manières."
- La Comtesse est identifiée à ses qualités morales : c'est "la plus vertueuse des femmes... Un modèle de vertu, l'exemple de son sexe et l'amour du nôtre.... Un caractère aimable et vertueux".L'éloge dithyrambique participe à la mise en place de l'image de la femme victime du libertinage de son mari.
- Figaro est présenté comme un personnage dominant tant par ses qualités que par son rôle. C'est "l'homme le plus dégourdi de sa nation..... il incarne "le feu et l'esprit.... Il ne ruse avec son seigneur que pour garantir ce qu'il aime et sauver sa propriété." De plus, la sagesse et la gaieté en font le parangon du valet émancipé , il est " de la sagesse assaisonnée de gaieté et de saillies."
-Suzanne n'est pas une servante quelconque, elle est " spirituelle, adroite et rieuse ... mais non de cette catégorie presque effrontée de nos soubrettes corruptrices... Dans tout son rôle, il n'y a pas une phrase, pas un mot qui ne respire la sagesse et l'attachement à ses devoirs."
- Chérubin est par avance excusé et justifié de ses penchants pour la Comtesse. Beaumarchais insiste beaucoup sur sa jeunesse, ce qui ruine toute intention qui pourrait porter atteinte à la décence et à la morale : "un enfant de treize ans, aux premiers battements du cœur..., idolâtre [de] sa marraine est-il sujet de scandale ?... Aimé de tous, vif, espiègle et brûlant comme tous les enfants spirituels.... Pour lui imprimer plus fortement le caractère de l'enfance, nous le faisons exprès tutoyer par Figaro... Timide à l'excès devant la Comtesse, ailleurs un charmant polisson."
- Marceline est " Une femme d'esprit, née un peu vive, mais dont les fautes et l'expérience ont réformé le caractère."
Portrait selon les personnages.
Dans "Dom Juan", Molière fait faire à Sganarelle le portrait de son maître : véritable tradition dramaturgique, la présentation du personnage principal est, le plus souvent , prise en charge par un autre personnage qui lui est proche ( autre exemple : Tartufe est tour à tour présenté par Madame Pernelle, Orgon, Dorine... bien avant qu'il n'arrive sur scène). Beaumarchais respecte ce principe mais de façon plus discrète : les caractères sont esquissés par petites touches et pris en charge par plusieurs personnages.
- Figaro apparaît d'abord comme un personnage aux multiples qualités aux dires de la gente féminine :
Marceline le considère comme un jeune homme gai et bon "Jamais fâché ; toujours de belle humeur ; [...] sémillant, généreux, généreux."(I,4), séduisant, c'est "Le beau, le gai, l'aimable Figaro" (I,4) et épicurien " Donnant le présent à la joie et s'inquiétant de l'avenir tout aussi peu que du passé" ( I,4)
Suzanne nous présente un fiancé malicieux et ingénieux, "De l'intrigue et de l'argent, te voilà dans ta sphère."(I,1),particulièrement gai "J'aime ta joie parce-qu'elle est folle" la Comtesse voit en lui l'élément indispensable pour rappeler le Comte à l'ordre "... lui seul peut nous [...] aider... il a tant d'assurance." ( II,1)
En revanche, le regard des personnages masculins ne voit que ses défauts.
Pour Bartholo, Figaro est un personnage de la parole débridée, " Un bavard enragé" et " le plus fier insolent" (I,3).
