Je pense que le théâtre est fait pour raconter le monde, pour l’éclairer
et nous donner la force de le comprendre et donc de le transformer. Je
n’arrive pas à concevoir cet art sans ce rapport-là au monde.”
Ariane Mnouchkine
Un blog pour les élèves des options théâtre du Lycée Camille Sée à Colmar
dimanche 30 novembre 2014
Bonheur de théâtre hier: Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq
Un jeune metteur en scène de 27 ans, Julien Gosselin,a adapté pour le théâtre le roman de Michel Houellebecq Les Particules élémentaires. Le spectacle est très impressionnant, toute la mise en scène est mise au service du texte de l'un des romanciers les plus importants de notre temps.
Je regrette vraiment de ne pas vous y avoir amenés.
En savoir plus à travers la minute pédagogique du théâtre du Phénix
Il faut absolument suivre le travail de ce jeune metteur en scène.
Je regrette vraiment de ne pas vous y avoir amenés.
En savoir plus à travers la minute pédagogique du théâtre du Phénix
Il faut absolument suivre le travail de ce jeune metteur en scène.
samedi 29 novembre 2014
Temps fort de la marionnette au Centre Europe de Colmar et au Pacific
Parmi les spectacles vivants à découvrir il y a la marionnette. L'association le Lézard vous propose de découvrir quatre spectacles au mois de décembre.
http://www.lezard.org/jeunepublic/index.html
Emmenez les petits de votre entourage mais surtout profitez en pour discuter avec les artistes.
http://www.lezard.org/jeunepublic/index.html
Emmenez les petits de votre entourage mais surtout profitez en pour discuter avec les artistes.
Paroles de personnages( option fac 1ère et Terminale)
N'oubliez pas de m'envoyer les textes que vous avez écrit mardi dernier lors de l'improvisation sur la parole amoureuse de vos personnages.
En voici quelques uns que j'ai retrouvés en salle 123 après le cours et que j'ai tapés:
En voici quelques uns que j'ai retrouvés en salle 123 après le cours et que j'ai tapés:
Paroles de personnages
« Ma Caroline,
Depuis que je me suis rendu compte que Christelle ne
représentait rien pour moi et que j’ai rencontré la véritable caroline, celle
qui fait mon bonheur et ma joie, je suis le plus heureux des hommes. Je sais
désormais que tu es celle avec qui je finirais ma vie. Je ne te remercierais
jamais assez de m’avoir ouvert les yeux sur l’amour. Même si c’était le jour de
mon mariage, j’allais faire la plus grosse erreur de ma vie en épousant
Christelle. »
« A l’école on a souvent étudié des textes sur l’amour,
les amoureux, les sentiments et ce genre de choses. Alors vous pensez j’en
connais un rayon. Cependant je sens que l’on nous cache quelque chose, j’ai
comme…des rêves, comme des…sortes de pulsions, comme une envie de…qui semble incontrôlable…C’est
ça ? Est-ce ça qu’ils décrivaient dans les livres ? Ces mirages qui
semblent si réels si désirables, si
forts, si langoureux, sont-ils ce qui est décrit dans les livres ?
Si ça ne l’était pas…si ces choses étaient le fruit de mon
imagination malade, comme une sorte de fièvre virulente qui s’emparerait de mon
esprit et me rendrait fou…Pourrait-on en guérir ? Y-a-t-il un remède ?
Un antidote ? Un soin ? Une anesthésie qui permettrait d’ignorer ses
tentations ?
Mais peut-être que tout cela est normal, peut-être que tous
les garçons connaissent cela ? Et les filles ? »
« Je ne m’y attendais pas, c’est comme si ça n’avait
pas été vrai, comme si tout ce qu’elle m’avait dit à ce moment-là elle ne le
pensait pas, elle ne raisonnait pas correctement. Il fallait qu’elle me croie,
ça faisait tellement longtemps qu’elle voulait cet enfant mais avec lui ce n’était
pas une bonne idée, selon moi et c’est là le problème, je suis médecin, je n’aurais
pas dû faire ça, pas sans son accord, elle m’en veut. Elle m’en veut et c’est
bien fait pour moi, on peut dire qu’elle me déteste maintenant et que le lien
de confiance est brisé. J’ai commis une faute professionnelle en laissant ses
handicapés s’aimer.
Avant de partir je voulais lui dire que j’étais désolé…si tu
lis cette lettre, si quelqu’un te la lit, c’est que je ne suis plus parmi vous,
ma faute est trop grave, trop difficile à supporter…aurais-je le courage de
disparaître, je ne le sais pas encore, mais j’ai détruit la vie de cette femme,
l’amour de sa vie… »
« Cher Stepan Stepanovitch,
je vous adresse une lettre pour vous transmettre un
sentiment très troublant…mon amour plus précisément si j’ose ainsi le nommer…Je
n’ose vous l’avouer en face alors je vous écris. Vous êtes mon rayon de soleil,
vous illuminez ma journée lorsque le matin je vous vois vous diriger vers mon
pré aux vaches. Vous nourrissez les bêtes, saisissez le pis des vaches avec une
telle délicatesse…Cela me fait frissonner, rien qu’en y pensant.
Quand je suis venu l’autre jour vous demander la main de
votre fille, vous m’avez appelé par d’adorables surnoms et cela m’a comblé…c’est
vous que j’aime inestimable Stepan Stepanovitch et c’est auprès de vous que j’aimerais
vivre… »
" Pour moi, l'amour n'est pas vrai, il n'est que temporel. Malgré tout l'affection que je lui porte, je ne l'aime pas, et pas simplement par ce que je ne veux pas mais aussi et surtout parce que je ne peux pas. Nous ne sommes pas ensemble et pourtant elle réagit comme si.. C'est comme si elle avait le pouvoir de s'ancrer en moi, mais ça, moi, je n'en veux pas. Pour moi l'amour n'est pas vrai, il est semblable à un jeu de cartes. Ce serait l'illusion d'un sentiment que l'on pense fort, incassable, mais c'est juste un sentiment qui nous ronge de l'intérieur jusqu'à nous étouffer. Il n'est pas vrai, mais ça...elle n'arrive pas à le comprendre."
