Captations et films de théâtre d'après la
conférence Béatrice Picon-Vallet
T et cinéma
dialoguent depuis l’existence du cinéma.
Porosité des
deux arts malgré des différences irréductibles.
Adaptation
cinématographique : ex Don Juan de Buwal
Cinéma :
Macbeth//Château de l’Araignée de Kurozawa
Fonctions:
-Garder une trace de l’éphémère
-Toucher un public qu’on ne peut
atteindre autrement.
Faire
exister le T quand il n’y a pas possibilité d’aller en salle
Est-ce encore du Théâtre ? Un
objet filmé ce n’est pas du théâtre ? cf Renucci : objet culturel alors
que T serait de l’art, discutable!
Cinéma: Ecriture du temps ( séquences, montage) : violence ressentie par les
metteurs en scène devant la captation : cf étymologie s’emparer, accaparer
Antoine Vitez :
douleur de voir capter son spectacle Electre
Scène lieu
étroit : visage zoomé empêche de voir la simultanéité du T
Captation
qui ne comprend plus l’espace.
Certains réalisateurs y arrivent :
capables d’accompagner le spectacle.
L’œil du
spectateur différent de celui de la caméra
Aborder la
captation avec l’oeil du spectateur de cinéma ? Trouble qui naît de
l’objet spécifique.
faut-il une Ecole du
spectateur de captation? : œil de la caméra nous aide à regarder ce que
l’œil du spectateur de T ne peut pas voir, donc captation qui éclaire la mise en
scène.
Réalisateur qui valide chaque cadre.
Cinéma a
commencé à filmer des spectacles, puis des textes de théâtre adaptés à l’écran.
En Russie T
et C main dans la main : arrière fond de toute cette histoire. Frères
ennemis
Beaucoup de
réalisateurs s’intéressent au T
Bcq de
metteurs en scène intéressés par le cinéma cf Lassalle : désir jamais
assouvi de cinéma, mais Chéreau les deux, Mnouchkine aussi.
Doute :
cinéastes veulent se libérer du T ( Bazin)
Pour les
gens de T, matériel cinéma lourd donc filme,r c’est faire irruption dans un lieu sacré,
autre studio de cinéma : réticences, vol, transgression, deux tribus qui
s’affrontent, pas grand-chose en commun dans leur façon d’agir.
-Sauver de l’oubli ce qui est voué à
disparaître : T éphémère, faut-il laisser des traces ?
1966 Godard réalisateur s'étonne :
pourquoi les gens de T n’ont-ils jamais eu envie de filmer leur œuvre ?
CfLe
mythe théâtral de ce qui n’existe qu’une fois.
Mise en
scène longtemps pas un art reconnu en tant que tel : pièce auteur
privilégié.
Gêne du
regard de l’Autre, qui est alors l’auteur de l’objet hybride qu'est la captation ?
TV se
nourrit du T dès le départ : dramatiques au studio des Buttes Chaumont dès
le milieu des années 50. Une seule chaîne à l’époque. Cf Don Juan de Bluwal
tourné dans les salines d’Arc et Senan : espace multiple, vide, nécessité
de trouver un lieu théâtral différent d’une scène.
1966 émission "au
théâtre ce soir" , modèle du théâtre filmé selon Godard George Gorce : ministre de la culture : nécessité
d’abattre les cloisons entre T et cinéma pour que ne disparaissent pas les
œuvres.
Recréer
artificiellement dans un T un spectacle : théâtre Marigny, pas fait pour
un vrai public mais pour celui de la télé. 411 pièces, 300 auteurs.
Rituel des
saluts amplifié, , vendu dans le monde entier.
Question de
l’archive pas tellement posée en France vs d’autres pays.
A partir de quand le
metteur en scène devient-il un artiste ? Pologne, Union Soviétique, bcq
plus filmés année 50-60 réserve d’archives. Alors qu’en France art théâtre =
art de l’éphémère.
1970 mot
"captation" en 1974: pour les réalisateurs de télé aller filmer du T considéré
comme une punition, pas les codes des salles de T, pour les gens de T : trahison,
déperdition, mise à mort.
1985 :
chaîne la 7, fête culturelle ( ancêtre d’Arte)// INA
Claude
Wisard : commande de film de T + d’argent, + de caméras, catalogue de films
de T, prise de position, point de vue du réalisateur du film. Films qui ont marqué :
1789 de Mnouchkine comme un match de foot, caméra mobile, elle à la fois
réalisatrice et metteuse en scène.
