https://www.youtube.com/watch?v=PLk31tFwUpA
paroles:
Paroles de La Tendresse
On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y'en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas
On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Etre inconnu dans l'histoire
Et s'en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n'en est pas question
Non, non, non, non
Il n'en est pas question
Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment
Le travail est nécessaire
Mais s'il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien... on s'y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long
Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l'amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L'amour ne serait rien
Non, non, non, non
L'amour ne serait rien
Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n'est plus qu'un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D'un cur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n'irait pas plus loin
Un enfant vous embrasse
Parce qu'on le rend heureux
Tous nos chagrins s'effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos curs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l'amour
Règne l'amour
Jusqu'à la fin des jours
Un blog pour les élèves des options théâtre du Lycée Camille Sée à Colmar
mardi 31 mars 2015
"Jouer c'est creuser l'inquiétude" Nicolas Bouchaud
Quand un grand acteur comme Nicolas Bouchaud s'interroge sur son métier d'acteur, ça donne ça dans Philo Mag
A lire par tous et en particulier par les premières de spécialité qui travaillent sur l'art de l'acteur.
A lire par tous et en particulier par les premières de spécialité qui travaillent sur l'art de l'acteur.
lundi 30 mars 2015
Chorégraphie contemporaine Ménades
Voici la video trouvée par Pauline:
https://www.youtube.com/watch?v=SLO9WgqFnbU&feature=youtu.be
https://www.youtube.com/watch?v=SLO9WgqFnbU&feature=youtu.be
vendredi 27 mars 2015
Le programme du Théâtre du Peuple pour cet été
Pendant les vacances , prévoyez d'aller à Bussang au théâtre du Peuple avec vos parents ou amis, une expérience théâtrale inoubliable.
Brecht sera à l'honneur avec son Opéra de Quat'sous.
Programme
Site du théâtre du Peuple
Brecht sera à l'honneur avec son Opéra de Quat'sous.
Programme
Site du théâtre du Peuple
jeudi 26 mars 2015
Stabat mater Furiosa encore demain vendredi 27 mars à 20H
Si vous pouvez, ne manquez pas la performance de Katriona Morrisson dans ce magnifique poème contre la guerre. Debout sur le plateau, plongé dans la musique, les lumières, le public respire avec l'actrice, la suit dans ses déplacements. Le texte de Jean-Pierre Siméon est poignant, j'en ai eu les larmes aux yeux.
Beaucoup de choses à apprendre aussi du jeu de cette magnifique actrice.
Pour moins de 4 euros, une heure de spectacle au Centre Europe vendredi 27mars à 20H, ça vaut la peine, non?
Beaucoup de choses à apprendre aussi du jeu de cette magnifique actrice.
Pour moins de 4 euros, une heure de spectacle au Centre Europe vendredi 27mars à 20H, ça vaut la peine, non?
mercredi 25 mars 2015
Le Projet de Stanislas Nordey pour le TNS
Article dans Médiapart de JP THibaudat
Nommé l’été dernier à la direction du Théâtre national de Strasbourg, Stanislas Nordey
pourra mettre en œuvre son projet à partir de la rentrée de septembre.
C’est un projet novateur, pluriel et fédérateur d’énergies dont il vient
de détailler les visées magnifiques et les rêves tangibles pour les six
ans à venir.
Ses
années à la tête du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis où il avait
initié un projet de théâtre citoyen, ses années passées au Théâtre de
Nanterre comme artiste associé aux côtés de Jean-Pierre Vincent lorsque
ce dernier en était le directeur, ses années à la tête de l’école du
Théâtre de Bretagne à Rennes, son compagnonnage avec Théâtre Ouvert, et
la saison passée comme artiste associé au Festival d’Avignon, l’ont
préparé à ce défi : diriger le seul théâtre National adossé à une école
en partageant l’outil -c’est-à-dire le binôme théâtre et école-. Non
ponctuellement mais « au quotidien » avec :
-6 metteurs en scène (Julien Gosselin, Thomas Jolly, Lazare, Christine Letailleur, Blandine Savetier et Anne Théron),
-10 acteurs et actrices (Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Nicolas Bouchaud, Vincent Dissez, Valérie Dréville, Claude Duparfait, Véronique Nordey, Laurent Poitrenaux, Dominique Reymond et Laurent sauvage)
-6 auteurs (liste en cours de constitution mais où figurera Falk Richter).
Autant d’hommes que de femmes : une parité absolue. Du jamais vu. « Un théâtre national doit être pionnier et poser des actes exemplaires » insiste Nordey. Les artistes (metteurs en scène, acteurs, auteurs) sont embarqués dans l’aventure pour les six ans à venir. Chacun à sa manière à partir d’ « un pacte de confiance » qui autorise l’échec, le doute, l’envie d’aller voir ailleurs (selon « un rapport de non exclusivité »).
Précisons : les 5 acteurs et les 5 actrices ne constitueront pas une troupe au service de tel ou tel metteur en scène mais seront des maîtres d’œuvre. Chacun sera générateur de projets, de propositions et tous interviendront dans l’école.
Il y est. Il entend faire du TNS « un théâtre qui porte haut la parole du poète ».Et ceux qui viennent à ses côtés portent ce projet avec lui. Le choix des artistes n‘est pas hasardeux ou stratégique et c’est le contraire d’un casting. Certains sont des anciens élèves de Nordey, d’autres l’ont mis en scène, la plupart ont travaillé avec lui, certains depuis très longtemps. Ni famille, ni clan, mais une exigence partagée autour de la création contemporaine qui sera le fer de lance de la maison : « le texte contemporain aura une place centrale dans toutes les activités du TNS ». Moins une question d’époque que d’esprit : Christine Letailleur va travailler sur « Les liaisons dangereuses » de Laclos et Anne Théron a écrit une pièce à partir de ce même texte. Un comité de lecture animé par Frédéric Vossier réunira tous les artistes de l’aventure et d’autres, en ayant aussi le souci de faire des « relecture »s de grandes pièces contemporaines trop peu jouées ou laissées en jachère. Une revue verra également le jour.
Partage, parité, diversité
Nordey entend aussi s’attaquer au manque de diversité, mal endémique du théâtre français : « aller à la rencontre de ceux qui n’ont pas accès au théâtre, c’est fondamental », sur ce plan « on est très en retard ». Une diversité des spectateurs mais, à terme (car c’est plus compliqué) également des acteurs, des auteurs, des metteurs en scène, et tout autant des élèves recrutés dans l’école qui pour la quasi-totalité sont issus de familles plus ou moins aisées. « Les métiers du spectacle doivent être accessibles à la diversité ».Un vaste chantier que Nordey compte développer, pour ce qui est du public à travers « l’autre saison » faite de rencontres, d’interventions d’acteurs, de lectures.