" Pour moi, l'amour n'est pas vrai, il n'est que temporel. Malgré tout l'affection que je lui porte, je ne l'aime pas, et pas simplement par ce que je ne veux pas mais aussi et surtout parce que je ne peux pas. Nous ne sommes pas ensemble et pourtant elle réagit comme si.. C'est comme si elle avait le pouvoir de s'ancrer en moi, mais ça, moi, je n'en veux pas. Pour moi l'amour n'est pas vrai, il est semblable à un jeu de cartes. Ce serait l'illusion d'un sentiment que l'on pense fort, incassable, mais c'est juste un sentiment qui nous ronge de l'intérieur jusqu'à nous étouffer. Il n'est pas vrai, mais ça...elle n'arrive pas à le comprendre."
Je me rappelle encore la façon dont tu
m'as regardée la première fois que tes yeux ont croisé les miens. On
était beaux, purs, on s'aimait plus vrai que nature... Je donnerais ma
vie pour avoir droit à ce regard encore une fois, même une seconde.
Le temps a passé, mais on s'aimait toujours un peu plus. Aujourd'hui je
t'aime encore et bien plus qu'au premier jour, jamais plus quelqu'un
n'aura droit à la place que tu as occupé dans mon cœur toutes ces
années. Mais je meurs intérieurement, je ne peux plus vivre de toi, il
me faut la vraie forme d'oxygène que je humais quand j'étais jeune.
Cette passion m'étouffe, ce quotidien m'ensevelit peu à peu dans les
terres de la routine. J'ai besoin de redécouvrir des odeurs, des sons,
des visages, des bouches, et ô Dieu des corps, oui des corps avec des
formes... Pourtant je continue à manger ton parfum, à dormir ta carrure
et à boire tes douces paroles...
Laisse moi partir, laisse moi m'envoler, j'en ai besoin pour t'aimer.
A un jour, mon amour
vendredi 28 novembre 2014
Les contes mis en scène par Olivier PY
http://www.theatre-odeon.eu/fichiers/t_downloads/file_370_dp_Grimm.pdf
http://www.cndp.fr/crdp-reims/poletheatre/service_educatif/dossier_peda_grimm.pdf
Reprise de La jeune Fille le Diable et le moulin au festival d'Avignon 2014 avec une mise en scène un peu différente de celle qui figure dans la captation.
Extrait video
http://www.cndp.fr/crdp-reims/poletheatre/service_educatif/dossier_peda_grimm.pdf
Reprise de La jeune Fille le Diable et le moulin au festival d'Avignon 2014 avec une mise en scène un peu différente de celle qui figure dans la captation.
Extrait video
jeudi 27 novembre 2014
Camus et le théâtre
Camus et le Théâtre :
«
Vraiment, le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains
de football et les scènes de théâtre, qui resteront mes vraies
universités. »
Albert Camus, Pourquoi je fais du théâtre, 1959
Le théâtre : un jeu d’équipe, une équipe de fidèles.
Que
ce soit dans le rôle de l’écrivain, de l’adaptateur, du metteur en
scène ou du comédien, Albert Camus a toujours entretenu une relation
passionnée avec le théâtre qu’il comparait volontiers au football, son
autre passion. Pour lui, sur un plateau de théâtre comme au football,
l’humilité, la solidarité, le sens de la camaraderie, du dépassement de
soi et du travail d’équipe dans le respect des règles du jeu sont
essentiels pour aller à la réussite face à un public en attente. Bien plus qu’un espace de jeu, le théâtre est
un « royaume d’innocence »qui fait éclater la justice et la vérité sous
le masque : s’il est lieu d’illusion, il n’est pas lieu de mensonge.
Conformément à cette vision du théâtre, Camus s’entourera d’une équipe
de fidèles qui le suivra au fil de ses années de théâtre.
Des noms aussi prestigieux que Maria Casarès (dont il tomba amoureux), Catherine Sellers, Roger Blin, Gérard Philipe, Michel
Bouquet, Serge Reggiani, Pierre Brasseur, Marcel Marceau, Madeleine
Renaud ou Jean-Louis barrault l’ont accompagné dans son travail
théâtral.
Un document surprenant : Camus parle de son Prix Nobel en regardant un match de football, disponible sur www.ina.fr/sport/football/video/
AFE85007615/interview-de-monsieur-albert-camusprix-nobel-1957-lors-du-match-racing-monaco-auparc-des-princes.fr.html,
[consulté en février 2010].
Un parcours théâtral en trois périodes
Le
parcours théâtral de Camus s’articule autour de trois périodes qui
définissent également l’évolution de l’écrivain sur un plan humain et
philosophique. Entre 1936 et 1938, il dirige successivement à Alger le
théâtre du travail – dont les membres aspiraient à un idéal communiste –
puis le théâtre de L’Équipe. Cette transition marque sa prise de
distance avec le Parti Communiste et son retour vers des préoccupations
esthétiques qu’il définit dans un Manifeste daté de 1937. Avec l’arrivée de la guerre, la troupe se dissout.
