vendredi 30 novembre 2018

Britannicus première séance

Discussion avec Serge en attendant les retardataires: soyez à l'heure!

Résumer de la fable, arbre généalogique des personnages,rappel des règles de diction des vers.

Echauffement: en cercle, chauffer les mains, très fort, les mettre sur le visage, dans le cou , la nuque. tirer un peu sur les cheveux, pour réveiller les terminaisons nerveuses, se pincer les oreilles, masser son front, les tempes, en silence. Se frotter les yeux, le nez.
faire du son en ouvrant la bouche, les lèvres, on s'ébroue comme un cheval. grimaces, mâcher un cewing gul, bien dur. bailler très grand.
pieds ancrés dans le sol, colonne vertébrale déroulée bien droite, fil qui vou stient, être très content à l'intérieur, sourire intérieur. Ouvrir les yeux petre présent. inspirer/souffler, notions d'inspire et d'expire. comme une chambre à air, moins d'inspire, pas par les épaules, forcer l'expire en soufflant. " C'est l'expiration qui fait la respiration. toujours souffler sur l'effeort, ne pas bloquer la respiration. Lâcher la tête, la tourner en expirant
quelque chose vous intrigue;: seule tête va vers l'avant ( poule), double menton en revenant avec la tête, toujours en respirant ( pas d'à coup, de coup de boule, bien fluide)
Souriez tout le temps, ouvrez les yeux; Amener les oreilles près des mains qui sont de part et d'autre de la tête.
Epaules: riez détendu., comme dans un cartoon.
Mains en la'iar 1/2/3/4: exercice de coordination. tant que vous nêtes pas capable de dire votre texte avec la coordination des bras, vous ne le possédez pas.
Est-ce que tu as vu mes pectoraux, ma poitrine? Toujours respirer.
Fil sur les côtes: décalage des côtes à droite et à gauche.
hanche: rotations, basculement du bassin, le faire tourner, marche de la poule.
ondulation: du sol jusqu'à la tête, comme si vous étiez une algue: j'ai fait quoi au théâtre? j'ai fait l'algue!
jeu de la boule sur le nez qui descend et que l'on suit jusqu'au sol, puis on la fait remonter: attention à la respiration: d'abord descente sur l'expire et remontée sur l'inspire. en continu.

Bibendum: se dégonfler et se regonfler: bloquer entre les deux. travailler la qualité de l'expire: fuite de l'air tenue comme à travers une paille. travailler la direction du sou_ffle comme la direction d'une réplique directe, droite: flèche. associer le geste à une pensée.
une nouvelle très violente on se dégonfle/détente, retour à la vie, on s'ouvre, on rayonne.
Flèche d'amour à lancer aux autres sans coup de tête;
a deux: jeu de l'encerclement, on ne doit jamais se toucher, enchaîner. inventer des suites, san se toucher, sans se parler, penser les mouvements dans leur fluidité, sans arrêts marqués, mouvemnt continu, lent, large. surprenez -vous.

après l"échauffement ne pas se replier sur soi, mais être présent sous le regard des autres, souraint intérieurement, fixer les camarades, pas le plafond, on est là, présent.
Ecouter l'intérieur du corps, légèrement en avant sur les doigts de pieds, pas sur les talons, on sourit, oscillation. dans votre bulle, imperturbable, pétiller intérieurement, tellement bien que l'on retriuve l'immobilité, écouter tous les bruits du dehors.

Travail sur la lecture des vers: découpage rythmique des possibles de l'alexandrin. pas de monotonie. s'entraîner à les découper et à les dire avec leur rythme.
Pas "taper" les mots, penser au sens de la phrase.

S'entraîner avec un passage du texte de votre choix pour la séance prochaine.


mercredi 28 novembre 2018

les spectacles de décembre

11 décembre:  Les Enfants éblouis, monté par les élèves du conservatoire, mise en espace Quentin Méténier, un ancien élève à 19h à la CDE. Gratuit mais il faut réserver.


 Dans l'abonnement:
Mercredi 12 décembre à 20h30 à la CDE: Nassim

A la salle Europe 20H ( c'est moi qui ai les billets) Dans les Rapides.

Prenez vos dispositions et anticipez le travail à faire.



Déroulé Woyzeck pour Uffholz: mot de Sandrine

Déroulé / Fragments Woyzeck/ pour le Festival des 24 Fenêtres à Uffholtz le 3 décembre 2018
Programmation Vladimir Lutz / Cie le Gourbi Bleu

Organisateur Foyer St Erasme


En intro quelques mots sur le travail par Christine (comme à la présentation de fin d'année à la CDE)

Le thème du festival de cette 18 ième édition :
« 18 ans toujours libre »

Je me suis demandé qui de vous a déjà 18 ans ???
et qui de vous associe l'idée d'avoir 18 ans et le concept de liberté ??

Du coup je me demande si avant de se mettre de rentrer dans le jeu/fiction si chacun de vous pouvait venir en avant scène dire son prénom son âge et dire je vais faire (cf. Olivier Py) Woyzeck, le fou, Marie, etc.

Incantation Woyzeck ouverture du travail pour le corps qui appelle la voix
Scène 2
Scène 3
Scène 4
Scène 5 (mini coupe p.79 après de chair et de sang ?- reprise à Moi aussi je suis de chair et de sang.)
Scène 6
Scène 7 (avec Sarah)
coupe
Scène 11directement à Un danseur du Palatinat
Scène 18
Scène 19
et finir avec tous sur le principe chorégraphique des allers-retours en pensant vraiment de partir de faire simplement et que c'est la répétition qui emmène une charge émotionnelle, de celui qui cherche à partir et de l'autre qui retient et que ce tiraillement va finir par céder au drame : Chute de Romy / Marie.
Tous 1/ S'arrêtent / 2 s'écartent sauf Marco -Woyzeck/ 3 regard sur le corps et sortie Woyzeck en vociférant toujours plus toujours plus.

Romy se relève les autres la rejoignent et reprise de la réplique p.59 :

En ce monde rien ne tient.
Tous, il nous faut mourir,
Nous le savons trop bien !

Et rajouter Alors en attendant VIVONS ! LIBRES !

FIN / SALUTS
Salut 1. Tous en ligne dire WOY mains vers le ciel et se baisser sur ZECK !
Partir
et revenir comme ça vient !


C’est une belle aventure que nous allons vivre. Pas sans contrainte ! Nous jetons non pas à l’eau mais dans le froid ENSEMBLE. Que tout le monde soit en rendez-vous et ce sera formidable.

Encore quelques notes :
Bien se rappeler que nous jouons dehors !
Porter la voix . ARTICULATION. Conseil : s’entrainer avec crayon en bouche à mâcher le texte.
Pour les costumes rien de réaliste.
De toute façon première consigne, enfiler des couches, tenues chaudes !!! Bonnes chaussures
Je réfléchis à un système de scotch papier sur lequel vous pouvez écrire le nom du personnage que vous interprétez. Ou des pancartes à montrer avant de commencer la scène…
Est-ce que chacun peut confectionner une pancarte avec le nom de son personnage en lettre capital , pour ceux qui ont un personnage.

