mardi 31 mars 2020

La Cerisaie: personnage de Charlotta selon Claire


Charlotta Ivanovna, gouvernante

Charlotta est la gouvernante. Elle est certainement d’origine allemande car elle utilise cette langue plusieurs fois dans l’acte III. Dans ce passage de la pièce elle divertit la famille et les personnes présentes, pendant le bal plein de la tension que produit l’attente du résultat de la vente de la cerisaie. Charlotta propose donc des tours de magie à Pitchik et Trofimov, puis à tous les personnages présents dans la pièce. Ces tours sont là pour détendre l’atmosphère.
J’imagine Charlotta plutôt raffinée et habillée de manière très stricte, d’un âge se situant autour des 50 ans, et assez mince. Je lui vois bien un chignon tiré et une robe très simple. D’apparence plutôt sévère pour exercer sa fonction de gouvernante, elle est en réalité une femme malicieuse, drôle et talentueuse qui a une joie et une bonne humeur communicative. Je la perçois sûre d’elle, simple et discrète mais affirmée. Dans l’acte I, page 28-29, elle tient tête à Lopakhine et refuse d’obéir aux demandes de Lioubov qui lui demande un tour de magie. Elle montre ainsi que même si elle « n’est que gouvernante » par rapport à Lioubov qui est cheffe de famille, elle refuse de jouer les clowns et de divertir la famille sur commande. Elle est pourtant mal vue par Ania, mais je crois plus que cette dernière est plus contrariée par la situation en elle-même que par Charlotta, et ne supporte tout simplement pas d’être accompagnée par une gouvernante.( Pourquoi à ton avis ?) Dans l’acte II page 49 nous pouvons observer d’autres traits de caractères comme le fait qu’elle est plutôt rêveuse mais n’a pas peur de sa salir les mains ou de faire des activités qui, à son époque, étaient majoritairement réservées aux hommes : ici elle part « coiffée d’une casquette d’homme, avec un fusil ».
A la toute fin de l’acte II, pages 63 à 65, Charlotta parle avec Firs de sa famille. Dans sa première tirade elle dit que Lioubov perd tout, même sa vie. Puis elle raconte son enfance, et on se rend compte que sa critique de Lioubov est assez paradoxale puisque que Charlotta elle-même a d’une manière perdu sa vie aussi, du moins ses souvenirs. Mais elle l’a également retrouvée de part le fait qu’elle explique se croire toujours jeune, et donc de vivre comme une nouvelle jeunesse.
Dans le passage de l’acte III dans lequel je joue Charlotta, il y a un jeu de séduction avec Pitchik. Elle le cherche et le provoque, tout en le taclant avec beaucoup de désinvolture.

Urgent Terminales spé/ Se connecter à Théâtre en Acte

 J'aimerais que vous puissiez aller sur le site Théâtre En Acte où vous trouverez beaucoup de choses pour réviser les pièces au programme, notamment des extraits de captation. Pour se connecter, il faut aller sur Théâtre en Acte et ensuite passer par Eduthèque avec les identifiants :
terminales spéCamille See

puis le code: cybercamille
Quelqu'un essaye vite fait et me dit si ça marche.

Premières et Terminales: travail à faire pour le samedi 4 avril: Analyse de Harlem Quartett

Bonjour à tous, pour changer un peu et continuer à travailler sur du théâtre, je vous propose de regarder Harlem Quartet dans la mise en scène d'Elisabeth Vigier que la Comédie de Caen à mise en ligne sur son site.
Nous avions parlé de ce spectacle au moment où nous avons vu les Entretiens Imaginaires James Baldwin/ Avedon. J'ai pensé qu'il était intéressant  de prolonger cette découverte .VOus retrouverez l'acteur Christophe Folly dans la distribution.

La video se trouve en bas à droite du lien: Harlem Quartet
Vous trouverez aussi des aides à l'analyse dans les documents fournis sur la mêm page.