Le Comte considère son valet comme un menteur (II,20), toujours intéressé par l'argent et sournois "Cent fois je t'ai vu marcher à la fortune et jamais aller droit" (III,5), un insolent qui se trouve partout où on ne l'attend pas et qui brouille les pistes au point que le comte ne sait plus où il en est "Le fil m'échappe"(III,4)
Pour parachever le portrait de Figaro, il suffit de lire son auto-portrait dans son monologue (V,3). Il se peint tel " Un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir... ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux avec délices ! orateur selon le danger, poète par délassement, amoureux par folles bouffées..."( c'est moi qui souligne)
Amoureux, il n'hésite pas à dire et à redire son amour pour Suzanne :" Il n'y a que mon amour pour Suzon qui soit une vérité de bon aloi" et il ajoute " En fait d'amour [...] trop n'est pas même assez."( IV?1)
Son amour est tel que sa jalousie éclate lorsqu'il croit que Suzanne a donné rendez-vous au Comte sous les marronniers et sa colère est sans limite ( lui qui venait de confier à sa mère que la jalousie "n'est qu'un sot enfant de l'orgueil" et que "si Suzanne doit me tromper un jour, je le lui pardonne d'avance" ( IV,13) !!!). Figaro devient alors un personnage très sérieux qui porte un regard cynique sur le monde qui l'entoure, remettant en cause les fondements mêmes de la société et se posant des questions existentielles qui préfigurent le héros romantique du début du XIXème siècle. A la question "Quel est le moi dont je m'occupe" il répond "un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile ; un petit animal folâtre". Le bilan amer qui clôt ce monologue "J'ai tout vu, tout fait, tout usé. Puis l'illusion s'est détruite et trop désabusé...Désabusé ! ... Désabusé !" a des accents de déréliction.
Personnage sensible, Figaro cache mal son émotion et, sans fausse pudeur, apprenant que Marceline est sa mère, il laisse éclater l'intensité de sa joie "Je les ( les larmes) retenais bêtement ! Va te promener la honte ! Je veux rire et pleurer en même temps."(III,19)
Dans sa préface, Beaumarchais, disait de Figaro qu'il était "de la sagesse assaisonnée de gaieté" et de fait il n'est pas un personnage excessif mais au contraire un personnage nuancé qui use de deux armes pour combattre le Comte : la parole, le rire et la ruse.
- Le Comte
Il s'agit d'un personnage beaucoup moins nuancé que celui de son valet et si Figaro attire les sympathies, le Comte attise les réprobations. Deux traits de caractères dominants sont mis en évidence par les différents personnages : Le libertinage et la jalousie.
Dés la scène 1 de l'acte I, Suzanne atteste le libertinage du Comte " C'est sur la tienne qu'il a des vues"
Selon Marceline " il est jaloux et libertin"( I,4)
Bartholo précise " Libertin par ennui, jaloux par vanité" (I,4)
La Comtesse constate "Il ne m'aime plus"(II,1) et "la seule vanité" (II,16) est la cause de sa jalousie.
Figaro ose lui dire " Vous êtes infidèle" (III,5)
La jalousie du Comte est telle qu'elle va jouer un véritable rôle dans la dramaturgie. Dés la scène 2 de l'acte II, Figaro ajuste sa stratégie pour confondre le Comte :"... tempérons d'abord ses ardeurs de nos possessions en l'inquiétant sur les siennes" : le rendez-vous sous les grands marronniers, source de péripéties et de rebondissements, est élaboré et il faudra attendre la fin de l'acte V pour sa mise en scène.
Dans les scènes 10,11,12,13,16,17,19 de l'acte II, la jalousie du Comte, poussée à l'extrême, se met en scène et offre au spectateur l'image avilie de ce grand seigneur. Soupçonneux, craintif, il s'emporte et ne se maîtrise plus "Furieux", "tapant du pied", il se laisse dominer par la colère. Il prend "des précautions inutiles" en fermant à clef la porte de la chambre de Suzanne alors qu'elle est dans la chambre de la Comtesse. Il est ridicule lorsqu'il s'adresse" au cabinet". Il ne contrôle plus ses mouvements " il marche pour sortir et revient" ; il oublie son honneur et n'hésite pas à faire "un scandale public" au risque de devenir "la fable du château"; il manque de respect à sa femme en la tutoyant familièrement "tu es bien audacieuse". Les attitudes du comte apparaissent d'autant plus ridicules que la cause de sa jalousie est injustifiée : pour l'heure, il n'a rien à craindre d'un enfant de treize ans ; de plus sa jalousie est en contradiction avec son libertinage.
Le libertinage joue lui aussi un rôle dans la dramaturgie.Son enjeu est double : il est à l'origine, de l'intrigue principale de la pièce à savoir l'obstacle au mariage de Suzanne et de Figaro et du conflit qui oppose le maître et le valet.
Séducteur impénitent le Comte est prêt à se renier en voulant user d'un droit( "le droit du seigneur") aboli par lui-même dans "Le Barbier de Séville" pour séduire la future comtesse Almaviva.