Je sais que dans ce déroulé, des scènes sont coupées. Merci de ne pas prendre cela personnellement ! Il n’y a rien contre vous. J’ai essayé de retenir les scènes qui nous font comprendre la fable et j’ai coupé dans un souci de temps imposé. Pour la présentation en fin d’année nous procèderons autrement.
Bises Sandrine 

Les consignes pour le trajet suivent cet après-midi.

lundi 26 novembre 2018

Proposition de distribution pour Britannicus


 Proposition de distribution à discuter : Britannicus de Racine : projet avec Serge

 Acte I
Scène 1 vers 1 à 58 : Agrippine Albine : Apolline/ Juliette
Scène 2 v128 – 180 ou 245- 285 : Burrhus/ Agrippine : Romain/Romane S.
Scène 3 Britannicus/ Agrippine : Adèle F/Romane B
Scène4 Britannicus/ Narcisse : Emma/ Iyed
Acte II
Scène 2 Néron/ Narcisse ( Peut- être à couper en 2 parties) : Erwan/Sarah
Scène 3 Néron ( Adèle O.)- Junie ( Marjolaine) ( à dédoubler peut-être)
Scène 4 : les mêmes
Scène 6 Junie/ Britannicus : Alais/ Marco
Scène 7- Scène 8 :  Néron/ Narcisse/ Junie : Adèle O/Iyed/Clotilde
Acte III
 Scène 4 Albine- Agrippine : Juliette/Apolline
Scène 6 : Britannicus, Narcisse : Adèle F/Sarah
Scène 7 Britannicus Junie : Emma/ Alais
Scène 8 Néron , Britannicus  Junie : Erwan/ Marco/Clotilde

mercredi 21 novembre 2018

Notes pour Fragments Woyzeck ( Sandrine)

RETOURS sur le Filage de Fragments Woyzeck / spécialité théâtre Lycée Camille sée
16/09/2018
et NOTES pour continuer la recherche



Mise en route collective :
être appelé , entendre des voix qui murmurent « Woyzeck », l'entendre et le faire entendre. Partir doucement, entendre avec son corps et de ce corps sort le mot Woyzeck.
Woy = ample / prendre le temps : Temps long , développé, mettre beaucoup d'air dans la voix
Zeck= sec / court / tranché

Finir par une accélération collective et un volume sonore plus présent.


Scène 2 :
TOUS : attention à ne pas se mettre à des endroits qui empêchent de voir les acteurs qui portent le texte textuellement.
Le Toc toc toc le faire et le DIRE. Etre bien à l'écoute pour être ensemble.

Romane / Chaise bien de face et moins au lointain. prend le temps de dire toutes les syllabes, pense cadence. Mastique les mots. Parfois ça sort très très bien et parfois tu rétrécis les mots. Fais les exister pleinement tous. N'ai pas peur de prendre de la place. Vas-y !
A la fin ne t'assoit pas , enchaîne dans la transition. Pour la bac oui tu peux finir en t'asseyant.

Sarah : Bravo il n'y avait plus de petite musique qui précédait ton texte ! Une belle présence de bout en bout ! Continue de bien mâcher le texte. C'est de là que vient l'intention de jeu. L'intention ne précède pas les mots.

Transition
* + dynamique


Scène 3 :
Marjolaine : tu joues un enfant. L'enfant n'est pas triste. Il fait cela sans se juger lui-même. Sans se dire « je suis pauvre ».

Romy : attention à tes mains. Parfois tu les places trop haut et cela cache ton visage. Je sais que nous avons peu travaillé l'animalité. C'est ce que tu fais mais vas-y encore plus. N'aie pas peur. Un cheval c'est plein de grâce que tu as, pense à la croupe, la crinière, les sabots, la tête qui va d'avant en arrière, les babines.
Soit à l'écoute d'Ied, c'est aussi ce qu'il dit qui doit guider tes mouvements.
Dire la didascalie très fort / en rupture/ pour dire p.65 « Le cheval se comporte de manière inconvenante. » Tu pourrais rajouter « Il expulse ses matières fécales. »
Ne te place pas derrière les sous-officiers. Un acteur se met en scène, cherche les places dynamiques de tension.

Romane / Adèle : se placer à l'avant scène /même hauteur que Erwan et Marco côté cour.

Marco : attention à l'articulation « engendrer » . Ne pas confondre rythme et précipitation.

Ied : très bien l'engagement physique. N'hésite pas à prendre des regards d'appui sur Romy/ Regard / Public et texte. Notamment sur le passage de la raison double.


Transition 2 :
gagner en fluidité


Scène 4 :

Alaïs :ne regarde pas en l'air pour dire ton texte. Regarde droit devant toi. Cherche l'horizon.
La convention de dire son texte au partenaire par le public ne doit pas te couper des partenaires. Tu peux prendre des regards d'appui.
Regard, / public et texte
Chant très beau, encore possible de l'élargir et pense déjà à amorcer le corps ;
Sinon la chorégraphie vient trop comme un cheveu sur la soupe. Tout est en lien. Lier les choses.

Romain : très beau parcours. Continue à te battre avec l'articulation. N'ai pas peur d'ouvrir la bouche. Fais toi confiance, tu as une présence que beaucoup de metteur en scène recherche chez un acteur. Tu es là.


Scène 5 :

Adèle O (Woyzeck) : le théâtre c'est beaucoup d'énergie ne t'économise pas. Mets autant dans la voix que dans le corps. Approche toi du capitaine pour le raser et élargie la scène. Quand le capitaine t'appelle « redresse toi » comme un sursaut mais ne te colle pas à lui.

Adèle capitaine : très bien la voix très ancrée, grave et c'est très bien quand ta voix est travaillé par le mouvement. N’élide pas les « d ». « Sans la bénédiction de l'église.
Travailler dans la distance. Ne pas refermer / rétrécir l'espace.
Quand tu dis ton texte dos au public, encore plus d'effort d'articulation et de volume.
Amorcer le corps avant la chorégraphie pour que son introduction soit tuilée.

Toutes les deux : Essayer au maximum de créer des distances qui amènent de la tension. Code de jeu non naturaliste.


Scène 6 :

Romy ouvre plus vers le public. Accepte d'être regardé. La base et la grande difficulté du théâtre.
« Il n'y en a pas deux comme lui ». Faire plus claquer les mots.

Marco et Romy :
Il faut trouver une autre fin. On ne comprend pas que tu cèdes et que tu tombes dans ses bras.
Trouver une fin stylisée/ chorégraphiée. On trouvera. Et n 'hésitez pas à proposer.


Scène 7

Romain : très bien. Avec toujours une conscience d'articulation.
Alaïs : même note que dans la scène 4. La convention ne doit pas te couper de la relation. Le spectateur doit voir toutes réactions. Cette convention ne doit pas enlever le phénomène action/ réaction. Au contraire . Ta diction est très belle, cherche cependant à rallonger les sonorités des mots et à penser au rythme.

Avec Sarah : très belle écoute active. Tout comprendre avec les yeux, effort de visualisation.




Scène 8 :

Emma : pas de regard au ciel involontaire. Sauf si c'est par choix. Pas par échappatoire. Chercher encore à incorporer le code de jeu. Passer par le public pour dire. Sinon on tombe dans un jeu naturaliste « comme dans la vie ». Le théâtre doit être vivant mais n'est pas la vie.
Revoir la chorégraphie et chercher à la lier au reste.
Les mots de ton texte sont à savourer, à mâcher, ce sont les mots qui donnent l'épaisseur de ton personnage, le personnage/ figure apparaît en prononçant les mots.
Le docteur est bien plus fou que Woyzeck. Pense le docteur comme une marionnette que tu manipules toi-même. L'acteur est à la fois marionnette et marionnettiste.