Travail à rendre pour le 4 avril: on nous demande d'avoir des notes pour le 3ème trimestre qui sera tronqué.
Si quelqu'un n'a pas les moyens techniques de regarder qu'il me prévienne par courriel:lavoixduplateau@gmail.com


À la mort de son frère Arthur, Hall Montana se souvient, raconte et retrace, trente ans plus tard, la vie de sa famille, de ses amis, une communauté noire américaine vivant à Harlem dans les années 50/60 : Julia, la jeune évangéliste qui enflamme les foules, Jimmy, son petit frère souffre-douleur, Arthur, qui manifeste déjà son talent de chanteur de gospel, et lui-même, le frère aîné d’Arthur, qui s’apprête à partir pour la guerre en Corée. À travers le deuil de Hall Montana pour son frère et l’amitié de ces quatre jeunes noirs américains dans les années 50, c’est toute une partie de l’histoire de l’Harlem et des États-Unis des années 60 et 70 qui est décrite.
Un Harlem traversé par l’amour, la religion, la souffrance. Élise Vigier propose avec Harlem Quartet une plongée dans l’écriture sensuelle de James Baldwin mort en 1987 et qui a longtemps vécu en France. L’occasion de découvrir ou redécouvrir cet immense écrivain qui a participé aux côtés de Malcom X et Martin Luther King, à la lutte pour les droits civiques des noirs américains

lundi 30 mars 2020

Matthieu Cruciani , directeur de la CDC ,parle au public et donc à vous.

Vous pouvez écouter les paroles de Mathieu Cruciani pour comprendre ce qui se passe pour les gens de théâtre, artistes, techniciens, personnels des théâtres pendant cette crise.
Il parle aussi du lien entre Piscines en la catastrophe qui nous arrive.
Vous pouvez par mon intermédiaire lui écrire. Je crois qu'il sera très heureux avec Emilie de recevoir vos petits mots.

Entretien avec Matthieu Cruciani

La Cerisaie: le personnage de Charlotta

Je n'ai pas encore reçu le travail de Claire sur ce personnage.
Voici un article intéressant de la revue Agon sur la question.

Charlotta et la magie

1 Essentielle dans l’acte III, la magie occupe une place singulière au sein de la construction dramatique de La Cerisaie. Associée à la distraction ou au divertissement, symbolisés par le dernier bal que donne Lioubov, comme un adieu à son ancienne vie, la magie met au centre de l’attention la figure énigmatique de Charlotta. Plus prestidigitatrice que magicienne, Charlotta est avant tout celle qui manie ou plutôt manipule les objets. 

2Son rôle est essentiellement comique, rappelant un peu le rôle de « bouffon » du roi des drames. Rappelons que Tchékhov lui-même désirait une actrice capable d’incarner cette facette grotesque du personnage : « Raevskaïa ne sera pas capable. Pour ça, il faut une actrice qui ait le sens de l’humour. » « Charlotta, point d’interrogation. Bien sûr, on ne peut pas la donner à Pomialova ; Mouratova sera bien, évidemment, mais elle ne sera pas drôle. C’est un rôle pour Mme Knipper. »

3Les hésitations autour de la distribution de ce rôle nous montrent en quoi cette figure ne correspond pas aux « emplois » déterminés. Les accessoires que Tchékhov lui donne la situe à mi-chemin entre la féminité (le face-à-main et la robe blanche) et la masculinité (elle porte une casquette d’homme et un fusil à l’acte II puis on dit d’elle à l’acte III : « Dans la salle, une silhouette en haut-de-forme gris et pantalon à carreaux agite les bras et fait des bonds »), sorte d’être androgyne qui n’est pas caractérisable au premier abord. Elle est aussi énigmatique que l’art qu’elle pratique. Son extrême maigreur renforce son étrangeté tout comme sa généalogie fluctuante. « Quel âge a-t-elle ? » « D’où vient-elle exactement ? » sont des questions auxquelles elle ne sait pas répondre. Alors que le temps pèse de tout son poids sur les autres personnages (Gaev ne cessant de rappeler son âge, Lopakhine et sa montre, sans oublier cette fameuse date butoir que constitue le 22 août), il semble n’avoir aucune incidence sur la figure de Charlotta, celle qui savait faire jadis le salto mortale, autrement dit celle qui défiait la mort. Ainsi, le passé de cette figure reste un mystère, placé sous le signe de l’errance. Elle est une des figures de l’instabilité : ses difficultés à maîtriser sans faute le russe1, les différentes langues qu’elle parle sont autant de signes qui montrent la distance qu’elle peut entretenir avec cette famille au bord de l’éclatement. Charlotta reste en dehors du tumulte qui trouble les personnages. Elle reste « dans son monde », qui est défini par un rapport particulier aux objets de la réalité.