Enfin, pour assouvir ses désirs, il abuse de son autorité (cf "la disconvenance sociale" et agit en maître absolu. Les verbes de volonté et les impératifs dominent le plus souvent les propos qu'il tient et quand ces artifices de l'autorité ne suffisent pas il n'hésite pas à avoir recours au chantage "Si tu manquais à ta parole... point de rendez-vous, point de dot, point de mariage" (III,9) ou à la mauvaise foi ( cf le jugement qu'il prononce en la défaveur de Figaro dans le procès qui l'oppose à Marceline)
- La Comtesse
Elle est un personnage diamétralement opposé à son mari. "Noble et belle mais imposante"(I,7) selon Chérubin, elle est consciente des défauts du Comte et en souffre. "Il ne m'aime plus" (II,1) confie-t-elle à Suzanne et la solitude à laquelle elle est contrainte lui pèse : "je ne suis plus la Rosine que vous avez tant poursuivie ! Je suis la pauvre comtesse Almaviva ; la triste femme délaissée, que vous n'aimez plus". La distance entre le prénom et la patronyme est ici éloquente : la jeune fille aimée et arrachée à un vieux tuteur jaloux ( Bartholo) dans "le Barbier de Séville" n'est plus qu'un être social condamné à assurer un rôle : celui de la femme trompée.
Vertueuse, elle reste néanmoins fidèle à ce mari volage ( même si d'aucuns considèrent sa tendresse pour Chérubin plus importante qu'il n'y paraît) mais elle n'est pas résignée. Elle va tout faire pour reconquérir son mari et par là même sauver l'honneur du Comte. A l'école de Figaro, elle va , avec l'aide de Suzanne, élaborer une stratégie qui lui rendra son mari. Espiègle et ingénieuse Comtesse qui aura la joie d'entendre son mari lui demander pardon (II,19 ; V,19)
Contrairement à certaines critiques, je ne pense pas que la Comtesse soit un personnage qui se laisse dominer. Certes elle craint la colère de son mari, lors de la "scène du cabinet" et devant l'urgence de la situation elle est prête à avouer la présence de Chérubin mais elle joue parfaitement la comédie au point que le comte ne peut se douter de la supercherie ; de plus il faut lire la pièce dans le contexte de son époque et au XVIIIème siècle, la femme ( Marceline nous l'expliquera : dépend entièrement de son mari et si les hommes peuvent tromper leurs femme en toute impunité, la femme mariée doit rester vertueuse. D'autre part, c'est à l'insu de Figaro et contre la volonté de Suzanne qu'elle se rendra au rendez-vous sous les marronniers déguisée en Suzanne. C'est donc un personnage qui évolue au fil de la pièce et qui s'enhardit au point de gagner seule la victoire sur le Comte.
- Suzanne
Définie par Figaro, c'est "une charmante fille ! Toujours riante, verdissante,pleine de gaieté, d'esprit, d'amour et de délices ! mais sage..."(I,2) Ce portrait élogieux dicté par un amour sans borne corrobore celui de Beaumarchais et insiste sur la joie de vivre du personnage. Toutefois, Figaro lui reproche sa trop grande sagesse. De fait, Suzanne, très attachée aux traditions morales, garde les épanchements amoureux pour leur mariage et lorsque son fiancé lui demande "un petit baiser", elle refuse "[..] Et quand dirait mon mari demain ?" (I,1). Sauvegarder son honneur de jeune fille, sa dignité et son amour sont ses buts et c'est au nom de ces trois principes qu'elle refuse de céder au Comte malgré la promesse d'une dot conséquente : Suzanne ne se vend pas.