Stanislas Nordey, Stan pour les intimes, entend mener ce projet à budget constant (environ 12 millions d’euros). Pas facile. Mais il compte sur un nombre accru de représentations (de deux à trois semaines par création) et de spectacles dans les trois salles générant un apport supplémentaire de 10 00 spectateurs, et donc des recettes à la hausse, en pariant encore sur un retour massif probable du public qui, ces derniers temps, avait un peu délaissé la maison. Mais aussi multiplier les complicités avec d’autres structures en France et à l’étranger (coproductions), rechercher des mécènes pour financer « les activités à destination des publics dit en difficulté et issus de la diversité ».
« Symboliquement », Strasbourg étant à quelques centaines de mètres de l’Allemagne, Nordey fêtera son arrivée en signant une co-mise en scène avec l’allemand Falk Richter ,« Je suis Fassbinder », pièce que Richter s’apprête à écrire. On y honorera des textes au TNS, et comment, et tout le temps. De Pamuk à Bolano, de Paul Celan à Lazare, dans un proche avenir. « S’appuyer sur le texte. Ne pas lâcher la parole d’où qu’elle vienne » a conclu, déterminé, Stanislas Nordey.
Stanislas Nordey © Benoit Clinder
-6 metteurs en scène (Julien Gosselin, Thomas Jolly, Lazare, Christine Letailleur, Blandine Savetier et Anne Théron),
-10 acteurs et actrices (Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Nicolas Bouchaud, Vincent Dissez, Valérie Dréville, Claude Duparfait, Véronique Nordey, Laurent Poitrenaux, Dominique Reymond et Laurent sauvage)
-6 auteurs (liste en cours de constitution mais où figurera Falk Richter).
Autant d’hommes que de femmes : une parité absolue. Du jamais vu. « Un théâtre national doit être pionnier et poser des actes exemplaires » insiste Nordey. Les artistes (metteurs en scène, acteurs, auteurs) sont embarqués dans l’aventure pour les six ans à venir. Chacun à sa manière à partir d’ « un pacte de confiance » qui autorise l’échec, le doute, l’envie d’aller voir ailleurs (selon « un rapport de non exclusivité »).
Précisons : les 5 acteurs et les 5 actrices ne constitueront pas une troupe au service de tel ou tel metteur en scène mais seront des maîtres d’œuvre. Chacun sera générateur de projets, de propositions et tous interviendront dans l’école.
"Un théâtre qui porte haut la parole du poète"
En leur temps, les années (1975-1983) de Jean-Pierre Vincent à la
tête du même établissement phare avaient donné une formidable énergie
au paysage théâtral. Il était venu avec un metteur en scène, des
dramaturges, un auteur, une dizaine d’acteurs permanents (en s’inspirant
du modèle berlinois de la Schaubühne de Peter Stein-Klaus Gruber).
L’époque a changé. Dans l’économie et le fonctionnement actuels du
théâtre français, Nordey ne croit plus aux troupes permanentes mais il
croit aux forces de l’institution aux bases renouvelées. Il est beau
que, plus de trente ans après, Nordey succède à Vincent l’un de ses
pères. « Le TNS me faisait rêver. C’était le modèle, le lieu où le
théâtre public avait une force évidente » dit-il. « J’ai été formé au
Conservatoire à Paris mais c’est à l’école du TNS que j’aurais voulu
être ».Il y est. Il entend faire du TNS « un théâtre qui porte haut la parole du poète ».Et ceux qui viennent à ses côtés portent ce projet avec lui. Le choix des artistes n‘est pas hasardeux ou stratégique et c’est le contraire d’un casting. Certains sont des anciens élèves de Nordey, d’autres l’ont mis en scène, la plupart ont travaillé avec lui, certains depuis très longtemps. Ni famille, ni clan, mais une exigence partagée autour de la création contemporaine qui sera le fer de lance de la maison : « le texte contemporain aura une place centrale dans toutes les activités du TNS ». Moins une question d’époque que d’esprit : Christine Letailleur va travailler sur « Les liaisons dangereuses » de Laclos et Anne Théron a écrit une pièce à partir de ce même texte. Un comité de lecture animé par Frédéric Vossier réunira tous les artistes de l’aventure et d’autres, en ayant aussi le souci de faire des « relecture »s de grandes pièces contemporaines trop peu jouées ou laissées en jachère. Une revue verra également le jour.
Partage, parité, diversité
Nordey entend aussi s’attaquer au manque de diversité, mal endémique du théâtre français : « aller à la rencontre de ceux qui n’ont pas accès au théâtre, c’est fondamental », sur ce plan « on est très en retard ». Une diversité des spectateurs mais, à terme (car c’est plus compliqué) également des acteurs, des auteurs, des metteurs en scène, et tout autant des élèves recrutés dans l’école qui pour la quasi-totalité sont issus de familles plus ou moins aisées. « Les métiers du spectacle doivent être accessibles à la diversité ».Un vaste chantier que Nordey compte développer, pour ce qui est du public à travers « l’autre saison » faite de rencontres, d’interventions d’acteurs, de lectures.
Stanislas Nordey, Stan pour les intimes, entend mener ce projet à budget constant (environ 12 millions d’euros). Pas facile. Mais il compte sur un nombre accru de représentations (de deux à trois semaines par création) et de spectacles dans les trois salles générant un apport supplémentaire de 10 00 spectateurs, et donc des recettes à la hausse, en pariant encore sur un retour massif probable du public qui, ces derniers temps, avait un peu délaissé la maison. Mais aussi multiplier les complicités avec d’autres structures en France et à l’étranger (coproductions), rechercher des mécènes pour financer « les activités à destination des publics dit en difficulté et issus de la diversité ».
« Symboliquement », Strasbourg étant à quelques centaines de mètres de l’Allemagne, Nordey fêtera son arrivée en signant une co-mise en scène avec l’allemand Falk Richter ,« Je suis Fassbinder », pièce que Richter s’apprête à écrire. On y honorera des textes au TNS, et comment, et tout le temps. De Pamuk à Bolano, de Paul Celan à Lazare, dans un proche avenir. « S’appuyer sur le texte. Ne pas lâcher la parole d’où qu’elle vienne » a conclu, déterminé, Stanislas Nordey.
mardi 24 mars 2015
Marguerite Duras parle de La pluie d'été
Une émission de France Culture avait donné la parole à Marguerite Duras sur son livre La pluied'été
Concert -Spectacle le 2 avril au profit d'Amitié-Autisme
Dans le cadre de la journée de l'Autisme, le 2 avril, les élèves des options Musique et enseignement d'exploration arts du spectacles, avec le partenariat de la Compagnie "La Carpe Haute", ont le plaisir de vous proposer un concert spectacle au profit de l'association Amitiés Autisme.