Orlando
Furioso de Ranconi : spectacle qui se déplace, caméra qui déambule aussi.
Libération du réalisateur, obstacle financier, hésitation à la programmation.
On passe du
repli du T sur lui-même avec résistance aux images filmées à l’acceptation: cf
colloque de Strehler : réalisateurs, metteurs en scène et producteur.
1999
mobilisation des metteurs en scène qui appellent à faire des directs
Lieux de
rencontre entre les deux arts ( 7, rai italienne, Chanel 4) Nombreux colloques,
pose toujours pb, metteurs en scène qui
se contredisent, bric à brac culturel dont on s’encombre, même Brook
Mais
matériel qui progressivement s’allège et donc entre plus facilement dans les T
cf Mesguish : studio de réalisation, outil de travail, répétition, archive,
documents traces.
Quand les
gens de T peuvent s’occuper de leurs affaires, moins douloureux. Cf
Kantor : trace laissée dans la mémoire des spectateurs et donc
transmission par le récit de ceux qui ont vu, mais a laissé filmer. Support
pour regarder important, force du spectacle vu par les jeunes
générations.Critiques du T qui parlent du spectacle comme si c’était la
représentation. Confusion.
Repenser le
T pour l’écran cf Barrault ( 1969) découpage précis pour redonner visage à
l’œuvre, lorsque préparation donc plus de moyens.
Matériel
video non intrusif : gens de cinéma moins visibles.
Mnouchkine
au début n’a pas voulu filmer cf les Atrides, décide de filmer seulement à
partir du Tartuffe où elle invite un jeune réalisateur aussi ethnologue qui va
tout filmer discrètement même les répétitions Au Soleil Même la Nuit, s’arrête juste à la première. Processus de
travail archivé.
Captation devient un des états du spectacle de T :
contexte d’interpénétration des pratiques artistiques, statut du T pas tant
éphémère que variable. Traduction du texte sur la scène représentations toutes
différentes, adaptation du spectacle en tournée , en salle, en plein air :
variabilité déjà du T
Caméra fixe :
centre, cour, jardin= écrase le regard
Planchon :
enregistrer sur pellicule même avec soin est le pire que l’on puisse faire au
cinéma comme au T
Archivages utile pour prises de rôle,
repères pour les chercheurs, petite idée de la mise en scène, de ses partis
pris ; Pb de la captation à vide sans public.
Quatre postures du réalisateur:
-Réalisateur
en accord avec le metteur en scène cf Vitez/ santiago Tous les deux sur le
plateau . Q des plans séquences.
-Réalisateur
libre sans le metteur en scène cf Amphitryon de Vassiliev par Anders :
donner du rythme, supprime 30 mn d’un spectacle lentn ajoute un texte d’explication. Gros plans sur les acteurs :
diction propre aux acteurs de Vassiliev, joie intérieure du dire.
-Réalisateur
dans une posture de documentariste Benoit Jacquot dans Place Royale le cinéma
regarde le spectacle tel qu’il se monte avec le hors champ, les coulisses.
Présence du filmeur visible, transformation du jeu des acteurs. Cinéma
partenaire duu jeu ( acteur qui joue pour la caméra.
-Réalisateur
qui est aussi le metteur en scène : Chéreau, Mnouchkine , Bondy créent une
autre peuvre avec le matériau de la première.
Brook ajoute
du réalisme à ses mises en scène strès épurées cf Les Trois sœurs
Mnouchkine
renforce la dimension théâtrale cf Tambour sur la digue postproduction :
acteurs costumes noirs de bunraku et techniciens disant leur personnage,
certaines choses n’existent pas dans le spectacle.
Bondy :
filme dans la journée dans les lieux vs le spectacle joué en salle le soir . (
Fausses Confidences à l’Odéon)
Film de T : point de vue,
témoignant d’une théâtralité : deux arts en un. Arts qui se renvoient en
miroir.
Cas où ça ne
marche pas du tout : quand il y a beaucoup trop d’écrans sur scène. Cf
Gosselin. Difficile de faire des captations avec des spectacles où il y a bcq de
video projetée.
Parfois
metteurs en scène nourris de cinéma comme Ivo vanhove cf les Damnés
Démultiplication
liée au numérique du nombre de spectateurs : 2000 personnes pour les films
en direct de la Comédie Française.