C’est durant sa période de maturité (1943-1949) que Camus rédige les quatre pièces qu’il nous a laissées : Le Malentendu (1944), Caligula (écrite en 1938, publiée en 1944), L’État de siège (1948) et Les Justes
(1949). Les deux premières, qui appartiennent au cycle du « théâtre de
l’impossible », interrogent l’absurde de la condition humaine, alors que
ses deux dernières, abordent la question de la révolte. Par le biais du
théâtre, ses personnages confrontent des points de vue sur des
questions essentielles à ses yeux, animant les hésitations et
contradictions qui le hantent en tant qu’intellectuel: « la pensée est
en même temps action »
.
Cette période lui permet d’un point de vue intellectuel, de concilier
réflexion philosophique et mise en forme esthétique de sa pensée. S’il
reste attaché à un certain classicisme de la forme, les questions qu’il
pose sont éminemment contemporaines. il répond à un public pris dans la
tourmente d’une crise liée aux débats et événements historiques
d’après-guerre. il entrera de
plein pied dans le débat sur l’absurdité de l’existence tout en gardant
foi en la possibilité du dialogue humain, contrairement aux auteurs
classés dans la catégorie du « théâtre de l’absurde ».
Cependant,
les questions esthétiques posées par le renouveau de l’écriture
théâtrale ainsi que les critiques qui lui sont adressées, orchestrées
pour la plupart autour de son conflit avec Sartre, occasionnent chez
Camus une période de crise de l’écriture. S’il décide en 1953, de
devenir pleinement homme de théâtre, il se limitera, dans cette
troisième période, face à l’hostilité du milieu intellectuel parisien, à
l’adaptation de chefs-d’œuvre romanesques. il rêve alors de créer une «
tragédie moderne ». Par ailleurs, son goût pour la littérature russe
lui permettra de travailler pendant six ans à l’adaptation de Les Possédés
de Dostoïevski. À la veille de sa mort brutale dans un accident de
voiture, Malraux s’apprêtait à l’aider à réaliser son rêve plus cher :
diriger un théâtre.
Les Justes de Camus
Mise en scène de Stanislas Nordey
Mise en scène de Guy-Pierre Couleau:extrait video
Dossier sur la mise en scène de Guy-Pierre Couleau
Résumé ACTE I
Le rideau se lève sur deux personnages, puis la scène se peuple peu à peu, de telle façon que le groupe de terroristes soit au complet dès le premier tiers de l’acte.
Annenkov, le chef du groupe, en compagnie de Dora, acueille successivement Stepan, évadé du bagne, puis Voinov, qui était chergé d’un repérage topographique, enfin Kaliayev. Cette partie, qui fait office de prologue, à d’évidentes qualités dramatiques : un climat est crée, une atmosphère de clandestinité. Les nouveaus arrivants usent d’un signal convenu. Des silences, des regards, des jeux de scène révèlent, dans un décor austère (en fait, Camus se borne à indiquer que c’est un « appartement »), la tension, l’angoisse de gens qui se cachent et préparent un « coup ». En outre, la personnalité de chacun d’eux se laisse très vite deviner, fût-ce par un détail ou par quelques mots : Annenkov est le chef, soucieux de la cohésion du groupe. Voinov, jeune et fougueux, semble avoir hâte d’agir. Stepan est dur, intransigeant, et il s’oppose à Kaliayev qui met de la fantaisie partout et qui a éprouvé le besoin de changer, à son usage, le signal convenu. Quant à Dora, seule présence féminine, on la sent richement douée pour l’amitié, et plus encore pour l’amour.
La suite de l’acte est occupée par la préparation de l’attentat qui doit avoir lieu le lendemain, contre le grand-duc Serge, quand il se rendra au théâtre. Kaliayev doit lancer la première bombe ; Voinov, la seconde, si c’est nécessaire. Des détails indispensables sont donnés, mais tiennent assez peu de place, tandis que Camus invite déjà les spectateurs à réfléchir sur la personnalité du vrai révolutionnaire et sur la justification du meurtre. Ces thèmes nourissent successivement le dialogue violent qui oppose Stepan à Kaliayev, et le dialogue tendre et grave entre ce même Kaliayev et Dora à la fin de l’acte.
ACTE II
Dans le même décor, le lendemain, Annenkov et Dora attendent le moment où va être lancée la bombe. Ce qu’on appelle volontiers maintenant le « suspense » est très intelligemment ménagé, à tel point que le spéctateur, même s’il est au courant de la suite des événements, ne peut s’empêcher de participer à cette attente. Le silence, alors que la bombe aurait dû éclater, le retour d’un Voinov éperdu, puis d’un Kaliayev en larmes, nous font connaître l’echec de l’attentat, et Stepan en donnera la raison quand il apprendra aux autres la présence de deux enfants dans la calèche : le neveu et la nièce du grand-duc. La partie la plus remarquable de cet acte est un nouveau dialogue entre Kaliayev et Stepan, dialogue au cours duquel est clairement exposé le problème de la fin et des moyens. Chacun des autres personnages réagit selon sa nature . Dora, toujours prête à défendre Kaliayev
qu’elle aime, s’élève contre la volonté de destruction sans limite qui anime Stepan. Annenkov (qui parle peu) cherche à maintenir le groupe dans sa droite ligne, et oriente ses camarades vers la préparation d’une nouvelle action. Voinov laisse apparaître son angoisse et son hésitation à l’idée de « recomencer ».