4En effet, Charlotta est une figure capable de faire apparaître et disparaître les objets. Elle détient une emprise sur les objets, là où toutes les autres figures ne cessent de les faire tomber, de les bousculer, de les oublier. Derrière un plaid qu’elle agite après avoir déclaré « qui désire l’acheter ? » apparaissent successivement Ania et Varia. Le plaid et la cerisaie, deux réalités à vendre : le premier a le pouvoir de faire apparaître les êtres ; la seconde disparaîtra sous les coups de hache dans un tour de passe-passe carnavalesque entre les maîtres et l’ancien moujik. La prestidigitation de Charlotta semble rendre compte de la réalité de la situation mais selon un mode totalement décalé, proprement symbolique. C’est ce que les tours de cartes qu’elle effectue devant Pichtchik et Trofimov nous apprennent : le huit de pique symbolise dans la tarologie les pleurs causés par la perte d’un objet aimé. La dame de pique désigne le délaissement, le veuvage ou la séparation. Quant à l’as de cœur, il connote un lien de parenté. Toute l’histoire de la cerisaie tient dans ces trois cartes et le tour de magie devient presque une prédiction sur la vente de la propriété et la fin d’une époque. Charlotta n’est-elle pas d’ailleurs celle qui « voit » juste ? Son face-à-main est là pour nous dire qu’elle sait voir et c’est elle qui dit à l’acte II : « Lioubov Andreevna perd toujours tout. Même sa vie, elle l’a perdue ». Là où Lioubov perd les objets, dissémine l’argent, s’éparpille elle-même et n’arrive jamais à se ressaisir, Charlotta retrouve les objets : l’éventail puis le mouchoir. Là où Lioubov est la seule à avoir des visions en pensant reconnaître sa mère dans la cerisaie ou en confondant une branche avec une femme, Charlotta sait rendre visible pour tous le jeu de cartes avant de le faire disparaître à nouveau. Là où Lioubov a perdu son petit garçon, Charlotta le ressuscite l’espace d’un instant en berçant un sac : « fais dodo…,  mon mignon, mon gentil garçon ».Mais elle brise elle-même l’illusion en jetant froidement le sac comme Lioubov elle-même a laissé la cerisaie être vendue. (« l’hiver passera, viendra le printemps, et toi tu n’existera plus, on t’aura démolie. » Réplique commentée par André Markowicz et Françoise Morvan dans le sens d’une cruauté de Lioubov qui avoue sa propre faute : « c’est moi qui t’ai démolie »). 

5Charlotta semble donc posséder une acuité concernant l’avenir dont ne disposent pas les autres figures. A l’acte I, alors que Lopakhine lui demande un tour de magie, elle répond simplement : « il ne faut pas. » après lui avoir refusé un baise-main. Autant de signes annonçant la menace à venir. Dans l’acte II, sa pantomime grotesque avec le cornichon fait d’elle l’incarnation d’un stoïcisme de circonstance : à quoi bon s’agiter ? Mais surtout à quoi bon les grands et beaux discours ? L’exaltation de Trofimov, ses longues tirades, sa foi en l’avenir et en l’homme, tout cela est en quelque sorte contrecarré par ce geste bouffon : croquer un cornichon. Enfin, dans le dernier acte, alors que tout le monde s’agite autour des bagages, alors que les objets disparaissent on ne sait comment (les caoutchoucs de Trofimov ou Varia cherchant quelque chose dans les bagages), Charlotta reste isolée avec ce personnage imaginaire, spectre de l’enfant perdu. Elle ne sait pas ce qu’elle va devenir, où elle sera placée comme gouvernante, mais elle conclut avec légèreté : « ça ne fait rien ». Charlotta ponctue les quatre actes de La Cerisaie par des fredonnements qui répondent aux marmonnements de Firs. 