Elle entretient avec Marceline des relations conflictuelles. La scène 5 de l'acte I met en présence les deux rivales et Suzanne persifle en traitant son aînée de "Duègne" (comprenez : vieille femme). Le jeu scénique des révérences ponctue ironiquement la querelle des deux femmes. Suzanne se laisse envahir par une colère jalouse lorsqu'elle voit Figaro embrasser Marceline (III,8 : quiproquo oblige, Suzanne ignore tout de la scène de reconnaissance)"Tu l'épouse à gré puisque tu la caresses"
Personnage plein de bon sens et d'esprit, elle a le sens de la répartie. Au chantage du Comte elle répond par un autre chantage : "Point de mariage, point de droit du seigneur" (II,9). Lorsque le Comte lui demande de ne rien dire de ses intentions à Figaro elle détourne la réponse par une formule bien à propos : "Je lui dis tout hors ce qu'il faut taire."(III,19)
Perspicace, dans la scène 8 de l'acte I, elle utilise "le gros fauteuil de malade" comme troisième lieu pour cacher Chérubin à l'arrivée du Comte. De même, à la scène 17 de l'acte II, sortant du cabinet à la place de Chérubin, elle sauve la Comtesse d'une situation qui lui était très défavorable.
Sûre d'elle, elle n'hésite pas à se moquer des autres personnages en les contrefaisant. Ainsi se moque-t-elle de la timidité de Chérubin en présence de la Comtesse ( II,4) et traduit ses hésitations par des onomatopées péjoratives : " Et gnian, gnian, gnian, gnian...". Elle ridiculise la jalousie du Comte quand apparaissant devant lui elle dit : "Je le tuerai, je le tuerai. Tuez-le donc, ce méchant page."(III,17)
Enfin, servante dévouée au service de la Comtesse, elle est une complice attachante qui ne recule devant rien (elle agira contre la volonté de Figaro) pour sauver l'amour de sa maîtresse pour son mari.
- Marceline
Il s'agit du personnage qui du point de vue dramaturgique évolue le plus. Au début de la pièce, rivale de Suzanne, alliée du Comte, amoureuse de Figaro, lucide quant aux relations qu'entretiennent le Comte et la Comtesse "Elle languit... son mari la néglige."(I,4), elle devient une mère aimante et secourable à partir de la scène 16 de l'acte III : "Sois heureux pour toi ,mon fils ; gai, libre et bon pour tout le monde : il ne manquera rien à ta mère" et elle accueille Suzanne avec tendresse "Embrasse ta mère ma jolie Suzannette"(III,17). Dés lors, elle change de camp, devient l'alliée de Figaro et le Comte se retrouve seul dans la quête de son désir.
Marceline, c'est aussi, et surtout peut-être, cette femme de caractère qui, le verbe haut, ose se lancer dans un réquisitoire contre le pouvoir des hommes et dans un plaidoyer pour les femmes opprimées. ) Féministe avant l'heure Marceline ? Gardons-nous de ces étiquettes et saluons seulement sa lucidité et sa clairvoyance quant à la précarité de la position de la femme au XVIIIème siècle.
-Chérubin
" Ce rôle ne peut être joué [...] que par une jeune et très jolie femme" précise Beaumarchais dans "Caractères et habillements" pour insister sur la jeunesse du personnage et l'innocence de ses intentions. C'est un très jeune adolescent en pleine puberté, à la sensualité naissante ; lui-même le confie à Suzanne : "Je sens ma poitrine agitée ; mon cœur palpite au seul aspect d'une femme... Enfin, le besoin de dire à quelqu'un " je vous aime" est devenu...si pesant, que je le dis tout seul."(I,7), et Suzanne ne voit en lui " qu'un morveux(gamin) sans conséquence"(I,7).On peut à ce titre considérer comme injuste l'éloignement que le comte lui impose. Mais Chérubin est celui qui permettra de mesurer l'ampleur de la jalousie du Comte et de mettre en place une coalition de tous les personnages contre l'autorité abusive du Comte. En effet, chacun s'applique à cacher et à protéger Chérubin contre l'ordre du Comte : n'est-ce pas bafouer son autorité ?
Par ailleurs, la présence de Chérubin jusqu'à la fin de la pièce est nécessaire à Beaumarchais pour annoncer la dernière pièce de sa trilogie, "La Mère coupable". Lorsque suzanne affirme "Oh ! dans trois ou quatre ans, je prédis que vous serez le plus grand vaurien"(I,7), elle annonce la relation amoureuse qu'il aura avec la Comtesse. De même, Figaro entrevoit son destin tragique "A moins qu'un coup de feu"(I,10), destin qui se réalisera dans l'intertexte( Chérubin meurt en 1770, c'est à dire 2 ans après la fin du "Mariage de Figaro") (cfpetite_histoire_d.htm)
Site d'Elisabeth Kennel à lire en entier pour parfaitement connaître la pièce.