ACTE III
On pourrait craindre un piétinement, ou même une régression, puisqu’on reprend la préparation de l’attentat, et qu’on attend de nouveau sa réalisation. Mais l’état des esprits est tout autre. L’échec a fait retomber l’exaltation. Le plus touché a été Voinov. Il s’avoue « désespéré » et renonce à l’action directe ; son départ ressemble à une fuite. Kaliayev, qui se juge responsable de cette défection, se proclame « heureux » mais, pas plus que Dora, ne peut dissimuler sa tristesse. La foi dans l’action révolutionnaire semble les quitter. Ils ne renoncent pas, mais déjà cherchent au-delà. On ne saurait rester insensible en écoutant le dialogue de Kaliayev et de Dora qui, on l’a vu, a été le germe de la pièce. « Coeur », « tendresse », « amour », « paix », tels sont les mots qui donnent à ce duo une vibration aussi puissante que discrète. En contrepoint, c’est une déclaration de haine à l’humanité que fait Stepan à la fin de l’acte. On entend alors, comme dans l’acte II, le bruit d’une calèche ; puis, cette fois, c’est l’explosion. Mais, au cri de joie de Stepan répond la détresse de Dora, qui se sent responsable du meurtre.
ACTE IV
C’est un acte un peu surprenant, une sorte de parenthèse dans la pièce. Le décor, différent de celui des trois premiers actes, est une cellule de prison. Les personnages, en dehors de Kaliayev, ne nous étaient pas connus jusque-là. Le meurtrier du grand-duc, tel Polyeucte dans latragédie de Corneille, est soumis à plusieurs tentations. D’abord, avec Foka, c’est la tentation de l’absurde : à la fois victime et bourreua, cet homme simple se voit retirer un an de prison pour chaque condamné qu’il pend. Il ne comprend rien au geste de Kaliayev, ni à son idéal révolutionnaire. Avec Skouratov, le chef de la police, c’est la tentation du cynisme. Cet homme sûr de lui, ironique, et qui ne manque pas de bon sens, se livre à un chantage : s’il passe aux aveux, on évitera que ses camarades ne croient à la trahison ; sinon, on leur laissera croire qu’il a trahi. Avec la grande-duchesse enfin, c’est la tentation de la charité : sincère, profondément pieuse, elle voudrait obtenir de Kaliayev qu’il accepte de vivre pour expier. Ces trois personnages nous font connaître, chacun à leur manière, l’attitude du monde extérieur à l’égard de l’action terroriste. Dans les trois cas, il y a contresens ; dans les trois cas, l’action terroriste telle que la conçoivent Kaliayev et ses amis est mal interprétée. Le prisonnier, que nous avons senti ébranlé dès avant la réussite de son geste, ne va-t-il pas céder ?
ACTE V
Le lien se renoue avec les actes I, II et III. On retrouve un appartement « de même style » que le précédent. On retrouve les membres de l’organisation, y compris Voinov, qui a repris courage. Tous attendent de savoir si Kaliayev sera ou non exécuté, et les problèmes déjà évoqués surgissent à nouveau, mais sous l’éclairage lugubre de la mort. Que signifientl’amour, la vie, la révolution, le sacrifice ? C’est à Stepan que revient le soin de raconter l’exécution de Kaliayev. Et, tandis que le destin de celui-ci s’achève, l’action révolutionnaire va continuer, puisque Dora obtient la promesse de lancer elle-même la prochaine bombe. Mais elle accomplira ce geste comme une sorte de suicide, pour rejoindre Kaliayev. Les deux amants ne pourront être unis que dans la mort. Et ce n’est pas forcer les choses que d’évoquer ici Roméo et Juliette, puisque Camus a choisi comme épigraphe quelques mots empruntés au drame de Shakespeare, et que l’on peut traduire ainsi : « O amour ! O vie ! Non pas la vie, mais l’amour dans la mort ». Tragédie politique, Les justes s’achèvent ainsi en tragédie d’amour.
Mise en scène de Guy-Pierre Couleau:extrait video
Dossier sur la mise en scène de Guy-Pierre Couleau
Les justes Camus 1950
L’intrigue
Annenkov, Stepan, Dora, Kaliayev et Voinov établissent un plan afin
d’assassiner le grand-duc qui doit se rendre en calèche, un soir, au théâtre.
Les cinq personnages font partie d’un groupe de socialistes révolutionnaires
soucieux de la libération du peuple russe. Le grand-duc veut faire régner la
terreur et la domination sur son territoire. Annenkov, à la tête de cet
attentat veut libérer les victimes de la "dictature". Chacun répète
son "rôle" et la tâche qu’il doit accomplir (faire le guet, envoyer
la bombe...). A l’arrivée du grand-duc dans la ville, alors qu’ils s’apprêtent
tous à agir pour le "bien du peuple ", Kaliayev est dans l’impossibilité
de commettre ce crime. La présence d’une femme et d’enfants l’en dissuade. Ils
décident donc de remettre leur geste meurtrier mais nécessaire à plus tard Résumé ACTE I
Le rideau se lève sur deux personnages, puis la scène se peuple peu à peu, de telle façon que le groupe de terroristes soit au complet dès le premier tiers de l’acte.
Annenkov, le chef du groupe, en compagnie de Dora, acueille successivement Stepan, évadé du bagne, puis Voinov, qui était chergé d’un repérage topographique, enfin Kaliayev. Cette partie, qui fait office de prologue, à d’évidentes qualités dramatiques : un climat est crée, une atmosphère de clandestinité. Les nouveaus arrivants usent d’un signal convenu. Des silences, des regards, des jeux de scène révèlent, dans un décor austère (en fait, Camus se borne à indiquer que c’est un « appartement »), la tension, l’angoisse de gens qui se cachent et préparent un « coup ». En outre, la personnalité de chacun d’eux se laisse très vite deviner, fût-ce par un détail ou par quelques mots : Annenkov est le chef, soucieux de la cohésion du groupe. Voinov, jeune et fougueux, semble avoir hâte d’agir. Stepan est dur, intransigeant, et il s’oppose à Kaliayev qui met de la fantaisie partout et qui a éprouvé le besoin de changer, à son usage, le signal convenu. Quant à Dora, seule présence féminine, on la sent richement douée pour l’amitié, et plus encore pour l’amour.