6Personnage secondaire particulièrement réussi pour Nemirovitch-Dantchenko, Charlotta est une figure de la distraction avant d’être le chaperon d’Ania. La gouvernante qu’elle est n’a aucune autorité sur la jeune fille. Elle fait partie du divertissement : ses numéros sont applaudis parce qu’ils sont éblouissants. Face à ces êtres oisifs toujours en quête de jeu, Charlotta détourne la réalité par ses tours de passe-passe et sa ventriloquie. Elle sait faire naître une autre voix : celle des pleurs du bébé, celle d’une voix féminine envoûtante (« oh oui, Madame, un temps magnifique ») et celle des cartes.

Notes

1  Remarque de Tchékhov, extraite de sa correspondance : « Charlotta parle un russe pur, sans fautes, sauf que, de temps en temps, elle met un signe dur au lieu d’un signe mouillé, et qu’elle fait des fautes d’accord de genre »

Pour citer ce document

, «Charlotta et la magie», Agôn [En ligne], Recherches dramaturgiques sur La Cerisaie, Extraits du dossier dramaturgique, Théâtre et dramaturgie, Enquêtes, Dramaturgie des arts de la scène, mis à jour le : 23/11/2009, URL : http://agon.ens-lyon.fr/index.php?id=835.

Le personnage de Lopakhine: complément au travail d'Antony


Lopakhine - un personnage remarquable 

De même qu’il semble impossible de déterminer quelle est la véritable intrigue de la Cerisaie, il serait assez difficile d’y dénicher un personnage « principal ». Tous en effet semblent  faire une brève apparition au premier plan avant de retourner dans le fond. Aucune intrigue sérieuse ne semble en effet tenir la pièce, si l'on fait abstraction de la vente annoncée, redoutée et réalisée de la propriété.

Pourtant, Iermolaï Alexeïtch Lopakhine, homme d'affaires avisé, ex-moujik et petit-fils de serf, qui a réussi, nouveau propriétaire immobilier scintille de nombreuses facettes.

En effet, en dépit de ses origines tout au bas de l'échelle sociale, Lopakhine ne garde ni rancune ni fierté de sa basse extraction. Il ne cultive ni triomphalisme ni esprit de vengeance.

Au tout début du premier acte, alors qu'il attend encore Lioubov Andreevna, dont il garde un lumineux souvenir d'enfant, car la propriétaire l'avait alors soigné et consolé après une raclée qu'il avait reçue de son père - une étrange ressemblance avec l’auteur, d’autant plus étrange qu’elle est loin d’être la seule de la pièce : pour certains, Lopakhine est Tchekhov -, et l'avait gentiment appelé « Petit moujik », il dresse de lui-même un constat sans complaisance, mais sans acrimonie :

« Petit moujik... Mon père, c'est vrai que c'était un moujik, et moi, je suis là, gilet blanc, chaussures jaunes. Le groin d'un porc dans les petits fours... Sauf que je suis riche, j'ai de l'argent plein les poches, mais si on y réfléchit, si on veut voir les choses - moujik cent pour cent. (Il feuillette le livre [qu'il tient à la main]). Ce livre, là, je l'ai lu - rien compris. Je lis, je m'endors. »

C'est lui aussi qui, juste après cette tirade, rappelle sa place [de servante] à Douniacha. 


