Un blog pour les élèves des options théâtre du Lycée Camille Sée à Colmar
samedi 30 janvier 2016
Un Gros M....................pour le bac blanc!
Je souhaite à tous les élèves de Terminales beaucoup de réussite pour le bac blanc.
vendredi 29 janvier 2016
Citation du jour Hommage à Emmanuel Darley
J'avais rencontré l'écrivain Emmanuel Darley au Vietnam fin 2007. Nous avions parlé d'un jour travailler ensemble en septembre dernier. Cela ne se fera pas. Il a disparu brutalement le 25 janvier 2016, trop sensible, trop blessé. Il faut lire son théâtre et ses romans.
Emmanuel Darley sur Théâtre Contemporain
Emmanuel Darley sur Théâtre Contemporain
“Je suis sorti du village en prenant
le chemin du lavoir, progressant d’abord dans l’obscurité puis peu à
peu, le jour venant, en dépassant le stade et en franchissant la voie
ferrée, près du silo, j’ai commencé à distinguer les alentours, dans la
lumière laiteuse de l’aube. J’ai suivi les rails, j’ai avancé vers la
ville, et avant la rivière, avant le pont de bois, j’ai regardé derrière
moi, le village sur la colline, l’église le coiffant, les maisons
autour et le chateau d’eau tout au fond, sur la ligne d’horizon. Je m’en
allais, je prenais le chemin de l’ouest, le chemin de la mer.”
(extrait de Un gâchis – roman d’Emmanuel Darley)
mercredi 27 janvier 2016
Les personnages de Vinaver
Les Personnages de Vinaver : notes d’un article de Jean-Pierre Ryngaert
La tribu des personnages, figures d'un organisme vivant.
La tribu des personnages, figures d'un organisme vivant.
La réflexion sur le personnage chez Vinaver pourrait-être un sujet d’approfondissement. N'hésitez pas à me demander d'expliquer si nécessaire.
Loin du T naturaliste : personnages pas traités comme
des personnes, pas de notations physiques ou psychologiques. Se définissent par
ce qu’ils disent essentiellement : relation de dialogues avec les autres. Pourtant
identité sociale, éléments d’un ensemble plus vaste, tissu vivant où chacun
cherche, trouve ou perd sa place.
« Nés de ce qu’ils disent d’eux mêmes, ils vivent
ensuite des relations qu’ils entretiennent avec les autres. »
Importance de la parole. Parfois pas d’énonciateur désigné
comme dans certains passages de Par
Dessus bord : successions de répliques avec tiret. Parole ambiante,
polyphonique, chorale, « bruits » du monde.
Personnage : pas l’entrée dramaturgique la plus
apparente. Beaucoup plus évident : Montage
des répliques, entrecroisement du sens, courts-circuits des sens possibles.
Vinaver n’utilise pas le terme de « personnage » ,
fuit le commentaire psychologisant. Pas construits comme des silhouettes à
colorier et à juger en fonction de leur poids de réalité ou de leur ressemblance
avec un modèle. Incomplets, troués comme les répliques et la fable elles-mêmes.
Plutôt carrefour de sens, un corps, celui de l’acteur = vecteur de répliques.
Pas symétrique du réel mais réel de l’œuvre :
imaginaire mais groupe fermé d’où émergent des caractéristiques. Nom, identité sociale,
âge, construits par leurs paroles. Souvent professions données dans la
didascalie liminaire.
C’est le monde de l’entreprise qui l’emporte ( Par Dessus Bord, La demande d’Emploi, Les
travaux et les Jours, A la renverse, L’ordinaire, Iphigénie Hôtel),
mais aussi l’armée ( Les Coréens),
le monde politique ( Les Huissiers),l’hôtellerie( Iphigénie Hôtel) … mais pas
peintre réaliste des personnages de l’entreprise que par ailleurs Vinaver
connaît bien, pas de portait en pied, de fiche identitaire exhaustive.
Personnages présentés sous un ou deux angles particuliers, âge, métier,
rapports familiaux mais jamais en volume.
Famille qui s’oppose ou se frotte à l’entreprise, dynastie familiale
à la tête de l’entreprise, frictions et éclatements ; affrontement des
générations, évolution de l’entreprise à travers le temps. « tribu »
Dans l’entreprise : pyramide des emplois, organigramme :
cf 13 premiers personnages de Par-Dessus
bord déterminés par leurs fonctions
dans la maison Ravoire et Dehaze, depuis Fernand Dehaze PDG à Lubin
représentant en passant par 3 directeurs. Pyramide des âges qui correspond :
chacun a l’âge de son emploi. PDG 50 ans au moins, cadres la quarantaine.
Groupes et place de l’individu dans le groupe, celle qui
leur est assignée par leur fonction, leur âge, leur sexe : saisis dans des
ensembles. Mais deux dimensions évoquées à l’intérieur de ces ensembles :
1. Les histoires individuelles 2. L’histoire collective, cependant interpénétration
très forte d’où la difficulté de découper le texte.
Pas des types, pas des portraits sociaux, pas vraiment
individualités bien que leur parcours individuel soit évoqué, richesses d’informations
sur leur vie mais sans qu’on sache toujours quoi en faire, l’essentiel demeure
dans leur activité au sein du groupe. Pièces d’un puzzle, quand l’une bouge, toutes
doivent bouger.
Qu’est ce qui vient
perturber l’ordre établi des personnages ? Le changement de place, réel ou potentiel, la
modification de la hiérarchie par la mort ou la promotion à venir. Tout commence
avec la mort du fondateur de l’entreprise familiale.
Pbl du jeune homme de trouver une place dans la
société ou un peu plus tard de la garder ou d’en trouver une meilleure. : Furieuse
partie de « chaises musicales » qui bouleverse l’entreprise et la
famille ; Subissant un coup de force, le personnage exposé à une
modification de son microcosme s’emploie à retrouver une posture acceptable au
sein de ce qui est entrain de se redessiner. Pbl de mutations, transmissions,
de successions, de clivages, de changement et de la façon dont les individus s’y
adaptent. Cf l’histoire des « tribus » dans Par Dessus bord dont le
professeur M. Onde donne dans un cours au Collège de France le récit du combat
perpétuel, les Ases et les Vanes, analogie mi sérieuse, mi burlesque avec ce
qui se passe dans l’entreprise, les anciens et les modernes et leur projet d’absorption
par une puissante société américaine. (Les cours de M. Onde ont été supprimés
dans notre version mais cela permet d’expliquer leurs présences de prime abord
incongrues.)