Nous vous attendons à l'Auditorium du Lycée Camille Sée le 2 avril à 18h45 et jusqu'à 21h30 pour profiter d'une belle soirée qui associe musique et théâtre d'improvisation.
Entrée gratuite (plateau au profit de l'association Amitié Autisme).
Christine HUCKEL OTTENWELTER, Marie-Annick GUILLEMIN et Fabienne VIX
samedi 21 mars 2015
Cendrillon revisitée par Kenneth Branagh, le cinéaste de Shakespeare
Info sur Culture Box, sortie le mercredi 25 mars
Les chansons de la Belle Epoque Sur Arte
Pour se plonger dans l'univers du Fil à la Patte, regardez ce documentaire sur la chanson de la Belle Epoque: Lachanson de la belle Epoque
Au début du XXe siècle, Paris canaille chante l'amour, la joie de vivre et l'insouciance. Le documentaire se joue sur une double partition, avec d'une part les grands chanteurs de cette période (Mayol, Polin, Yvette Guibert), d'autre part les plus belles chansons de la Belle Époque interprétées par des artistes du début des années 1960 (Gainsbourg, Gréco, Fernandel...)Un bouquet d'archives qui illustre l'incroyable inventivité d'une période où les découvertes scientifiques se confondaient avec le renouveau artistique incarné, entre autres, par des compositeurs comme Aristide Bruant et Vincent Scotto.
Beaucoup d'images du Paris de l'époque vous aideront à retrouver l'atmosphère du paris de Feydeau.
Au début du XXe siècle, Paris canaille chante l'amour, la joie de vivre et l'insouciance. Le documentaire se joue sur une double partition, avec d'une part les grands chanteurs de cette période (Mayol, Polin, Yvette Guibert), d'autre part les plus belles chansons de la Belle Époque interprétées par des artistes du début des années 1960 (Gainsbourg, Gréco, Fernandel...)Un bouquet d'archives qui illustre l'incroyable inventivité d'une période où les découvertes scientifiques se confondaient avec le renouveau artistique incarné, entre autres, par des compositeurs comme Aristide Bruant et Vincent Scotto.
Beaucoup d'images du Paris de l'époque vous aideront à retrouver l'atmosphère du paris de Feydeau.
rappel Jeudi 26 mars Stabat Mater Furiosa au Centre Europe 20H30
Pourquoi Stabat Mater Furiosa ?
Par Catriona Morrison
Cela faisait trois ou quatre années que ce texte
était sur mon bureau, comme une interrogation permanente. D’abord j’ai
pensé à mes élèves. Je leur ai donné des copies de certains
passages, les ai encouragés à les apprendre. Des
travaux toujours entamés mais jamais aboutis… et puis maintes fois je me
suis à nouveau penchée dessus avec l’envie de le jouer
moi-même, car Jean-Pierre Siméon maîtrise la langue
française de façon vertigineuse, j’ose même dire qu’il est à la fois
comparable à Paul Claudel de par ses sens quasi
métaphysiques du rythme et du souffle, mais aussi à
Coluche de par son engagement qui remue sans aucune pitié
nos « consciences culturellement correctes ». Un
auteur si poétiquement pointu mérite d’être entendu.
A tout prix. Parce que ce qui est dit nous met face à l’inéluctable
vérité de la condition humaine. Cette incontournable
pulsion de détruire, alors que finalement ce serait
si facile de vivre comme des « bons vieux poltrons ». Témoignage
bouleversant des atrocités de la guerre, qui
balaye tout élan de compassion ou de pitié pour les
victimes. La sentimentalité du bon penseur qui rentre chez lui avec
l’impression d’être plus « éveillé »
qu’auparavant ne fait que contribuer aux meurtres.
Il n’y a pas d’échappatoire : il faut que ça cesse. Stabat Mater Furiosa
est la mère furieuse, debout, parmi les milliers
de faibles, d’écartelés. Elle a fait un songe : une
foule silencieuse. Sans chef de guerre, ni dieux, ni même d’archanges.
Le songe est dit.
Catriona MorrisonExtrait du texte:
J’aime que le matin blanc pèse à la vitre et l’on tue ici
J’aime qu’un enfant courant dans l’herbe haute vienne à cogner sa joue à mes paumes et l’on tue ici
J’aime qu’un homme se plaise à mes seins et que sa poitrine soit un bateau qui porte dans la nuit et l’on tue ici
J’aime
qu’on bavarde à la porte du boulanger quand il n’y a d’autre souci que
le bleu du ciel étendu sous la théorie des nuages et l’on tue ici
J’aime qu’à quelques-uns on s’ennuie paisiblement à observer le vent dormir sur les toits de la ville et l’on tue ici
J’aime qu’on bâtisse une fleur pour la fleur dans le loisir insipide du jardin et l’on tue ici
J’aime que la pierre roule dans la rivière et que cela fasse un bruit de clarinette et l’on tue ici
J’aime que les heures ne soient que le temps qui passe pour faire les heures et l’on tue encore ici encore
Et voilà comment continue ma prière
Êtes-vous là encore êtes-vous là mangeurs d’ombre
Je crache
Je crache sur l’homme de
L’homme de guerre
Je crache sur le guerrier de la prochaine
De la prochaine guerre
Qui joue aujourd’hui avec son ours en peluche les ailes des mouches et
La poudre rouge et bleue des papillons
Je crache sur l’esprit de guerre qui pense et prévoit la douleur
Je crache sur celui qui pétrit la pâte de la guerre
Et embrasse son sommeil quand on cuit la mort au four de la guerre
Je crache sur le ruisseau de sang qui tombe des doigts du vainqueur
Comme un mouchoir par mégarde tombe au caniveau
Je crache sur celui qui fait d’un corps de femme une chair ouverte
Une chair bleue qui était blanche
Couverte de guêpes qui était faite pour le baiser
Déchirée qui était comme une soie pour le soleil
Je crache sur la haine et la nécessité de cracher sur la haine
Homme de guerre je te regarde
Regarde-moi
Je te dis regarde-moi(...°
Jean-Pierre Vincent et le "théâtre engagé"aujourd'hui
Un bel article de Telerama qui donne la parole au metteur en scène Jean-Pierre Vincent:
(...)Aller dans les lycées, les prisons, d'accord, il faut le faire et on le fait, mais pour y défendre une idée exigeante de l'art, pas pour l'instrumentaliser, le réduire à un outil pédagogique, sociologique. Le théâtre ne sert pas à maintenir l'ordre, à bricoler du consensus.(...)
Quel est ce rôle de l'artiste ?