De fait, Lopakhine semble totalement épargné par la « haine de classe » et nourrit pour Lioubov Andreevna peut-être plus qu'une affection profonde et sincère :

« Votre frère, là, Leonid Andreitch [Gaeev], il dit de moi que je suis une brute, un koulak, mais ça m'est égal. Qu'il dise ce qu'il veut. Ce que je voudrais seulement, c'est que vous me fassiez toujours confiance, comme avant, que vos yeux. si étonnants, si émouvants, me regardent comme autrefois. Miséricorde ! Mon père était un serf de votre père et de votre grand-père, mais vous, oui, vous, dans le temps, vous avez tellement fait pour moi que j'ai tout oublié et que je vous aime, comme si vous étiez de ma propre famille... non, plus encore. »

La posture même de Lopakhine est difficile à cerner. D'une part, il prend grand soin de ses intérêts immédiats. L'avenir de la cerisaie est au cœur de ses préoccupations, mais en même temps, il semble parler contre son propre intérêt en proposant à la propriétaire de louer sa propriété en lotissements, ce qui devrait assurer suffisamment de rentrées financières pour mettre durablement la famille à l'abri.


Les propriétaires, Lioubov et son frère, sont incapables de se séparer volontairement de leurs terres et d'envisager le monde avec des yeux neufs. Lopakhine attend le jour même de la vente aux enchères pour racheter, in extremis et à la surprise de tous, le bien immobilier. Pour Alexandre Minkine, la somme exorbitante qu’il a déboursée pour cette acquisition est en fait un acte de charité dissimulé, une manière d’aider Lioubov sans qu’elle puisse refuser.


Même aux yeux des personnages de la pièce, son aspect semble changer. Ainsi, Pétia, l’éternel étudiant, révolutionnaire en chambre, avec lequel il échange des piques incessantes, le juge d’abord (acte II) sévèrement : « Voilà ce que je pense, Iermolaï Alexeïtch : vous êtes riches, vous serez bientôt millionnaire. Comme il va dans le cycle de la nature, de même qu’on a besoin des carnassiers qui mangent tout ce qui passe à leur portée, de même, on a besoin de toi. » (Tout le monde rit) 

Mais Petia se radoucit à la fin de l’acte IV : « On a beau dire, je t’aime bien quand même. Tu as des doigts fins et tendres, des doigts d’artiste, tu as une âme fine et tendre . »

Cependant, en dépit de sa tendresse pour la propriétaire, Lopakhine n’en poursuit pas moins ses objectifs. Pour lui, la cerisaie est d’abord un investissement immobilier. Les arbres tomberont dès la fin de la pièce…


Lopakhine, cependant, est pris dans une autre affaire : le mariage espéré, annoncé et redouté avec l’économe Varia, la fille adoptive de Lioubov. Mais là encore, le rusé marchand se tirer d’affaire avec une pirouette qui ne fâchera personne. Ce dernier espoir brisé, chacun se retirera de son côté, comprenant que tout est fini et que rien ne sera plus comme avant.


Seul le vieux valet Firs, abandonné seul dans la maison dont on a cloué toutes les issues, va mourir en même temps que ce monde ancien.

« Dieu de Dieu, la cerisaie est à moi ! Dites-moi que je suis soûl, que j’ai perdu la raison, que je rêve... Ne vous moquez pas de moi ! Si mon père et mon grand-père sortaient de leur tombe et pouvaient voir ce qui se passe, comment leur Ermolaï, cet Ermolaï tant battu, illettré, qui allait nu pieds en hiver... comment cet Ermolaï a acheté le domaine le plus beau du monde... J’ai acheté le domaine où mon père et mon grand-père ont été des esclaves, où on ne les admettait même pas à la cuisine. Je dois dormir, j’ai des visions, je rêve... Tout cela n’est que votre imagination, perdue dans la nuit des temps... [...] Venez tous voir comment Ermolaï Lopakhine va porter la hache dans la cerisaie, comment ils vont tomber, les cerisiers ! Nous allons construire ici des villas, en masse et nos petits-enfants et arrière-petits enfants verront ici une vie nouvelle... » LOPAKHINE, Acte III, La Cerisaie.

la Cerisaie: le personnage de Lopakhine selon Antony

C'est le seul envoi qu'il faudrait encore travailler comme je l'ai indiqué à Antony qui jusqu'ici ne pas envoyé d'amélioration.


Le personnage de Lopakine :
Quel est son nom complet ? Comment les autres le surnomment-ils ?