Juliette : Woyzeck entend des voix et voit ce qu'il dit. Quand il parle de la Nature, il la voit. Visualise ce que tu dis.


Scène 9 :


dans les cas où on enchaîne toutes les scènes, Penser à être prêt à les enchaîner.

Emma : se réjouir du malheur.

Tous : apprentissage texte.

Lier les déplacements à une énergie de déplacement. Pas faire pour faire.
Les allers -retours du Docteur et de Woyzeck à la fin doivent être mécanique ce qui amènent le grotesque comme des objets mécaniques avec une clef dans le dos qu'on remonte...

Bravo Emma et Apolline pour votre présence malgré ce retour de voyage dans les pattes.


Scène 11 :

Iyed : très bien la transition

Marco et Clothilde : retrouver la qualité du travail avec la laine. Cette tension.

Juliette : regard devant toi pas au sol.

Choeur T OUS : entre les mouvements corps toujours présents.

Fin / = Rupture.
Rupture = je sors de la scène/ déplacement technique. Et efficace.


Scène 15 :

La proposition n'était pas lisible.
Juliette : souci de texte.
Déplacements sont les ruptures qui existent dans le texte , pour accentuer cet effet...

Tendance à me dire que c'est une scène en trop. Pas utile pour le bac...




Scène 16 :

Très belle scène.
Sarah : Très bien. Essaye de te fabriquer des marionnettes à doigt ou te peindre les doigts de rouge...
Romy : se frapper la poitrine et continuer jusqu'à la fin comme une danse africaine de transe.
Adèle : l'enfant très bien / Placement, regard., belle présence.


Scène 18

Erwan très bien ; Mâche encore plus le texte ! Attention à ne pas précipiter le texte. Même si le texte est dit dans un débit rapide , tu dois prendre le temps et t'efforcer à tout dire.
« espèce de bête sauvage » au public

Tous : sortir de manière nette à « petits pois » . Délaisser Woyzeck.


Scène 19 :

Dire « Petite Marie » en la regardant / Entorse à la convention. L'exception qui confirme la règle;)

Romy : cet appel te sort de ton ABSENCE .

Marjolaine : lier texte et mouvement. Rechercher la fluidité et les mouvements qui font sens. Il faut toujours avoir la sensation que ça avance tout en faisant tout exister. Savoir refaire.



Scène 20 :

Mieux caler les allers-retours.
Romy : vouloir s'échapper. Peur grandissante. Prise de conscience du danger qui augmente au fur et à mesure de ces allers-retours.
Marco : ces allers-retours amènent une détermination. Très belle fin !!


Scène 22 :

manque de temps !
Travailler la scène avec la chorégraphie des allers-retours.

Marjolaine : pense aux interprétations de Woyzeck de Romain et Marco et inspire toi d'eux. Il faut qu'il y est des réminiscences de certains gestes.

Clothilde : cette Käthe est un écho de Marie. Inspire toi de Romy, Alaïs...tout est en lien.

Tous : chorégraphie allers-retours, ivresse. Attention à se suspendre pour laisser le focus sur Marjolaine et Clothilde. Terminer corps fondus.



Lexique mémoire des axes de recherche autour de Woyzeck:



Rupture
Fragment
Code de jeu non naturaliste
distance
parler à travers le public
donner le texte face public
ce qui ne veut pas dire ne jamais prendre appui du regard sur son partenaire de jeu
cette convention n'annule pas le principe d'action / réaction
Vous êtes la Marionnette et le marionnettiste simultanément
un texte comme une partition / rythme / parlé chanté / ponctuation
des mots qui mettent en mouvement les corps
corps et voix sont en lien
élargir son corps comme élargir les mots
sur scène on est plus que soi-même




Sandrine Pirès nov 2018

Approfondir la réflexion sur l'alexandrin.

Série de textes sur la question du vers au théâtre

Enregistrement de Britannicus, mise en scène de Braunschweig

Britannicus de Jean Racine (La Comédie-Française / France Culture). Enregistré en public les 1er et 4 juillet 2016, Salle Richelieu. Mise en scène de Stéphane Braunschweig. Diffusion sur France Culture le 23 octobre 2016.

enregistrement de Britannicus

Entretien avec Braunschweig

résumé acte par acte

Purge ( d'après la Mort de Danton), mise en scène Mathias Mortz

pour en savoir plus

PRÉSENTATION

La Mort de Danton raconte le divorce sans merci de deux ténors de la Révolution, Danton et Robespierre. L’humanisme orgiaque de l’un prône la réconciliation, la raideur conceptuelle de l’autre veut la Terreur. Pendant le combat le peuple a faim. Ensuite le peuple a toujours faim. Les révolutionnaires modifient tout mais à la fin, il reste l’exploitation et la férocité. Ce que découvre Büchner c’est que le destin de l’action humaine n’est ni la jouissance ni la liberté mais la déception. 
Dans cet espace amer Purge adapte trois moteurs. Le premier concerne les pierres d’attente qui connectent le texte de Büchner à des urgences d’aujourd’hui. Elles concernent par exemple la parité, l’avenir du corps humain ou les stratégies populistes. 
Le second amplifie le matériau burlesque. Il bouscule le grand récit jusqu’au bord de la farce, jette le rire de l’acteur sur le vide de l’histoire et dit la fêlure des personnages. 
Le dernier manifeste sur scène l’univers imaginaire de la pièce. Il construit une poésie du silence dont la matière provient des éléments référentiels et rhétoriques mis en jeu par Büchner.
Purge est la deuxième pièce de la Trilogie de l’Etat Urgent qui sera montée entre 2017 et 2019. 

NOTE D'INTENTION

D’où vient notre intérêt pour La Mort de Danton et pourquoi sa mise en scène porte le nom de Purge ? Trois raisons au moins l’expliquent.

La première est politique.
À quelques mois des élections présidentielles, le paysage politique français a fortement muté. Plusieurs chefs de file ont vu leur tête brutalement rouler dans le rejet. Le favori des sondages, inversant une remarque de Woyzeck, ne cache plus que la morale est une denrée pour démunis. Certains assurent que la Cinquième République est morte. D’autres lui promettent cette éternelle jeunesse que sait offrir le maquillage global. Face aux extrêmes, le corps électoral songe à s’abandonner au viol, et des jambes amputées ne parviennent plus jusqu’aux bureaux de vote.
Parce que La Mort de Danton met en jeu la fondation et le destin d’une république, on ne trouvera pas de pièce plus urgente.

La seconde est dramaturgique.
Notre but n’est pas de représenter la pièce du répertoire mais d’inventer ce que Büchner en ferait aujourd’hui. Lorsqu’il s’attaque à L’Histoire de la Révolution française de Thiers, il commence par déconstruire le texte. Il le reproduit, le coupe ou le condense puis le remonte pour obtenir des effets de rythme et de sens. C’est ce que nous ferons.
Il intercale ensuite des scènes qui sont des points de fuite vers l’univers de la conscience et de l’intime. C’est ce que nous ferons, en insistant sur leur nature plastique.
Après cela, il connecte un large réseau de références qui fait passer sur scène des personnages de Shakespeare, quelques auteurs modernes et des phrases piquées dans l’air du temps. C’est ce que nous ferons.
Il incruste des séquences musicales qui sont comme de la vie à l'état brut les nerfs à nu. Nous ne ferons pas autrement.