Réunir pour diviser. Pour que des questions essentielles restent vivantes, et pour que d'autres surgissent. Pour faire naître l'esprit critique. Ce n'est pas un hasard si, dans la Grèce antique, les premières représentations étaient aussi des concours où le public décernait des prix. Mais il faut allier cet esprit critique à l'imaginaire, écrire le poème mais savoir le rendre visible aux autres, les relier par cette vision au sens quasi religieux du terme. Le premier homme de théâtre est sans doute, dès la préhistoire, celui qui est monté sur la colline pour raconter aux autres ce qui se passait dans la plaine(…)
(...)la réelle fonction sociale du théâtre : proposer une autre façon de penser, d'être ensemble dans cette société de la médiocrité numérisée où les réseaux sociaux ont réussi à installer une organisation mondiale de la solitude. (...)
(...)Aller dans les lycées, les prisons, d'accord, il faut le faire et on le fait, mais pour y défendre une idée exigeante de l'art, pas pour l'instrumentaliser, le réduire à un outil pédagogique, sociologique. Le théâtre ne sert pas à maintenir l'ordre, à bricoler du consensus.(...)
Quel est ce rôle de l'artiste ?
Réunir pour diviser. Pour que des questions essentielles restent vivantes, et pour que d'autres surgissent. Pour faire naître l'esprit critique. Ce n'est pas un hasard si, dans la Grèce antique, les premières représentations étaient aussi des concours où le public décernait des prix. Mais il faut allier cet esprit critique à l'imaginaire, écrire le poème mais savoir le rendre visible aux autres, les relier par cette vision au sens quasi religieux du terme. Le premier homme de théâtre est sans doute, dès la préhistoire, celui qui est monté sur la colline pour raconter aux autres ce qui se passait dans la plaine(…)
(...)la réelle fonction sociale du théâtre : proposer une autre façon de penser, d'être ensemble dans cette société de la médiocrité numérisée où les réseaux sociaux ont réussi à installer une organisation mondiale de la solitude. (...)
mercredi 18 mars 2015
Rencontre avec le quatuor Akhtamar au lycée camille See
Mardi 17 mars, les élèves de secondes enseignement d'exploration art du son et art du spectacle ont eu la chance de rencontrer les membres du quatuor Akhtamar.
Voici un lien avec leur site.
Voici un lien avec leur site.
Quatuor
Dans la musique instrumentale et vocale, le terme quatuor
désigne soit
une composition destinée à 4 interprètes, soit une formation de 4
instruments. Dans l'opéra, l'oratorio la cantate, le quatuor est une
pièce pour 4 solistes (possible avec choeur et orchestre).
Jusqu'au XVIIe siècle, les compositions à 4 parties
sont exécutées indifféremment par les instruments ou les chanteurs.
Le quatuor vocal de type moderne apparaît avec la
sonate à quatre. Au milieu du XVIIIe siècle, en Italie, en Autriche
et en Allemagne. Le quatuor est une composition spécifique de forme
sonate, divisée en 3 mouvements : vivace, lento, vivace. On ajoute un
menuet (en troisième position, comme dans la sonate et dans la
symphonie).
Le quatuor à cordes est la plus fréquente des
formations de quatuor. Il comprend un premier violon, un second violon, un
alto et un violoncelle. Une autre formation peut être du type : piano, un
violon, un alto et un violoncelle. On trouve d'autres formations de
quatuor pour instruments à vent ou autres.
Il était courant jusqu'au tout début du XIXe siècle, de
remplacer le premier violon par une flûte, et de transcrire le quatuor à
cordes pour instruments à vent
Les quatuors de Boccherini dominent la production
italienne de la seconde moitié du XVIIIe siècle, avec une certaine liberté
quant à la structure de la forme, Il substitue par exemple des danses
populaire (espagnoles) au menuet.
Haydn traite d'abord le quatuor comme un divertimento
jusqu'aux quatuor op. 20. Il remplace le menuet par le scherzo. Dans
ses ses derniers quatuors, il adopte parfois des premiers mouvements de
tempo lent.
En 1785, Mozart dédie ses six quatuors à Haydn.
C'est peut-être avec ses quatuors (opus 18 à
135) que Beethoven développe ses plus importantes hardiesses, qui
laisseront perplexe bien de ses admirateurs. C'est surtout son opus 59 qui
eut une influence immédiate. Mendelssohn, Schubert, Schumann, Brahms ont
consacré une part imortance de leur art au quatuor.
En Italie, l'engouement pour l'opéra encourage la
transcrition d'airs célèbres pour quatuor. Mais Donizetti compose dix-neuf
quatuors, Pacini compose six quqtuor, Verdi un seul (en 1873).
A la fin du XIXe, En france et dans les pays slaves le
scompositeurs cpontinuent le genre : Borodine, Smetana, Dvotak, Janàcek,
Tchaïkovski. Saint-Saens. Fauré. Debussy, et Ravel.
Au XXe siècle, les quatuors composés au sein de l'école
de Vienne ont une grande importance. Schoenberg en compose quatre. Le
premier (opus 7), fusionne les quatre mouvements en un mouvement unique
afin de dépasser la forme sonate. Il introduit la voix dans le second
(opus 10) en 1907-1908 (deux oeuvres lyriques de Saint.George aux
troisième et quatrième mouvements).
Berg compose en 1910 un quatuor en deux mouvements
(opus 3). Avec le quatuor opus 22, en deux mouvements, Webern adopte un
ensemble inusité : violon, la clarinette, saxophone ténor et piano.
Avec Bartok, Hindemith, Pizzetti, Malipiero, Petrassi
on connait peut-être les dernier quatuors puisant leur forme dans la
tradition historique.
Liens
Histoire : une page simple pour mettre les idées en place sur le site des luthiers à Montpellier : http://www.geocities.com/Vienna/Strasse/8698/hviolon.html
Histoire : une page simple pour mettre les idées en place sur le site des luthiers à Montpellier : http://www.geocities.com/Vienna/Strasse/8698/hviolon.html
Le site de Claire Perrigot : http://portail.lutherie.free.fr
Parmi les pièces jouées "Compagny" de Phil glass qui a écrit pour le grand metteur en scène Robert Wilson Eistein on the Beach: Interview et images de cet opéra
Parmi les pièces jouées "Compagny" de Phil glass qui a écrit pour le grand metteur en scène Robert Wilson Eistein on the Beach: Interview et images de cet opéra
Scènes de la vie d'un acteur à la CDE le 24 et le 25 mars 20h30
Spectacle créé à partir du livre, qui porte le même titre, du comédien Denis Podalydes, sociétaire à la Comédie Française mais aussi acteur de cinéma par un autre acteur et metteur en scène, Scali Delpeyrat.
Denis Podalydes
J’ai rarement quitté la scène le cœur léger.