Dans la pièce de théâtre  La Cerisaie de Anton Tchekhov, Lopakine est un marchand. Dans le passé son père et lui étaient servant ( on dit serfs, moujiks en russe) dans la famille de Lioubov Andreevna. ( Prouve-le en renvoyant à des extraits du texte.)
Lopakine est un entrepreneur, il cherche à se faire de l'argent pour avoir un avenir stable comme on peut le voir dans la pièce avec le projet qu'il propose à Lioubov. (Priuve-le en citant le texte.)
Ce caractère va aussi se percevoir quand il va acheter La Cerisaie. Il est le symbole du monde capitaliste qui vise à tout contrôler par l'argent, même si cela est dangereux pour la nature comme nous pouvons le voir avec son projet qui vise a rasé toute la vieille Cerisaie. ( IL ne semble pas être sensible à sa beauté. Il raisonne en fonction de la notion de rentabilité.)
On peut voir aussi ces traits de caractère par sa manière de parler!
On peut constater qu'il parle comme un marchand qui vend du rêve, il essaye de convaincre la famille de son projet en les complimentant par exemple.  ( Cite le texte à l’appui de tes analyses.)Tout au long de la pièce on peut voir qu'il a de plus en plus confiance en lui car au début il essaye de convaincre Lioubov de son projet mais comme cela ne marche pas, il va l'acheter de lui même et cela nous montre qu'il a de l'assurance.
Cette prise de confiance en soi va vraiment être perceptible grâce à son discours au moment où il rentre après avoir acheté la Cerisaie et le domaine tout entier, la scène montre un Lopakine fou de joie et qui n’a pas peur de se mettre en avant, voire même d’être provoquant envers Lioubov.( De quoi est-il si fier ? peut-on parler d’une sorte de revanche sociale ?)
On peut voir qu'il pense plus aux revenus qu’ aux relations humaines car son projet tourne autour du revenu de 25 000 roubles par ans. Enfin on peut voir qu’il entretient des relation différente dans la pièce (formulation peu claire : détaille les relations avec chaque personnage), sa relation avec Lioubov est au début commerciale, mais à la fin de la pièce leur relation est tendue car Lopakine la provoque beaucoup et la rend très triste. (Prouve le par des citations.) Cela nous montre le caratère de Lopakine qui est attiré par l'appât du gain.
On peut voir qu'il entretient aussi une relation amoureuse avec Varia qui rend le personnage plus appréciable pour le lecteur, un peu plus humain. ( Pas très convaincant. A quoi sait-on qu’il est amoureux de Varia ? L’est-il vraiment ? n’est-ce pas elle qui rêve de cela ?)
Quelle est sa relation avec Gaev ? Trofimov ?

La Cerisaie: Le personnage de Varia selon Myriam


Personnage de Varia :

Varia est la fille adoptive de Lioubov Andreevna qui est la propriétaire de la maison, dans la pièce elle est âgée de vingt-quatre ans.( Cite le texte à l’appui de tes analyses.) Elle a une soeur adoptive, la fille biologique de Lioubov, Ania, un oncle adoptif, le frère de Lioubov, Gaev Leonid Andreevitch. Varia est la personne qui a tenu la maison de Lioubov pendant son absence à Paris, on peut donc supposer qu’elle est considérée comme responsable par sa mère, et comme étant une personne de confiance.