La troisième est biographique.
Dans le nom de Büchner, quelque chose se dit pour moi de fraternel et d’aigu qui perfore le théâtre et qui se fit Strasbourg, ce qui m’a toujours inspiré je ne sais quoi d’heureux en respirant l’air de ma ville.
La Dinoponera / Howl Factory joue rarement des pièces à l'état isolé.
Son prochain cycle regroupera Du sang aux Lèvres, la pièce écrite par Riad Gahmi à cette occasion, Purge, et une adaptation du Massacre à Paris de Christopher Marlowe. En d’autres termes le terrorisme en ce moment, le moment de la Terreur et les guerres de religion: une trilogie de l’état d’urgence.
Mathias Moritz

Séance du 16 novembre ( projet Woyzeck) (Marjolaine)


C’était la dernière séance avec Sandrine.
Nous avons tous d’abord commencé par parler de la pièce Lenz. Mme Huckel a dit qu’il s’agit d’un poète allemand qui est né à un siècle d’écart avec Buchner. C’était le premier idéaliste athée.
Mme Huckel nous a ensuite donné des documents sur Buchner et des informations pour le festival des fenêtres de l’avant à Uffholtz ou l’on jouera Woyzeck le 3 décembre.
Sandrine est ensuite arrivée et nous avons fait une mise en route rapide. Nous avons commencé par un exercice par deux. J’étais en groupe avec Apolline. Une massait et frottait l’autre puis inversement. La plupart trouvent que ça fait du bien, et c’était le but recherché, mais personnellement je n’aime pas particulièrement. Je suis plus tendue que détendue. Nous avons ensuite, avec les mêmes groupes, sculpter notre binôme, qui avait les yeux fermés, de plusieurs façons et ensuite celle qui se faisait sculpter refaisait les mouvements de sa sculpture comme une chorégraphie. Puisque nous avons les yeux fermés j’ai pu bien me concentrer et être vraiment dans la chorégraphie de sculpture demandée.
Nous avons ensuite fait une marche et dès qu’on croisait quelqu’un on lui faisait un clin d’œil.
Nous avons ensuite, par deux, fait le même exercice que la dernière fois, j’étais avec Alaïs, et une partait de la table où on était assise et l’autre devait la retenir. J’ai eu beaucoup de mal à garder mon sérieux dans cet exercice. Nous avons ensuite échangé les rôles.
Nous avons ensuite vu les scènes 9, 20 et 22. Sandrine a donné une piste de jeu à Romane et Marco pour la scène 20 et s’est occupé tout d’abord de la scène 9. Pour la scène 22, Clotilde et moi nous avons fais plusieurs italiennes à ce moment. Après avoir vu la scène 9 et 20 , on a vu la scène 22, scène où nous sommes tous présents. Je joue Woyzeck dans cette scène qui se passe dans l’auberge et je suis tout d’abord avachie contre le mur au lointain. Avec ma première réplique « Allez danser tous danser toujours plus » je donne l’impulsion de la danse aux autres. Après avoir chanté « Dame aubergiste a une brave bonne, … » j’attrape Kathe, jouée par Clotilde, et elle repart et je la rattrape etc., jusqu’à la fin de ma réplique, comme l’exercice qu’on avait fait en début de séance. Les autres restent en arrêt image à ce moment. Ensuite quand elle chante je reprends le même geste utilisé par Marco et Romain, geste de bras tout autour de Clotilde. Elle me repousse ensuite quand elle dit « Pouah, ce ne sont pas des manières, mon trésor. Garde tes sous et couche dehors. ». Quand je dis « Du sang ? Du sang ? » tous les autres qui dansaient à l’auberge s’approchent et nous entourent et Kathe prend position dans le groupe. Ce sont comme des loups assoiffés de sang. Quand je dis « Place ! Sinon le premier qui… » je faisdes grands gestes pour disperser le cercle qui s’est formé derrière moi.
Nous avons fait ensuite un filage mais nous n’avons pas pu le terminé, nous n’avons pas eu le temps de faire la scène 22. Sandrine a dit qu’à part les scènes qu’on venait de mettre en place elle marchait toutes. Pour la scène 19, la où je joue la Grand-Mère, vu que j’ai du mal à faire et la chorégraphie et dire mon texte en même temps Mme Huckel et Sandrine m’ont conseillé de trouver des endroits où je fais les deux en même temps et d’autres endroits où je ne fais pas la chorégraphie vu que cette dernière doit m’aider à porter le texte. Je vais donc m’entrainer et trouver les moments les plus intéressants à chorégraphier

séance du vendredi 9 novembre Woyzeck( Marjolaine)


Nous avons vu la pièce Jeunesse de Joseph Conrad et mise en scène par Guillaume Clayssen le jeudi 8 novembre. Nous en avons donc tout d’abord parlé en attendant Sandrine. Certains étaient restés pour la rencontre avec les comédiens. Je n’étais pas restée cette fois ci. Plusieurs personnes s’attendaient à quelque chose de plus grandiose vu qu’il s’agissait d’un théâtre avec des circassiens. Romane a dit que grâce aux acrobaties elle retrouve la fougue de la jeunesse. Il est aussi beaucoup revenu que ce n’était pas aussi illustratif que ce que la plupart pensaient.

Quand Sandrine est arrivée Mme Huckel nous a tout d’abord reparlé du projet danse. Nous sommes peu à y participer. Elle a rappelé les dates puis à demander confirmation de qui vient. Nous sommes 8. Sandrine en a profité pour nous faire part d’une proposition. En décembre, à Uffholtz il y a un festival, les 24 fenêtres. Elle nous a proposé d’y jouer Woyzeck le 3 décembre au soir. Nous sommes tous partant. Je pense que ça sera une expérience différente qui ne peut être que bénéfique.

Nous avons ensuite débuté le travail par une italienne. Nous devions faire attention a la prononciation, et bien marquer les points et les virgules. Pour ceux qui avaient du mal on suivait le texte et dès qu’il y avait un point on tapait une fois notre cuisse, quand il y avait une virgule on disait « wise », quadt il y avait un point d’interrogation on disait « hein ? », quand il y avait un point d’interrogation on disait « tada », etc .Certains changeaient pas mal les virgules de place et grâce à cet exercice le texte devenait plus juste. On s’est aussi rendu compte qu’on met souvent une musique quant on apprend le texte. L’italienne a mis beaucoup de temps aux vues de l’exercice qu’on a fait en même temps. Nous avons fait une petite pause puis nous avons fais une rapide mise en route. Nous nous sommes mis par deux, j’étais avec Erwan. On était donc 5 groupes de deux dispersés dans l’espace, sur une table ou des chaises. On était assis sur une table et l’un devait partir et l’autre le retenir et nous avons ensuite échanger de rôle. J’essayais à chaque fois différentes méthodes pour le retenir et pour partir. Nous avons ensuite fait le même exercice en changeant les binômes de sorte que quelqu’un qui joue Marie soit avec quelqu’un qui joue Woyzeck. J’étais donc avec Sarah. Et c’était celui ou celle qui jouait Woyzeck qui devait retenir celui ou celle qui jouait Marie. Sarah devait donc partir et moi la retenir. Sandrine voulait que ce soit plus dynamique.