Dans tous ses états, ses lieux d’attente, d’exaltation ou d’angoisse, le comédien apparaît. Tel quel. À nu. Dans son quotidien et ses espaces familiers, les coulisses, chambres de supplice ou de repos, le plateau de théâtre. Denis Podalydès livre les récits de la vie quotidienne d’un comédien, de l’ennui à la passion. Du monumental trac avant la représentation du Misanthrope à l’abyssal trou de mémoire, il dévoile les ratés, les victoires, les chutes libres et les hauteurs du métier d’acteur. Scénariste et metteur en scène, comédien au cinéma chez son frère Bruno, Alain Resnais ou Emmanuel Bourdieu, sociétaire de la Comédie-Française et auteur de Voix off, Denis Podalydès compare la performance du comédien à la lutte du matador. Il se raccroche aux traces des textes lus et aux œuvres approchées. Il évoque les fantômes des disparus qui l’accompagnent et le portent jusqu’à l’exploit d’être en scène.
Issu du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, comédien de théâtre et de cinéma, auteur lui-même, Scali Delpeyrat s’empare du journal, en détache cinq grandes parties. Il assemble les facettes extraordinaires des moments les plus ordinaires, pour composer au-delà du portrait d’artiste un puzzle des atermoiements, des fragilités et des incertitudes humaines. Fragments autobiographiques d’un acteur mis à nu, au travail et tout autour, ces Scènes participent d’une anthropologie possible de l’honnête homme. Elles révèlent les peurs et les joies, les grandeurs et les misères d’un artisan dans l’exercice de son art. Pierre Notte
Scali Delpeyrat dans le spectacle
Denis Podalydes
J’ai rarement quitté la scène le cœur léger.
Dans tous ses états, ses lieux d’attente, d’exaltation ou d’angoisse, le comédien apparaît. Tel quel. À nu. Dans son quotidien et ses espaces familiers, les coulisses, chambres de supplice ou de repos, le plateau de théâtre. Denis Podalydès livre les récits de la vie quotidienne d’un comédien, de l’ennui à la passion. Du monumental trac avant la représentation du Misanthrope à l’abyssal trou de mémoire, il dévoile les ratés, les victoires, les chutes libres et les hauteurs du métier d’acteur. Scénariste et metteur en scène, comédien au cinéma chez son frère Bruno, Alain Resnais ou Emmanuel Bourdieu, sociétaire de la Comédie-Française et auteur de Voix off, Denis Podalydès compare la performance du comédien à la lutte du matador. Il se raccroche aux traces des textes lus et aux œuvres approchées. Il évoque les fantômes des disparus qui l’accompagnent et le portent jusqu’à l’exploit d’être en scène.
Issu du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, comédien de théâtre et de cinéma, auteur lui-même, Scali Delpeyrat s’empare du journal, en détache cinq grandes parties. Il assemble les facettes extraordinaires des moments les plus ordinaires, pour composer au-delà du portrait d’artiste un puzzle des atermoiements, des fragilités et des incertitudes humaines. Fragments autobiographiques d’un acteur mis à nu, au travail et tout autour, ces Scènes participent d’une anthropologie possible de l’honnête homme. Elles révèlent les peurs et les joies, les grandeurs et les misères d’un artisan dans l’exercice de son art. Pierre Notte
Scali Delpeyrat dans le spectacle
dimanche 15 mars 2015
Rappel: Option fac première et terminales: mardi 17: cours CDE
Je vous rappelle que le cours de mardi 17 mars aura lieu à la Comédie de l'Est, grenier B. Patrice vous attendra dans la Cour de la CDE. Il faut vous y rendre le plus vite possible. Le cours durera jusqu'à 18 h exceptionnellement pour compenser la perte liée au trajet.
Faites au mieux pour que nous puissions avancer dans le projet et transmettez le message à tous.
Faites au mieux pour que nous puissions avancer dans le projet et transmettez le message à tous.
samedi 14 mars 2015
la tragédie grecque comme monstration des cadavres en morceaux
La tragédie grecque pose la question de la violence: comment la représenter?
Article sur la monstration des cadavres en morceaux par Bernard Deforge (université de caen)
Article sur la monstration des cadavres en morceaux par Bernard Deforge (université de caen)
Autre traduction des Bacchantes d'Euripide
Il est intéressant de comparer votre texte à une autre traduction plus linéaire: cela vous aidera à mieux comprendre.Traduction Remacle
Le thème de la folie dans la tragédie grecque
Folie dans Agamemnond’Eschyle, Ajax de Sophocle,Héraclès d’Euripide,les Bacchantes d'Euripide.
vendredi 13 mars 2015
suite de l'article sur les Bacchantes mise en scène Langhoff
Évitant
délibérément toute homogénéité, il choisit huit comédiennes d’origine,
de type, de formation et d’expérience artistiques différentes dont, à
l’instar de Grüber mais de façon peut-être plus accusée, il chercha à
marquer l’individualité, à travers le costume et les travaux auxquels
s’adonnait chacune d’elles. Car ses Bacchantes s’affairaient beaucoup.
Elles faisaient leur entrée du fond de scène en chantant dans un
balancement rythmé, une mélopée africaine ; elles étaient accompagnées
d’un groupe de percussionnistes qui battaient des tambours africains ;
chargées de ballots, chaises, tapis et autres ustensiles et vêtues de
costumes hauts en couleurs et disparates, qu’elles avaient empilés les
uns sur les autres comme des migrantes, elles s’installaient
littéralement sur scène, étalant leur linge, passant la serpillière,
faisant le ménage (plutôt qu’accomplissant un quelconque rituel
dionysiaque !) : elles s’appropriaient les lieux. Langhoff faisait des
Bacchantes des femmes de ménage immigrées qui envahissaient
l’orchestra d’Épidaure ! « Des bonnes femmes, pas des maghrébines, mais
quasi ! [… ce que représente Dionysos, c’est] l’autre ; l’autre de ce
qui est soi-même et l’identique : le fait qu’il existe une zone qui est
complètement différente de vous », disait Jean-Pierre Vernant en 199927.
Le déferlement par milliers d’africains sur les côtes européennes
n’était donc pas véritablement amorcé et la Grèce de 1997 était plutôt
« envahie » par des migrants venus des pays de l’Est ou de ses voisins
directs (l’Albanie surtout)28. Dionysos est un dieu inquiétant pour l’ordre social et la tragédie le meilleur moyen pour l’incorporer dans la cité.
21Bien qu’hétérogène, ce chœur, contrairement à celui des Bacchantes de Grüber, fonctionnait souvent à l’unisson :
à plusieurs reprises il proférait ou chantait le texte d’une seule
voix. La chorégraphie, elle aussi, privilégiait les mouvements
d’ensemble, et les choristes effectuaient souvent des tâches en commun.