En utilisant les paroles des autres personnages mais aussi les siennes on peut comprendre un peu mieux le personnage de Varia. “ Et Varia, elle n’a pas changé, elle est comme avant, elle ressemble à une nonne” dans cette citation, Lioubov parle de Varia comme de quelqu'un d’innocent et inchangé malgré les cinq ans passés loin l’une de l’autre elle confirme cela plus loin dans la pièce : “Tu ne changeras jamais, Varia”. On peut surtout voir le désir de Lioubov que justement rien ne change, que sa maison reste la même, que sa fille reste la même… Mais le fait que Varia ne fasse rien pour la détromper montre qu’elle ne souhaite pas brusquer sa mère et souhaite la préserver. Cette impression est d’autant accentuée par la réplique “Douniacha, du café, vite… Maman demande du café”, Varia s’empresse de répondre à toutes les demandes de sa mère. Varia cherche à protéger ceux qu’elle aime : “tu ne pouvais quand même pas y aller toute seule, mon petit coeur. A dix-sept ans !”, “Il est temps de se coucher, mon petit coeur”.Par ailleurs, elle garde toujours un oeil sur sa petite soeur : “toujours à faire du zèle, à s’occuper de ce qui ne la regarde pas. Elle ne nous a pas laissés tranquilles de tout l’été, Ania et moi, elle avait peur que nous n’ayons un roman”
Varia possède une véritable autorité sur les servantes puisque Douniacha s’exécute à chaque fois qu’elle lui donne un ordre et que tout le monde dans la maison semble l’écouter et les respecter. On voit donc qu’elle a bien pris le rôle de maîtresse de maison, elle le prouve en formulant la phrase “J’ai donné ordre qu’on le laisse dormir”. Par la suite, elle prend d’autant plus son rôle de maîtresse de maison qu’elle parle de marier Ania, “Je te marierais à un homme riche” comme si c’était elle qui était sa mère, comme si c’était à elle qu’il incombe le rôle de trouver un mari pour sa soeur.
On constate par la suite que Varia semble très pieuse, le fait que sa mère la compare à une “nonne” au début mais aussi qu’elle dise vouloir partir en “hermitage” et marcher “de lieu saint en lieu saint” montre qu’elle croit énormément et souhaite vivre une vie totalement différente de la sienne, pouvoir s’échapper. Elle conclut sa tirade par “La sainte vie!” ce qui montre que pour elle c’est l’objectif ultime, la panacée. Par ailleurs tout au long de la pièce elle en appelle de nombreuses fois à “Dieu”, au “Seigneur”… Dans le troisième acte, Varia parle d’entrer même d’entrer “au couvent”.
Côté vie sentimentale, Varia a du mal à s’engager et à prendre des risques : “Varia, il a demandé ta main ? Il t’aime pourtant… Pourquoi ne vous expliquez-vous pas, qu’est-ce que vous attendez ?/ J’ai l’impression que ça ne donnera rien lui et moi…” Elle fait tout pour mettre de la distance entre elle et Lopakhine, “il faut absolument la mettre dehors cette canaille.” Tout le monde la pense fiancée à Lopakhine, mais ce n’est pas le cas, même si elle n’ose pas l’avouer à tout le monde. Trofimov l’appelle même “Madame Lopakhine”.
Varia est quelqu’un de très émotif, à plusieurs reprise dans la pièce elle se met à pleurer. Son oncle lui demande même à un moment “Ne pleurniche pas.” Mais elle se met aussi très rapidement en colère et va jusqu’à tenter de frapper Epikhodov dans le troisième acte, même si elle fini par taper Lopakhine. Elle donne constamment des ordres à tout le monde et se dispute avec Petia car il se moque d’elle. C’est une femme très fière qui rêve de renouveau et de pouvoir être elle-même tout en étant bloquée dans ses desseins par sa famille et sa mère qui veut que rien ne change. Cependant à la fin lorsque la situation change et que la Cerisaie est vendue, elle ne peut s’empêcher de s’accrocher à ce qu’elle a toujours connu et décide de s’occuper de la maison des “Ragouline”. Elle cherche toujours sa place et veut se rendre utile, c’est pour cela qu’elle ne suit pas sa mère et sa soeur.

Tout au long de la pièce l’évolution de Varia n’est pas très visible, elle reste dans le même schéma même lorsque la vie lui offre la possibilité de changer, elle persiste dans un cycle éternel et ne sait pas prendre de risques, tout son comportement montre qu’elle a besoin des autres pour exister car elle n’arrive pas à s’épanouir dans sa propre vie et a peur d’être elle-même. Selon moi, de la même manière que Lioubov, Varia représente la société qui a peur d’évoluer mais aussi la femme dépendante de sa maison et de son lieu de vie comme exutoire et moyen de se rendre utile, d’exister.

Très bon travail efficace et synthétique