Nous avons ensuite divisé le plateau en 4 et par groupe nous essayons de trouver une mise en scènes sur nos scènes où nous révisions nos textes. Sandrine travaillait avec un groupe. 

Avec Clotilde nous avons travaillé la scène 22 qu’on n’avait pas encore vue avec Sandrine. Nous la travaillerons surement avec elle la semaine prochaine. Nous avons essayé, vu que c’est une scène qui se déroule dans l’auberge, de faire une danse chorégraphiée. J’ai eu du mal à ne pas perdre le fils du texte en cours de route. Nous avons ensuite essayé d’être plus dans la justesse des mots comme nous l’a conseillé Mme Huckel à qui nous avons montré notre proposition.

 Nous avons ensuite travaillé la scène 19 avec Sandrine. Nous sommes tous concernés par cette scène. Les enfants sont assis en quinconce face public et chantent. Marie est assise, les yeux dans le vague sur une table en biais d’eux ver le lointain. Elle se déplace pendant sa première réplique et vient s’installer sur une table, face public, derrière les enfants. La grand-mère, personnage que je joue, est tout d’abord assise de profile sur la même table ou se tiens ensuite Marie. Quand un des enfants dit « Grand-mère raconte » je me lève et dis ma première phrase en m’adressant à eux puis au public. J’incorpore durant toute ma réplique la chorégraphie qu’on avait fait en impro durant une autre séance. J’ai vraiment eu beaucoup de mal à coordonner et la chorégraphie et le texte, à plusieurs moments soit je ne me souvenais plus du texte soit de ma chorégraphie. Il va falloir que je travaille les deux pour que ce soit dans la continuité. Nous avons terminé la séance sur cette scène. La séance prochaine on verra surement les scènes 20 et 22 puis on fera un filage vu que ca sera notre dernière séance avec Sandrine et aussi notre dernière séance sur Woyzeck.

mardi 20 novembre 2018

Exemple d'analyse détaillée d'un spectacle

Plusieurs élèves de première me demandent un exemple: voici l'analyse du Songe d'une nuit d'été d'une élève d'il ya deux ans sans les photos.


Analyse de spectacle : Songe d’une nuit d’été
 «  Le Songe d’une nuit d’été  est une de mes pièces préférées de Shakespeare. Mais c’est avant tout une comédie et c’est ce caractère qui m’a fait la choisir entre toutes. C’est une des pièces les plus connues et les plus mystérieuses de Shakespeare. C’est un rêve, symboliste et profond, un miroir dans lequel chacun de nous peut se découvrir différent de ce qu’il croyait être. C’est une pièce féerique, une pièce d’acteurs et de mise en scène, une pièce d’écriture et de sens, un trait d’union entre artistes et spectateurs. » C’est ce qu’affirme Guy Pierre Couleau, metteur en scène d’une version du Songe vue le vendredi 17 Mars 2017 à la Comédie de l’Est, dans une interview. Comment cette vision de la pièce de Shakespeare est-elle retranscrite sur scène par Guy Pierre Couleau ?

Guy Pierre Couleau est un comédien et un metteur en scène français né en 1958. S’il est avant tout reconnu pour être le directeur de la Comédie de l'Est, Centre Dramatique National de Colmar depuis juillet 2008, il fait ses débuts au théâtre comme acteur en 1986, dans des mises en scène de Stéphanie Loïk, Agathe Alexis ou Daniel Mesguich. Guy Pierre Couleau fait également, depuis ses débuts beaucoup de mise en scène, sa première  étant au Théâtre de L’Atalante en 1994. Il se consacre au jeu et à la mise en scène parallèlement jusqu’en 1998, date à laquelle il décide de se consacrer uniquement à la mise en scène. Depuis, il est metteur en scène invité du Théâtre national  de Lettonie, à Riga, entre 1998 et 2007, il intervient à l’Université de Houston en 2004 pour une masterclass, il met en scène Le Baladin du Monde Occidental de John M. Synge, spectacle qui sera joué plus de trois saisons et notamment au Théâtre 13…  Enfin, en 2000 il fonde sa compagnie « Des Lumières et Des Ombres » et devient en juillet 2008, directeur de la Comédie de l’Est, théâtre auquel est associée également l’option de spécialité théâtre du lycée Camille Sée.

Pour mener à bien ce projet, Guy Pierre Couleau a choisi la traduction poétique du Songe de Françoise Morvan et André Markowicz. Carolina Pecheny l’a assisté à la mise en scène, Elissa Bier a fait les décors, Laurianne Scimemi les costumes, assistée de Blandine Gustin, Laurent Scheegans pour les lumières, Philippe Miller pour les musiques, Kuno Schlegelmilch et Camille Penager pour les masques et maquillages, André Muller pour les images vidéos, Alexandra Guigui pour la régie générale, Grégoire Harrer pour la régie son, Michel Begamin pour la régie lumière, Bruno Friedrich et Stéphan Hill pour la régie plateau. Les comédiens étant investis dans ce projet sont Sébastien Amblard, Clément Bertonneau, François Kergourlay, Marlène Le Goff, Anne Le Guernec, François Macherey, José Maria Mantilla Camacho, Adrien Michaux, Ruby Minard, Martin Nikonoff, Carolina Pecheny, Achille Sauloup, Romaric Séguin, Rainer Sievert, Jessica Vedel et Clémentine Verdier.




 


“Le monde entier est un théâtre
Et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs
Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles.”
Comme il vous plaira, William Shakespeare


William Shakespeare est sans aucun doute le dramaturge le plus joué, le plus lu et le plus commenté dans le monde. Son théâtre est un mélange subtil de rires et de larmes, de sublime et de grotesque, de comique et de tragique : des paradoxes de la vie humaine en somme. William Shakespeare est né vers le 23 avril 1564 à Stratford-upon-Avon, dans le comté de Warwickshire en Angleterre et est mort Le 23 avril 1616, à l'âge de 52 ans. Issu d’une vieille et riche famille catholique, Shakespeare fait des études classiques au collège de Stratford avant de se consacrer à l’écriture. Ses premières œuvres sont sans doute Vénus et Adonis (poésie, 1593) et Henri VI (théâtre, 1591-1595). Mais son premier grand succès sera Roméo et Juliette (tragédie, vers1595-1596). Shakespeare serait à l’origine d’une trentaine de pièces au total dont l’origine et la datation de certaines ne sont pas encore établies.