Quand superposition des deux territoires, famille et
entreprise, les personnages se posent des pbl de famille au sein de l’entreprise
et vice versa. Parole retentit dans toutes les sphères établissant une sorte de
continuité privé- monde professionnel. ( Lubin parle business puis famille sans
transition par exemple) Alors que les répliques sont souvent analysées pour
leur principe de discontinuité, les « personnages » agissent eux comme des éléments qui rétablissent l’unité.
En même temps Paroles très libres qui se
détachent des obligations dramaturgiques de la fable ou des vraisemblances
conventionnelles. Et font parfois saillies. Mais flux constant qui tisse la véritable
unité de l’œuvre.
Sorte de milieux biologique, tissus vivant : dynamisme
des cellules qui parlent, changent de place (deposte) dont le s intérêts s’imbriquent
les uns dans les autres.
Rêve de Vinaver : saisir la vie au moment où elle
advient. Méditation sur le vivant, sur le renouvellement des énergies et des
hommes, sur les formidables échanges qui maintiennent un mouvement constant, en
dépit ou à cause de la mort à venir.
Théâtre et Monde du travail
Je viens de découvrir un blog associé à ce thème avec des articles qui peuvent nourrir vos dossiers d'approfondissements ou vous donner des idées.
Ce blog propose notamment une liste de textes où vous pourriez puiser des scènes mais cela vous donne aussi une idée du nombre de pièces contemporaines qui traitent ce thème: référentiel de pièces sur ce thème
Ce blog propose notamment une liste de textes où vous pourriez puiser des scènes mais cela vous donne aussi une idée du nombre de pièces contemporaines qui traitent ce thème: référentiel de pièces sur ce thème
mardi 26 janvier 2016
Citation du jour
"Je n'écris pas seulement de la main,
Mon pied aussi veut toujours faire le scribe.
Ferme, libre et vaillant, il se met à courir
Tantôt à travers champs, tantôt sur le papier."
Mon pied aussi veut toujours faire le scribe.
Ferme, libre et vaillant, il se met à courir
Tantôt à travers champs, tantôt sur le papier."
Nietzsche, le philosophe-voyageur
Vinaver dans l'actualité: réflexion sur la violence politique de sa dernière pièce
Interview Vinaver sur France Culture
oëlle Gayot reçoit Michel Vinaver, à l'occasion de la mise en scène - par Christian Schiaretti - de sa pièce "Bettencourt Boulevard ou une histoire de France", au Théâtre National de la Colline, du 20 janvier au 14 février 2016...
Avec ce texte, écrit à même la réalité et l’actualité, Michel Vinaver frappe un grand coup. Un coup qui résonne au-delà des salles de théâtre, un coup dont l’écho est politique, poétique, intime et public. Dans cette pièce, chaque protagoniste porte son nom véritable. On voit ainsi apparaître Liliane Bettencourt, sa fille Françoise Meyer, mais encore François-Marie Banier, Nicolas Sarkozy, Patrice de Maistre ou encore Eric Woerth. Rien n’est masqué. Nous savons avec clarté qui nous fait face. Devant nous, se joue une comédie du pouvoir qui est aussi une tragédie amoureuse. Sous la plume de Michel Vinaver, l’affaire Bettencourt devient une histoire de France.
En vérité, c’est un coup de maître qu’accomplit là cet auteur qui n’est jamais passé à côté de ses contemporains. Qu’il s’agisse de la guerre de Corée, des attentats du 11 septembre 2001, des ravages opérés dans la société par le libéralisme ou de l’impact de l’économie au cœur même de nos vies privées, Michel Vinaver a toujours été à l’affut des mouvements qui font que le monde oscille jusqu’à, parfois, basculer sur lui-même. Dans ses textes, on croise le plus souvent des héros ordinaires, on entend des paroles simples, ramenées à l’essentiel. Il ne recourt ni au lyrisme, ni au spectaculaire. Son écriture trouble la surface du réel pour en révéler les aspérités et les accrocs. Elle se refuse à l’amalgame, aux thèses toutes faites, aux jugements en surplomb. L’écrivain regarde vivre ses personnages. Les regarder vivre, ça veut dire également les entrechoquer, tous, grands et petits, femmes et hommes, riches et pauvres.
Il y a du chaos là dedans, c’est vrai, mais c’est de ce chaos que nait la vie.
"Que la gaieté de l'art coïncide avec la plus grande cruauté et puisse rencontrer la plus grande douleur humaine, qu'elle soit loin aujourd'hui de susciter systématiquement et d'avoir même pour objet premier de susciter le rire des spectateurs, voilà ce dont témoigne dans le théâtre contemporain de nombreux textes dramatiques. Michel Vinaver, qui considère le comique moderne comme une "réponse au désespoir", ou plutôt, comme un "rebondissement à partir du désespoir", qualifie ainsi ses pièces de "comédies", parce que, dit-il, quelque chose dans ces textes est constamment décalé", comme l'a expliqué Catherine Naugrette dans on ouvrage "Paysages dévastés. Le théâtre et le sens de l'humain" (Editions Circé, 2004).
A propos de sa pièce "Les travaux et les jours" (L'Arche, 1979), Michel Vinaver écrit lui-même : "Quant au comique - qu'est-ce qui fonde le rire aujourd'hui? C'est peut-être une irrigation capillaire de la matière quotidienne par ce que j'appelle l'ironie, non pas un regard extérieur et, disons, satirique, mais une quantité de mini-décalages qui déstabilisent la banalité sans la dénaturer, qui simplement permettent à la sympathie d'y pénétrer." L'ironie dans toutes ses pièces du quotidien : "Les Huissiers", "La Demande d'emploi", " Dissident", "Il va sans dire à Nina", "Les Travaux et les jours", "Les Voisins", ou encore "11 septembre 2001", et aujourd'hui "Boulevard Bettencourt ou une histoire de France"..