Ainsi, pour la Parodos, où le chœur se présente, narre l’origine divine
de Dionysos et exhorte les thébains à se joindre à ses danses, les huit
comédiennes entraient en une danse chaloupée, en chantant sur le rythme
tenu et tonique des tambours des six musiciens29.
22Dans
le premier Stasimon, après avoir dénoncé l’hybris de Penthée à
Dionysos, le chœur donne sa version de la sagesse et loue celui qui sait
jouir de la vie. Langhoff scinda ce passage en deux temps aux énergies
différentes : d’abord empreinte de la tonicité de la Parodos (les
Bacchantes assises en cercle racontaient à tour de rôle le comportement
de Penthée, sur un ton agressif), puis beaucoup plus calme (l’une
d’elles étalait un immense tissu jaune que les femmes se mettaient à
coudre de concert, psalmodiant doucement leur texte).
23Le
deuxième Stasimon constitue une adresse aux dieux, à Dionysos, à qui le
chœur demande d’accourir d’où qu’il se trouve, pour le délivrer de
Penthée. Les Bacchantes s’enroulaient dans le drap qu’elles avaient
cousu, s’emprisonnant d’elles-mêmes comme par empathie avec leur maître.
Leurs phrases et leurs voix se mêlaient dans des cris de révolte. Au
changement des lumières sur les terrifiants « Iô, Iô » de Dionysos qui
annonçaient le séisme, elles se recroquevillaient, avant de s’éparpiller
en tous sens à l’entrée du chef percussionniste qui, dans la fumée et
un bruit assourdissant, symbole des forces des ténèbres déchaînées, se
mettait à battre son tambour au centre de l’orchestra. Durant ce long
« tremblement de terre », les Bacchantes se tenaient juchées sur les
échafaudages et le toit de la boucherie.
24Elles
chantaient ensuite jusqu’au début du troisième Épisode, où Dionysos
raconte l’humiliation qu’il vient d’infliger à Penthée – de manière
générale, les choristes poursuivaient leurs chants et leurs danses en
dehors des cinq Stasima.
25Pour
le troisième Stasimon, lorsque le chœur évoque les punitions des dieux
envers les impies, les Bacchantes, en jupon et seins nus, effectuaient
une « ronde mécanique » sur des balançoires rudimentaires suspendues en
place des carcasses bovines à la chaîne d’abattage de la boucherie.
26Dans
le quatrième Stasimon, où elles s’identifient aux ménades et appellent
la vengeance du dieu, sept d’entre elles revenaient vêtues d’une longue
robe gris sale, pieds nus, et coiffées de masques monstrueux,
mi-cubistes, mi-aborigènes. La huitième, habillée en « petite fille
modèle », chantonnait doucement sur scène : « que vienne la justice ! »,
tout en jouant à la poupée. Devant elle, ramassée en une masse compacte
au bord de l’orchestra, la troupe de ménades lançait ses appels à la
vengeance directement au public, en claquant dans les mains, dans un
même élan agressif.
27Pour
leur danse de l’Exodos, où le chœur se réjouit de la mort de Penthée,
les Bacchantes se déchaînaient. Ayant ôté leurs masques, alors qu’elles
avaient valsé tranquillement au début du récit du Messager puis qu’elles
s’étaient tenues assises à l’écouter, elles bondissaient pour exécuter
une sorte de danse guerrière primitive, en rond, sur le rythme
frénétique des percussions (deux d’entre elles maniaient aussi des
tambourins), ce jusqu’à l’entrée d’Agavé (Évelyne Didi30),
qui emboîtait leur danse pour fêter son « triomphe ». Le chœur restait
ensuite présent jusqu’à la fin, assis par terre ou sur des chaises,
assistant plus ou moins immobile à la révélation d’Agavé et à la scène
de deuil, dans une indifférence ostensible (l’une des femmes lisait). Au
départ de Cadmos et d’Agavé pour l’exil, toutes se levaient,
ramassaient leurs fripes et, armées de leurs ballots, face au public,
d’une seule voix, prononçaient les mots du coryphée qui closent la
tragédie d’Euripide.
Les Bacchantes africaines de Mathias Langhoff
Le Dionysos de Langhoff faisait son entrée nu, à quatre pattes, coiffé d’un masque taurin disproportionné, sorte de Minotaure
façon Miró ; et lorsqu’après s’en être débarrassé, il se redressait et
s’habillait, il gardait sur le visage un masque moucheté qui
l’enlaidissait et lui donnait un air bestial. Langhoff soulignait
l’animalité du dieu, contrairement à Grüber qui avait montré un dieu
fait homme, dont il avait magnifié le corps, à l’image de celui,
sublimé, des statues antiques, et si une ligne serpentine courait de sa
nuque à ses orteils à la manière du faune de Nijinsky, il n’avait ni
cornes, ni pieds fourchus16.
14À
ce dieu animal, Langhoff opposa un chœur très féminin, d’une féminité
accusée par la sexualité et la sensualité de son comportement hystérique
et orgiaque, par sa nudité exhibée et par la mise en scène de son
intimité et d’un quotidien parfois trivial (l’une des Bacchantes était
enceinte17,
une autre allaitait son bébé, une troisième jouait à la poupée, une
autre se maquillait, urinait dans un seau, etc.). L’intrusion de ces
femmes, si étrangères et si communes à la fois, parut d’autant plus
violente aux yeux du public grec, qu’elle corroborait, en 1997, un
sentiment de défiance envers le metteur en scène franco-allemand,
lequel, par ses discours anti-nationalistes dans la presse localeet des
exigences inhabituelles, avait suscité un climat de rejet autour de lui,
avant même la représentation18. C’était donc lui, l’étranger qui débarquait sur cette terre consacrée des Grecs, à Épidaure, le
lieu de la tragédie. Grüber avait donné aux Barbares de Lydie des
traits de hippies, associé les désirs et les comportements des groupes
libertaires underground des années 1970 à la folie dionysiaque, posant
ainsi la question politique et sociologique du pouvoir et du
contre-pouvoir, de la culture et de la contre-culture. Vingt-trois ans plus tard, Langhoff, en leur conférant l’allure de femmes immigrées des cités de la fin du xxe siècle, choisit de traiter la deuxième question, idéologique, soulevée par la pièce d’Euripide, celle de l’autre (certainement plus obsédante alors, en 1997, que celle de la révolte), de l’identité et de la différence.