La suite de l’acte est occupée par la préparation de l’attentat qui doit avoir lieu le lendemain, contre le grand-duc Serge, quand il se rendra au théâtre. Kaliayev doit lancer la première bombe ; Voinov, la seconde, si c’est nécessaire. Des détails indispensables sont donnés, mais tiennent assez peu de place, tandis que Camus invite déjà les spectateurs à réfléchir sur la personnalité du vrai révolutionnaire et sur la justification du meurtre. Ces thèmes nourissent successivement le dialogue violent qui oppose Stepan à Kaliayev, et le dialogue tendre et grave entre ce même Kaliayev et Dora à la fin de l’acte.
ACTE II
Dans le même décor, le lendemain, Annenkov et Dora attendent le moment où va être lancée la bombe. Ce qu’on appelle volontiers maintenant le « suspense » est très intelligemment ménagé, à tel point que le spéctateur, même s’il est au courant de la suite des événements, ne peut s’empêcher de participer à cette attente. Le silence, alors que la bombe aurait dû éclater, le retour d’un Voinov éperdu, puis d’un Kaliayev en larmes, nous font connaître l’echec de l’attentat, et Stepan en donnera la raison quand il apprendra aux autres la présence de deux enfants dans la calèche : le neveu et la nièce du grand-duc. La partie la plus remarquable de cet acte est un nouveau dialogue entre Kaliayev et Stepan, dialogue au cours duquel est clairement exposé le problème de la fin et des moyens. Chacun des autres personnages réagit selon sa nature . Dora, toujours prête à défendre Kaliayev
qu’elle aime, s’élève contre la volonté de destruction sans limite qui anime Stepan. Annenkov (qui parle peu) cherche à maintenir le groupe dans sa droite ligne, et oriente ses camarades vers la préparation d’une nouvelle action. Voinov laisse apparaître son angoisse et son hésitation à l’idée de « recomencer ».
ACTE III
On pourrait craindre un piétinement, ou même une régression, puisqu’on reprend la préparation de l’attentat, et qu’on attend de nouveau sa réalisation. Mais l’état des esprits est tout autre. L’échec a fait retomber l’exaltation. Le plus touché a été Voinov. Il s’avoue « désespéré » et renonce à l’action directe ; son départ ressemble à une fuite. Kaliayev, qui se juge responsable de cette défection, se proclame « heureux » mais, pas plus que Dora, ne peut dissimuler sa tristesse. La foi dans l’action révolutionnaire semble les quitter. Ils ne renoncent pas, mais déjà cherchent au-delà. On ne saurait rester insensible en écoutant le dialogue de Kaliayev et de Dora qui, on l’a vu, a été le germe de la pièce. « Coeur », « tendresse », « amour », « paix », tels sont les mots qui donnent à ce duo une vibration aussi puissante que discrète. En contrepoint, c’est une déclaration de haine à l’humanité que fait Stepan à la fin de l’acte. On entend alors, comme dans l’acte II, le bruit d’une calèche ; puis, cette fois, c’est l’explosion. Mais, au cri de joie de Stepan répond la détresse de Dora, qui se sent responsable du meurtre.
ACTE IV
C’est un acte un peu surprenant, une sorte de parenthèse dans la pièce. Le décor, différent de celui des trois premiers actes, est une cellule de prison. Les personnages, en dehors de Kaliayev, ne nous étaient pas connus jusque-là. Le meurtrier du grand-duc, tel Polyeucte dans latragédie de Corneille, est soumis à plusieurs tentations. D’abord, avec Foka, c’est la tentation de l’absurde : à la fois victime et bourreua, cet homme simple se voit retirer un an de prison pour chaque condamné qu’il pend. Il ne comprend rien au geste de Kaliayev, ni à son idéal révolutionnaire. Avec Skouratov, le chef de la police, c’est la tentation du cynisme. Cet homme sûr de lui, ironique, et qui ne manque pas de bon sens, se livre à un chantage : s’il passe aux aveux, on évitera que ses camarades ne croient à la trahison ; sinon, on leur laissera croire qu’il a trahi. Avec la grande-duchesse enfin, c’est la tentation de la charité : sincère, profondément pieuse, elle voudrait obtenir de Kaliayev qu’il accepte de vivre pour expier. Ces trois personnages nous font connaître, chacun à leur manière, l’attitude du monde extérieur à l’égard de l’action terroriste. Dans les trois cas, il y a contresens ; dans les trois cas, l’action terroriste telle que la conçoivent Kaliayev et ses amis est mal interprétée. Le prisonnier, que nous avons senti ébranlé dès avant la réussite de son geste, ne va-t-il pas céder ?
ACTE V
Le lien se renoue avec les actes I, II et III. On retrouve un appartement « de même style » que le précédent. On retrouve les membres de l’organisation, y compris Voinov, qui a repris courage. Tous attendent de savoir si Kaliayev sera ou non exécuté, et les problèmes déjà évoqués surgissent à nouveau, mais sous l’éclairage lugubre de la mort. Que signifientl’amour, la vie, la révolution, le sacrifice ? C’est à Stepan que revient le soin de raconter l’exécution de Kaliayev. Et, tandis que le destin de celui-ci s’achève, l’action révolutionnaire va continuer, puisque Dora obtient la promesse de lancer elle-même la prochaine bombe. Mais elle accomplira ce geste comme une sorte de suicide, pour rejoindre Kaliayev. Les deux amants ne pourront être unis que dans la mort. Et ce n’est pas forcer les choses que d’évoquer ici Roméo et Juliette, puisque Camus a choisi comme épigraphe quelques mots empruntés au drame de Shakespeare, et que l’on peut traduire ainsi : « O amour ! O vie ! Non pas la vie, mais l’amour dans la mort ». Tragédie politique, Les justes s’achèvent ainsi en tragédie d’amour.