"Michel Vinaver, qui est maître en matière de micro-conflits, pratique (...) le sur-dialogue. Comme il le répète à l'envi, il part toujours du tout-venant, de l'ordinaire, du plus banal du langage quotidien. Ce matériau pléthorique - qui se présente comme une vaste récolte des échanges verbaux sur les lieux de la vie familiale ou, très souvent, sur le lieu de travail et au sein de l'entreprise -, l'auteur le traite comme un dialogue-matériau à partir duquel il élabore, dans un processus de montage extrêmement raffiné, un sur-dialogue parfaitement orchestré. C'est ainsi que la pléthore langagière se transforme en rareté. Que ce qui était a priori amorphe, insignifiant devient dynamique et accède à des bouts de sens." Jean-Pierre Sarrazac "Poétique du drame moderne" (Seuil)
"On ne répétera jamais assez que l'art est une affaire de forme et non de contenu." (Jean Dubuffet, in "Céline Pilote")
A écouter: le portrait au début est déjà très éclairant .
oëlle Gayot reçoit Michel Vinaver, à l'occasion de la mise en scène - par Christian Schiaretti - de sa pièce "Bettencourt Boulevard ou une histoire de France", au Théâtre National de la Colline, du 20 janvier au 14 février 2016...
Avec ce texte, écrit à même la réalité et l’actualité, Michel Vinaver frappe un grand coup. Un coup qui résonne au-delà des salles de théâtre, un coup dont l’écho est politique, poétique, intime et public. Dans cette pièce, chaque protagoniste porte son nom véritable. On voit ainsi apparaître Liliane Bettencourt, sa fille Françoise Meyer, mais encore François-Marie Banier, Nicolas Sarkozy, Patrice de Maistre ou encore Eric Woerth. Rien n’est masqué. Nous savons avec clarté qui nous fait face. Devant nous, se joue une comédie du pouvoir qui est aussi une tragédie amoureuse. Sous la plume de Michel Vinaver, l’affaire Bettencourt devient une histoire de France.
En vérité, c’est un coup de maître qu’accomplit là cet auteur qui n’est jamais passé à côté de ses contemporains. Qu’il s’agisse de la guerre de Corée, des attentats du 11 septembre 2001, des ravages opérés dans la société par le libéralisme ou de l’impact de l’économie au cœur même de nos vies privées, Michel Vinaver a toujours été à l’affut des mouvements qui font que le monde oscille jusqu’à, parfois, basculer sur lui-même. Dans ses textes, on croise le plus souvent des héros ordinaires, on entend des paroles simples, ramenées à l’essentiel. Il ne recourt ni au lyrisme, ni au spectaculaire. Son écriture trouble la surface du réel pour en révéler les aspérités et les accrocs. Elle se refuse à l’amalgame, aux thèses toutes faites, aux jugements en surplomb. L’écrivain regarde vivre ses personnages. Les regarder vivre, ça veut dire également les entrechoquer, tous, grands et petits, femmes et hommes, riches et pauvres.
Il y a du chaos là dedans, c’est vrai, mais c’est de ce chaos que nait la vie.
"Que la gaieté de l'art coïncide avec la plus grande cruauté et puisse rencontrer la plus grande douleur humaine, qu'elle soit loin aujourd'hui de susciter systématiquement et d'avoir même pour objet premier de susciter le rire des spectateurs, voilà ce dont témoigne dans le théâtre contemporain de nombreux textes dramatiques. Michel Vinaver, qui considère le comique moderne comme une "réponse au désespoir", ou plutôt, comme un "rebondissement à partir du désespoir", qualifie ainsi ses pièces de "comédies", parce que, dit-il, quelque chose dans ces textes est constamment décalé", comme l'a expliqué Catherine Naugrette dans on ouvrage "Paysages dévastés. Le théâtre et le sens de l'humain" (Editions Circé, 2004).
A propos de sa pièce "Les travaux et les jours" (L'Arche, 1979), Michel Vinaver écrit lui-même : "Quant au comique - qu'est-ce qui fonde le rire aujourd'hui? C'est peut-être une irrigation capillaire de la matière quotidienne par ce que j'appelle l'ironie, non pas un regard extérieur et, disons, satirique, mais une quantité de mini-décalages qui déstabilisent la banalité sans la dénaturer, qui simplement permettent à la sympathie d'y pénétrer." L'ironie dans toutes ses pièces du quotidien : "Les Huissiers", "La Demande d'emploi", " Dissident", "Il va sans dire à Nina", "Les Travaux et les jours", "Les Voisins", ou encore "11 septembre 2001", et aujourd'hui "Boulevard Bettencourt ou une histoire de France"..
"Michel Vinaver, qui est maître en matière de micro-conflits, pratique (...) le sur-dialogue. Comme il le répète à l'envi, il part toujours du tout-venant, de l'ordinaire, du plus banal du langage quotidien. Ce matériau pléthorique - qui se présente comme une vaste récolte des échanges verbaux sur les lieux de la vie familiale ou, très souvent, sur le lieu de travail et au sein de l'entreprise -, l'auteur le traite comme un dialogue-matériau à partir duquel il élabore, dans un processus de montage extrêmement raffiné, un sur-dialogue parfaitement orchestré. C'est ainsi que la pléthore langagière se transforme en rareté. Que ce qui était a priori amorphe, insignifiant devient dynamique et accède à des bouts de sens." Jean-Pierre Sarrazac "Poétique du drame moderne" (Seuil)
"On ne répétera jamais assez que l'art est une affaire de forme et non de contenu." (Jean Dubuffet, in "Céline Pilote")
A écouter: le portrait au début est déjà très éclairant .
Cadeau: la captation du richard III de Thomas Joly
Vous ne pouvez toujours vous rendre à Paris. Voici Shakespeare à grand spectacle en captation sur culturebox: Richard III de Shakespeare
Vous découvrirez ainsi le théâtre de la Picola Familia
Vous découvrirez ainsi le théâtre de la Picola Familia
Amphitryon de Molière , mise en scène Guy-Pierre Couleau
J'ai eu la chance de pouvoir assister à la générale de la nouvelle création de la CDE.
Afin de savourer le spectacle, je vous recommande d'avoir lu la pièce avant la représentation pour pouvoir juger de l' ingéniosité des solutions trouvées par Guy-Pierre Couleau pour "une pièce à machine" qui n'est pas facile à mettre en scène.J'avais demandé en début d'année que vous lisiez Amphitryon qui est un classique et le roman de Chalandon Mon Traître que vous trouverez en édition de poche. Pour apprécier le talent d'un metteur en scène, il faut connaître le matériau textuel auquel il s'attaque.
A lire: amphitryon en ligne
Pistes de réflexion: scénographie:
Comment rendre l'arrivée de Mercure sur un nuage et la Nuit sur son char du Prologue?