Le Songe d’une nuit d’été, de son titre original A Midsummer Night's Dream est une comédie  attribuée à William Shakespeare écrite entre 1594 et 1595. La pièce, métathéâtrale au possible, ne se satisfait pas d’une intrigue centrale. Les sujets sont dans le Songe d’un foisonnement fascinant : deux couples d’amoureux, deux mariages forcés, une fuite dans la forêt, une dispute entre le roi des elfes et la reine des fées, Puck et son filtre d’amour, une troupe de comédiens amateurs qui préparent une pièce pour le mariage d'un prince… Toutes ces intrigues vont se rencontrer dans un seul et même endroit : la forêt. La pièce se déroule dans la ville d'Athènes et une forêt proche, à quatre jours du solstice d'été. Deux jeunes aristocrates, Lysandre et Hermia sont amoureux et veulent se marier. Le père d’Hermia, voulant marier sa fille à Démétrius à qui il a promis la main de cette dernière s’oppose à son choix et lui pose un ultimatum. La meilleure amie d’Hermia, Héléna, est-elle amoureuse de Démétrius à qui elle ne cesse de faire des avances, sans succès. Face au choix épouvantable qu’elle a à faire, Hermia et Lysandre décident de quitter Athènes pour pouvoir vivre leur amour. Le nœud du problème réside là : Alerté par Héléna, Démétrius les suit accompagné contre son gré d’Héléna. Or, trompés par les ombres de la nuit, les quatre jeunes gens finissent par  se perdre dans la forêt.                                                                                                                                                De leur côté, Oberon et Titania, le roi et la reine des fées, ont rassemblé toute leur cour dans la forêt pour assister à une violente dispute qui a pour cause le refus de Titania de céder à Obéron ce qu’il désire. Ce dernier, jure de se venger de l'entêtement de Titania en déposant sur ses paupières le suc d’une fleur magique qui la rendra amoureuse du premier être qu’elle verra en ouvrant les yeux. En chemin, il rencontre Héléna venant d’être éconduite par Démétrius et a pitié de sa détresse. Il ordonne à Puck, son serviteur de déposer sur les paupières de ce dernier le même suc magique que celui qu’il a administré à Titania. Puck se trompe d’athénien et dépose le filtre sur les paupières de Lysandre, qui tombe amoureux d'Héléna.                                                                                                                                                                             Au même moment, dans une autre partie de la forêt, une troupe d'acteurs amateurs d'Athènes a choisi ce bois, au clair de lune, pour répéter leur pièce. Puck pour s’amuser, dote Bottom, l'un des acteurs, d’une tête d’âne. Titania, à son réveil voit Bottom en âne et tombe désespérément amoureuse de lui. Le dénouement se fait lorsqu’Obéron décide de remettre en ordre le chaos créé par Puck. Il fait en sorte que Démétrius tombe amoureux d'Héléna, que Lysandre se réconcilie avec Hermia, il enlève la tête d'âne à Bottom et réussit à récupérer Titania. A l’arrivée de l’aube, les quatre jeunes gens rentrent à Athènes et se marient avec la personne qu’ils désirent. Les acteurs amateurs, eux retournent également en ville et la pièce, étant une comédie se termine par la célébration des mariages.
Le Songe d’une nuit d’été s’est déroulé le vendredi 17 Mars 2017 dans la grande salle de la Comédie de l’Est à Colmar. Cette salle est une salle de théâtre de constitution « moderne » avec un rapport frontal du public à la scène. Ce rapport frontal permettait au spectateur d’entrer dans le monde onirique de Shakespeare comme par le trou d’une serrure et d’assister à un spectacle d’une féerie absolue  Le public présent ce soir-là était presque exclusivement scolaire ce qui donne une autre ambiance dans la salle et durant le spectacle d’une durée de trois heures avec entracte. Le Songe était donc un spectacle assez conséquent du point de vue du temps mais cela permettait aux spectateurs d’entrer totalement dans l’univers onirique de Shakespeare. Au début du spectacle, les lumières dans la salle et sur le plateau étaient éteintes. Cette obscurité décuplait l’attente fébrile du spectateur qui n’attendait qu’une seule chose : que le spectacle commence.                                                                                           Le Songe d’une nuit d’été tel que Guy-Pierre Couleau l’a conçu peut être partagé en trois temps scénographiques distincts. La pièce s’ouvre sur un plan incliné nu, austère, sombre montrant une ville athénienne au sommet de sa force. L’épure de cette scénographie et l’absence de couleurs plonge le spectateur dans un monde froid, impersonnel et rationnel. Le plan incliné qui est présent tout au long du spectacle est un clin d’œil au dispositif scénique d u Théâtre du Peuple de Bussang où la pièce a été créée l’été dernier et permet aux acteurs un jeu sur différents niveaux. Par exemple la première apparition de la troupe d’artisans amateurs se fait en arrière-scène puis les comédiens viennent peu à peu en avant-scène et occupent tout l’espace théâtral. Ce dispositif permet d’instaurer plusieurs espaces de jeu et, comme à l’opéra, une meilleure visibilité pour les spectateurs et une impression de profondeur. C’est sur des airs de tragédie que s’ouvre la pièce : Hippolyte se voit forcée d’épouser Thésée, Egée demande à sa fille d’épouser Demétrius qu’elle n’aime pas… La scénographie très sombre traduit très bien l’ambiance lourde et injuste du premier acte. Pour Guy-Pierre Couleau «  l’espace vide correspond à la force de l’invisible et à la puissance de la suggestion ». Le spectateur est donc libre d’imaginer, d’interpréter la scénographie comme il le souhaite sans qu’une image trop concrète le bloque. Le deuxième temps de la représentation commence petit à petit après la première apparition de la troupe d’acteurs préparant un spectacle. Les lumières s’éteignent et des points de laser vert viennent illuminer le plateau. Peu à peu, des créatures étranges font leur apparition et parsèment le plateau de feuilles blanches et vertes. Cette transition marque le passage du monde de la raison, de la loi au monde des rêves. Les points de laser vert font au premier abord penser à la nature à cause de leur couleur. Mais au fur et à mesure que les points se font plus nombreux, le spectateur peut y voir un ciel étoilé. L’utilisation des lasers intervient plusieurs fois dans la deuxième partie. Ils délimitent par exemple par un cercle, le lit de la reine des fées, Titania, ou encore symbolisent l’apparition de l’aurore après l’entracte. Ce qui est très beau dans ce choix de mise en scène, c’est le jeu qu’il y a entre ce qui est montré et ce qui est suggéré. Le spectateur comprend immédiatement qu’il est entré dans la forêt grâce aux feuilles de papier de soie blanches et vertes sur le sol. Cependant les lasers et même les feuilles ne ferment pas la porte à l’interprétation et posent même des interrogations : pourquoi des lasers ? Quelle en est la signification ? Selon Guy-Pierre Couleau la scénographie de la deuxième partie est « une transposition poétique de la forêt et, du bois au papier, c'est tout le chemin de la vie réelle à l'écriture qui est suggéré. » C’est alors à la fois la forêt mais aussi l’écriture, l’art théâtral qui est montré. Les feuilles ne représentent plus seulement la forêt mais aussi le mystère, le surnaturel, la capacité de fabuler qui réside dans l’écriture. Dans la mise en scène de Bussang, la forêt était également symbolisée par l’ouverture brève du mur du fond qui laisse apparaître les bois comme il est d’usage de le faire au théâtre du Peuple.
La troisième transition scénographique est marquée par la rencontre des deux mondes : la cité et la forêt, la raison et le rêve. Thésée, Egée et Hippolyte entrent dans la forêt et interrompent l’onirisme de la deuxième partie. Ils voient que les couples composés d’Hermia et de Lysandre et d’Hélène et Démétrius semblent amoureux et décident de célébrer des noces. Cette interruption dans la deuxième partie met fin au rêve. Le changement de décor se fait en musique. Des comédiens viennent balayer les feuilles de la forêt et des rideaux blancs qui suggèrent le mariage, mais peut-être aussi des colonnes d’une architecture grecque, tombent des cintres. Cette troisième partie ressemble étrangement à la première : il s’agit du retour au réel. Cependant cette fois toute la dimension oppressante présente dans la première partie a disparu. L’ambiance est à la fête et les convives s’installent sur des chaises blanches à cour (que l’on voit très souvent dans les mariages) pour regarder une pièce de théâtre avant de célébrer les noces. La scénographie de la pièce est donc découpée en triptyque, les deux parties à Athènes enchâssant la partie du songe. Le dispositif scénique du Songe respecte l’atemporalité de la pièce et entremêle de manière fine et suggestive naturel et surnaturel.     