Autre cours utile en particulier la partie 2 sur la dramaturgie
Interview récent de Joel Pommerat
Interview sur l'évolution de l'oeuvre de Joel Pommerat
Vous aimez vous définir comme un
« auteur de spectacle » plutôt que de dissocier votre travail d’auteur
et de metteur en scène. Pourquoi?
Je conçois l’écriture du théâtre comme
quelque chose qui relie profondément, intimement, la parole et le corps (
le corps des acteurs, le mouvement des acteurs, les interactions entre
eux) ; j’écris en étant plus qu’attentif et complètement en lien avec la
mise en scène qui va ensuite être visible ; je fais en sorte que le
texte et cette mise en scène ne soient pas deux éléments juxtaposés ou
qui sont constitués l’un après l’autre , je fais en sorte que ce soit un
tout homogène. Quand j’entends la mise en scène, je pense à la lumière,
au son, aux costumes, à la scénographie mais j’entends aussi le travail
avec les acteurs, j’écris avec eux et pour eux. Tel morceau de texte à
l’intérieur de la pièce va être écrit de telle manière parce que c’est
cet acteur qui le porte. Je cherche presque à ce qu’on ne puisse plus
distinguer le texte et l’acteur, comme une espèce de chose qui s’est
fondue totalement.
mercredi 18 mai 2016
dernier spectacle de l'abonnement seconde: Bounce à la salle Europe le 24 mai 20h
N'oubliez pas votre dernier spectacle qui va vous faire découvrir la danse contemporaine, l'une des formes les plus en vogue du spectacle vivant.
Bounce - ce qui signifie rebond en anglais- à la salle Europe le mardi 24 mai à 20h.
sur le site de la compagnie une video et un synopsis
De l’échec jaillit la lumière
Bounce !, un spectacle adressé au jeune public mais pas seulement… Bounce !, l’échec positivé, réhabilité, par les rebondissements qu’il suscite, par le jaillissement de l’imaginaire qu’il provoque. La réhabilitation des losers en héros du quotidien, une jolie philosophie de vie ! Camille Rocailleux
Avec Bounce !, la compagnie Arcosm poursuit sa quête d’un nouveau langage, où mouvement et son font corps. Une dose d’optimisme insufflé au jeune public. Delphine Tanguy, Le Télégramme
Un spectacle plein d’énergie, tout en mouvement, où la danse se mêle au mime et à la musique. Céline Rapinat, Lyon Capitale
Dossier pédagogique pour en savoir plus
Bounce - ce qui signifie rebond en anglais- à la salle Europe le mardi 24 mai à 20h.
sur le site de la compagnie une video et un synopsis
De l’échec jaillit la lumière
bounce !
danse-théâtre rythmée conception et mise en scène
Thomas Guerry et Camille Rocailleux
musicienne Quelen Lamouroux
danseuse Cloé Vaurillon
danseur Jeremy Martinez
création lumière Bruno Sourbier
création son Olivier Pfeiffer
scénographie Samuel Poncet
création costumes Anne Dumont
production Le Théâtre du Vellein, Villefontaine - Capi l’Agglo, Le Dôme Théâtre, Scène conventionnée d’Albertville, Le Théâtre de Vénissieux, La Ville de Cournon d’Auvergne / Coloc’ de la culture
avec le soutien de la DRAC Rhône-Alpes, la Région Rhône-Alpes ; la Ville de Lyon, la SPEDIDAM et l’ADAMI.
musicienne Quelen Lamouroux
danseuse Cloé Vaurillon
danseur Jeremy Martinez
création lumière Bruno Sourbier
création son Olivier Pfeiffer
scénographie Samuel Poncet
création costumes Anne Dumont
production Le Théâtre du Vellein, Villefontaine - Capi l’Agglo, Le Dôme Théâtre, Scène conventionnée d’Albertville, Le Théâtre de Vénissieux, La Ville de Cournon d’Auvergne / Coloc’ de la culture
avec le soutien de la DRAC Rhône-Alpes, la Région Rhône-Alpes ; la Ville de Lyon, la SPEDIDAM et l’ADAMI.