Comment représenter la maison d'Amphitryon et ses différents étages, la proximité du port et de la ville de Thèbes?
Comment représenter le dévoilement de Jupiter qui avoue avoir usurpé l'identité d'Amphitryon?
Dans la mise en scène de Guy-Pierre Couleau, le travail de jeu des acteurs qui incarnent les différents personnages est particulièrement intéressant à étudier: pour une fois centrez votre analyse de spectacle sur l'analyse du jeu des acteurs, en commençant par la façon dont les costumes ne servent pas seulement à les identifier mais deviennent de véritables instruments de jeu et de métamorphose.
Comment les acteurs qui jouent Mercure et Sosie, Amphitryon et Jupiter procèdent-ils pour donner l'illusion du double tout en conservant la personnalité de chacun des personnage?
Comment dire les vers sans nuire au rythme de la pièce et faisant entendre la langue de Molière qui aurait voulu être reconnu aussi comme un tragédien?
En quoi la fable d'Amphitryon a-t-elle quelque chose à nous dire aujourd'hui?
J'exige que les élèves de spécialité fassent tous une analyse de ce spectacle car l'équipe de création est à votre disposition pour vous aider à la comprendre. c'est la création 2016 de la CDE notre partenaire.
Afin de savourer le spectacle, je vous recommande d'avoir lu la pièce avant la représentation pour pouvoir juger de l' ingéniosité des solutions trouvées par Guy-Pierre Couleau pour "une pièce à machine" qui n'est pas facile à mettre en scène.J'avais demandé en début d'année que vous lisiez Amphitryon qui est un classique et le roman de Chalandon Mon Traître que vous trouverez en édition de poche. Pour apprécier le talent d'un metteur en scène, il faut connaître le matériau textuel auquel il s'attaque.
A lire: amphitryon en ligne
Pistes de réflexion: scénographie:
Comment rendre l'arrivée de Mercure sur un nuage et la Nuit sur son char du Prologue?
Comment représenter la maison d'Amphitryon et ses différents étages, la proximité du port et de la ville de Thèbes?
Comment représenter le dévoilement de Jupiter qui avoue avoir usurpé l'identité d'Amphitryon?
Dans la mise en scène de Guy-Pierre Couleau, le travail de jeu des acteurs qui incarnent les différents personnages est particulièrement intéressant à étudier: pour une fois centrez votre analyse de spectacle sur l'analyse du jeu des acteurs, en commençant par la façon dont les costumes ne servent pas seulement à les identifier mais deviennent de véritables instruments de jeu et de métamorphose.
Comment les acteurs qui jouent Mercure et Sosie, Amphitryon et Jupiter procèdent-ils pour donner l'illusion du double tout en conservant la personnalité de chacun des personnage?
Comment dire les vers sans nuire au rythme de la pièce et faisant entendre la langue de Molière qui aurait voulu être reconnu aussi comme un tragédien?
En quoi la fable d'Amphitryon a-t-elle quelque chose à nous dire aujourd'hui?
J'exige que les élèves de spécialité fassent tous une analyse de ce spectacle car l'équipe de création est à votre disposition pour vous aider à la comprendre. c'est la création 2016 de la CDE notre partenaire.
vendredi 22 janvier 2016
résumé des Bacchantes pour mieux repérer le travail du choeur
Plan de la
piece
À Thèbes,
devant le palais royal;
près du
tombeau de Sémélé
Prologue : Dionysos, sous l'aspect d'un Lydien, veut instituer des rites à Thèbes.
Il a châtié les sœurs de sa mère qui niaient sa divinité et les a changées en
Bacchantes. Celles-ci vivent maintenant sur le Cithéron.
Parodos : un groupe de Bacchantes venues d'Asie célèbrent Dionysos.
Épisode 1 : Cadmos et le devin Tirésias s'apprêtent à aller
célébrer le dieu. Penthée, petit-fils de Cadmos et roi de Thèbes, s'élève
contre cette folie. Tirésias évoque la puissance de Dionysos. Penthée veut,
lui, punir l'étranger lydien.
Stasimon 1 : le chœur condamne l'impiété.
Épisode 2 : on amène Dionysos enchaîné. Affrontement
Penthée-Dionysos.
Stasimon 2 : appel à Dionysos pour qu'il vienne défendre son prophète. Le palais
s'écroule, l'étranger sort.
Épisode 3 : l'étranger raconte aux Bacchantes ( lydiennes) comment le dieu
l'a sauvé. Un messager vient décrire à Penthée l'attaque des troupeaux et des
villages par les Bacchantes ( thébaines). Nouvel affrontement Dionysos-Penthée. Dionysos
convainc le roi de se déguiser en bacchante pour aller épier les Thébaines sur
la montagne.
Stasimon 3 : méditation sur les dangers de l'impiété.
Épisode 4 : dialogue Dionysos-Penthée ; déguisé en bacchante, le
roi est possédé par le dieu.
Stasimon 4 : les Bacchantes réclament la mort de l'impie.
Épisode 5 : un messager fait le récit de
la mort de Penthée tué par les Bacchantes et sa propre mère Agavé.
Stasimon 5 : chant de triomphe des Bacchantes lydiennes.
Exodos : Cadmos amène sa fille à la raison. Deuil. Dionysos condamne Cadmos et
Agavé à l'exilLe résumé aurait pu lui aussi vous aider à retrouver le rôle du choeur dans la pièce et vous aurait incité à relire certains passages que je souligne.Ces passages montrent bien que le choeur est composé ds compagnes asiatiques du dieu, des adeptes de sa religion qui le célèbrent par un culte et qui condamnent tous ceux qui ne partagent pas leurs croyances en Dionysos et qui ne font pas partie du thiase, ne sont pas vraiment initiés à ses mystères.Elles sont dans la transe sacrée, religieuse, pas dans la folie vengeresse qui agite les Thébaines, instruments de la vengeance du dieu.
Le résumé aurait aussi permis de réfléchir à ce que devient le choeur pendant les épisodes, où se tient-il sur le plateau? Sort-il ou non? Voilà des questions de mise en scène concrètes.
article sur le choeur dans les Bacchantes: l'article n'est pas tout à fait complet mais il vaut la peine d'être lu et transformé en fiche.
La question du choeur dans les Bacchantes: remise en ligne
la question du choeur dans les Bacchantes
Je remets en ligne cet article qui figurait déjà sur le blog l'an dernier.Si vous l'aviez lu et si vous m'aviez interrogé dessus, vous auriez mieux compris les enjeux du sujet sur la représentation du Choeur.