Si la scénographie crée un monde et une ambiance particulière sur le plateau, la lumière et la musique jouent également un rôle capital dans la création des espaces du spectacle. Au début du spectacle, dans la partie qui se déroule dans la société athénienne, la lumière est à l’image de la scénographie : froide, uniforme, austère et impersonnelle. La lumière transporte le spectateur dans un milieu presque hostile dans lequel celui qui gouverne (Thésée) a le droit de vie ou de mort sur ses sujets.  Il est pourtant question d’un mariage à venir entre Thésée et Hyppolyte la reine des Amazones, mais cette dernière ne semble guère heureuse.On peut voir dans cette première partie une critique du pouvoir absolu et arbitraire. Cette critique du pouvoir est montrée par la position de soumission d’Hermia qui se retrouve à genoux devant son père puis devant Thésée. Cette position de soumission des femmes reviendra plusieurs fois comme un leitmotiv dans la pièce. La lumière qui illumine l’entièreté du plateau au premier acte montre aussi l’aspect rationnel de la cité d’Athènes régie par des lois strictes auxquelles nul ne peut échapper.
L’utilisation de la douche au moment de la première rencontre de la troupe de théâtre en arrière-scène par exemple met les personnages en valeur et attire l’attention du spectateur à l’arrière du plateau. Dans la partie féerique, la lumière change radicalement. D’un éclairage total, elle passe à une ambiance sombre, tamisée, nocturne. L’utilisation du laser permet de créer comme évoqué ci-dessus une ambiance atemporelle, onirique. En outre de ces faisceaux lumineux, la lumière devient soudainement très douce, bleuté, lunaire. Non sans raisons, la lumière fait immédiatement penser à la lumière produite par la pleine lune. En effet, la pièce est truffée de références à la lune, faites selon certaines théories par Shakespeare en hommage à Elizabeth I qui aurait été présente lors du mariage d’Elizabeth Carey pour qui la pièce a été écrite. Elizabeth I était comparée à Diane, déesse lunaire. La lune apparaît non seulement dans le texte mais aussi dans la mise en scène de Guy-Pierre Couleau. Elle est projetée sur un cyclo en arrière-scène au final de la pièce lorsque tous les personnages chantent. Hormis le fait que ce soit un clin d’œil à la mise en scène de Bussang où la forêt apparaît totalement à la fin de la pièce et où l’on voit apparaître une énorme sphère blanche poussée par un comédien qui rappelle la lune, la lune a plusieurs significations. La lune est avant tout un symbole féminin. Elle est associée aux déesses et au principe féminin dans une majorité des cultures comme par exemple dans l’Antiquité (Artemis qui symbolise la lune croissante, Héra qui symbolise la pleine lune et Hécate qui est la déesse de la lune décroissante). Cette association de la lune à la féminité est très intéressante puisqu’on peut voir dans le Songe un fond féministe ou du moins pour ne pas faire d’anachronismes une critique quant à la soumission des femmes. La lune est également et en premier lieu la première source de lumière la nuit. Transposée à la pièce, l’apparition de la lune au dernier acte pourrait alors signifier que la pièce a abouti à un éclairage de la raison des personnages. La lumière change petit à petit tout au long de la deuxième partie et passe par l’apparition progressive de rayons lumineux de la nuit au jour en passant par l’aurore. La lumière dans la troisième partie est chaude, orangée et chaleureuse. Elle fait penser au soleil qui bien évidement symbolise le bonheur, la joie.                                                                                                                               La musique rythme autant que la musique le spectacle et ajoute de la profondeur au spectacle. Guy-Pierre Couleau a travaillé sur ce projet avec un compositeur Philippe Miller pour créer des musiques originales chantées par les comédiens. Le Songe d’une nuit d’été est parcouru par de la musique. Déjà dans son texte, la pièce est d’une poésie presque musicale. Ensuite de grands compositeurs mentionnés par Guy-Pierre Couleau comme par exemple Purcell, Britten ou Weber ont composé sur le Songe. On peut distinguer dans la mise en scène de Guy-Pierre Couleau deux sortes de musique. Il y a la musique live et la musique enregistrée, la musique qui accompagne la pièce et la musique qui la rythme. Il est intéressant de noter que dans la première partie du spectacle il n’y a pas de musique. Serait-ce par absence de féerie ? La deuxième partie elle s’ouvre en musique. C’est une musique douce et énigmatique avec des sons orientaux. Cette musique fait monter le « suspens » du spectateur. Soudain, elle change et se transforme en bruits de la forêt. Ces bruits sont apaisants dans un premier temps mais prennent vite trop de place et font monter un peu plus la tension. Au moment où Titania s’endort sur son lit de feuilles dans la forêt, il y a également une musique très douce qui accompagne son sommeil. Cette musique devient stressante quand Obéron apparaît pour   déposer sur ses paupières le suc d’une fleur magique qui la rendra amoureuse du premier être qu’elle verra. Ici la musique participe activement à créer l’action. La musique live est présente à trois moments de la pièce. Quand Titania demande à ses fées de chanter pour Bottom, l’effet créé par ce chœur de fées et parodique. A la transition entre la deuxième et la troisième partie, un chanteur seul avec sa guitare chante un air de tango pour couvrir les autres comédiens qui balaient les feuilles. Enfin, au final de la pièce, tous les comédiens chantent un air joyeux et entraînant qui fait penser à la  présence du chant et de la musique lors des mariages. Pour Guy-Pierre Couleau il s’agit à travers la musique « d’écrire les musiques des rêves des personnages. »                                                                                                             
Pour finir sur l’aspect esthétique du spectacle, les costumes prennent une place centrale dans la mise en scène de Guy-Pierre Couleau et donne le cachet à la représentation. Là encore, se distingue deux mondes diamétralement opposés. D’une part, le monde social. D’autre part, le monde des rêves. Les costumes permettent de faire immédiatement cette distinction. Dans la première partie de la pièce, Thésée et Egée s’accordent parfaitement à leur environnement. Habillés en costumes-cravate ils paraissent aussi sombres et graves que le palais. Hippolyte se détache immédiatement de ce décor sombre. Elle est habillée en costume blanc, les cheveux coupés courts, une rose blanche considérée comme la rose nuptiale, celle d’un amour pur et pas encore consommé. Le contraste qu’Hippolyte produit avec les autres personnages indique qu’elle est un personnage à part, différent, ne venant pas du même environnement que les autres. En effet, Thésée a gagné Hippolyte « par l’épée ». Ici encore une fois, la soumission des femmes est montrée. La couleur blanche que porte Hippolyte symbolise la pureté, l’innocence mais annonce aussi par avance son mariage forcé avec Thésée. Pour ce qui est des couples, leurs costumes annoncent déjà le dénouement heureux de la pièce. Hermia porte un short bleu marine avec des chaussures plates et une petite veste et s’accorde ainsi à Lysandre qui porte un costume bleu marine. Hélène porte une robe rose et une veste jaune et s’accorde avec Démétrius qui  porte une veste dans les tons ocre. Tous les costumes des personnages sont modernes et évoluent au long de la pièce. Dans la deuxième partie Lysandre et Hermia portent des k-ways. Hélène elle porte une autre tenue. Cette fois-ci elle est entièrement vêtue de jaune, couleur de la jalousie. Dans la troisième partie, les costumes changent radicalement puisque les couples vont célébrer leurs mariages. Les membres de la troupe de théâtre portent eux des costumes plutôt colorés. Bottom par exemple porte une veste grise avec en-dessous un veston rose et un pantalon violet. Du côté des créatures féeriques, les costumes sont beaucoup plus travaillés et donnent réellement une impression de songe. Les fées de Titania sont habillées de robes blanches avec des feuilles dans les cheveux. Du côté d’Obéron, les fées sont habillées de noir et de vert avec dans les cheveux des branches et des feuilles et un maquillage vert sur une partie du visage. Titania, elle a les cheveux roux et est vêtue  d’une robe blanche avec des fleurs. Obéron lui aussi a les cheveux roux, une couronne de feuilles et porte un costume noir avec une veste en cuir. Les deux mondes sont donc très distincts dans les costumes à une exception près. Bottom quand il se transforme en âne garde son costume mais change de tête. On peut dire qu’il devient un mélange entre les deux mondes, un être hybride. La tête d’âne de Bottom est très stylisée et esthétiquement très belle. Au-delà de l’aspect visuel, la signification de l’âne est très intéressante. Bottom est un  personnage egocentrique qui veut s’attribuer tous les rôles au sein de la troupe et qui se comporte en tyran avec les fées de Titania. La tête d’âne, animal qui a la réputation d’être bête, peut être une critique à la bêtise humaine. Mais j’ai découvert à l’occasion de mon analyse que l’âne était surtout un symbole de virilité et de puissance sexuelle.
   