Les Mains Sales de Sartre
Dossier sur la pièce mise en scène par Guy-Pierre CouleauReportage sur la pièce
analyse dramaturgique
Les mains sales de Jean-Paul Sartre
Les mains sales
est une pièce de théâtre écrite par Jean-Paul Sartre. Elle est une
excellente ouverture culturelle pour découvrir le fameux théâtre engagé
et intellectuel d'après-guerre, ce même mouvement dans lequel les
histoires littéraires casent pêle-mêle Sartre, Camus ou encore Aymé...
C'est certainement l'une des pièces de Sartre qui (avec Les Justes
de Camus) se place au plus près du monde politique, offrant un réalisme
saisissant. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que la critique ait
largement déprécié cette pièce lors de ses premières représentations:
les critiques littéraires lui reprocheront une écriture trop
conservatrice tandis que les journaux de gauche appelleront à son boycot
pur et simple.
Résumé
La pièce est découpée en 7 tableaux :
Tableau I : Hugo Barine
a purgé deux ans de prison pour l’assassinat de Hoederer, un leader
politique. Il se rend alors chez Olga dont on apprend bientôt qu’elle
était son indicatrice mais aussi sa maîtresse. Des tueurs sont bientôt
envoyés par le parti pour assassiner Hugo. Olga obtient d’eux une
rallonge de quelques heures afin de savoir, en l’examinant, si Hugo peut
être réintégré ou non. Elle demande à Hugo de lui faire revivre tous
les événements survenus depuis sa première mission pour le parti.
Tableau II : On
retourne deux ans plus tôt. Trois forces politiques dominent
l’Illyrrie : la droite fasciste et collaboratrice avec l’envahisseur
allemand, une bourgeoisie nationaliste et résistante et un parti
communiste clandestin. Ce parti est justement divisé en
deux parties : d’une part Hoederer veut s’allier aux autres forces
tandis que le reste du parti le prend pour un traître et un dissident. Louis, chef des réguliers du parti, charge alors Hugo, jeune rédacteur bourgeois du journal du parti, d’aller exécuter Hoederer.
Tableau III / IV: Hugo
s’installe avec sa femme chez Hoederer. Ils font bientôt la connaissance
de ses deux gardes du corps, qui essayent de fouiller la chambre du
couple. Jessica, la femme d’Hugo se rend bientôt compte du véritable
objectif de son mari : l’assassinat d’Hoederer. Quant à lui, il admire
la beauté de Jessica et comprend la difficulté que peut avoir ce couple
bourgeois a être accepté au sein du parti. Hoederer apprécie Hugo et le
traite comme un égal, mais aussi comme un père. Il veut lui apprendre à
devenir un homme. Le couple Hugo-Jessica, lui, ne tient pas à
grand-chose, il semble extrêmement fragile, voire même sans lien aucun.
Tableau V : Le parti
avait organisé un attentat croyant qu’Hugo en était impossible. Mais
Olga, envoyée pour le provoquer, a raté son coup. La voilà bientôt qui
s’explique avec Jessica, les deux femmes étant totalement opposées et
aimant (quoiqu’on en doute de la part de Jessica) le même homme. Olga
rappelle sa mission à Hugo, qui promet de la mener à bien. Jessica
obtient d’Hugo qu’il parlemente avec Hoederer afin qu’ils tentent de se
mettre d’accord sur leurs différends. Mais Hoederer rappelle que pour
qu’un idéal révolutionnaire vive, il faut des actes et non pas seulement
des pensées : il faut tenter, se mettre en danger et se salir les
mains, être combatif et conquérant.
Tableau VI : Hugo
hésite toujours à tuer Hoederer. Il arrive au bureau avec le revolver
dans la poche. Mais Hoederer, prévenu par Jessica, le désarme. Il lui
propose son aide et lui conseille d’aller prendre l’air dans le jardin
pour se remettre les idées en place. Arrive Jessica qui entend assouvir
son désir incessant pour Hoederer. Alors qu’Hugo est sur le point de
renoncer à son forfait, il les surprend dans les bras l’un de l’autre.
Instinctivement mené par la vengeance, il tire et tue Hoederer.
Tableau VII : De retour
deux ans plus tard, Hugo ne parvient toujours pas à savoir si son geste
était plutôt politique ou plutôt passionnel. En le forçant à opter pour
la seconde solution, Olga veut le faire réintégrer le parti. Il est sur
le point d’accepter lorsqu’il apprend que les dirigeants du parti ont
finalement accepté la coalition avec les autres pouvoirs politiques en
vue de la reconstruction. Résultat, la mort politique d’Hoederer n’a
servi à rien. Hugo voyant que son crime n’a servi à rien, choisi de se
faire exécuter par les hommes de main du parti.analyse dramaturgique
mardi 25 novembre 2014
Création d'un atelier d'écriture et slam au lycée.
Je vous transmets à tous la proposition du documentaliste du lycée. Il vous l'a envoyée aussi par Entea.Le slam est une activité qui a de plus en plus d'adeptes dans le monde et que l'on peut aussi classer parmi les arts du spectacle.
Chers élèves,
je sais que mille traquenards
vous guettent en ces années de travail acharné, je sais qu’au poids des
DM s’ajoute celui des DS et je sais aussi que certains s’évanouissent
lorsque le mot “ bac “ est prononcé !...
Cependant, comme j’ai soucis
de votre bien-être autant que de votre réussite, je vous convie à un
“ atelier Slam / atelier d'écriture “ dont le but sera (ô surprise !),
de découvrir le slam et d'affiner vos pratiques
littéraires !