Représentation du chœur dans les Bacchantes :
conférence par Romain Piana et Aurélien Pulice, auteurs de l’ouvrage publié
chez Canopé
-Pb du nombre de comédiens pour l’incarner: 15 ou un seul?
Dans l’ouvrage sur les Bacchantes publié par canopée : analyse métrique
des passages du chœur, analyse de son traitement dans 5 mises en scènes
marquantes.
Est-ce qu’on voit les Thébains/Thébaines ? ou seulement les Lydiennes compagnes de Dionysos pendant son périple en Asie.
1. 1.
La cité
de Thèbes : hommes/femmes
Barbares venus de Lydie/ Femmes envoyées par Dionysos sur le
Cithéron
Hommes:
Cité qui n’est pas initiée et qui doit voir
le Dieu. Corps civique masculin à l’époque, femmes sans droits civiques. Légers
anachronismes : transfert pour le public athénien spectateur du drame qui
se joue devant eux : seuls Cadmos et Tirésias se convertissent
maladroitement. Hommes spectateurs comme le public : ceux qui ont vu ce
qu’ils ne devaient pas voir cf messager (1) : 2 visages des Bacchantes.
Conciliabule sur ce qu’ils ont observé : donner la chasse aux Bacchantes,
bergers thébains, déchainement d’Agavé.
Témoins oculaires de la honte de Penthée :
« je souhaite que les Thébains rient de lui », humiliation publique.
Vengeance du dieu// avec les spectateurs athéniens : double ridicule pour
le guerrier viril qu’était Penthée (fiction/représentation)
Il faut que la ville de Cadmos voit la
puissance du dieu. Initiation de Thèbes et d’Athènes : métathéâtral. Pas
de présence des Thébains sur scène mais superposition avec le public qui
athénien devient les Thébains. Abolir la frontière scène /salle.
cf Une mise en scène avec deux chœurs :
femmes et hommes assis et muets disposés en u dans l’orchestra : Luca
Ranconi en 2001 à Syracuse
2.
Thébaines :
Cithéron hors scène, choeur = thiase, connu par les deux récits des messagers.
A la
fin de la pièce exodos : débat pb du sens du mot" kommos", chœur qui
pourrait s’adresser aux Thébaines 5ème stasimon » accueille ce
cortège » mais "komo"s : rencontre et réunion des deux chœurs à la fin de la pièce ? cortège festif, didascalie interne,
techniquement envisageable, personnages additionnels dans certains chœurs,
plein de termes métathéâtraux ; chœur devant la statue du dieu dans la
parodos du chœur lydien au début// fin avec chœur thébain mais peu probable.
Contre argument : messager qui ne
parle que d’Agavé qui a laissé les Thébaines dans les montagnes, adresse pas
forcément directe, KOmos chœur ne s’adresse qu’à Agavé, jamais question d’autres
Bacchantes thébaines, allusion à la liturgie bachique : initiation d’une nouvelle
venue dans un thiase/mystère,
Bacchantes
qui acceptent d’accueillir Agavé= les lydiennes : sortie des personnages
et du chœur. Pb du sens du mot komos qui peut désigner seulement Agavé cf
recensement d’autres occurrences in Le
Cyclope, Suppliantes, Phéniciennes, valeur ironique, emploi
grinçant pour souligner l’horreur, poids des mots plus fort si Agavé est
seule : ironie tragique.
Chœur qui n’est plus dans la fête et la joie bachique
mais dans le thrène, le deuil, confirmé par la métrique. Aucune mise en scène
ne représente ce chœur thébain accompagnant Agavé.
Mais recherches sur le ménadisme du chœur
lydien : choeur grec/choeur barbare, lydien/thébain, imposé/libre,
duplicité qui montre le visage ambivalent de Dionysos.
Points de contact : désigné par le
même mot : distinction Bacchantes/ Ménades
2 chœurs qui évoluent sur une même
ligne : jusqu’au récit du messager pareil, les Thébaines mettent en pratique
ce qui est dans la parados, 2nd récit pareil avant qu’elles voient
Penthée. La profanation du mystère par les hommes métamorphose les Bacchantes
en furies : sparagmos des bœufs//Penthée.
Le chœur lui aussi est plus sombre :
chasse, vengeance : les Lydiennes vivent par procuration ce qui va se
passer.
Fin : compassion, thrène, plainte de Cadmos chacun montre une
facette différente de Dionysos, entre deux subtil, ambivalence à conserver, pas
d’opposition radicale donc dans les mises en scène. Komos : cortège /Kommos :
chant alterné
Chœur des Lydiennes veut la mort de Penthée
mais au moment de la reconnaissance tragique pleurent avec les Thébains, vivent
la transe bachique et reviennent au réel . Tout est double et ambigu.
Dans les mise en scènes : ménadisme furieux/
régulé axe de lecture possible : prise en compte ou non de l’existence des
2 chœurs, réponses assez tranchées.
Quand on mélange les deux choeurs souvent
adaptation qui s’éloignent d’Euripide. Ex Performance
group 68, pas vraiment de chœur, public invité à participer, communauté
extatique qui va accueillir Dionysos en pratiquant un sacrifice rituel de
naissance et de mort. Sparagmos, deux Agavé qui mettent du sang sur leurs mains
et se livrent à des simulacres de mise à mort, incitant toutes les femmes à
participer. Dionysos porté en triomphe en sortant du garage pour les élections
cf Unité de plaisir de Finley
Omar
Porras : dimension fantasmatique du ménadisme, représente davantage
les Bacchantes du Cithéron que les Asiatiques. 3ème stasimon
confusion textuelle souvent sparagmos raconté et mis en scène, comédiens nus,
diction saccadée, performance collective. Penthée joué par Porras qui regarde, Agavé qui surgit, actions mimées, magma, chorégraphie, tête qui sort du groupe,
fondu enchaîné entre Lydiennes et Thébaines Agavé qu’on ne distingue pas du
groupe joue aussi Dionysos : travestissement, musique brésilienne : Penthée
émasculé, inversion de leur signe générique, construction d’une nouvelle entité
qui sépare chœur et protagoniste, masculin/féminin.
Thébaines fictionnelles : plus proche
d’Euripide, Lydiennes au plateau.