Si le spectacle est porté par la dimension scénographique et plastique, ce sont avant tout les comédiens qui portent la pièce. Le style de jeu choisit par Guy-Pierre Couleau est un mélange entre un jeu très physique, très chorégraphié, très comique et un jeu par moments plus direct et simple. Tout d’abord la diction du texte de Shakespeare est très bien réalisée. Le spectateur entend tous les mots de la langue shakespearienne qui oscille entre vers et prose. Pour cela, les comédiens sont obligés d’articuler énormément le texte et de projeter la voix. Même les moments chantés sont totalement compréhensibles et sont donc très touchants. Anne le Guernec qui joue à la fois Hippolyte et Titania change son débit de parole, son ton et sa manière de parler quand elle change de personnage. Quand elle joue Titania elle change d’intonation faisant virer son personnage au ridicule. Lors de la dispute entre Hermia et Hélène, l’intonation de la voix des deux comédiennes a également changé. Elles ont opté pour une voix un peu plus aigüe par moments, un débit plus rapide pour donner au spectateur l’impression d’une dispute presque infantile. La troupe de théâtre amateur avait elle aussi une diction et une façon de dire le texte assez intéressante. Ils parlaient, à l‘exception de Bottom, lentement, en hachant leurs mots allant parfois jusqu’à mal dire le texte. Cette manière de dire le texte donnait l’impression au spectateur d’une certaine simplicité d’esprit. Un des membres de la troupe de comédiens amateurs qui devait faire le lion grognait parfois.  Dans la troupe, deux comédiens avaient des accents, ce qui est toujours intéressant. Un des membres de la troupe de théâtre amateur avait un accent italien ou espagnol, en tout cas un accent venant du sud. L’acteur jouant Puck, Reinert Sievert, avait un accent allemand ce qui rendait son personnage de clown encore plus loufoque. Il a même utilisé à deux reprises une langue étrangère : l’allemand et l’anglais pour clore la pièce. Outre leurs voix, le travail de jeu corporel était poussé à son paroxysme. Pendant trois heures les comédiens n’ont cessé de sauter, danser, ramper, tomber sans jamais laisser tomber le rythme. Cette prestation de jeu était assez impressionnante et tenait presque parfois de l’acrobatisme. Durant la scène de la dispute entre Hermia et Hélène par exemple, Hermia ( Jessica Vedel) veut se jeter sur Hélène ( Clémentine Verdier). La comédienne jouant le rôle d’Hermia s’est alors élancé et s’est fait rattraper par Lysandre au niveau de la tête et renverser tête en bas donnant à la dispute un aspect comique. Beaucoup de disputes ressemblaient à des courses poursuites de dessins animés. Le jeu donnait par moment également l’impression d’avoir été chorégraphié. Quand Lysandre explique à l’acte I à Hélène que lui et Hermia vont fuir, il exécute toute une chorégraphie pour accompagner ses paroles. Durant l’affrontement entre Lysandre et Démétrius pour le cœur d’Hélène, les deux comédiens s’adonnent à une sorte de sport de combat chorégraphié hilarant. Cela donne un côté vivant au texte de Shakespeare. Il y a aussi des jeux sur les mots qui ont été fait par Guy-Pierre Couleau pour accentuer l’effet comique du Songe. Quand Lysandre demande par exemple à Démétrius d’aller se battre avec lui au coude à coude, les deux comédiens s’en vont ensemble les coudes collés. Le spectacle que les comédiens font à la fin de la pièce est également très drôle et joue encore une fois sur les mots. Mais le personnage comique du Songe est Puck. Rainer Sievert excelle dans le rôle de cet elfe loufoque, exubérant et toujours prêt à faire un mauvais coup. Tout le talent comique de Rainer Sievert réside dans le fait qu’il arrive à faire rire juste en écarquillant les yeux. Son jeu corporel est extrêmement précis et fin. La scène où il goûte la fleur de l’amour et n’arrive plus à contrôler son corps est assez exceptionnelle. Si l’ensemble de la pièce est très drôle, il y a dans le jeu des comédiens aussi quelque chose de profondément touchant. La soumission des femmes est dans le Songe assez flagrante grâce à la position d’agenouillement qui revient plusieurs fois tout au long du spectacle. A l’acte I, Hermia est forcée de s’agenouiller devant son père puis devant Thésée. Dans la deuxième partie, lorsqu’Hélène suit Démétrius dans la forêt elle s’agenouille aussi devant lui en le suppliant. Même Titania s’agenouille devant Bottom. Le seul homme qui inverse la tendance dans la pièce est Lysandre qui met un genou à terre pour demander à Hermia de fuir. Peut-être est-ce seulement le véritable amour qui peut mettre un terme à l’inégalité des sexes ?  

Au terme de ce parcours nous pouvons dire que Le Songe d’une nuit d’été mis en scène par Guy-Pierre Couleau est un grand succès. Bien sûr entendre le texte de Shakespeare est un délice pour les oreilles mais l’explosion d’idées de scénographie, le jeu fabuleux des comédiens, le mélange audacieux entre comédiens professionnels et amateurs, la diction très précise du texte et le plaisir que les comédiens ont pris à jouer participe à la réussite de cette pièce. Personnellement j’ai été bluffée par l’énergie et la ténacité des comédiens à qui Guy-Pierre Couleau a demandé un engagement sans failles.