Voilà ce que l'on pourrait y apprendre, si par bonheur vous osiez venir :
- déclamer des textes
- écrire des textes
(La première activité ne vous obligeant pas à la seconde, et vice-versa !)
L'horaire n'est pas encore
fixé et dépendra en partie de vous. C'est pourquoi, si vous êtes
intéressés, il faudrait m'en informer, soit par le biais d'ENTEA (en
répondant à cet e-mail), soit en passant m'en parler au
CDI.
Je vous saurais gré de bien
vouloir m'indiquer les créneaux horaires auxquels vous pourriez venir,
de manière à ce que nous puissions déterminer un moment qui arrange le
plus de monde possible.
Bien à vous,
M. Requet – professeur-documentaliste
dimanche 23 novembre 2014
Sur la vogue des contes de fée au théâtre...
Le succès des contes de Pommerat, Cendrillon, Pinochio et le Petit Chaperon Rouge semble avoir déclenché une véritable mode du conte adapté au théâtre. La Comédie Française et le Théâtre du Rond Point s'y mettent aussi. Voir sur culturebox
Sirènes mise en scène Pauline Bureau
La Petite fille aux allumettes à la Comédie française
Cela pourrait donner lieu à un dossier d'approfondissement.
Sirènes mise en scène Pauline Bureau
La Petite fille aux allumettes à la Comédie française
Cela pourrait donner lieu à un dossier d'approfondissement.
Urgent 2nde Enseignement d'exploration: Evaluation
La séance de mardi 25 novembre avec les élèves d'art du son sera déterminante pour l'évaluation finale du 1ère trimestre: sachez vos textes parfaitement.
Vous aurez 20 minutes pour revoir la mise en musique du texte choisi par le groupe.Tout le monde doit avoir une place dans le groupe.
Chacun doit être capable de dire un texte seul puisque tout le monde avait choisi un texte à apprendre.
N'oubliez pas d'apporter de la nourriture comme prévu pour que la séance soit une fête.
Faites passer le message à ceux qui ne lisent pas le blog.
Vous aurez 20 minutes pour revoir la mise en musique du texte choisi par le groupe.Tout le monde doit avoir une place dans le groupe.
Chacun doit être capable de dire un texte seul puisque tout le monde avait choisi un texte à apprendre.
N'oubliez pas d'apporter de la nourriture comme prévu pour que la séance soit une fête.
Faites passer le message à ceux qui ne lisent pas le blog.
Salon du livre 2014 Les Délices
Merci à Emma, Léa, Laura, Marie , Léo, Clément, Virgin, Tom, Lola,Mélanie, Camille, Hélène et Hugo d'avoir représenté les options théâtre au salon du livre 2014.
Évidemment j'ai oublié l'appareil photo!
Le théâtre est cependant un art du présent, l'offrande du poème également.
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !
Charles Baudelaire (extrait des "Petits poèmes en prose", 1869).
Évidemment j'ai oublié l'appareil photo!
Le théâtre est cependant un art du présent, l'offrande du poème également.
"Les vers sont faits pour être donnés, et qu'en échange on vous donne quelque chose qui ressemble à de l'amour."
Pierre Michon
"Le poème, en tant qu'il est, oui, une forme d'apparition du langage, et par là, d'essence dialogique, le poème peut être une bouteille jetée à la mer, abandonnée à l'espoir -certes souvent fragile- qu'elle pourra un jour, quelque part, être recueillie sur une plage, sur la plage du coeur peut-être.
Les poèmes, en ce sens également, sont en chemin : ils font route vers quelque chose. Vers quoi? Vers quelque lieu ouvert, à occuper, vers un toi invocable, vers une réalité à invoquer."
Paul Celan
"Discours de Brême"
En cadeau ce poème en prose de Baudelaire dialogué:
L’étranger
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !
Charles Baudelaire (extrait des "Petits poèmes en prose", 1869).
vendredi 21 novembre 2014
Film sur les migrants le jeudi 27 novembre:Ceuta Douce prison
Teaser
Peut-être faudrait-il que les premières de spécialité déplacent la deuxième série des Camiski du 27 novembre au mercredi 26 pour pouvoir regarder un film documentaire sur les migrants au Colisée:
« Ceuta, douce prison » suit les trajectoires de cinq migrants dans l'enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc. Ils ont tout quitté pour tenter leur chance en Europe et se retrouvent enfermés dans une prison à ciel ouvert, aux portes du vieux continent. Ils vivent partagés entre l'espoir d'obtenir un « laissez-passer » et la crainte d'être expulsés vers leur pays.
Avec ce film, nous avons voulu raconter la migration, raconter l'impalpable frontière Nord-Sud, raconter l'enclave de Ceuta à travers un autre regard, celui des migrants qui, bloqués à ses portes, fantasment sur une Europe qu'ils n'ont jamais vue. Des semaines durant, nous avons suivis au plus près nos personnages pour partager et ressentir leur quotidien, leurs doutes et leurs espérances. Pour appréhender le rêve d'Europe à travers leurs regards, à travers des enjeux purement humains. Nous avons voulu plonger le spectateur dans cette douce prison, aux cotés d'Iqbal, de Marius, de Simon, de Guy et de Nür, en immersion sans temps mort ni recul, sans voix-off ni commentaire supplémentaire.
Le film est soutenu par Amnesty International France, CCFD-Terre Solidaire, Migreurop, La Cimade, Ligue des Droits de l’Homme, Terre des Hommes, Association Européenne des Droits de l’Homme, mouvement Utopia, Fondation France Libertés, FIFDH, Emmaüs International, Secours Catholique, MRAP, ENAR, iReMMO, EGAM, ACAT, G.A.S, ECRE, CIEMI...