Fonction performative : spectacle,
cultuel, fonction dramatique : adjuvantes de Dionysos qui veut reconquérir
sa place à Thèbes. Ex dérèglement : projection virtuelle séparés à la
Vernant, Yohan Simons et Koelk ZT
Hollandia au Kunstenfestival des arts sur le thème de l’interculturalité en
flamand !Traduction respectueuse d’Euripide : ensemble de musique syrien qui aurait des affinités avec la musique grecque, chœur musical des lydiennes, chants traduits en arabe : plénitude du sacré, musique au service du sacré, chœur doublé par les comédiens qui viennent parler en néerlandais le texte d’Euripide rapport très apaisé par le chant syrien et folie des thébaines : tremblements, agneaux entrain de naître, rideau et vêtement de laine, Dionysos la prend dans ses bras : deux modes de rapport à l’extase : question de l’étranger , de la foi, de la possession. Contamination progressive : cris, musique contemporaine
Fiche sur ce qu'il faut connaître de la tragédie grecque à apprendre!
mercredi 20 janvier 2016
la citation du jour par Elodie
"Regarder,
c'est être peintre. Souffrir, c'est être poète. De l'union de la
plastique et de l'âme on peut faire naître le plus bel art vivant
intégral : le théâtre".
Henry Bataille
mardi 19 janvier 2016
sujet de bac sur le choeur dans les Bacchantes: remarques générales
Un sujet de bac à faire à la maison est l'occasion de réviser de façon approfondie un aspect du programme.
Lorsqu'on vous demande de vous projeter dans le rôle d'un metteur en scène, il faut s'appuyer sur du concret. En ce qui concerne le choeur des Bacchantes de quoi dispose un metteur en scène pour faire ses choix?
- de ce qu'il sait du choeur dans la tragédie grecque
- de ce qu'il sait du choeur dans la pièce les Bacchantes: qui est-il? quand apparaît-il? quand est-il présent? que dit-il? A qui? Comment? Comment réagit-il? se comporte-t-il?
Cela demandait que vous relisiez avec soin toutes les parties chorales de la pièce, les stasima, et que vous vous interrogiez sur les entrées et sorties éventuelles du choeur, sur sa présence constante ou non dans la pièce.
Nous avions évoqué l'ambivalence du choeur, les Lydiennes qui ont accompagné Dionysos dans son périple et qui viennent d'Asie ne sont pas les Thébaines envoyées dans le Cithéron par le dieu qui les instrumentalise dans sa vengeance contre les Thébains.
- de sa conception de la pièce ,de son parti pris, de ce qu'il cherche à dire avec sa mise en scène et la troupe, les comédiens dont il dispose.Du coup la sélection des 4 photos parmi les 10 aurait pu se faire en fonction de la vision que vous aviez de la pièce en tant que metteur en scène et offrir une certaine cohérence.
Je rappelle également que le devoir maison vise à enrichir la culture et à faire faire des recherches sur l'histoire de l'art quand les sources sont précisées.: qui sont les Dogons? Niki de Saint Phalle, Ensor, Matisse? Qu'est-ce que le mouvement hippy?
La description du document doit correspondre à la visée: recherche d'inspiration pour les bacchantes avec idée de mise en scène.
Le projet personnel, la propositions scénique demandait de détailler: le nombre de choriste, âge, sexe, costume, coryphée, rapport au corps, à la musique, mais il aurait peut-être fallu donner quelques exemples de mise en scène en fonction des moments de la pièce: entrée avec Dionysos par exemple, le quatrième stasimon, le retour d'Agavé pour ne pas rester dans des généralités.
Question de méthode: Attention à l'introduction: présentation de l'oeuvre, de la fable, de la problématique posée par le traitement du choeur dans cette pièce. On peut évoquer en intro et/ou en conclusion des solutions scéniques qui ont été trouvées par les grands metteurs en scène étudiés pour faire valoir son travail et sa culture.
La formule: "le choeur est au coeur" des Bacchantes que nous avons utilisée doit être explicitée pour un correcteur qui n'a pas suivi notre travail.
L'orthographe des mots rencontrés grâce à l'étude de la tragédie doit être correcte: choeur, coryphée, transe, thyrse etc, ( à suivre)
article intéressant à parcourir
Pour ceux qui ont priviligié une image des Bacchantes "africaine", sachez que Wole Soyinka, un auteur nigérian a réécrit les bacchantes d'Euripide en se fondant sur la mythologie Yoruba. lire un extrait de l'ouvrage Les tragédies grecques sur la scène moderne.
Lorsqu'on vous demande de vous projeter dans le rôle d'un metteur en scène, il faut s'appuyer sur du concret. En ce qui concerne le choeur des Bacchantes de quoi dispose un metteur en scène pour faire ses choix?
- de ce qu'il sait du choeur dans la tragédie grecque
- de ce qu'il sait du choeur dans la pièce les Bacchantes: qui est-il? quand apparaît-il? quand est-il présent? que dit-il? A qui? Comment? Comment réagit-il? se comporte-t-il?
Cela demandait que vous relisiez avec soin toutes les parties chorales de la pièce, les stasima, et que vous vous interrogiez sur les entrées et sorties éventuelles du choeur, sur sa présence constante ou non dans la pièce.
Nous avions évoqué l'ambivalence du choeur, les Lydiennes qui ont accompagné Dionysos dans son périple et qui viennent d'Asie ne sont pas les Thébaines envoyées dans le Cithéron par le dieu qui les instrumentalise dans sa vengeance contre les Thébains.
- de sa conception de la pièce ,de son parti pris, de ce qu'il cherche à dire avec sa mise en scène et la troupe, les comédiens dont il dispose.Du coup la sélection des 4 photos parmi les 10 aurait pu se faire en fonction de la vision que vous aviez de la pièce en tant que metteur en scène et offrir une certaine cohérence.
Je rappelle également que le devoir maison vise à enrichir la culture et à faire faire des recherches sur l'histoire de l'art quand les sources sont précisées.: qui sont les Dogons? Niki de Saint Phalle, Ensor, Matisse? Qu'est-ce que le mouvement hippy?
La description du document doit correspondre à la visée: recherche d'inspiration pour les bacchantes avec idée de mise en scène.
Le projet personnel, la propositions scénique demandait de détailler: le nombre de choriste, âge, sexe, costume, coryphée, rapport au corps, à la musique, mais il aurait peut-être fallu donner quelques exemples de mise en scène en fonction des moments de la pièce: entrée avec Dionysos par exemple, le quatrième stasimon, le retour d'Agavé pour ne pas rester dans des généralités.