l’histoire
Un quatuor insolite entre en scène : deux musiciens, deux danseurs que leurs gestes maladroits et leur gaucherie placent d’emblée à l’enseigne du burlesque. Mais peu à peu, les corps se délient, prennent de l’assurance. Ils se confrontent à « l’embûche », l’obstacle, l’accident, symbolisé par un caisson de percussion surdimensionné contre lequel ils s’écrasent ou s’époumonent avant d’en faire un allié et le gravir ensemble. La nouvelle création de la compagnie Arcosm ne déroge pas à ses principes fondateurs : écrire à quatre mains, faire se croiser les disciplines, multiplier les emboîtements entre musique, chant et danse.ce qu’ils en disent
Personnellement je me dirige de plus en plus vers la danse-théâtre parce que c’est ce qui me parle, ce qui m’émeut et c’est aussi par là que je vais toucher les musiciens. L’utilisation d’intentions, de gestes du quotidien est un bon moyen pour aller dans le mouvement dansé pour des non danseurs. La danse-théâtre permet aussi d’équilibrer le rapport entre danseurs et musiciens. Thomas GuerryBounce !, un spectacle adressé au jeune public mais pas seulement… Bounce !, l’échec positivé, réhabilité, par les rebondissements qu’il suscite, par le jaillissement de l’imaginaire qu’il provoque. La réhabilitation des losers en héros du quotidien, une jolie philosophie de vie ! Camille Rocailleux
ce qu’ils en pensent
Bounce !, s’adresse à un public familial. Il réunit deux danseurs et deux musiciens pour un travail sur l’accident, l’imprévu, et leur inépuisable fécondité. Avec, pour signe tutélaire, cette phrase de Jacques Prévert : « Fort heureusement, chaque réussite est l’échec d’autre chose »… Marie Chavanieux, La TerrasseAvec Bounce !, la compagnie Arcosm poursuit sa quête d’un nouveau langage, où mouvement et son font corps. Une dose d’optimisme insufflé au jeune public. Delphine Tanguy, Le Télégramme
Un spectacle plein d’énergie, tout en mouvement, où la danse se mêle au mime et à la musique. Céline Rapinat, Lyon Capitale
Dossier pédagogique pour en savoir plus
Planning de répétition pour les premières et terminales spe
REPETITIONS OPTION THEATRE
Lundi 30 mai
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Grande salle
+ équipe technique
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Petite salle
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Grenier A
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Grenier B
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Matin
09h-12h
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Montage
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|
Bruno Ubu Roi de Jarry
1ère
|
Sandrine les
Bacchantes d'Euripide
T°
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Après-midi
14h-18h
|
Montage
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|
Bruno Ubu Roi de Jarry
1ère
|
Chiara Figaro le Barbier
T°
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Mardi 31 mai
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Grande salle
+ équipe technique
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Petite salle
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Grenier A
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Grenier B
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Matin
09h-12h
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Sandrine les
Bacchantes d'Euripide
T°
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Après-midi
14h-18h
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Chiara Figaro le Barbier
T°
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Mercredi 1er juin
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Grande salle
+ équipe technique
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Petite salle
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Grenier A
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Grenier B
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Matin
09h-12h
|
Sandrine les
Bacchantes d'Euripide
T°
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Bruno Ubu Roi de Jarry
1ère
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Après-midi
14h-18h
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Bruno Ubu Roi de Jarry
1ère
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Chiara Figaro le Barbier
T°
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20h00
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GENERALE
1ère et T° Sandrine/Chiara / Bruno
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Jeudi 02 juin 20h 14h-16h Raccord
16h00-18h00
Mise
18h -19h seul le hall du théâtre est accessible aux élèves et
artistes. (grande salle et loges sont interdites pendant 01h)
Début de la
présentation 20h00
Vendredi 03 juin 20h 14h-16h
Raccord
16h00-18h00
Mise
18h -19h seul le hall du théâtre est accessible aux élèves et
artistes. (grande salle et loges sont interdites pendant 01h)
Début de la
présentation 20h00
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