Partenaires : Génériques, Migrance, Politis, RFI, Snatch, Africultures, Hommes & Migrations, Alternatives Internationales, Migrations Société, Mondomix.
Peut-être faudrait-il que les premières de spécialité déplacent la deuxième série des Camiski du 27 novembre au mercredi 26 pour pouvoir regarder un film documentaire sur les migrants au Colisée:
« Ceuta, douce prison » suit les trajectoires de cinq migrants dans l'enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc. Ils ont tout quitté pour tenter leur chance en Europe et se retrouvent enfermés dans une prison à ciel ouvert, aux portes du vieux continent. Ils vivent partagés entre l'espoir d'obtenir un « laissez-passer » et la crainte d'être expulsés vers leur pays.
Avec ce film, nous avons voulu raconter la migration, raconter l'impalpable frontière Nord-Sud, raconter l'enclave de Ceuta à travers un autre regard, celui des migrants qui, bloqués à ses portes, fantasment sur une Europe qu'ils n'ont jamais vue. Des semaines durant, nous avons suivis au plus près nos personnages pour partager et ressentir leur quotidien, leurs doutes et leurs espérances. Pour appréhender le rêve d'Europe à travers leurs regards, à travers des enjeux purement humains. Nous avons voulu plonger le spectateur dans cette douce prison, aux cotés d'Iqbal, de Marius, de Simon, de Guy et de Nür, en immersion sans temps mort ni recul, sans voix-off ni commentaire supplémentaire.
Le film est soutenu par Amnesty International France, CCFD-Terre Solidaire, Migreurop, La Cimade, Ligue des Droits de l’Homme, Terre des Hommes, Association Européenne des Droits de l’Homme, mouvement Utopia, Fondation France Libertés, FIFDH, Emmaüs International, Secours Catholique, MRAP, ENAR, iReMMO, EGAM, ACAT, G.A.S, ECRE, CIEMI...
Partenaires : Génériques, Migrance, Politis, RFI, Snatch, Africultures, Hommes & Migrations, Alternatives Internationales, Migrations Société, Mondomix.
Don Juan revient de la guerre: 3ème acte Le bonhomme de neige
Hier Guy Pierre Couleau a parlé de son intention de faire basculer de dernier acte intitulé par Horwarth Le bonhomme de neige dans une atmosphère de conte d'où les ombres projetées et leur dimension onirique. Il a fait allusion à un conte d'Andersen auquel l'auteur fait référence Le bonhomme de neige et qui porte le même titre.
Un très bel article dans la revue en ligne Persée: Eros et pulsion de mort dans Don Juan revient de guerre
Un très bel article dans la revue en ligne Persée: Eros et pulsion de mort dans Don Juan revient de guerre
mercredi 19 novembre 2014
RV au Salon du Livre ce week-end
Je vous attendrai le samedi à 13h45 à l'entrée du salon du Livre, idem le dimanche. Il ya des navettes gratuites pour s'y rendre.
Soyez gentils de me confirmer la date de votre venue, ce n'est toujours pas très clair. Pour le moment il y a plus de gens le dimanche.
Soyez gentils de me confirmer la date de votre venue, ce n'est toujours pas très clair. Pour le moment il y a plus de gens le dimanche.
lundi 17 novembre 2014
Ecriture contemporaine et monologue
Lampedusa beach et Lampedusa Snow sont des monologues. Cette forme est très courante dans le théâtre d'aujourd'hui. Voilà des pistes de réflexion sur cette forme à creuser:
Ecriture contemporaine et monologue
Monologue-fleuve à la Novarina cf Monologue d’Adramalech
Monologue plus narratif
Ecriture contemporaine = éclatement des genres.
Un fil tendu entre l’épique et le lyrique :
Trois types de fonction dramaturgique du monologue selon
Pavis :
-Monologue technique ( récit) : exposé par un
personnage d’événements passés ou ne pouvant être présentés directement//
prologue, fil épique.
-Monologue lyrique : moment de réflexion et d’émotion
du personnage qui se laisse aller à des confidences//stances, fil lyrique
-Monologue de réflexion ou de décision : placé devant
un choix délicat, le personnage s’expose à lui-même les arguments et les contre
arguments d’une conduite (dilemme-délibération) fil dramatique
Un moi qui se raconte et raconte des situations qui
permettent de mettre en scène des personnages qui agissent au présent de la
parole
Structure musicale organisée en motifs.
JP.Sarrazac : Le
Théâtre du récit de vie n’est ni théâtre d’action ni d’éloquence mais d’écoute
et de passion… Théâtre d’une vie torturée. Théâtre intime : une seule voix se fait entendre
pour se raconter.
Sur son parcours à l’envers, ver s le passé pour mieux
revenir au présent, mieux le saisir, le personnage fait des pauses et il est
possible de déterminer des sortes de stations cf « drame à stations »
Les personnages vivent moins dans le présent que dans le
passé qu’ils remâchent : mémoire biographique en forme de protestation.
Monologue : passage de la scène à l’espace de la
parole. Le monologueur peut prendre un rôle d’auteur et par ce biais le vrai
auteur peut manipuler le jugement du public.
A .F. Benhamou : « Le monologue nous
confronte sans échappatoire à notre désir de spectateur. Portant la séduction
ou l’ennui à l’extrême, il érotise bien mieux que toute forme de dialogue,
notre rapport à l’acteur, à son corps, à sa voix, à sa parole. »
Adresse externe au public ou sujet refermé sur lui-même
Théâtre contemporain qui s’ouvre à l’inconscient :
symptôme d’une pathologie et moyen d’une guérison psychanalytique
Prise en compte de l’Autre, toujours présent et appelé même
s’il ne veut ou ne peut répondre.
Le monologue organise le désordre.
Ou folie latente : expression d’une altérité absente
intériorisée.
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