Question de méthode: Attention à l'introduction: présentation de l'oeuvre, de la fable, de la problématique posée par le traitement du choeur dans cette pièce. On peut évoquer en intro et/ou en conclusion des solutions scéniques qui ont été trouvées par les grands metteurs en scène étudiés pour faire valoir son travail et sa culture.
La formule: "le choeur est au coeur" des Bacchantes que nous avons utilisée doit être explicitée pour un correcteur qui n'a pas suivi notre travail.
L'orthographe des mots rencontrés grâce à l'étude de la tragédie doit être correcte: choeur, coryphée, transe, thyrse etc, ( à suivre)
article intéressant à parcourir
Pour ceux qui ont priviligié une image des Bacchantes "africaine", sachez que Wole Soyinka, un auteur nigérian a réécrit les bacchantes d'Euripide en se fondant sur la mythologie Yoruba. lire un extrait de l'ouvrage Les tragédies grecques sur la scène moderne.
citation du jour de Laura
"La vie est pièce de théâtre : ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée." Sénèque
vendredi 15 janvier 2016
Par-Dessus bord et Mai 68
Par dessus bord » et mai 68
“Roger Planchon avait créé Par dessus bord en
mars 1973. Trente-cinq ans après, on referme avec la même œuvre. Ça me
semblait important car le soir de la dernière, ce sera le dernier salut
au plateau du TNP tel que vous l'avez connu depuis 1972. Ensuite, le
théâtre sera en travaux et débutera une période hors les murs ; on sera
tous “par dessus bord” annonçait Christian Schiaretti en présentant
sa dernière mise en scène pour cette pièce qui clôt un cycle et réunit
trente six acteurs dont beaucoup ont eu des liens étroits avec le TNP,
ou avec Chaillot sous Vitez.
La pièce avait été montée par Planchon dans une version courte. Schiaretti s’attaque à l’intégrale soit six heures d’un spectacle qui propose à travers l’évolution d’une petite entreprise de papier toilette, le tableau d’un monde en train de basculer. Le moment est choisi, cette épopée du capitalisme, cette geste de la marchandisation de la société fut écrite par Michel Vinanver, PDG lui-même de Gilette-France, entre 1967 et 1969 ; elle est donnée aujourd’hui quarante ans plus tard, en pleine fièvre commémorative de mai 68.
"Vous finirez tous par crever du confort"
"Consommez plus, vous vivrez moins"
"À bas la société de consommation"
"À bas la société spectaculaire-marchande"
criaient les murs de mai.
Pourtant les valeurs changaient, une nouvelle société surgissait, celle-là précisément qui était combattue à coups de pavés par les étudiants dans la rue, avec son idéal de bien-être et de profit, ses stratégies de pouvoir, ses méthodes de marketing, sa foi naïve dans le progrès, son rêve enchanté de bonheur par la consommation.
Et si l'on s’amuse à voir les locaux vieillots se transformer en bureaux pop dans le pur style 70, le patron s'extraire d'un fauteuil en sky blanc ovoïde et les jeunes loups carnassiers s’habiller de petits costumes de velours brun bien étriqués, on est saisi de voir naître à ce moment précis, sur les illusions libertaires, le monde qui sera le nôtre, libéral et capitaliste, avec en germe tous ses effets pervers. On peut imaginer dit Schiaretti, planant au dessus de Par dessus bord, les avions du 11 septembre attendant leur cible. On imagine. En admirant la puissance, la précision et la maîtrise avec lesquelles il a su traduire l'œuvre de Vinaver, brillant metteur en scène lui-même de l'univers contemporain.
Et en rappel du rassemblement qui déboucha en 68 dans les mêmes lieux sur la Déclaration de Villeurbanne, trois jours de rencontres et de débats sont programmés les 22, 23 et 24 mai, à la veille de la phase de rénovation et de refondation artistique annoncées. Pour interroger la situation actuelle du théâtre public avec cette question : “40 ans après qu’en est -il ?"
(photos Christian Ganet)
sources: http://chosesvues.blog.lemonde.fr/category/carnets-de-theatre/
La pièce avait été montée par Planchon dans une version courte. Schiaretti s’attaque à l’intégrale soit six heures d’un spectacle qui propose à travers l’évolution d’une petite entreprise de papier toilette, le tableau d’un monde en train de basculer. Le moment est choisi, cette épopée du capitalisme, cette geste de la marchandisation de la société fut écrite par Michel Vinanver, PDG lui-même de Gilette-France, entre 1967 et 1969 ; elle est donnée aujourd’hui quarante ans plus tard, en pleine fièvre commémorative de mai 68.
"Vous finirez tous par crever du confort"
"Consommez plus, vous vivrez moins"
"À bas la société de consommation"
"À bas la société spectaculaire-marchande"
criaient les murs de mai.
Pourtant les valeurs changaient, une nouvelle société surgissait, celle-là précisément qui était combattue à coups de pavés par les étudiants dans la rue, avec son idéal de bien-être et de profit, ses stratégies de pouvoir, ses méthodes de marketing, sa foi naïve dans le progrès, son rêve enchanté de bonheur par la consommation.
Et si l'on s’amuse à voir les locaux vieillots se transformer en bureaux pop dans le pur style 70, le patron s'extraire d'un fauteuil en sky blanc ovoïde et les jeunes loups carnassiers s’habiller de petits costumes de velours brun bien étriqués, on est saisi de voir naître à ce moment précis, sur les illusions libertaires, le monde qui sera le nôtre, libéral et capitaliste, avec en germe tous ses effets pervers. On peut imaginer dit Schiaretti, planant au dessus de Par dessus bord, les avions du 11 septembre attendant leur cible. On imagine. En admirant la puissance, la précision et la maîtrise avec lesquelles il a su traduire l'œuvre de Vinaver, brillant metteur en scène lui-même de l'univers contemporain.
Et en rappel du rassemblement qui déboucha en 68 dans les mêmes lieux sur la Déclaration de Villeurbanne, trois jours de rencontres et de débats sont programmés les 22, 23 et 24 mai, à la veille de la phase de rénovation et de refondation artistique annoncées. Pour interroger la situation actuelle du théâtre public avec cette question : “40 ans après qu’en est -il ?"