15Langhoff renouvelait pour ce spectacle une collaboration avec la chorégraphe franco-burkinabaise Irène Tassembedo19,
qui fit répéter les choristes à un rythme intensif durant quasiment
cinq mois. La part importante prise par les danses, mais aussi par la
musique des percussions africaines du sénégalais Moustapha Cissé, plaça
en partie ces Bacchantes sous le signe du continent noir. Dans
le texte d’Euripide, l’étranger Dionysos arrive des lointaines terres
d’Asie, mais il a parcouru le monde et s’est imprégné de toutes les
cultures, aussi l’Asie n’est-elle qu’un « lieu imaginaire où Dionysos a
instauré son culte »20 ;
l’Afrique peut donc tout aussi bien témoigner de cet ailleurs dont il
surgit. Cette tonalité africaine dominante se tachait de diverses
teintes multi-ethniques, selon un parti pris d’hétérogénéité cher au
metteur en scène, qui régit l’ensemble de son œuvre, notamment d’un
point de vue esthétique et plastique.
16La
scénographie résultait d’un tel mélange, d’un tel bric à brac, d’un tel
désordre, que même l’arrivée des Bacchantes ne pouvait pas perturber
réellement cette Thèbes-là21.
Langhoff avait aligné la cité antique sur la ville contemporaine, qu’il
était allé visiter peu auparavant et dont il avait retenu l’aspect
désordonné et composite, celui-là même qui règne dans l’architecture et
l’urbanisme d’une bonne partie de la Grèce contemporaine. Séduit par
« le mauvais goût »22
des constructions modernes et le désordre architectural ambiant, il
avait posé comme cadre à la tragédie, et pour palais de Penthée, une
échoppe de boucher à demi achevée, rose, de laquelle sortait en grinçant
une chaîne métallique où circulaient en une ronde macabre des carcasses
bovines. Le sol était constitué d’un assemblage chaotique de planchers
aux pentes diverses qui recouvrait toute l’orchestra et l’ensemble était
dominé par un gigantesque panneau publicitaire vantant les mérites des
eaux du Cithéron. L’espace était centré autour de la « tombe » de
Sémélé, seul élément scénique donné par Euripide : un vulgaire
garde-manger planté de travers en place de la thymélé, à partir duquel
le dispositif scénique se déployait en spirale ; Grüber, lui, avait
préféré signifier la présence de la mère de Dionysos par un escarpin
vernis noir, sorte d’objet « winicottien » que ne lâchait pas l’acteur,
et qui lui permit de ne pas marquer le centre de la scène, de le laisser
vide23.
17Cependant,
le dispositif scénique de Langhoff reposait à la base sur une structure
très claire ; c’est au fil des répétitions qu’il s’est encombré
d’objets et accessoires qui en brouillèrent peu à peu la lecture. Au
final (c’est-à-dire au stade de la représentation), l’espace proposé se
tenait entre ruine et construction, entre devenir et auto-destruction
par saturation24.
18Au principe de dissémination à l’œuvre dans les Bacchantes de Grüber, la mise en scène de Langhoff répondait par cet autre concept derridéen de déconstruction,
mot d’ordre esthétique des années 1970 qui prévalait encore dans les
pratiques artistiques des années 1990 et que l’on retrouve encore
aujourd’hui chez des grands metteurs en scène de la mouvance de la
Volksbühne, Castorf et Marthaler en tête. Les espaces de Langhoff ont
souvent été qualifiés de « baroques », or le baroque, ce n’est pas la
confusion. Il semblerait plus juste de parler de kitsch pour
désigner à la fois ce chaos, cette surenchère et cette accumulation ; le
metteur en scène, lui, revendique ce côté « baroque » qu’il qualifie
par l’oxymore : chaos ordonné ; « je considère que l’essence de
la vie est comme une force centrifuge. Le centre est vide et
l’essentiel se trouve à la périphérie. C’est cette idée qui structure
mon esthétique et ma pensée »25.
Extrait de la revue Germinaca à consulter aussi pour le sphotos en fin d'article
jeudi 12 mars 2015
la transe en musique
Pour réfléchir à la transe bacchique, voici une conférence sur la musique de transe dans la musique actuelle.
La Dispute par les élèves de l'ENSATT
A partir de le 23 ème minutes à peu près:
http://www.theatre-video.net/video/La-dispute-mise-en-scene-de-Richard-Brunel
http://www.theatre-video.net/video/La-dispute-mise-en-scene-de-Richard-Brunel
mercredi 11 mars 2015
Bukatribe: une fanfare loufoque samedi au Centre Europe
A PARTAGER ! VENEZ NOMBREUX !!!
C'est samedi 14 mars à 20h30 et la salle de spectacles Europe vous offre 1 place pour 1 place achetée !!!
réservation 03 89 30 53 01 ou salle.europe@colmar.fr
... Afficher la suite
C'est samedi 14 mars à 20h30 et la salle de spectacles Europe vous offre 1 place pour 1 place achetée !!!
réservation 03 89 30 53 01 ou salle.europe@colmar.fr
... Afficher la suite
EP disponible : http://bit.ly/1eF7D8M Bandcamp : http://bukatribe.bandcamp.com/ Facebook : https://www.facebook.com/Bukatribe
Comment bien chercher sur Internet?
Pour toutes vos recherches et afin de bien vérifier vos sources, voici un protocole fiable pour chercher une information sur le net créée par un professeur canadien: Fiche recherche
Urgent Terminale spé: Cours sur les Bacchantes ce vendredi
Carolina Pecheny commencera son cours sur les Bacchantes dès le vendredi 13 mars.
lundi 9 mars 2015
Printemps des poètes 2015
samedi 14 mars à 15h00
Bibliothèque EUROPE
Entrée libre. Sans inscription préalable.
Renseignement au 03 89 79 60 44
Dans le cadre de la 17ème édition du printemps des poètes, récital poétique et musical* avec la comédienne Carolina Péchény, le guitariste, Luis Oriasdiz et la violoniste, Héléne Sanglier.
Dans le cadre de la 17ème édition du printemps des poètes, récital poétique et musical* avec la comédienne Carolina Péchény, le guitariste, Luis Oriasdiz et la violoniste, Héléne Sanglier.
Venez nombreux. J'y serai.
Dans le cadre du
printemps des poètes, happening poétique pour lire, dire, déclamer,
chanter, mimer ou signer à haute voix le poème de son choix.
Inscription obligatoire pour les participants au 03 89 20 68 70
(Les spectateurs n'ont pas besoin de s'inscrire)
Le temps de parole est limité à 5 mn.
Mardi 17 mars 2015
A 18h30
Auditorium du Pôle Media Culture Edmond Gerrer
dimanche 8 mars 2015
Docteur Camiski: les quatre premiers épisodes en ligne
Pour vous aider à améliorer vos analyses de spectacle ou tout simplement pour revoir votre épisode préféré,
vous pouvez aller sur Culturebox
vous pouvez aller sur Culturebox
Projet Lampedusa au Centre Europe le 7 mars
Bravo à toute la troupe d'avoir repris un projet datant de fin décembre en si peu de temps et sur un plateau beaucoup plus grand que la petite salle de la CDE. Vous avez "assuré".