(photos Christian Ganet)
sources: http://chosesvues.blog.lemonde.fr/category/carnets-de-theatre/
Par-Dessus bord: interview sur la conception du capitalisme
Un
capitalisme héroïque et euphorique
Le
capitalisme, système excrémentiel
Gérald
Garutti La société de consommation est
également une société de déjection. On produit et on rejette.
Michel
Vinaver Le capitalisme se régénère constamment, en jetant, en se libérant de
ses propres déchets, en faisant sa toilette. Il va aux toilettes et en sort en
meilleure forme. Il a inventé des formes d’auto-régénération. Les entreprises
meurent aussi. Pourquoi ? Parce que d’autres les poussent dehors. Une
entreprise puissante s’engourdit et
devient
victime de jeunes ayant l’énergie que l’autre a perdue. Ce système a à voir
avec le système excrémentiel. Mais il est plus dynamique qu’un organisme
vivant. L’éjection, la déjection font partie du cycle de la vie.
G. G :. Le
système se purge en permanence. Jeunesse perpétuelle du capitalisme
M. V. Et il
rajeunit sans cesse. Microsoft a damé le pion à IBM, Google dame le pion à
Microsoft. C’est une chaîne sans fin, qui montre l’éternelle jeunesse du
système. La décrépitude est toujours en cours, mais s’accompagne de croissance.
Les mythologies traditionnelles comportaient des cycles d’éternel retour, donc
des moments de régénération et de succession. Aujourd’hui, la succession semble
se faire sans arrêt.
G. G. Le
capitalisme porte la dévoration permanente. Un produit chasse l’autre. Le
présent l’emporte sur le passé. Pas de primat de l’ancienneté.
M. V. Ce qui
n’empêche pas le passé de devenir un objet de consommation, par la
commémoration. Le passé aussi peut servir à ça.
L’avancée
perpétuelle
G. G. Que
reste-t-il du capitalisme ?
M. V.La
capacité à créer des richesses quand un abîme se creuse. Le capitalisme est
mouvant, paradoxal
G. G. Si,
comme le suggère votre titre Par-dessus
bord, le capitalisme est un paquebot, dans quelle direction va-t-il ?
M. V. Il n’a
pas besoin de direction. C’est métaphysique. Il se constate comme le mode de
fonctionnement sans destination autre que lui-même.
G. G. Il est
sa propre fin. Sa finalité, c’est son processus.
M. V. Avec
une croissance zéro, le capitalisme ne peut survivre. La croissance est dans
son essence.
G. G.C’est
le système du « toujours plus ».
M. V. Oui,
toujours plus, sinon je sombre. Cela ne s’explique pas au niveau d’une
rapacité. C’est inscrit dans les gènes mêmes du système.
Le
capitalisme héroïque
G. G.Quelle
transformation du capitalisme se joue dans la pièce ?
M. V. Par-dessus
bord raconte un moment particulier de l’histoire du capitalisme : la découverte
d’une réponse aux besoins limités par la
stimulation de désirs, qui, eux, sont illimités. Le marché est donc beaucoup
plus large que ce que l’on pensait. Naît alors le marketing – la création de
richesses par l’appel à l’imaginaire. Ce moment-là, je l’ai toujours associé à l’épopée homérique.
L’Iliade chante l’absence de limites à
la fureur et au plaisir de la guerre. Même si l’on meurt beaucoup, il n’y a pas
la peur de la mort. C’est un peu pareil dans Par-dessus bord . Il y a une
espèce d’enivrement de l’action. L’opération de délestage, de rejet des acteurs
du système, n’est pas ressentie comme
douloureuse. C’est un moment du capitalisme qu’on peut appeler héroïque. Avec
enivrement, ce système découvre sa capacité à progresser,à faire émerger les
désirs comme force économique.
Le
capitalisme désenchanté
G. G.Comment
a évolué le capitalisme depuis Par-dessus bord?
M.V. Il n’y
a plus cette jubilation. Il s’est stratifié et sédimenté. Il y a des
spécialistes. On sait faire, on n’est plus dans ce tissu affectif, cette émotion, cette vibration. On est dans la
délocalisation. Il n’y a plus d’attachement, ni géographique, ni affectif, plus
de rapport physique avec la production.
On travaille
à distance. Ce qui se faisait à côté de moi se fait désormais à l’autre bout du
monde. Il n’y a plus de sentiment d’appartenance, de fidélité à l’entreprise.
Aujourd’hui, quitter une entreprise ne pose plus aucun problème, alors que
c’était un déchirement. C’est une mutation importante. Le monstre s’est
beaucoup refroidi.
Le marketing
: le désir comme valeur
G. G.Par-dessus
bord illustre la révolution du marketing. Les désirs étant illimités, le marché
est illimité. Dès lors, tout n’est qu’affaire d’inventivité. Là intervient le
marketing : dans l’invention de nouveaux désirs. Avec, à l’appui, un postulat
anthropologique : l’homme est un être de désir sans fin. De là se déclenche
l’apparition de nouveaux produits,
donc de
nouveaux besoins, etc. Le paraître l’emporte sur l’être. L’image imprimée sur
l’objet prime sur l’objet. Qu’a apporté le marketing ?
M. V. L’exploitation
de la découverte de l’inconscient. Ça a été juteux. Ça a informé les créatifs
des agences de publicité. Le marketing découvre aussi, à tous les niveaux de la
distribution, le cadeau, cette caresse
tendre. Le
plaisir, le gratuit sont introduits dans l’action commerciale. On met au jour les fibres qui peuvent être
actionnées pour augmenter les flux des
marchandises. Ce qui semblait être structuré pour toujours peut être
relativisé. Jusqu’aux valeurs qui sont mises en vibration par le marketing.
Bulles
spéculatives
G. G.Il est
une machine à créer de la valeur, l’impression de valeur
.
M. V. Il
invente une valeur et elle se réalise. La richesse s’accroît. On ne peut donc dire qu’il s’agisse d’un
fantasme ou d’une imposture.
G. G.Mais le
marketing joue comme une bulle spéculative. La spéculation (l’élaboration «conceptuelle»)
provoque une inflation qui vient se
surajouter au produit. Le produit, avec son petit corps matériel, se voit
pourvu d’une grande aura (bulle), née du travail spéculatif du marketing.
M.V. Oui, le
produit, c’est plus que le produit. C’est exactement ce que dit Benoît dans Par-dessus
bord.
Deuxième
entretien, Capitalisme, octobre 2007
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