Patrice dira un petit mot mardi à ceux qu'il connaît agrémenté de quelques conseils.
Beaucoup de gens ont été impressionnés par la façon dont vous vous êtes exprimés lors de la discussion avec le public après le spectacle et ont regretté que vous soyez partis au moment du débat sur la situation de la femme aujourd'hui. Votre point de vue les aurait vraiment intéressés.
Joelle, la directrice du Centre Europe vous remercie de votre participation et vous félicite pour votre prestation. Une collègue m'a également envoyé un petit mot car elle a entendu parlé du spectacle en excellents termes.
Il y a un article dans les DNA mais je ne suis pas abonnée et ne peux donc l'ouvrir.Très belle photo de Kadir dans L'Alsace
Patrice dira un petit mot mardi à ceux qu'il connaît agrémenté de quelques conseils.
Beaucoup de gens ont été impressionnés par la façon dont vous vous êtes exprimés lors de la discussion avec le public après le spectacle et ont regretté que vous soyez partis au moment du débat sur la situation de la femme aujourd'hui. Votre point de vue les aurait vraiment intéressés.
Joelle, la directrice du Centre Europe vous remercie de votre participation et vous félicite pour votre prestation. Une collègue m'a également envoyé un petit mot car elle a entendu parlé du spectacle en excellents termes.
Il y a un article dans les DNA mais je ne suis pas abonnée et ne peux donc l'ouvrir.Très belle photo de Kadir dans L'Alsace
vendredi 6 mars 2015
Projet Lampedusa dans le cadre de la journée de la femme au Centre Europe
Samedi 7 mars à 14h30, les premières spe reprendront le projet Lampedusa au Centre Europe de Colmar dans le cadre de la journée de la Femme. C'est gratuit.Venez nombreux les encourager et faites passer le message.
Il y a des articles sur cette journée de la femme au centre Europe dans la presse locale.
Il y a des articles sur cette journée de la femme au centre Europe dans la presse locale.
Urgent pour les Terminales options facultatives: organisation de l'examen
Compte rendu de la réunion de préparation qui vous concerne:
Les oraux de théâtre auront lieu les 18 et 19 mai.
Les oraux de théâtre auront lieu les 18 et 19 mai.
Dossiers des candidats à envoyer
dans l’établissement du jury impérativement pour le 20 avril délai de rigueur.L'élève doit fournir deux exemplaires de son dossier, l'un restera dans l'établissement d'origine.
Dossier composé de 15 pages maximum, documents annexes
compris :
-fiche pédagogique renseignée par le professeur et explicitant
précisément le projet annuel, la même pour tous les élèves du groupe.(Cette fiche sera rédigée par mes soins)
-Synthèse du carnet de bord qui explicite la place de
l’élève dans le projet du groupe et les moments marquants de son parcours. (des extraits du carnet de bord peuvent y être joints)
-Parcours de spectateurs : trois analyses de spectacle,
réflexions sur les spectacles vus.
-Point d’approfondissement personnel dans le cadre du projet
de l’option, pas forcément problématisé.
N'hésitez pas à me questionner et surtout à m'envoyer ce que vous avez commencé à rédiger.
mercredi 4 mars 2015
Conduite du Projet Lampedusa
Je remets en ligne la conduiteavec les modifications d'hier: Il faut qu'Elodie et Kadir vérifient si c'est juste.
Conduite de Lampedusa Project
1. Owen
et Romane : Way p7, 8, 9 : « Ma bien aimée…il n’y a pas une
minute de libre. » (Milieu Jaune)
2.
Beach p 29 Elodie : A Lampedusa les gardes
côtes…tout demeure immobile » (Jardin
bleu)
3. Way
Laura et Pierre Marie p11, 12, 13, 14, 15 : Moi j’ai fait partir…C’est la
chanson de Shauba que Shauba aime (Milieu
jaune)
4.
Beach p12, 13 Elodie : Aujourd’hui je dis
oui…la mer est innocente, Beach p15, 16 « la vision de la vie…plongé dans
l’eau (jardin bleu)
5.
Way p 16, 17, 18, 19, Clément et Déborah :
Je me souviens de…la vague qu’il fallait.(
Milieu jaune)
6.
Snow : Kadir : p16, 17 : Avant de
partir… si ici c’est Lampedusa (Cour
blanc)
7. Way
p20, 21 Lise et Pierre Marie : « Tu as raison…de grandeurs
différentes, Way 23 : « Mohamed voici ton océan… j’aimerais le savoir
moi aussi (Milieu jaune)
8.
Snow Kadir : p18, 19 : Ils m’emmènent
à la montagne… me semble être l’Afrique, Snow p11 : Il neige en trois
points… la nation me récompensera (Cour
blanc)
9.
Way p 26, 27,30, 31 Romane et Clément : Tu
es arrivé comment…trop grande (Milieu
jaune)
10. Snow
Kadir : p21, 22,25 : un hiver c’est peu…l’éléphant qui a survécu (Cour Blanc)
11. Beach
Elodie p24, 25 : ce problème impose une synthèse (Jardin bleu)
12. Kadir
Snow p28 « Il neige … pas de l’éternité (Cour Blanc)
13. Elodie
Beach p26 : les lunettes…vers le bas (Jardin
bleu)
14. Snow
Kadir p24 Quelqu’un s’éloigne…où est l’éléphant qui a survécu ? (Cour blanc)
15. Beach
Elodie p38 Je pose un pied…d’un abîme parasol (Jardin bleu)
16. Snow
Kadir Je bouge ou peut-être pas… je me sens un éléphant(Cour blanc)
17.
Way Déborah Clément : p43, 44, 46, 47,48, 49 :
Regarde là-bas…émeut même les pierres ( Milieu
jaune)
18. Beach
Elodie p.39, 40, 41, 42 : Monsieur le lieutenant… (Bleu)
19. Way
p49-50 : Owen et romane : Qu’est-ce qu’on fait…de mon avocate (jaune)
20. Way
P50 Laura et Pierre marie : le bateau va partir… l’ambassadeur répondra (Jaune)
21.
Way p.50 Déborah et Clément : Nous sommes
sur la liste… établissons un plan (Jaune)
22.
Way P 51 Lise et Pierre Marie : Regarde
là-bas… nous sommes clandestins (Jaune)
23. Way
p51, 52, 55 : et la lettre à l’ambassadeur… me sentir en voyage (Jaune)
24.
Snow p 40 Kadir (blanc)
25.
Beach Elodie p19 : Tu auras besoin de
lunettes…de la carte postale. (bleu)
26.
après « carte postale » un temps,attendre
que Kadir se lève, pas en avant, demi tour vers fond plateau noir.
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